☽ Chapitre 1 ( Partie 2. )
Ordinateur sur les genoux, je faisais des recherches quant à divers incidents étranges qui auraient pu se produire dans le coin depuis l'arrivée d'Hécate. Le web était la meilleure sources de renseignement des détectives, tout ce que nous montrait les séries fantastiques sur ces chasseurs de monstres et de fantômes n'était pas forcément faux, loin de là. Parce que quand on savait ce qui se dissimulait derrière le miroir, votre vision des fake news étaient différente de celle du reste de la population, l'irréel devenait réel. Tout comme ce fantôme qui allait et venait depuis des heures entre notre chambre et d'autres, il commençait doucement à me taper sur le système, parce que je ne pouvais m'empêcher d'être déconcentrée par ses passages.
— Hey, l'interpellai-je d'une voix agacée, tu veux pas arrêter de passer et repasser encore et encore ? Parce que tu commences sérieusement à ma taper sur le système.
— Revenant ? me questionna Niall sans lever la nez de son écran.
— Ouais, y fait des allers et retours depuis ce matin.
Le spectre me regardait de ses yeux bleus trop pâles, c'était un homme approchant de la quarantaine, les cheveux marron, le teint cireux et habillé d'une chemise bleue et d'un pantalon en toile, mais ce qui me frappa, c'était ses poignets en sang, un suicidé très certainement. Tout les fantômes ne se ressemblaient pas, certains, comme celui qui se tenait immobile à quelques mètres de moi, étaient légèrement en transparence comme nous le montrait les films et si leur mort n'avait pas été trop brutale, ils conservaient plus au moins leur apparence d'origine. Mais il y en avait d'autres qui avait une apparence matérielle, mais en contrepartie, ils donnaient l'impression de sortir tout droit des pires films d'horreur ou des plus effroyables cauchemars, ces esprits errants étaient bien souvent malveillants, des âmes damnées qui avaient foulé le sol terrestre depuis bien trop longtemps.
— S'il te plait, ne passe plus ici pour le moment, dis-je au fantôme.
— Navré...
Je ne m'attendais pas à une réponse et cela dû se voir sur mon visage, généralement les spectres n'étaient pas spécialement bavards, même si comme pour tout, il y avait des exceptions. Je le suivis du regard alors qu'il traversait le mur pour se rendre dans la chambre d'à côté, je soupirai doucement avant de passer ne main sur ma nuque. J'avais la peau légèrement moite à cause de la chaleur humide, il pleuvait toujours, mais l'air n'était pas si frais et ça collait à la peau. Décidant de prendre une pause, je me levai de mon siège, déposant mon ordinateur sur celui-ci et je me rendis à la fenêtre pour observer la rue. À cause de la pluie, il n'y avait pas grand monde sur les trottoirs, mais même avec ce temps La Nouvelle-Orléans avait un charme qui lui était propre du peu que j'en voyais, un mélange entre l'ancien et le moderne qui la rendait tout à fait charmante, j'avais hâte de pouvoir arpenter ces rues même si ce ne serait pas dans le but de profiter de ce qu'elles avaient à offrir.
— Dy', m'interpela soudainement mon camarade de chambrée, je crois que j'ai quelque chose.
— Dis-moi tout, l'incitai-je en me retournant vers lui.
— Depuis quelques temps on retrouve des cadavres démembrés dans les rues ou en dehors de la ville. Il manque souvent des morceaux, toujours les organes, mais en ce qui concerne les membres, il n'y a pas de plan précis. Sur certaines dépouilles, il y a même des traces de morsures et personne ne sait ce que c'est.
Il tourna l'ordinateur dans ma direction pour me montrer les photos de corps mutilés, certains de manière dégoûtante, je pouvais presque deviner la puanteur du sang et de la chair entrain de pourrir alors que de la vermine commençait à y grouiller juste en posant les yeux sur ces images.
— Tu crois que Hécate est responsable de cela ? demandai-je à Niall.
— Je ne sais pas Dylan, jusqu'ici, on a eu affaire à des créatures qu'on pouvait gérer relativement bien et qu'on a appris à connaître. Là, on a affaire à des démons vieux comme le monde qui veulent le détruire pour en faire leur royaume et on sait pas comment ils ont l'intention de s'y prendre.
Il n'avait pas tord, ce n'était pas à n'importe quelle créature que poursuivions et à nous deux, on avait aucune chance de les battre. Hécate avait dans l'idée de provoquer l'apocalypse, mais elle n'avait donné aucun indice sur la manière dont elle voulait s'y prendre. Y avait-il un rituel précis ? Si c'était le cas, quel était-il et que fallait-il faire ou rassembler pour pouvoir le réaliser ? Beaucoup de questions et pas de réponses. Nous étions clairement largués vis à vis de tout ça et c'était certainement ce qui était le plus frustrant. Sans parler du fait que je m'inquiétais pour ma mère qui était possédée par Hécate, je craignais l'état dans lequel j'allais la retrouver.
— On pourrait demander aux morts, me suggéra soudainement Niall. Je sais que tu n'aimes pas trop cela, mais si il y a bien des êtres qui peuvent tout voir sans qu'on les voient, c'est bien eux.
Il n'avait pas tord, l'aide des revenants était précieuse, mais rare. Et certains n'étaient pas agréable du tout, ils se contentaient du stricte minimum si ils ne mentaient pas. Mais ça valait le coup d'essayer, ces rues devaient regorger d'âme errantes, on en trouverait bien au moins une qui accepterait de nous aider sur cette affaire compliquée. Je soupirai en me passant une main sur la nuque alors que mes regard vert retourna se fixer sur l'extérieur, je repérais un petit magasin du type épicerie en face de l'hôtel. J'avais envie d'un truc à boire, mais cette chambre n'avait pas de mini frigo, donc impossible de le dévaliser. J'allai alors fouiller dans ma valise pour en sortir une veste à capuche noire et trop grade pour moi avant de piétiné jusqu'à la porte.
— Je vais me chercher un truc à boire, tu veux quelque chose ? lui demandai-je sans me retourner.
— Du coca.
Pourquoi est-ce que je pose encore la question ? Niall et le coca, c'était une grande histoire d'amour, j'étais étonnée qu'il n'ait pas plus de problèmes de santé alors qu'il pouvait ingurgité des litres de cette boisson gazeuse comme si c'était de l'eau. Je descendis au rez-de-chaussée en enfilant le vêtement que je transportai et je rabattis la capuche sur mes cheveux bouclés juste avant de passer la porte, la pluie s'abattit sur moi, heureusement, un peu moins forte que la veille. Main dans les poche, je traversai la rue pour me rendre dans la petite boutique, l'homme derrière la caisse, n'avait pas l'air plus vieux que moi et semblait terriblement s'ennuyer, mais il était pas mal dans son genre. Un métisse aux cheveux crépus, mais rasé sur les côtés en un dégradé propre, des yeux clairs magnifique, une bouche pulpeuse et une mâchoire carrée qui donnait à son visage un air plutôt viril. Son T-shirt semblait sur le point de craquer, laissant facilement deviner un corps sculpté en dessus. Et bien, si tu t'ennuies pendant le séjour, tu sais quoi faire.
Néanmoins, le voir humer l'air soudainement me refroidit un peu et la lueur qui s'alluma dans ses yeux confirma mes craintes. Ce n'était pas un banal être humain, je n'avais pas peur, je savais qu'il ne me sauterait pas au cou en plein milieu du magasin, mais ça aurait été tellement plus facile si ça n'avait été qu'un être humain. Je me mis alors à arpenter les petits rayons qui composaient la boutique à la recherche de quelque chose à boire. Je me stoppai devant les frigos et prit deux bouteilles de jus de fruit. Je m'emparai aussi d'une bouteille de un litre de coca pour Niall avant de me diriger le plus naturellement du monde vers la caisse. Je savais que ce surnaturel m'épiait depuis que mon odeur avait titillé ses sens et même quand il scanna mes articles ses yeux ne me lâchèrent pas une seconde.
— Tu devrais arrêter de me regarder de cette manière, lui dis-je avec calme, c'est flippant.
— Oh vraiment ? Tu ne m'as pas l'air très effrayée pourtant.
— Je ne le suis pas, mais si quelqu'un entrait maintenant, on pourrait te prendre pour un dangereux pervers. Enfin il doit se passer des choses pas très réglo dans ton esprit actuellement, pas vrai ?
Il grogna légèrement alors qu'une légère teinte rouge se déposa sur ses joues, sa réaction me tira un rictus amusé, j'aimais bien provoquer ce genre de réaction chez des types comme lui, eux qui avaient toujours l'air aussi sûrs d'eux. Je déposai quinze dollars sur le comptoir tout en récupérant mes achats.
— Garde la monnaie, au fait, je m'appelle Dylan Van Vein.
— Camren Cole, me répondit-il.
— À un de ces quatre, Camren.
Je pris la direction de la sortie suite à ces mots, même si je pouvais encore sentir son regard dans mon dos. La pluie me tomba de nouveau dessus, me faisant presser le pas, mais alors que je posai pied sur le trottoir devant l'hôtel, je fus prise de frissons incontrôlable et mon coeur s'emballa légèrement. Je connaissais cette sensation. Il y avait quelque chose de puissant dans le coin, je me mis à scruter rapidement les environs mais rien d'étrange à première vue. Je me dépêchai de gagner l'intérieur de l'hôtel, je savais qu'il ne fallait pas que je me fie à ma vue, ne pas voir quelque chose ne voulait pas dire qu'il n'y avait rien. Cette sensation je l'avais déjà eu à Londres et à plusieurs reprise depuis un sacré bout de temps, quelque chose me suivait et ce qui m'inquiétait légèrement, c'était de ne pas savoir quoi.
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