☽ Chapitre 16 ( Partie 2. )
— Mais c'est impossible, on ne peut échapper à notre destin.
— Maman, ne dit pas ça, râla Dylan.
— Pour autant, ça ne veut pas dire qu'on doit subir en silence. N'aies pas peur de lui Calyptia, il ne peut pas te tuer, il peut te faire du mal, mais aucunement te tuer. Et il ne te laissera jamais mourir. Ça va certainement être long et douloureux, mais n'oublie jamais que c'est toi qui à le pouvoir.
On pouvait penser que c'était juste des mots dans le vide. Quelque chose de facile à dire quand on ne vivait pas la situation, mais la lueur qui brillait dans ses yeux suffisait à donner du crédit à chacun de ses mots.
— Si vous le voulez vraiment, il ne peut rien vous arriver. Même si vous n'êtes pas immortel, que vous n'avez pas les plus puissants pouvoir, vous êtes les êtres les plus puissants du monde et non des victimes. Ne l'oubliez jamais, c'est ça que ça signifie porter le nom Van Vein.
J'étais muette. Muette d'admiration pour ma mère. Ça pouvait paraître presque arrogant comme discourt, mais pour moi, c'était juste inspirant. Je ne changerai certainement pas en quelques heures, la peur perdurerait encore pendant un temps, mais j'avais l'impression que ma mère venait de m'ôter un poids incroyable des épaules. Elle ne m'avait pas dit de chercher absolument à m'en sortir, ou seulement de profiter de la situation. Elle m'avait clairement dit de tirer parti de tout ce que je pouvais gagner et de marcher la tête haute devant ceux qui voulaient me faire croire que je n'étais qu'une vulgaire poupée qui n'avait de valeur que son sang maudit. J'aurais réellement aimé la remercier pour ces mots, mais la seule chose que je parvins à faire, ce fut un mouvement de tête pour lui dire que j'avais compris. Elle me répondit par un sourire sincère avant de venir embrasser mon front.
Nous quittâmes l'hôpital en milieu d'après-midi, j'étais rassurée de savoir que malgré les médicaments maman était encore elle-même. Et aussi, j'étais heureuse de l'avoir revue et qu'elle n'ait gardé aucune rancune envers la fille indigne que j'avais été et que j'étais encore. Sur le chemin de la gare j'envoyais un message à mortem pour lui dire que nous en avions terminé et que nous allions rentrer à Bristol sous peu. Comme pour les précédents textos, je ne reçus, évidemment, aucune réponse, mais j'avais au moins la satisfaction de savoir que j'allais pouvoir rentrer sans risquer qu'il ne lève la main sur moi ou de devoir donner une explication sur tout ce que j'avais fais. Enfin, ne pas crier victoire trop rapidement, nous parlions de Mortem, il pouvait encore me surprendre et pas en bien. Nous fûmes tous silencieux, jusqu'à ce que nous nous installâmes dans le train. Les premières minutes de trajets se passèrent également dans un mutisme totale, jusqu'à ce que je ne me décide à briser ce calme.
— Dy', l'apostrophai-je d'une voix posée, je me demandais, la dernière fois, qu'est-ce que tu as essayé de faire à Mortem ?
— Hum ? Oh ça, c'est une capacité que j'ai, je peux empêcher les gens de me faire du mal. Si tu préfères, j'ai un espèce de contrôle sur eux. Bien que ça ne marche pas avec les gros morceaux visiblement...
Une expression contrariée se peignit sur son beau visage mate. D'accord, donc elle avait ce don en plus de celui de base qui nous révélait la vraie nature des gens et nous permettait de voir dans l'ombre.
— Tu sais faire autre chose ?
— La télékinésie, tu sais ce que s'est, j'imagine.
— Oui, bien sûr.
— Et toi ? Qu'est-ce que tu as ?
J'ouvris la bouche avant de la refermer. En fait, je ne savais pas du tout comment appeler ce drôle de don que j'avais.
— Je ne sais pas comment appeler ça, mais en gros, je peux... sortir de mon corps, expliquai-je maladroitement. Mais pas seulement, je peux aussi changer de monde, enfin je crois que c'est quelque chose comme ça.
— De la projection astral ? suggéra Niall en se mêlant à la discutions.
— Et qu'est-ce que tu veux dire par changer de monde ? intervint à son tour Miki.
— Honnêtement, j'adorerai vous dire que oui c'est ça, mais je n'en ai réellement aucune idée. Et une fois, alors que j'étais dans mon bain, je me suis immergée quelques instants et en me réveillant, j'étais... ailleurs. On aurait dit une version post-apocalyptique de Bristol, il faisait extrêmement froid et quand je suis sortie un instant pour voir dehors, il y avait un endroit où il semblait y avoir le feu au vu de la couleur orange du ciel. Il y avait aussi des... choses qui faisait des bruits bizarres et des âmes. Âmes qui étaient pourchassée par ce qui émettait ces sons étranges...
Il y eut un nouveau moment de silence alors que tous semblaient réfléchir à ce que pouvait être l'endroit que je leur avais décri.
— Une dimension alternative à la nôtre ? proposa le moulin à parole.
— Peut-être...
— J'avoue que ça me fait plutôt penser à l'enfer... , lâcha Miki.
L'enfer ? Ça me paraissait tout de même relativement improbable que je me sois retrouvée en enfer. Enfin, je ne pouvais écarter cette hypothèse sur le simple fait que ça me paraissait particulièrement fou. Tout était fou au tour de moi, alors ce n'était pas impossible, mais je préférerai que ce ne soit pas ça.
— Je propose que l'on essaie d'en savoir plus durant les jours à venir, se prononça Dylan en nous regardant chacun notre tour.
— Et tu veux faire ça comment ? lui demandai-je, curieuse.
— Et bien, nous n'avons qu'à reproduire les conditions qui ont déclenché le phénomène.
Je fis la grimace, c'était une bonne idée, mais je n'avais pas vraiment envie de retenté l'expérience. Cet endroit m'avait fait particulièrement peur et je n'avais pas oublié les douleurs que j'avais ramené avec moi dans le monde '' réel ''.
— Je t'avoue que je n'ai pas très envie de retenter le coup.
— Quoi ? Mais pourquoi ? C'est un pouvoir fantastique que tu as et...
— Peut-être bien, l'interrompis-je, mais c'est dangereux pour moi Dylan. Je me suis blessée de l'autre côté et quand je suis revenue dans mon corps, même si je n'avais rien, je souffrais de mes blessures. Et là-bas, je suis totalement seule, je n'ai aucune idée de ce qui se cache dans ce monde et je n'ai pas envie de risquer de mourir.
Elle sembla réfléchir un instant avant de simplement me donner raison d'un mouvement approbateur de la tête. Et Mortem risquait de ne vraiment pas aimer que je m'amuse à mettre ma vie en danger dans un endroit qu'il ne pouvait pas rejoindre pour récupérer son précieux trésor. Même si j'avais tout de même une certaine curiosité vis à vis du genre de don que je possédais. Etait-ce de la projection astral comme l'avait suggéré Niall un peu plus tôt ? Et si c'était le cas, jusqu'à quel niveau pouvais-je aller ? La première fois, à l'abbaye, l'endroit ne m'avait pas paru aussi différent et il n'y avait aucune des sensations que j'avais vécue lors de mon second '' voyage ''. Quelle était la différence entre les deux ? Ça faisait beaucoup d'interrogation et trop peu de réponse. Tiens, en y pensant...
— Dy', quelles capacités à maman ?
— Sincèrement, je n'en ai absolument aucune idée, elle ne m'en a jamais parlé. Même quand je lui ai demandé, elle a simplement haussé les épaules en me disant que ce n'était rien d'impressionnant.
Ça me parut étrange, très étrange même. Pourquoi ne pas répondre si ce n'était pas quelque chose d'incroyable. L'idée que ma mère nous cache quelque chose vis à vis d'elle ne me plaisait pas vraiment. Parce que même si elle ne semblait pas être la cible d'attaque de la part de créatures, elle restait une Van Vein, ce n'était pas exclu que ça se produise... ou se reproduise un jour.
— Hum, pardon, intervint Miki d'une petit voix, est-ce que quelqu'un voudrait bien m'expliquer la situation ?
— À propos ? lui demanda Dylan.
— De vous.
J'observais ma demi-sœur pour savoir qui s'en chargeait. Elle soupira et se frotta la nuque avant de se mettre à résumé notre situation familiale au jeune vampire. Je la laissais donc se charger du récit chaotique de la lignée Van Vein. Je jetai un coup d'oeil à Niall qui me regardait, il m'adressa un beau sourire. Je ne pus m'empêcher de lui rendre, ce type avait vraiment la bonne humeur contagieuse, c'était le cas de le dire.
Je grognai alors que l'on me secoua de manière un peu brutale. J'ouvris les yeux pour tomber sur le visage de Dylan. Je m'étais endormie sans même m'en rendre compte, il fallait dire que c'était tellement tranquille. Je me levai et m'étirai, faisant craquer certaines de mes articulations, avant de descendre. Je jetai un coup d'oeil sur le quais avant de voir Eclipse un peu plus loin, il m'adressa un discret signe de la main pour me saluer avant de tourner les talons, bien qu'il n'irait pas très loin, il allait seulement attendre Dylan plus loin. Je fouillais dans mes poches pour m'emparer de mon paquet de cigarettes. Une fois le bâtonnet de nicotine coincé entre mes lèvres, je l'allumai alors que les autres se mirent à piétiner en direction de la sortie de la gare. Une fois dehors, je fus un peu surprise que Dylan ne nous raccompagne pas, mais visiblement, ils avaient quelque chose de prévu de leur côté. Soit, ce n'était pas grave. Je la retins un instant avant qu'elle part.
— Dylan, fais attention à toi.
— T'en fais pas, tout ira bien !
— Si je m'en fais, la contredis-je, j'ai toutes les raisons de m'en faire.
Je mourrais d'envie de lui dire pour Eclipse, mais je n'avais pas envie qu'il débarque et essaie de me tuer, ce qui amènerait inévitablement un affrontement avec Mortem. Je voulais seulement qu'elle ait conscience qu'elle devait se méfier. Même si son regard se fit suspicieux, Dylan accepta – malgré qu'elle me cuisinerait quand elle aurait le temps, je le savais – avant de finalement s'en aller avec Niall. De mon côté, je rentrai donc à l'appartement avec Miki. On discuta un peu sur le chemin, il semblait un peu plus détendu, même si visiblement, se retrouver face à son ex-amant toute la journée l'avait pas mal secouer. Ce qui était normal en soit, surtout quand on savait comment s'était finie leur relation.
Dans l'appartement, tout était calme. Amanda devait dormir et Mortem... il devait simplement faire sa petite vie de son côté, comme d'habitude. Mais pourtant je me sentais presque déçue. Déçue qu'il ne soit pas là, il m'avait fait tout une scène pour que je ne parte pas et, au final, il n'était même pas là pour mon retour. Je pestai discrètement alors que je me rendais à la salle de bain, j'avais envie d'un bain. J'allumais les robinets et pendant que la baignoire se remplissait, mes vêtements furent abandonner sur le sol. Je coupai l'arrivée d'eau avant de me glisser dans la baignoire. L'eau chaude me fit un bien fou. Je me laissai glisser dans l'eau jusqu'à ce qu'elle m'arrive au niveau du cou. Je n'étais pas assez folle pour m'immerger totalement, pas même pour me mouiller les cheveux.
Je restai dans la baignoire jusqu'à ce que l'eau devienne froide. M'enroulant dans une serviette, je ramassai le petit tas de vêtements que j'avais abandonné sur le sol pour les jeter dans le panier à linge. Ce fut en serviette, les cheveux humides que je regagnai ma chambre, et autant dire que je fus assez surprise de trouver Mortem allongé sur mon lit, entrain de jouer avec une balle à la couleur verte. Je restai figée près de la porte, l'observant silencieusement, jusqu'à ce que les deux océans de sang qu composaient son regard ne se pose sur moi. Ma peau frémit alors que mon rythme cardiaque gagnait légèrement en intensité. Le vampire abandonna son jouet et se redressa pour s'asseoir sur le bord du lit. Il leva une main et me fit signe, avec deux doigts, de m'approcher. J'hésitai un peu avant de m'exécuté, bien que je restais méfiante malgré qu'il ne dégage aucune agressivité. Je m'arrêtai à une distance raisonnable de la créature, ce qui le fit soupirer d'agacement. Il m'attrapa par le poignet et me tira vers lui brusquement.
— Mortem ! me plaignis-je. Pas besoin d'être aussi brusque !
— Pas besoin d'être aussi méfiante alors.
Je tiquai légèrement, j'avais l'impression d'être un livre ouvert pour lui, c'était frustrant. Sa main froide relâcha mon poignet pour venir caresser ma cuisse un frisson s'empara de moi à cause de la différence de température entre nos peaux et une chair de poule s'imprima sur mon épiderme. Il me caressa doucement jusque derrière le genou, puis ses doigts remontèrent, soulevant le tissus de la serviette qui couvrait ma nudité. Le sang affluait doucement sans mon visage en voyant ça. Ce qu'il m'avait fait dans la cuisine ne m'était pas sorti de la tête, ni ce que j'avais ressenti. Je craignais qu'il recommence, mais en même temps... je le désirai. Je me mordis légèrement la lèvre inférieur quand il m'approcha encore de lui, sa main était retournée prendre place à l'arrière de mon genou pour ensuite me faire lever la jambe. Mon visage s'était empourpré quand ses lèvres s'étaient posée sur ma peau pour un baiser aussi froid que brûlant. Des papillons commençait à danser dans mon ventre alors que j'anticipais la suite, ça me rendait fébrile.
Pourtant, toute trace d'excitation mourut instantanément quand je le vis ouvrir la bouche, tout crocs dehors. Et avant que je n'aie pu réagir, ses dents s'étaient plantées dans ma chair. La douleur fut soudaine et vive, mes doigts s'étaient refermés sur la tignasse obsidienne de Mortem, tirant fermement dessus dans le but de le faire lâcher. Rien à faire, il ne broncha même pas et je sentis mes forces m'abandonner rapidement. Ma vue devenait floue alors que mes muscles ne me tenaient plus.
— Arrête... arrête... Mor... tem...
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