III.
— Bonsoir, Jonathan, salua-t-elle calmement, je suis désolée de débarquer comme ça. J'ai bien conscience que c'est Noël et que vous êtes en famille, mais je suis seule à la maison et la maladie... enfin...
— C'est bon, tu n'as pas besoin de te justifier, la coupa le père de famille, on sait que ce n'est pas facile. Rentre, ne reste pas dehors.
Il lui adressa un regard et un sourire remplit bienveillance... en apparence. Ces regards, elle avait appris à les déchiffrer avec le temps. C'était surtout de la pitié, la réelle bienveillance ce n'était pas dans les yeux de ces gens-là qu'on la trouvait, mais dans ceux qui vivaient la même chose que vous. Eux seulement avait de la bienveillance. Pour tout ces gens dit saints d'esprits, elle était une pauvre petite chose malade ou une fille irrécupérable qui devrait terminer ses jours en camisole de force dans un asile où les cris des forcenés raisonnait dans la nuit. Mais on ne disait rien, on ne froissait pas une jolie jeune femme, même si elle était une folle. Elle se glissa à l'intérieur de la maison et essuya ses pieds sur le paillasson avant de retirer son manteau pour l'accrocher soigneusement. Du coin de l'oeil, elle lorgna sur l'homme qui avait refermé la porte derrière elle. Il l'observait aussi, se pensant discret, mais elle voyait ses yeux retracer le contour de chaque courbes de son corps. Il l'avait vue grandir et pourtant il parvenait quand-même à l'observer d'une manière aussi dégoûtante.
Sale porc.
Elle méprisait ce genre d'individu, mais patience, il aurait aussi son compte. Comme tout ceux de cette famille. Elle se tourna plus franchement vers lui, ce qui l'arrêta dans son observation obscène et il lui sourit une nouvelle fois, comme si de rien n'était. Il l'invita ensuite à le suivre, ce qu'elle fut docilement, pénétrant dans la pièce à vivre. Tout avait été soigneusement décoré, un arbre de Noël joliment décoré trônait dans un coin de la pièce, près de la cheminée où crépitait un beau feu. Et dans l'autre partie du salon, à la table, se tenait tout le reste de la petite famille White, ainsi que ceux qu'elle supposait être les compagnons de la fratrie. La mère Natasha, l'aîné Jace, le cadet William et enfin la benjamine, Margot. Elle était plus proche des deux derniers, Margot ayant son âge et William deux ans de plus. Ils étaient souvent ensembles quand ils étaient petits, bien qu'en y réfléchissant bien, elle n'avait pas été grand-chose d'autre qu'une grande poupée pour ces petites ordures de White. Les autres par contre, elle n'avait aucune idée de qui ils étaient. Des victimes collatérales tout simplement.
— Bonsoir, fit-elle, désolée de déranger.
— Pumpkin est seule chez elle et elle ne se sentait pas très bien, je l'ai laissée entrer.
— Oh, souffla Natasha, ma pauvre chérie, ça va aller ? Tu veux quelque chose ?
— Non, merci Natasha. Je ne voulais juste pas rester seule, sait-on jamais ce qui pourrait arriver.
La mère de famille se contenta de hoche la tête pour approuver les dires de la jeune femme. Les enfants, quant à eux, ne faisaient aucun commentaire.
— Bon, fit Jonathan, je vais chercher du vin, qui en veut ?
— Oh je vais y aller, reste assis Jonathan.
— Allons, ne te donne pas cette peine, Pumpkin.
— C'est bon, je t'assure, c'est pas grand-chose, mais c'est pour vous remercier de me laisser rester ici.
— Si tu insistes, la porte de la cave est à côté de la porte d'entrée. Prends une bouteille de blanc et de rouge.
La jeune femme aux cheveux gris hocha la tête et retourna donc dans l'entrée, elle en profita pour récupérer quelques pilules dans la poche de son manteau avant de descendre à la cave. Elle alluma la lumière et regarda le fond de l'escalier, son coeur battait de plus en plus fort. Elle y était presque, elle n'aurait pas cru que ça puisse être si facile. Mais ils la connaissaient depuis toujours, pas étonnant qu'ils lui fassent aussi aveuglément confiance. Comme demander, elle s'empara d'une bouteille de vin blanc et une de vin rouge. Elle n'avait pas regarder ni l'année, ni les noms, ça n'avait pas une grande importance. Déposant les deux conteneur en verre sur une étagère, elle s'empara d'un tir bouchon et retira le morceau de liège qui scellait le haut des bouteilles. Puis d'un geste rapide, elle écrasa les pilules qu'elle avait ramener avec elle. Elle sépara en deux le tas de poudre blanche et mit une partie dans une bouteille et l'autre dans la seconde.
Elle était bien contente de devoir prendre des somnifères pour une fois. Elle remua les deux bouteilles pour être certaine que ce soit bien mélanger, puis elle regagna le rez-de-chaussée comme si de rien n'était. Rapportant les bouteilles à la table.
— Voilà.
— Merci, Pumpkin, articula le père de famille.
— De rien.
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