☽ Chapitre 31 ( Partie 1. )
Il faisait sombre, trop sombre. J'étais encore avec Lucifer, il y quelques instants, alors je ne comprenais pas ce qui était entrain de se passer. Je fis un tour sur moi-même pour tenter d'apercevoir quelque chose, mais tout ce qu'il y avait, c'était le néant. Je fis quelques pas pour voir si quelque chose allait se produire, mais là aussi, l'endroit resta aussi sombre que l'encre la plus noire. Je fis demi-tour et tressaillis violemment en me retrouvant face à... moi-même ? Mon rythme cardiaque grimpa en flèche alors que je me faisais face, c'était perturbant, surtout que cette image de moi n'avait que mon visage, le sourire qu'elle abordait et son attitude était totalement différente de la mienne.
— Qui es-tu ? demandai-je avec prudence.
— Physiquement, je suis toi, me répondit mon faux reflet, mais sinon, on m'appelle Hécate. Astarté a dû te parler de moi
Je reculai vivement en entendant ce nom, ma réaction eut pour effet d'agrandir un peu plus son sourire, ma peur l'amusait. Je ne savais pas ce qu'elle me voulait, mais sa présence en face de moi m'aida à comprendre qu'on se trouvait dans ma tête ou dans mon esprit. J'étais prisonnière de mon propre corps pendant qu'elle faisait je ne savais trop quoi avec.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
— Et bien nous allons certainement passer le reste de l'éternité ensemble, donc je me suis dit que ce serait bien qu'on fasse connaissance. Tu ne crois pas ?
Elle ne cherchait même pas à dissimuler l'ironie de ses mots.
— Parce que tu n'imagines quand-même pas que je vais gentiment te laisser faire ce que tu veux de mon corps ?
— Tu imagines avoir le choix ? Et même si tu essaies, penses-tu pouvoir réussir ? J'ai accès à tout tes souvenirs Calyptia et je peux affirmer que tu n'as rien d'une guerrière. Tu es une fille fragile qui cède facilement à la panique et qui attends que les choses se passe ou qui prend la fuite quand ça devient trop compliqué pour elle.
Elle ricana de manière méprisante alors que je fus piquée à vif par ses mots.
— Tu as attendu quand on a emmené ta mère, poursuivit-elle, puis tu as fuis. Tu as libéré Dracula, ou Mortem si tu préfères, puis tu as essayé de fuir et ensuite, tu as attendu aussi au milieu des cadavres de tes consœurs. Tu n'as pas vraiment de volonté, tu essaies vainement de lutter et ensuite tu laisse tomber. Lucifer t'as peut-être rassurée, mais ça ne change rien à ce que tu es, même si bien jouer d'avoir penser à user de ton pouvoir pour aller quémander de l'aide chez ce parasite ailé, mais même ça, ça aura été vain. Et tu penses réellement réussir à me faire quitter ton corps avec un mental si faible ? Et n'oublie pas une chose, tu es humaine. Ce qui veut dire que tu n'es rien à côté de moi.
Je n'avais pas cherché l'interrompre pendant son monologue. Ça faisait mal d'entendre ça, parce que c'était vrai, je ne l'avais jamais nié, je n'avais pas la force d'esprit et de caractère de maman ou de Dylan. Mais à sa remarque sur le fait que j'étais humaine et donc inférieure à elle me fit doucement rigoler.
— Pourtant, c'est de la faible humaine que je suis dont tu as besoin, lui rappelai-je. Et c'est de moi que tu as besoin parce que toi et tes complices, vous ne pouvez rien faire face à Lucifer et les siens. J'ai entendu dire que tu étais une déesse autrefois, je n'ai aucune idée de comment vos légendes sont nées, je les connais parce qu'on apprend ça à l'école, mais ça doit effectivement être humiliant pour une ancienne déesse de devoir avoir recourt au corps d'une simple humaine.
C'était amusant de voir à quel point ces créatures adoraient nous dénigrer, mais ils avaient pourtant désespérément besoin de nous. Mes mots avaient fait mouche, son expression s'était renfrognée et avant que je réalise, je fus projetée sur plusieurs mètres dans les airs pour ensuite retomber lourdement sur le sol. Le choc me fit crachoter et geindre, mais je me remis quand-même debout.
— Je me fiche de savoir que tu sois une démone ou une déesse, tout ce que je sais, c'est que celle qui est la plus pitoyable ici, ce n'est pas moi...
— Reste à ta place ! aboya-t-elle, énervée. Tu ne sais rien !
— Je suis à ma place, celle qui n'y est pas c'est toi, c'est mon corps. Amusant de voir que tu peux si facilement être piquée dans ton égo et je ne sais effectivement rien de vous ou de votre histoire, mais je sais que je ne veux pas que tu te serves de moi pour arriver à tes fins.
Mon insolence me valut un nouveau vole plané à l'atterrissage tout aussi douloureux que le précédent, mais est-ce que j'allais me taire ? Non, certainement pas. Même si je devais perdre cette affrontement, j'avais bien l'intention de lui tenir tête le plus longtemps possible.
— Tu ne peux rien faire, cracha-t-elle avec mépris, mais si je dois te torturer pour que tu le comprennes, crois-moi que je le ferai sans la moindre hésitation, l'humaine. Tu sais, ta petite bande de copains est entrain de nous affronter en ce moment même pour essayer de te libérer, mais c'est dommage qu'ils aient si peur de te blesser, ça leur coûtera la vie. Cependant, rassure-toi, ta sœur et ta mère seront épargnées, elles nous seront certainement utiles.
Je fronçai les sourcils en dardant mon regard sur elle, c'était terriblement déplaisant de voir mon propre visage avec une expression aussi... malveillante. Je serrai les poings et me remis encore debout, même si je n'étais pas très sûre sur mes jambes, je pris une grande inspiration et basculait la tête vers l'arrière pour contempler le néant au dessus de nous, alors que je sentais une émotion familière faire bouillir mon sang.
— Tu sais, dis-je, je vais te donner raison, nous les humains, nous somme faibles, lâches, menteurs, traitres et tout ce que tu veux d'autre. Mais tu crois que nous avons survécu jusqu'ic uniquement grâce à cela ? Il y a des humains qui se sont battus toute leur vie pour faire en sorte que ce monde puisse devenir meilleur, que nous puissions devenir meilleurs.
Je redressai la tête pour pouvoir la regarder à nouveau.
— Je suis lâche, j'ai souvent fui, lui accordai-je, mais pas cette fois-ci. Je ne peux pas le faire et je n'ai pas l'intention de rester les bras croisés à attendre que tu les massacre. Il y a une chose que tu sembles avoir oublié sur moi...
Je lui fis un sourire qui lui fit afficher une mine sceptique.
— C'est quand je suis en colère que je suis le plus incontrôlable.
Je vis à son regard qu'elle comprit et avant qu'elle n'ait pu bouger, elle fut frappée brutalement par le « spectre » et roula sur plusieurs mètres. J'avais envie de faire du mal, à elle, à Astarté et probablement à tout ceux qui nous en avaient fait jusqu'ici. Elle prendrait pour tout les autres. Hécate eut juste le temps de se décaler pour ne pas être écrasée par un nouvel assaut qui fit écho dans le silence de mon esprit. Une soudaine vague de ténèbres fonça droit sur moi, ce qui me fit placer mes bras devant moi pour me protéger alors que le flux, semblable à du feu se dressa devant moi comme un mur pour me préserver. Je glissai légèrement vers l'arrière, mais de à peine un mètre, de forte bourrasques faisaient partir les mèches de mes cheveux dans tout les sens et m'obligeaient à plisser les yeux pour les protéger. Puis ça retomba, j'abaissai les bras mais fus surprise de la voir juste devant moi, son poing s'écrasa sur mon visage, faisant s'entrechoqué mes dents entre elles et l'intérieur de ma joue sauta, laissa mon sang s'écouler sur ma langue.
J'eus à peine le temps de me remettre qu'un autre coup me percuta de nouveau en pleine mâchoire, mais de l'autre côté cette fois. Elle me noya sous les coups de poing, ouvrant plusieurs zone sur mon visage, lèvre, arcade, pommette et mon nez devait saigner lui aussi. Ça faisait un mal de chien, mais je restai pourtant debout. J'évitai de justesse un autre coup alors que mes mains se refermèrent sur le tissus de son T-shirt et je lui fis un sourire rougi par mon propre sang. La lueur verte parcourut mes bras pour ensuite filer directement dans la poitrine de Hécate, j'entendis ses côtes voler en éclat et elle cracha un liquide noir, au lieu du sang, sur mon visage. J'avais déjà vécu cette scène, avec Mortem, mais est-ce que je ressentais la culpabilité que j'avais ressenti avec lui ? Pas le moins du monde, cette garce méritait ce qui lui arrivait.
— Je ne te laisserai pas les tuer, articulai-je douloureusement, même pas Mortem, alors qu'il le mériterait.
Mon « spectre » explosa une nouvelle fois à l'intérieur d'elle, la propulsant loin de moi. Je respirai fort et j'avais mal, j'aurais vraiment préféré qu'on ne ressente pas la douleur même sous forme spirituelle. La démone se remit debout, même si je n'entendis aucune des ses côtes brisées se remettre en place comme pour Mortem, elle respirait bruyamment et son menton était recouvert par ce liquide noir qu'elle m'avait craché au visage un peu plus tôt.
— Tu es pénible, lâcha-t-elle, comme tout les autres. Vous n'êtes que des parasites sans valeur, mais vous continuez pourtant de vous accrocher à la vie et à vos proches. C'est ce que je déteste le plus chez vous et ce que je hais, je m'en débarrasse.
Elle leva une main dans ma direction et sa main se mit à rayonner d'une couleur rouge vive, ce qui me fit brusquement me mettre sur mes gardes, mais alors que j'étais persuadée qu'elle allait essayer de m'atomiser, elle se stoppa et cracha une belle quantité de sang noir, ce qui me laissa coi, jusqu'à ce qu'à mon tour je ne crache une large gerbe de sang et qu'une douleur atroce ne se répande au niveau de mon estomac. Il n'y avait pourtant aucune plaie, à moins que celle-là ne soit pas psychique.
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