☽ Chapitre 18 ( Partie 2. )

Je ne savais pas si je lui avait réellement hurler de se taire, mais je m'étais sentie le faire et j'avais eu l'impression de l'entendre. Et la seconde suivante, Mortem avait traversé la pièce pour se fracasser contre la coiffeuse qui se trouvait non loin du lit. Ça avait créé un terrible fracas, mais je n'avais pas bougé, je m'étais seulement contentée de le regarder, puis de suivre des yeux une traînée vert pâle revenir à moi avant de disparaître complètement. Je ne comprenais pas réellement ce qui venait de se passer. Pourtant, une vague d'apaisement se déversa en moi, calmant l'angoisse qui s'amenait ainsi que les battements chaotiques de mon coeur. Tout n'était pas résolu, mais je me sentais... un peu plus légère. La porte s'ouvrit en grand sur les deux autres habitants de l'appartement alors que Mortem s'était remis debout et me dévisageait les yeux écarquillés. Ce fut deux mains froides se posant sur mon visage qui me sortirent de la légère torpeur dans laquelle je me trouvais. Je me retrouvais alors face à Miki qui scrutait ma blessure à l'arcade.

— Je vais bien, dis-je alors qu'il ne me l'avait pas demandé. Je t'assure que je vais bien.

— Calyptia...

Il ne put terminer sa phrase que des coups contre la porte d'entrée raisonnèrent dans le silence qui était tombé. Ça ne pouvait être qu'une seule personne.


— T'es vraiment qu'un sale con !! hurla Dylan en balançant un objet en direction de Mortem.

Ce dernier évita le projectile avec une tel facilité que cela en était presque insultant. Assise dans un canapé, une cigarette aux lèvres, je laissais ma cadette s'époumoner contre Mortem qui s'en contre-fichait. Essayer de raisonner Dylan quand elle était dans ce genre de colère était vain. Déjà enfant il fallait attendre des heures dans l'espoir qu'elle se calme, alors j'imaginais que cela n'avait pas dû s'arranger en grandissant. Elle continuait de vocaliser alors que Mortem la regardait comme une chose insignifiante et ennuyeuse, ce petit cirque dura bien pendant cinq minutes avant qu'elle n'arrête de cracher sa haine.

— T'as terminé ?

— Non, j'ai pas fini espèce de sombre fils de pute ! Je pourrais continuer pendant des heures encore ! Tu as seulement conscience que tuer des flics ça ne va que attirer des problèmes ?! Je suis même étonnée que leurs collègues ne soient pas déjà devant votre porte !

— Je les aurais tué exactement de la même manière que j'ai tué les deux premiers, dit-il avec un calme agaçant et un petit sourire morbide au coin des lèvres. Ce ne sont que des humains, les balles n'ont pas d'effet sur moi. Enfin les armes classiques en général, donc il n'y a aucun problème.

Niall était aussi présent et observait la scène avec beaucoup... d'angoisse. En même temps, il y avait de quoi. Dylan semblait réellement sur le point de sauter à la gorge de Mortem – encore plus que d'habitude – et ce dernier ne semblait qu'attendre que cela se produise pour pouvoir la remettre à sa place. Miki et Amanda étaient près de moi et se tenaient sage comme les chiens que Mortem avaient dressés. Ça devrait réellement être horrible d'avoir la rage au ventre et ne pas pouvoir l'exprimer parce qu'on était mentalement et physiquement soumis à celui qui avait bousillé notre vie. Moi... je ne disais rien, j'observais Dylan, même si je ne voulais pas croire ce que Mortem avait dit, je ne pouvais m'empêcher de douter. Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vue, ce n'était pas impossible qu'elle ait changé à ce point. Au point de blesser volontairement des gens. Je sentis une boule désagréable se former dans mon ventre, cette situation était affreuse.

— Parce que tu penses que des humains ne peuvent pas te causer de problèmes ?! continua de vociféré ma petite-sœur.

— Non, absolument aucun. Enfin, il y a juste toi et ta grande gueule qui êtes entrain de sérieusement me les briser.

— Si tu étais pas aussi con je n'aurais pas besoin d'en arriver là ! Tu comptes cacher ça comment au juste ?! Tu crois que te barrer après avoir buté tout le monde va régler le problème ?!

— Oui, tout à fait, répondit le monstre en se mettant à sourire un peu plus. Parce que les morts, ça ne témoignent pas. Mais ça, tu dois le savoir, pas vrai, Dylan ?

Je glissai un regard en direction de ma cadette qui avait les yeux légèrement écarquillés et les poings serrés. Le sang de Niall, quant à lui, semblait avoir quitté son visage. Alors c'est vrai. Dylan et son acolyte avaient des choses à cacher. Je savais bien que tout le monde avait ses secrets, c'était inévitable, mais là, on parlait quand-même de meurtre. Mon esprit c'était mis à bouillir en imaginant ce qui avait pu se passer. Je ne parvenais pas à intégrer que Dylan ait pu tué des gens... gratuitement. Mon coeur pompait fort dans ma poitrine et mes mains tremblaient discrètement alors que je portai ma cigarette à mes lèvres pour respirer une importante quantité de fumée toxique.

Un bruit soudain d'objet brisé me fit tressaillir. La bouche légèrement entre-ouverte, j'observait le vase qui s'était brisé en mille morceaux sur le sol carrelé. Mortem avait légèrement bouger de place, alors que Dylan avait encore le bras tendu. La suite sembla se passer au ralenti. Je vis plusieurs objets traverser la pièce, toujours en direction du vampire alpha, alors que Dylan hurlait sa rage vis à vis du fait qu'il l'ait espionnée. Les insultes fusaient également, Niall tentait de radoucir la furie qu'était devenue ma cadette, mais en vain. Miki et Amanda semblaient eu aussi vouloir intervenir dans cette bagarre ridicule, mais ils ne savaient visiblement pas comment le faire. J'écrasais ma cigarette pour ensuite me lever du canapé lentement et m'approcher avec prudence.

— Hey, fis-je d'une voix assez forte pour espérer me faire entendre, arrêtez, s'il vous plait.

Mais ils n'écoutaient pas, trop occuper à se disputer. Dylan criait encore et encore, alors que Mortem se moquait d'elle et lui balançait des insultes à tout va. C'était insupportable, sans parler du bruit créé par ce que Dylan balançait et qui se fracassait sur le sol. Mes mains vinrent se poser sur mes oreilles, je ne savais pas vraiment ce qui m'arrivait, mais c'était infâme, comme si un marteau-piqueur était lancé à plein régime à l'intérieur de mon crâne. Et je sentais la colère pointé le bout de son nez, de plus en plus rapidement. Le point de rupture fut atteint avant même que je n'aie eu le temps d'essayer de me calmer.

— Ça suffit !! criai-je, hors de moi.

Comme précédemment, quelque chose à la couleur vert pâle vint les heurter, les jetant à terre, l'un comme l'autre. Ça avait été moins fort que lorsque que je m'en était prise à Mortem, mais suffisant pour arrêter cette scène grotesque qui se jouait. Cependant, une autre différence avec la première fois, je ne me sentais pas mieux, je commençais même à avoir mal à la tête, ce qui m'amena à poser une main sur le coin de tête alors que je respirai fort. Je n'en démordis pourtant pas et mes yeux restèrent braqués sur Mortem et Dy' qui me fixaient eu aussi. Mortem semblait bien moins surpris que Dylan par cette soudain attaque de ma part, même si je pouvais encore lire de l'étonnement dans son regard. Je ne me préoccupais pourtant pas de savoir si ils étaient choqués ou non.

— J'en ai marre de vos conneries, articulai-je d'un ton sec, vous croyez vraiment que c'est le moment ?! Vous aurez tout le temps de régler vos comptes une fois qu'on aura trouvé une solution ! En plus, avec toute cette merde, les voisins ont certainement rappeler les flics...

Le boucan que nous avions provoqué n'avait pas pu passer inaperçu, surtout pas au milieu de la nuit. Mon mal de tête se fit plus intense, me tirant un léger gémissement de douleur, mais je comptais bien dire ce que j'avais à dire.

— Dylan, dis-je en posant les yeux sur elle, je sais que tu le détestes, mais ravale ta rage pour le moment. Je t'ai pas appelée pour que tu viennes saccager l'appartement. Quant à toi, Mortem, je peux savoir où tu avais prévu de nous traîner cette fois-ci ?

— Londres.

Réponse claire et précise. Il me toisait de son regard sanglant alors qu'il effaçait des faux plis sur sa chemise. Londres, ce n'était pas si loin en train, je m'attendais à ce qu'on parte bien plus loin, soit. Sur le point de reprendre la parole, je fus interrompue par des coups puissants contre la porte d'entrée. Un silence de mort tomba dans la pièce à vivre et nous nous regardâmes les uns après les autres, sauf le démon qui avait reprit une pose nonchalante avec les mains dans les poches de son pantalon.

— Police ! tonna une voix derrière la porte. Ouvrez cette porte !

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