☽ Chapitre 24 ( Partie 1. )
— Il y a aussi quelque chose que je ne comprends pas, comment peut-on avoir un nom de famille si notre lignée remonte si loin dans le temps.
— Et bien c'est juste qu'une des femmes de votre famille à épousé un homme qui portait ce nom quand cela à commencer à devenir courant. Puis c'est resté et c'est certainement plus facile de vous nommer par votre nom de famille. Il faut savoir que les vôtres n'ont jamais fait plus de deux enfants jusqu'ici. Par sécurité j'imagine.
— Probablement, dis-je, mais c'est quand-même étrange, aucun Van Vein n'a jamais eu d'histoire avec un surnaturel ? Je veux dire, ils passent leur temps à nous poursuivre, il serait normal que ça ait fini par arriver, non ?
— Et bien, je sais qu'une bonne partie d'entre vous avez vécu avec des surnaturels pendant une partie de votre vie, mais il n'y a jamais eu aucun attirance, j'imagine que les mauvais traitements n'aident pas à construire une autre relation que celle de la haine.
Ces mots me provoquèrent un pincement au coeur, était-ce réellement impossible ? Etions-nous voués à n'être rien de plus que des réserves de sang pour ces créatures ? C'était triste. Surtout que visiblement, passer une partie de sa vie avec une créature de l'ombre semblait presque être une obligation pour les membres de notre famille.
— Et si ça arrivait ? Si... si, un enfant venait à naitre de nous et d'une créature, qu'est-ce qu'il se passerait ?
— Rien, mais cet enfant ne connaitrait pas plus la paix que vous, je pense que ce serait peut-être même pire. Une créature crainte que beaucoup voudraient voir disparaître. Ne néglige pas la puissance de votre sang, ce pouvoir vient directement de moi et même un peu de Dieu si je puis dire. Ce ne serait certainement pas la créature la plus puissante du monde, mais sa force serait non négligeable. Mais pourquoi cela semble-t-il tellement t'intéresser ?
Je fixais bêtement Lucifer alors que mes joues chauffaient, je détournai vite le regard, n'ayant point envie de devoir lui expliquer la raison de ces questions. Etaler sa vie sexuelle n'était pas quelque chose que j'avais réellement envie de faire, pas même devant le Diable. Il fallait que je trouve un moyen de rapidement détourner la conversation. La solution se présenta à moi d'elle-même, et elle se tenait toujours sur le même balcon.
— C'est qui ? demandai-je en désignant la femme d'un léger coup de tête.
— Hum ? Oh, c'est ma petite-sœur.
Le déchu se détourna et tendit un bras en direction de sa cadette.
— Bélial, appela-t-il d'une voix assez forte, descends, s'il te plait.
La nommée délaissa son point d'observation pour disparaître dans le passage derrière elle. Bélial réapparut quelques instants plus tard, se dirigeant vers nous d'un pas assuré, sa main vint se glisser dans celle de son frère alors qu'elle lui fit un beau sourire. Ses yeux se posèrent sur moi et elle me scruta de haut en bas, son sourire avait disparu, elle semblait réfléchir à si elle allait m'apprécier ou me détester, j'espérais qu'elle ne choisisse pas la seconde option. C'était une belle femme, elle avait un visage de poupée d'une finesse inquiétante et une peau pâle comme le marbre. Et ce qui la rendait encore un peu plus intimidante, c'étai la couleur sombre, presque noir, du blanc de ses yeux et la pupille rouge qui brillait en leur sein. Elle dégageait une aura étrange, je ne saurais dire ce que je ressentais vis à vis d'elle, mais ce n'était pas totalement rassurant. En clair, Bélial était une beauté glacial et sombre.
— Hum, fit-elle, tu n'es pas mal dans ton genre, je te préfère à ta sœur.
— Hein ? Dylan est venue ici aussi ?
— Non, je l'ai rencontrée d'une autre manière, mais cette petite chipie aime être au courant de tout.
Un petit sourire fier étirait le coin des lèvres de la dite chipie.
— Allons, il est normal que je m'intéresse à tes fréquentations Lucifer, je ne peux pas permettre que n'importe quel mange-gadoue s'octroie le droit de t'approcher. Tout les Van Vein ne sont pas des gens distingués, on se rappellera de cet ivrogne de Mike.
Elle gloussa de manière méprisante en dissimulant sa bouche derrière le dos de sa main. Lucifer soupira avant de la pincer, ce qui lui tira une petite plainte de douleur et d'indignation.
— Je t'ai déjà dis de laisser Mike tranquille, il est décédé, pas besoin de revenir sur sa triste vie.
— Mange-gadoue ? répétai-je sur un ton dubitatif.
— Eh bien, c'est exactement ce à quoi me font penser certains individus. Individus que je ne veux pas près de mon frère, il est bien trop parfait.
Elle gloussa en lançant un regard dégoulinant d'affection à Lucifer, enfin, n'était-ce réellement que de l'affection ? Elle me faisait bien plus penser à une femme amoureuse qu'à une sœur pleine d'amour fraternel pour son aîné. Aîné qui lui caressa affectueusement la tête suite à ces mots.
— Tu en fais toujours trop, Bélial.
— Y a jamais de trop pour toi.
— Enfin, es-tu satisfaite, Calyptia ? m'interrogea Lucifer.
— Je pense que oui, enfin... j'aurais encore une question.
— Je t'en prie.
— Vous connaissez Astarté ?
L'expression de la fratrie devint soudainement plus sombre, j'avais encore abordé un sujet sensible visiblement.
— Oui, disons qu'avant que nous soyons jetés dans cet endroit, il y avait d'autres habitants et ils n'ont pas apprécié qu'on les remplace, m'expliqua Bélial.
— Ils ont une certaines rancoeur envers nous. Je sais qu'elle va souvent rendre visite à Leslie dans le but d'obtenir quelque chose, même si c'est en vain. Ne t'inquiète pas trop d'elle, elle connaît sa place, comme tout les autres.
Je hochai la tête pour approuver ses paroles. Une dernière question me vint alors à l'esprit.
— Aussi, je n'arrive pas à contrôler mes pouvoirs, est-ce que tu peux faire quelque chose pour m'aider ?
Je priai pour qu'il puisse remédier à ce problème particulièrement gênant.
— Il n'y a pas de solution magique, me répondit l'ange déchu, il faut que tu trouves un moyen de les contrôler par toi-même.
— Donc il n'y a vraiment pas de solution, génial...
— Allons, ce n'est pas si dramatique, je suis sûr que tu t'en sortiras très bien. Tu es la fille de Leslie après tout. Il faut que tu rentres chez toi, maintenant.
Il leva une main dans ma direction, mais suspendit son geste alors qu'un sourire malicieux étira ses lèvres.
— Au fait, si tu prévois d'avoir des enfants avec Dracula, rien ne t'en empêche.
— Quoi ?! Je ne...
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que je fus projetée au loin, dans l'obscurité la plus total avant d'être aveuglée par une lumière claire. Je me redressai brusquement en prenant une grande inspiration comme si on m'avait privée d'air pendant un trop long moment. J'avais l'arrière du corps complètement tremper, visiblement, j'étais tombée allongée pendant mon petit voyage astral. J'étais de nouveau dans le sous-sol du salon de thé d'Obsidia, mais la pièce semblait avoir été saccagée, ce qui n'était pas le cas avant que je fasse mon plongeons vers l'enfer. Un bruit de fracas me fit violemment tressaillir, je me retournai pour voir Obsidia faire face à Mortem, les deux semblaient prêts à s'assassiner mutuellement. La sorcière entourée d'un flux vert émeraude et le vampire avait ses ailes de démon sorties, je ne comprenais plus rien. Pourquoi Mortem était-il là ? Et surtout comment était-il descendu ? Obsidia l'avait forcément senti et elle ne lui aurait jamais ouvert. Donc il n'y avait qu'une option possible : il avait défoncé a porte.
— Stop, dis-je en me relevant lentement, arrêtez de vous battre.
Les deux créatures tournèrent, d'un même mouvement, la tête dans ma direction, l'une semblait soulagée de me voir ainsi et l'autre, c'était difficile à dire. Obsidia fit disparaître le flux de magie qui l'entourait, alors que Mortem rangeait ses ailes de chauve-souris. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'il se dirige vers moi à grandes enjambées pour me décocher une gifle qui me chauffa vivement la joue et me fit dévier le visage du côté gauche. Je portai une main à ma joue meurtrie tout en l'observant du coin de l'oeil.
— En enfer ?! aboya le démon, hors de lui. Sérieusement, Calyptia ?!
— Je t'ai dis l'autre fois que ce que je faisais, ça ne te concernait plus, Mortem.
— T'as vraiment réussi à voir Lucifer ?! s'exclama Obsidia, toute excitée.
— Oui et j'ai vu sa sœur aussi, Bélial.
J'avais raconté ma petite balade en enfer à Obsidia et Mortem, après que celui-ci m'ait giflé et se soit violemment fait remettre à sa place par la démone aux cheveux verts – et on avait évité une nouvelle bagarre de justesse. Mais nous n'étions pas restés dans le sous-sol, la propriétaire des lieux avait demandé à tout le monde de partir que les consommations étaient offertes par la maison et ça avait marché du tonner. Mortem faisait les cents pas depuis que j'avais fini de parler, il en était déjà sa troisième cigarette, je ne l'avais jamais vu comme ça, il paraissait réfléchir à toute vitesse.
— Mais c'est génial ! Nous on a jamais pu les approcher !
— En même temps, ils m'ont dit que peu de démons, là avant eux, les appréciaient.
— C'est vrai qu'il se sont un peu imposés par la force, mais l'enfer est un peu moins chaotique qu'avant. Lucifer fait de son mieux pour tout garder sous contrôle, même si je le plains, il ne peut pas vraiment quitter l'enfer si personne n'est là pour maintenir l'ordre.
— Ah bon ? m'étonnai-je en la regardant.
Elle allait poursuivre quand les deux mains de Mortem s'écrasèrent sur la table circulaire en verre, qui se fractura sous l'impact, à laquelle nous étions assises. Nous levâmes les yeux vers son visage et il avait la mâchoire crispée, ainsi qu'une expression peu avenante.
— Arrêtez de parler de ça comme si ce n'était rien ! rugit le monstre.
— ... Sinon quoi ? répliquai-je.
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