☽ Chapitre 25 ( Partie 2. )

 — De l'alcool, me répondit ma cadette avec fierté, fallait bien que je ramène quelque chose histoire de fêter notre emménagement officiel à Londres. J'avoue que certains fêtes ça de manière sportive alors nous on a cas faire ça avec tout ça.

— D'accord, mais par pitié, arrête de parler de Miki et Niall, même si ils forment un couple adorable, je n'ai pas envie de les imaginer entrain de... enfin...

— Baiser comme des lapins, formula l'enchanteresse sans gêne.

Je lui lançai un regard qui en disait long sur ce que je pensais de sa manière de parler, même si je savais que ça ne changerait absolument rien, elle ne possédait pas réellement de filtre entre sa bouche et son cerveau. Dylan pouffa bruyamment de rire à son tour dans mon dos, ce qui attira alors mon attention sur elle.

— Allons ma sœur, railla ma cadette, détendez-vous, le Seigneur ne nous en tiendra pas rigueur.

— Dy' !

Nouveaux rires de la part de la sorcière et ma demi-sœur, décidément, je n'étais pas sortie de l'auberge avec elles. Je soupirai en me massant doucement les tempes, alors que j'allais dire quelque chose, je sentis deux bras m'emprisonner et la peau tiède de la joue d'Obsidia se colla contre la mienne.

— Aller on te taquine, qui aime bien châtie bien. Et laisse-moi te dire que Mortem est un idiot qui n'a aucune idée de la chance qu'il a de t'avoir à ses côtés.

— Ça, c'est bien vrai, appuya Dylan.

Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement, heureuse d'avoir ces deux-là pour me remonter le moral vis à vis de Mortem, même si elles le faisaient à leur façon.



J'ouvris un œil avant de me redresser péniblement, le canapé n'était pas l'endroit le plus confortable pour dormir. D'ailleurs, quand m'étais-je endormie ? Je me repassai mentalement la fin de journée, histoire de remettre un peu d'ordre dans ma tête. Dylan avait amené de quoi boire, ce qui nous avions fait, puis nous avions joué à action ou vérité, je ne me rappelai que de quelques actions, mais tout le reste, mystère. J'avais essayé d'être raisonnable, même si ça n'avait que moyennement fonctionner visiblement. Le salon était plongé dans la pénombre, bien qu'une lueur venant de la cuisine perçait l'obscurité. Mollement, je me remis debout et la pièce tangua dangereusement, visiblement j'étais assez sobre pour réfléchir, mais mon équilibre était encore précaire. J'attendis d'être sûre de pouvoir avancer sans risquer de me vautrer lamentablement sur le sol pour faire quelques pas, puis je me rendis lentement à la cuisine.

Peut-être que l'alcool me rendait moins vigilante, mais ça ne me parut pas étrange que la lumière soit allumée et je ne fis pas attention à qui se trouvait dans la cuisine. Je voulais seulement récupérer une bouteille d'eau dans le frigo, ce que je fis avant de débouchonner la bouteille pour boire de grandes gorgées. Ma soif calmée, je refermai le frigo tout en pivotant sur moi-même, je ne pus me retenir de tressaillir quand je vis les yeux rouge orangé de Mortem me fixer. Il était appuyé contre le mur, les cheveux détachés, cigarette au coin de la bouche et les bras croisés sur son torse, je frémis, mais pas de peur. Il était terriblement sexy ainsi, j'aimais vraiment le voir avec les cheveux détachés.

— Hum, fis-je en passant une main dans mes cheveux, où sont Dy' et Obsidia ?

Je le vis tiquer face à ma question.

— Je les ai mise à la porte.

— Hein ? Je peux savoir pourquoi ?

— Parce que je ne les veux pas chez moi, complètement ivre en plus. Surtout pas cette lesbienne qui pense pouvoir mettre la main sur toi. D'ailleurs, efface-moi vite cette trace de rouge à lèvres que tu as sur le coin de la bouche.

Du rouge à lèvres ? Je passai mes doigts sur la partie nommée par le vampire et en regardant, il y avait effectivement des traces laissées par le maquillage d'Obsidia. J'arquai légèrement un sourcil avant d'émettre un petit rire.

— Dommage, je ne me souviens pas de ça et elle a tapé à côté aussi.

Un grognement sourd raisonna dans la pièce, en temps normal je me serais tendue et j'aurais commencé à paniquer, mais cette fois, je restais même parfaitement calme. La créature décroisa les bras et jeta la cigarette sur le sol avant de s'approcher de moi, un air furieux déformait ses traits. Il attrapa, au passage, un couteau qu'il vint presser contre ma gorge, entaillant ma peau alors que mon dos heurtai le réfrigérateur juste derrière moi. La morsure de la douleur causée par la lame qui m'entaillait la chair me fit légèrement grimacer, mais mes yeux n'avaient pas quitté les siens qui étaient devenu deux océans sanglants.

— Ne t'avise même pas d'essayer de faire quoi que ce soit avec cette sorcière.

Son ton était sans appel, il ne me laissait pas le choix, mais au lieu d'avoir peur, un sentiment de satisfaction m'étreignit et je ne pus empêcher un sourire malicieux de s'installer sur mon visage.

— Ou alors quoi ? le questionnai-je d'un ton impertinent. Tu vas me blesser ? Ou me tuer ? Ça tu ne peux et nous le savons tout les deux, quant à la première possibilité, fais donc, je guérirai et ce même sans ton intervention, je commence à avoir l'habitude.

— Ne me sous-estime pas Cal', je ne peux effectivement pas avorter ton existence, mais crois-moi que je serais totalement capable de te retenir dans cette maison et te faire subir bons nombre de sévices qui ne te coûteront pas la vie, mais à la fin tu me supplieras d'en finir avec toi.

— Des menaces, toujours des menaces et si pour une fois on jouait carte sur table, hum ? Tu sais ce que je vois dans tes yeux actuellement, en dehors de ta colère ? De la jalousie. Tu es rongé par la jalousie, Mortem. Avoue-le.

Il gronda férocement et me montra les dents, ce qui fit remonter un frisson le long de mon dos, j'essayai de ne pas penser à son apparence monstrueuse, mais les deux crocs s'aillant qui se profilaient devant moi tendaient à faire ressurgir ce souvenir que je désirais voir disparaître de ma mémoire. Le couteau quitta ma gorge, mais sa poigne vint se refermer sur ma mâchoire, me tirant un faible couinement de surprise alors que son visage se rapprocha encore ce qui eut pour effet de faire se frôler nos nez.

— Tu es mienne Calyptia Van Vein et ce jusqu'à ce que tu rendes ton dernier souffle. Je ne laisserai, ni ce chien galeux, ni cette sorcière, et encore moins ta foutue soeur, se mettre en travers de ma route. Je me fiche de savoir si tu me hais ou si tu m'aimes à la folie, tout ce qu'il y a à savoir c'est que tout ton être, jusqu'à la moindre de tes cellules, ne peut appartenir à personne d'autre que moi.

Je n'étais pas un objet, je l'avais répété mainte fois, mais peut-être à cause de l'alcool qui circulait dans mon sang, ses mots m'enflammèrent les entrailles.

— Je ne veux plus jamais voir une trace d'elle sur toi, poursuivit le démon, est-ce clair ?

— Ça va être... compliqué, peinai-je à articuler.

— Est-ce clair ?!

Il avait raffermi sa prise sur ma mâchoire après ces mots, m'arrachant une nouvelle plainte de douleur, mais je hochai légèrement la tête pour lui donner ma réponse. Je sentis ses doigts quitter le bas de mon visage me permettant de nouveau de m'exprimer et par la même occasion me soulageant de la douleur imposée par sa poigne. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, sa bouche fondit sur la mienne pour échanger un baiser brûlant et affamé, je l'entendis jeter le couteau dans la pièce, ce qui lui permis de venir refermer ses doigts froids sur ma taille. Il domina totalement le baiser, ne me laissant aucun répit, sa langue entraina la mienne dans une danse humide et sensuelle qui me fit perdre pied. Mes mains virent s'accrocher au tissu de sa chemise, mon rythme cardiaque grimpa en flèche et le feu que ses mots avaient allumé en moi se mua en un brasier incontrôlable et ravageur. Ses lèvres libérèrent les miennes, me permettant de reprendre mon souffle, ses dents se refermèrent sur ma lèvre inférieure la taquinant avant que sa langue ne prenne le relais.

Je respirai bruyamment et je sentis mes nymphes devenir humides de désir pour lui. Je savais qu'il allait me baiser comme la dernière fois, il ne faisait pas dans la douceur, j'appréhendais autant que je m'impatientais, je n'avais pas oublié la douleur, tout comme je me remémorais le plaisir qui m'avait fait perdre pied cette fois-là. Je couinai en sentant la langue froide et humide de Mortem remonter le long de ma joue jusqu'à mon oreille que son souffle tout juste tiède caressa.

— Je te promets que la nuit va être longue, Cal'.

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