Remus s'écroula dans son lit à baldaquin rouge avec un profond soupire, il était exténué, il n'avait pourtant pas fait tant d'effort durant la journée, il portait toujours cette constante fatigue en lui et même la plus longue nuit de sommeil ne saurait guérir cette fatigue, cette fatigue, elle était dans sa tête, il était fatigué de mentir, de se mentir à lui, à ses amis, et à... à cette personne, sans cesse, il mentait, il était fatigué de se sentir coupable, coupable de ses actions, coupable de tout ce qu'il faisait, de ce qu'il disait, de ce qu'il était, simplement. Il était fatigué de devoir se cacher, cacher des sentiments, d'avoir peur de se l'avouer, tout les jour, de voir la personne qu'il aimait, vivre et parler de ses relations, toujours, tout les jours, chaque fois avec une nouvelle fille, ce n'était jamais sérieux, mais ça le brisait profondément, et à chaque fois, il se disait qu'il allait lui parler, et chaque fois, il se dégonflait par peur de se faire rejeter, c'était simple, Remus se détestait, se détestait d'être faible, de se sentir coupable, d'avoir peur, de mentir, et d'aimer.

Remus poussa l'énième soupire de sa soirée et se releva doucement, observant le ciel à l'extérieur, les nuage qui cachait la lune, qui fort heureusement, n'était pas pleine, cette pleine lune aussi, il la détestait.

– Hey, Lunard.

Le lycanthrope resta figé quelque secondes à l'appel de son surnom, par cette voix qu'il ne connaissait que trop.

– Sirius...

Remus tourna doucement la tête vers le garçon qui venait de rentrer, à pas lents – trop lent pour Remus qui, a ce moment, ne voulait qu'un contact physique –, Sirius se rapprocha de lui, puis s'assit à ses côtés.

– Comment tu vas ?

– Comme d'habitude, répondit vaguement Remus en continuant de fixer les nuages à l'extérieur, évitant le regard de son ami.

Sirius resta silencieux durant plusieurs secondes, longues secondes, trop longue secondes pour Remus, dont le regard était toujours figé à l'extérieur.

– Remus... sérieusement, t'es dans la lune depuis quelques temps (Sirius ricana) désolé pour le jeu de mot.

Face à ce "jeu de mot", Remus baissa la tête et soupira tristement.

– Oh... je comprends...

L'Animagus souffla, se leva et se dirigea vers la fenêtre du dortoir qu'il partageait avec Remus, Petter Pettigrow et James Potter, il ferma les rideaux, coupant ainsi la vue de l'extérieur et des nuages qui commençaient à disparaître à Remus, puis se rassis à ses côtés, il posa doucement sa main sur celle de Remus, qui sentit ses joues s'embraser.

– Remus, ne me dit pas que tu t'en veux toujours pour cette histoire...

Il renifla.

– Bien sûr que si je m'en veux, murmura-t-il.

– Mais pourquoi, enfin, Lunard, je te l'ai déjà dis, tu n'as pas fait exprès, ce n'était pas ta faute ! Ce n'est pas ta faute si tu es un loup garou, ce n'est pas ta faute si nous étions au mauvais endroit à ce moment là.

Remus observa longuement la main de Sirius posée sur la sienne en silence puis tourna son regard et ses yeux se plantèrent dans les yeux gris de l'Animagus, ces magnifiques yeux qui semblaient tellement s'inquiéter pour le lycanthrope, ce magnifique regard, bien plus beau que tout les autres que Remus n'avait jamais vu.

– Remus... je ne t'en ai jamais voulu, je ne t'en veux pas et je ne t'en voudrais jamais pour ça.

– J'ai failli te tuer ! s'exclama Remus.

– Et je ne t'en veux pas.

– Mais pourquoi ?! s'écria-t-il, au bord des larmes.

Sirius sourit et s'approcha doucement de Remus, le faisant rougir.

– Simplement parce que je ne peut pas, et même si je le pouvait, je ne le voudrais pas. Je t'aime Remus, je t'aime trop pour pouvoir t'en vouloir pour quoi que ce soit.

Le cœur de Remus ratta un battement, est ce que Sirius avait vraiment dit ce qu'il avait entendu ? À nouveau, ses joues rougirent.

– M-mais...

– Pas de "mais", imbécile, je ne vais pas me répéter, c'était il y a longtemps, je ne t'en tiens pas rigueur, Remus...

Remus posa sa deuxième main hésitante sur celle de l'Animagus et lui offrit un léger sourire.

– Merci... murmura-t-il.

Il ne savait pas quoi dire d'autre, son regard était fixé dans celui de Sirius et ses paroles tournaient en boucle dans sa tête, “je t'aime” mais c'était impossible, il devait se tromper, avoir mal interpréter.

– Remus, je t'aime... plus que tout... et tu es la première personne que j'aime réellement depuis bien longtemps...

Pardon..? s'étouffa intérieurement Remus, il n'en croyait pas ses oreilles, ça ne pouvait plus être juste son imagination... mais il était bloqué, comme figé face à ces paroles, il n'arrivait plus à rien faire, rien dire.

– Bon... je suppose que... que ce n'est pas... que mes sentiments ne sont pas partagés, je vais te laisser tranquille... désolé.

Sirius retira sa main et commença à se lever, Remus tremblait presque et ses larmes menaçaient vraiment de couler de ses yeux.

– A-attend ! Sirius... tu... je...

Remus s'arrêta et pris une grande inspiration en attrapant doucement le poignet de Sirius.

– Moi aussi... moi aussi je t'aime...

Sirius tourna la tête vers Remus, puis se tourna entièrement face à lui, et leurs regards se croisèrent à nouveau, le cœur du lycanthrope n'avait réellement jamais battu aussi fort dans sa poitrine, il avait l'impression qu'il voulait juste se détacher pour aller se blottir dans les mains de Sirius, et justement, ce dernier attrapa doucement les mains du garçon dans les siennes.

Sirius fit doucement reculer Remus, lorsque l'arrière de ses genoux toucha le borde du lit, il s'assit et recula pour laisser la place à Sirius à s'assoir en face de lui.

Cette fois, il ne parlais plus parce qu'il savait qu'il n'avait pas besoin de parler, que de simples mots ne suffiraient pas, le simple regard qu'ils s'échangaient était suffisant, ce simple sourire qui embelissait leurs deux visage était suffisant, ce simple geste était suffisant, ce geste, alors que Sirius montait doucement sa main sur la joue de Remus. La distance qui séparait désormais leurs lèvres était maintenant ridicule, quelque centimètre, quelques millimètre, la deuxième main de Sirius passa derrière le cou de Remus, et doucement, dans une lenteur aussi exquise qu'énervante pour Remus, leurs lèvres s'effleurèrent, se touchèrent avant de terminer en un véritable baiser, doux, un baiser d'une tendresse que Remus n'avait encore jamais connu, jamais avant Sirius, c'était tellement... agréable.

Lorsqu'il se séparèrent, Remus regarda Sirius, comme si c'était un rêve, comme si ce n'était pas réel, comme si il dormait, et qu'il allait se réveiller, mais non, ça n'arriva pas, c'était bien vrai, tout était bien vrai, leurs mots, ce baiser, tout était vrai. Remus ne put empêcher un sourire de naître sur son visage.

Doucement, la main de Sirius remonta du cou de Remus à ses cheveux, il passa ses doigts dans ses mèches brunes, il offrit un grand sourire à Remus.

– Alors... alors... on est quoi... maintenant ? demanda Remus, après quelques secondes d'hésitation.

Le jeune Black laissa un silence flotter durant un moment qui sembla interminable pour le lycanthrope, après quoi, il eu un sourire.

– Toi, tu veux qu'on soit quoi ? Qu'est ce que tu souhaite ?

Remus rougit doucement et baissa le regard, et répondit dans un murmure :

– Je... on... on pourrais... onpourraitêtreensemble ? il termina sa phrase dans un souffle et trop rapidement pour que ça puisse être compris, ce qui fit rire Sirius.

– Lunard, articule, dit doucement Sirius. Je n'ai rien compris.

Le lycanthrope savait bien que Sirius faisait exprès et qu'il avait très bien compris.

Remus pris une grande inspiration puis souffla doucement, avant de reprendre, les joues plus rouges que jamais.

– On pourrait... être ensemble...?

Sirius rigola doucement et attrapa avec tendresse le visage de Remus pour le remonter en face de lui, leurs regard se croisèrent, et ainsi, Remus put voir le magnifique sourire que lui offrait l'Animagus.

– Avec plaisir, je serais le plus heureux d'être avec toi.

Remus était aussi tellement heureux, il en avait presque les larmes aux yeux, un nouveau grand sourire éclaira son visage, et sans, ni réussir, ni vouloir se retenir, il fondit sur les lèvres de Sirius, le faisant basculer dos au lit. Ils se séparent après plusieurs longues secondes et leurs regard se croisèrent, avec cette nouvelle flamme, cette nouvelle flamme d'amour, un sentiment que ni l'un, ni l'autre n'avait encore réellement ressentit. Remus l'aimait, il l'aimait tellement, alors, encore une fois, ils s'embrassèrent, encore et encore, et encore.

– Les gars- oh bordel de Merlin de punaise de putain de Godric Gryffondor, qu'est ce que... vous... oh merde...

Remus se releva d'un coup, accompagné de Sirius, ils tournèrent vivement la tête vers James – car oui, c'était bien lui –  qui venait de rentrer dans la pièce.

– Vous étiez en train de... de...

Soudain, Remus compris et piqua un fard.

– Quoi ?! Non, bien sûr que non, c'est pas du tout...

– Depuis quand ?! Oh par tout les grand sorcier... LILY !

– QU'EST CE QUE TU VEUX POTTER ?! s'exclama le jeune Lily Evans depuis la salle commune des Gryffondor.

– Depuis quand... Remus et Sirius..?!

– Vous êtes les créatures les plus aveugle que je n'ai jamais vu, ça se voit depuis des mois qu'il y a un truc entre eux, et aucun de vous trois ne l'a remarqué !

James se tourna à nouveau d'un coup vers le nouveau couple, les yeux rond.

– Tu gâche tout de notre beau moment, James, rala Remus, dont la main était doucement posée sous celle de Sirius.

– Traduction : dégage, intervint Sirius, toujours aussi aimable.

James balbutia quelque chose d'incompréhensible avant de, à nouveau, gueuler un grand  « Lily, on doit parler !  » et de sortir violemment de la chambre en fermant la porte, tout aussi violemment, pour le plus grand déplaisir de Remus.

Le dortoir resta silencieux quelques secondes avant que les deux garçons n'éclatent de rire.

– Qu'est ce qu'il vient juste de se passer, rigola Remus quand il se calma légèrement.

– Aucune idée, rigola Sirius, à son tour, avant de replonger sur les lèvres de son copain, à nouveau.

Ce soir là, c'était dans doute une des plus belle soirée que Remus n'ai passé depuis le début de sa vie, et ça, seulement grâce à Sirius et cet amour fou qu'il éprouvait pour lui.