☽ Chapitre 22 ( Partie 1. )

Je frappai trois petits coups contre la porte de la chambre 24 avant d'abaisser la poignée pour pouvoir pénétrer dans la pièce. Ma mère était assis en tailleur sur son lit, un livre dans les mains, nos regards se croisèrent alors qu'elle délaissait sa lecture. Ses iris se mirent à pétiller de bonheur et elle m'offrit un beau sourire qui me réchauffa le coeur, cette femme était un rayon de soleil.

— Salut maman, dis-je en venant embrasser sa joue.

— Oh ma chérie, je suis tellement contente de te revoir, cette nouvelle coupe de cheveux te va à ravir. Bonjour à vous aussi, vous êtes une amie de Cal' ?

— Oui, répondit Obsidia en souriant en coin, enfin je dirais que pour le moment je suis plus une baby-sitter, mais c'est une enfant adorable.

Je lui lançai un regard outré, ce qui la fit éclater de rire, ma mère fut plus discrète en ne laissant s'échapper qu'un petit gloussement.

— Je vois et bien surveillez-la bien alors.

— Oh, pas besoin de me vouvoyer. Je m'appelle Obsidia, ravie de faire votre connaissance.

— Si je dois te tutoyer, je veux que ce soit réciproque.

— Ça me va.

— Tu as l'air en forme, dis-je en observant ma génitrice, ça fait plaisir.

— Ma chérie, je suis la patiente la plus en forme de cet endroit, mais ce n'est pas très dur, il suffit de ne pas prendre les médicaments.

Ah ! Je comprenais mieux pourquoi elle n'était pas abrutie, elle n'avait jamais avalé une seule de ces foutus pilule. Elle avait toujours été quelqu'un de calme, alors ils n'avaient pas de raisons de ne pas lui faire confiance, ils devaient être moins vigilants avec elle. Même si ça m'amena une question.

— Si tu vas bien, pourquoi tu n'es pas rentrée à la maison ?

— Pas envie, me dit-elle avec honnêteté. Je n'ai pas vraiment envie de retourner avec l'homme qui m'a envoyée ici et puis...

Elle laissa sa phrase en suspend avant de secouer la tête et légèrement la main pour me demander muettement de laisser tomber. Ce qui me laissa sceptique, elle avait l'air d'avoir quelque chose à cacher elle aussi. Pourquoi tout le monde me cache des choses ? N'étais-je pas digne de confiance, j'étais peut-être lâche parfois, mais je ne pensais pas avoir fait quelque chose un jour qui puisse justifier qu'on me cache autant de choses. Je n'insistais pourtant pas plus que tant, même si je venais de découvrir que ma mère était plus rancunière que ce que j'imaginais. La rencontre avec Astarté me revint soudainement en tête, je fronçai légèrement les sourcils.

— Maman ?

— Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu as eu la visite d'Astarté ?

Je vis ses yeux s'écarquillés soudainement face à ma question, mais elle reprit rapidement un faciès normal alors qu'un faible soupire glissa entre ses lèvres. Elle ramassa ses long cheveux marrons vers l'arrière.

— Tu la connais ? me questionna-t-elle en retour.

— Non, mais...

— Moi, je la connais, intervint Obsidia, et je ne l'aime pas pour être tout à fait honnête.

— Rassure-toi, je ne l'aime pas non plus, lui assura ma mère. Mais elle vient souvent me voir, elle espère pouvoir me charmer pour que j'accepte de la suivre, sauf que ce n'est pas près d'arriver.

— Tu n'as pas peur qu'elle essaie de te contraindre par la force ?

Ma mère éclata de rire et frappa dans ses mains, sa réaction me laissa particulièrement dubitative. Il ne me sembla pas avoir dis quelque chose de particulièrement amusant pour susciter ce genre de réaction. Je jetai un coup d'oeil à Obsidia qui parut aussi sceptique que je ne l'étais. Ma mère essuya le coin de ses yeux du bout des doigts, se remettant de son four rire tout doucement.

— Pardon, s'excusa-t-elle, mais c'était amusant comme remarque. Je n'ai aucune raison d'avoir peur Cal', je suis intouchable.

— Comment ça ? Tu veux bien m'expliquer ce que tu veux dire par intouchable ?

— Et bien, ça veut dire ce que ça veut dire. Je n'ai aucune raison d'avoir peur, je te l'ai dis, si nous n'avons pas peur, nous somme les êtres les plus puissants du monde. Ces choses ont besoin de nous, elles ne peuvent pas se permettre de nous perdre. Mais si tu as peur, elles se servent de cela contre toi, mais à partir du moment où tu n'as plus peur, rien ne peut t'arriver.

J'avais du mal à saisir comment on ne pouvait pas ressentir la peur face à ces choses. Même si peut-être que c'était pour ça que Dylan se comportait ainsi, parce qu'elle avait adopté cette philosophie de vie également, pas une seule fois elle n'avait montré de la peur face à Mortem et pourtant, il y avait de quoi avoir peur selon moi.

— Et puis, repris ma génitrice, tu ne l'as pas entendu t'appeler ?

— Hein ? Qui ?

— Lui. Sa voix, ne l'as-tu jamais entendu ?

J'étais perdue, je ne saisissais pas de qui elle me parlait. Quelqu'un qui m'aurait appelée ? Je me mis à réfléchir, savoir si je n'avais pas raté quelque chose dans tout ce bordel qu'était devenu ma vie. Et en y réfléchissant bien, j'avais bien entendu quelqu'un m'appeler, mais j'avais toujours cru que ce n'était que des élucubrations de mon esprit ou un mauvais tour de la part de Mortem.

— J'ai entendu quelqu'un m'appeler une ou deux fois oui, mais je ne pensais pas que...

— Que c'était réel ? Je sais, moi aussi, je croyais que c'était sans importance au début, mais il faut l'écouter et c'est mieux encore si tu as la chance de le rencontrer.

— Qui est-ce, maman ?

Un large sourire étira ses lèvres alors qu'elle posait son coude sur son genoux et sa tête prit place dans la paume de sa main. Elle semblait particulièrement heureuse de penser et de parler de cette personne. Mon coeur se mit à battre la la chamade alors que ses lèvres s'ouvrirent pour me révéler qui était celui qui semblait appeler tout les Van Vein.



— Hey, fit Obsidia en faisant claquer ses doigts devant mes yeux, t'es encore avec nous ?

Je repris mes esprits et battis plusieurs fois des paupières, je tournai ensuite légèrement la tête en direction de la sorcière et lui fit un petit sourire pour m'excuser. Nous étions revenues dans le salon de thé de Obsidia depuis environs deux heures, je tenais entre mes mains une tasse encore tout juste tiède, je me remis à observer le liquide qui se trouvait dans ma tasse. Je n'étais pas vraiment dans mon assiette depuis que nous avions quitté l'hôpital, ce que ma mère m'avait révéler m'avait vraiment secouée, je ne savais pas ce que je devais en penser. Je n'étais pas spécialement effrayée, après tout cette créature qui avait appelé mon nom n'avait jamais cherché à me nuire, alors je n'avais aucune raison de la craindre. Mais savoir de qui il s'agissait, ça aurait retourné n'importe qui de normalement constitué, je ne savais pas ce que je devais faire de cette information. Même si une idée se mit à germer dans mon esprit, c'était une mauvaise idée, mais pour une fois j'avais envie de prendre les devants et ne pas juste attendre que ça se produise.

— Tu as une baignoire dans le coin ? questionnai-je soudainement l'enchanteresse à mes côté.

— Oui, mais pour quoi faire ?

— Je veux essayer de passer de l'autre côté.

Ma soudaine envie d'utiliser ma capacité de projection astrale parut fortement surprendre la créature assise près de moi, bien que la surprise laissa rapidement place à l'hésitation.

— Cal', je sais à quoi tu penses et, moi, je pense que c'est une mauvaise idée.

— C'est une mauvaise idée, mais je ne veux pas juste attendre que les choses se passent cette fois-ci. J'ai besoin de tirer tout cela au clair une bonne fois pour toute, il y a encore trop de zone d'ombre et je pense qu'Il pourra me répondre clairement. Et tu es là, donc je n'ai pas peur, tu ne me laisseras pas dans la merde. Pas vrai ?

Elle m'observa silencieusement, je voyais dans ses yeux qu'elle pesait le pour et le contre de l'acte suicidaire que je voulais opérer. Je n'avais aucune idée de ce qui allait pouvoir se passer, la dernière fois que j'avais franchi la ligne, j'étais revenue avec des séquelles physiques invisibles, ce qui me laissait penser que je pouvais probablement mourir de l'autre côté. Cette possibilité me fit frémir d'angoisse, mais ma décision était prise, il fallait que je sache, je devais satisfaire cette curiosité qui me rongeait depuis que nous étions sortie de la chambre de ma mère. Je m'en mordrais certainement les doigts, mais je commençais à avoir l'habitude, la vie ne serait plus jamais clémente avec moi, alors je n'avais rien à perdre.

— Alors ? insistai-je au près de la sorcière.

Elle soupira lourdement avant de se passer une main sur le visage.

— On va certainement le regretter, mais puisque tu es décidée.

Elle se leva de la chaise et me fit un petit signe de la tête.

— Suis-moi.

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