Minakura - discuter ?
Norihito connaissait Atsushi depuis sa plus tendre enfance. Ils avaient toujours partagé tout leurs moment ensemble, tout les hauts et bas, tout leurs moment de joie et tout leurs problèmes, ensemble. Enfin, presque tous...
Quelque mois auparavant, Atsushi avait quitté l'équipe de Raimon et même le collège pour devenir joueur dans l'équipe de Gassan Kumimitsu. Ça semblait presque anodin, mais Norihito, lui, n'y pensait pas comme ça. Lui, prenait ça pour une trahison. Parce qu'Atsushi avait décidé de lui même de l'abandonner et de le laisser seul, parce qu'il avait par la même occasion cessé de lui parler, durant tout le temps du tournois Holy Road, jusqu'à ce que son foutu ego n'accepte de reprendre contact avec Raimon.
Ils s'étaient promis de ne jamais se séparer l'un de l'autre, et pourtant, Atsushi était parti à la première occasion qui s'était présenté.
Depuis lors, Norihito s'était complètement renfermé sur lui même – plus que d'habitude, en tout cas. – Il n'était pas seul, lui même le savait, mais sans Atsushi, il en avait l'impression, parce qu'il était habitué à toujours l'avoir à ses côtés. Il avait beau prétendre autant qu'il voulait que le violet l'énervait avec ses blagues pourris, avec son attitude de chieurs, et avec tout ce qui l'accompagnait, les deux adolescents savaient bien que toute les insultes à son égard n'avait rien de bien réel ou grave. Avant ça, en tout cas.
Après qu'Atsushi ai quitté l'équipe, Norihito décida donc de ne plus lui parler, plus jamais. Mais une fois la colère passé, ce fut vite les regrets qui frappèrent le bleu. Atsushi lui manquait, même s'il ne l'avouerait jamais de sa vie. Hors de question.
Un jours, une embrouille avec les joueurs de son équipe éclata. Norihito était fatigué, en colère, il avait revu son ancien meilleur ami, devant son collège, et ça l'avait agacé, plus que tout, alors pour défouler sa colère, c'était sur les plus jeunes de son équipe qu'il avait décidé de se défouler, notamment sur les sixième. Bon, enfaite, il s'était complètement défoulé sur Tenma. Et évidemment, rayon de soleil qu'il était, tout le monde s'était rangé de son côté. Norihito avait une attitude de merde, ça aussi il le savait. Mais il était frustré, il avait l'impression que personne ne le comprenait, que personne ne faisait même l'effort de le comprendre, même ses deux autres amis les plus proches, Tsurumasa et Kaiji.
De colère, il était parti, il ne savait même pas où il était censé allé, il était en colère, et la culpabilité commençai déjà à lentement le rattraper.
Les jambes de Norihito étaient passés en mode automatique, son esprit était embrumé, il n'arrivait pas à penser correctement, sans même s'en rendre compte, il se retrouva au bord de la rivière, assis dans l'herbe. Ses jambes étaient replié contre son torse, les bras les entourant et le menton posé sur ses genoux. Il était souvent venu ici, cet endroit portait trop de bon moment, lui serrant le cœur.
Je ne suis vraiment qu'un abruti. Il ne savait même pas pourquoi il s'était mis en colère d'un coup, comme ça, et s'était défoulé sur quelqu'un qui n'avait rien demandé, et s'était en plus mis à dos les seuls personnes qui arrivaient un minimum à l'apprécier. Ils me détestent sans doute.
Après un moment, il ne savait pas vraiment combien de temps, il sentit une présence à ses côtés, et il se doutait de qui c'était, des pas qui étaient censé être discrets, mais qui au final étaient tout l'inverse. Accompagné de cette présence, une légère odeur d'eau salée et de poisson. Norihito souffla lentement en se redressant.
Kaiji s'assit à côté de Norihito, son genoux s'appuyant contre celui du turquoise.
— Hey...
Norihito n'osa pas tourner le regard vers son ami, gardant les yeux rivés devant lui, sur un point fixe.
— Tout va bien ? demanda Kaiji après un moment de silence.
— Tout le monde me déteste.
Le plus grand resta muet durant un instant, puis il se décala lentement, et attrapa la main de Norihito dans la sienne. Le turquoise se laissa faire, il entrelaça même leurs doigts, en penchant sa tête pour la poser contre l'épaule de Kaiji.
— Pas du tout, personne ne te déteste, loin de là. Nous savons bien que c'est compliqué en ce moment, pour toi.
— T'es le seul à le savoir alors, marmonna lentement Norihito.
— Mais non, Kurama...
— T'as pas vu comment ils étaient tout à l'heure. Comment ils m'ont regardé... Ils auraient bien raison de me détester, je ne suis qu'un con.
La prise de Kaiji sur la main de Norihito se raffermi.
— T'es peu être... Allé un peu loin dans tes propos, mais on te connais, on sait comme tu es, et on sait que c'est dur pour toi d'avoir perdu-
— Non, arrête Hamano, c'est pas une putain d'excuse. Il n'est pas une excuse. Et il... je ne devrais pas être comme ça juste à cause de lui mais je ne peux pas m'en empêcher.
— Il te manque ?
Dire le contraire serait mentir, et d'un très mauvais mensonge. Bien sûr qu'il lui manquait. Norihito se contenta de hocher la tête.
— Tu sais, je pense que tu devrais lui parler, vous devriez avoir une conversation, parce que là ça commence à devenir long, et ça vous fait souffrir tout les deux.
Norihito avait souvent pensé à en discuter, mais la communication n'était pas du tout son point fort, loin de là.
— Je crois que j'ai besoin d'être seul un moment.
La prise de Kaiji sur la main de Norihito se desserra avant qu'il ne la lâche, à son plus grand regret.
— Envoie moi un message si tu veux qu'on se voit, ou à Hayami, lui aussi s'inquiète pour toi.
— Il s'inquiète toujours pour tout.
— C'est pas faux, rigola Kaiji avant de se relever et de laisser le plus petit seul.
Norihito laissa de nouveau sa tête tomber dans ses genoux, un long soupir lui échappa, Kaiji avait bien raison, il devait parler avec Atsushi, mais il n'oserait jamais aller vers lui, de lui même. Et parler de ses sentiments, c'était trop dur.
Alors que le soleil déclinait et que le ciel prenait peu à peu une douce couleur orangé, Norihito sentit de nouveau une présence à ses côtés, mais ce n'était pas la démarche maladroite de Kaiji, ni les pas mal assurés de Tsurumasa. Il frissonna. C'était une démarche qui se voulait nonchalante, et Norihito la reconnaissait un peu trop bien.
Atsushi s'assit à côté de Norihito, et malgré la distance d'une trentaine de centimètres, Norihito le trouvait bien trop loin, avant, il n'y avait aucun espace entre eux, leurs épaules et leurs cuisses de touchaient, Norihito pouvait garder sa tête sur l'épaule du plus vieux, qui passait souvent son bras autour de ses épaules. Maintenant, ils n'osaient même pas se regarder.
Un long silence passa, Norihito voulait parler, il voulait dire quelque chose, mais sa gorge était bloqué, il était tout simplement incapable de dire quoi que ce soit. Communiquer, c'était plus facile à dire qu'à faire.
Avant, ils pouvaient parler des heures durant, passant d'un sujet à un autre sans difficulté, discutant de sujets légers tout comme de plus lourds, sans aucune gêne.
Norihito voulait que tout redevienne comme avant, il ne voulait plus être en froid avec Atsushi. Il voulait que le garçon recommence à venir chez lui sans aucune raison, au beau milieu de la nuit ou durant la journée, il voulait qu'il le prenne dans ses bras durant des heures à l'étouffer, il voulait qu'il continue de lui donner des surnoms stupide qu'ils aimait, malgré le fait qu'il dise qu'il les détestait.
Atsushi lui manquait, lui et blagues débile, lui et son stupide égo, lui et ses manies de mec qui se croyait supérieur. Lui et ses douces mains, qui avaient l'habitude de prendre les siennes, ses hanches ou ses épaules. Lui et ses bras qui l'attrapaient souvent dans une étreinte protectrice. Lui et ses cheveux violets, lui et sa peau qu'il prenait toujours deux heures à entretenir parfaitement, sans manquer de se venter que c'était sa beauté naturelle, lui et ses yeux, qui le regardaient toujours avec une douceur incomparable. Lui, lui. Il lui manquait.
Atsushi avait fait souffrir Norihito, mais peut être que ce n'était pas si important au final, peut être qu'il l'aimait un peu trop pour rester en colère contre lui, peut être que maintenant que sa colère était passé, il voulait juste que tout redevienne comme avant.
Norihito se rapprocha progressivement d'Atsushi, est-ce que le garçon aussi était plus proche qu'au début ? Il était certain qu'ils étaient plus éloigné au départ. Après un moment d'hésitation, le bleu posa sa tête sur l'épaule du plus vieux. Un instant, il eut peur d'avoir pris la mauvaise décision, mais quand Atsushi vint poser sa tête sur celle de Norihito, il put se détendre.
Quelques minutes plus tard sans bouger, la main d'Atsushi bougea de quelques centimètres, ses doigts s'écartèrent comme une manière d'inviter celle de Norihito à se lier à elle, ce qu'il fit immédiatement. Les longs doigts d'Atsushi se resserrèrent sur ceux de Norihito, et son pouce commença à caresser le dos de la main du plus petit.
Au bout d'un moment, les battements du cœur de Norihito purent se calmer et vinrent se caler sur ceux d'Atsushi, ainsi que sa respiration. La silence entre eux n'était plus gênant, juste appaisant. Le soleil fini par disparaitre, mais les deux garçons restèrent ainsi, parce que c'était ce qui leurs avait manqué, depuis tant de temps.
Kaiji avait raison, discuter, sans doute le devaient-ils, et ils discuteraient, bien sûr qu'ils le feraient. Mais pour l'instant, ils pouvaient bien rester ainsi tout les deux, parce que Norihito ne s'était jamais senti autant en paix depuis plusieurs mois, parce que c'était ce dont il avait besoin depuis tellement longtemps. Alors oui, ils s'expliqueraient, mais pour l'instant, cette situation leur suffisait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top