Deux boîtes d'amour

JOYEUX ANNIVERSAIRE AU PLUS BEAU DES ROUQUINS, AU PLUS BADASS DES MANIPULATEURS DE GRAVITÉ ET AU PLUS PETIT DES  MAFIEUX !
(woops)
pour faire étalage de mon immense respect vis-à-vis de cet adorable personnage qui apporte du bonheur dans nos vies, voici un petit texte écrit pour l'occasion :)
et attention, accrochez vos chapeaux, j'ai fait du fluff.
eh oui c'est pas impossible semble-t-il :0

bonne lecture ☆

(c'est à ce stade de la rédaction du mot de l'auteure que j'ai réalisé que je ne m'étais pas identifiée, donc ici Tsuuki- à l'appareil si vous ne m'aviez pas reconnue :3)

.::.

« Chuuya ! » Le jeune garçon susnommé ouvrit les yeux et rencontra les deux orbes mauves de Yuan qui lui souriait doucement, perchée au-dessus de lui. Il se redressa tant bien que mal – son dos le faisait souffrir, il avait dû dormir dans une mauvaise position – et posa un regard interrogateur sur elle. « Joyeux anniversaire ! » s'esclaffa-t-elle en lui tendant un petit paquet emballé.

Il resta figé quelques secondes avant d'attraper le présent qu'elle lui tendait. Il avait complètement oublié que c'était son anniversaire aujourd'hui. Enfin, ce qu'il considérait comme son anniversaire. Il avait peu de souvenirs, pour ne pas dire aucun, de son enfance, si bien qu'il se demandait souvent ce qu'il en avait été. Qui étaient ses parents ? Quels événements avait-il partagé avec eux ? Parfois, il se demandait même s'il y avait réellement des personnes qu'il pouvait appeler ainsi. Avait-il seulement existé, avant sa « rencontre » avec Arahabaki ?

« Alors ? » La voix de Yuan le tira de ses pensées. « Tu attends qu'il s'ouvre tout seul ?

– Non... Merci. » Il défit précautionneusement le ruban qui ornait l'emballage et mit à jour le contenu de la boîte : un stock de bonbons et autres sucreries japonaises, dont certaines assez coûteuses, réalisa-t-il.

« C'est de la part de tout le monde ! » s'exclama la jeune fille en lui souriant une nouvelle fois.

Comme si elle les avait invoqués ainsi, les autres membres des Brebis firent irruption dans la pièce où ils étaient, tous contents d'eux, en chantant une stupide chanson de bon anniversaire. Sans prêter attention à ses protestations et ses menaces, ils interprétèrent toute la musique a capella, en sautillant gaiement. Chuuya était au comble de la gêne – il détestait cette attention particulière, c'était quand même un jour ordinaire – mais il était aussi heureux.

Les Brebis étaient pour lui ce qui se rapprochait le plus d'une famille. Ils étaient ses frères et sœurs qu'il protégeait, avec la force dont il avait été doté. Ces moments-là étaient précieux pour lui. Ils représentaient ce dont il ne se souvenait plus, et venaient combler les trous de son enfance. Alors, ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose qu'ils agissent de façon aussi enfantine. Ils étaient encore des enfants de toute manière. Même s'ils ne voulaient pas être jugés comme tels par les autres, il ne servait à rien de nier une vérité objective.

« Merci. Vraiment. » finit-il par déclarer en leur souriant.

Shirase lui asséna un petit coup amical dans le bras en marmonnant que cela ne lui ressemblait pas d'être si sentimental, Yuan s'accrocha à son bras pour lui faire un câlin affectueux, Shôgô et Akira se mirent à le taquiner tout en sautant autour de lui pour l'imiter – de façon assez offensante, parce que, non, il n'était pas si petit, il avait quinze ans et il grandissait encore d'abord – et le reste des Brebis entonna une nouvelle chanson embarrassante.

Il les maudissait tous et les aimait tout autant, parce que, sans eux, les anniversaires avaient le goût amer de la solitude et la couleur terne des souvenirs banals, ceux dont on ne gardait pas longtemps une trace dans la mémoire parce qu'ils n'avaient rien de mémorable.

Mais ce souvenir là, il le chérirait, il s'en faisait la promesse.

.::.

« Chuuyaaaaa... » Le jeune homme susnommé roula des yeux et s'arracha à la contemplation de la boîte qu'il fixait depuis de longues minutes pour reporter son attention sur l'idiot suicidaire qui venait de l'interpeller en accentuant avec outrance la dernière lettre de son prénom.

« Qu'est-ce que tu veux, Dazai ? » souffla-t-il avec une exaspération modérée en dévisageant son compagnon qui était allongé sur leur lit comme une étoile de mer.

« Tu fixes cette boîte vide depuis quatre minutes et trente-deux secondes, sans m'accorder la moindre attention. Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ? gémit-il sur un ton plaintif et dramatique qui donna une furieuse envie au mafieux de l'étrangler avec les ridicules bandages qui ornaient son cou.

Elle est silencieuse, elle, siffla-t-il, et elle ne demande pas d'attention toutes les deux minutes tel un enfant de six ans. » Ledit enfant de six ans lui adressa un sourire éblouissant.

« En effet, mais est-ce que cette boîte te procure autant de plaisir que moi ? »

Sans prêter attention au rougissement de son ancien partenaire, le détective fit remonter sa main sur la cuisse du jeune homme assis à ses côtés sur leur lit, jusqu'à ce que celui-ci lui assène un petit coup dessus pour l'arrêter dans sa lancée.

« Arrête un peu, je te rappelle qu'Atsushi est censé passer dans une dizaine de minutes. » Dazai lui adressa un sourire suggestif.

« C'est largement suffisant pour...

Non, n'y pense même pas, le coupa Chuuya en se redressant. Akutagawa va nous tuer sinon. » Cette fois, ce fut le brun qui roula des yeux, sans se départir de son petit sourire en coin.

« Tu ne feras jamais avaler qu'ils n'ont strictement rien fait ensemble. C'est aussi peu crédible que de dire que Fukuzawa et Mori passent toutes leurs nuits ensemble à faire de la paperasse. »

En son for intérieur, Chuuya était tout à fait d'accord avec lui – il parvenait encore difficilement à croire que leurs supérieurs respectifs les pensaient si dupes – mais il refusait de l'admettre en face du détective, sachant pertinemment que, sinon, il deviendrait insupportable. Il se contenta donc de se relever et de chercher les affaires dont il avait besoin pour sortir – à savoir son sempiternel chapeau.

Aujourd'hui était un jour banal pour lui, mais pas pour les autres qui tenaient, comme chaque année, à le couvrir de cadeaux pour célébrer son anniversaire. Il avait l'habitude de recevoir des présents de la part de ses collègues de la mafia – les cadeaux variaient peu d'une année sur l'autre, mais cela lui suffisait amplement – mais un peu moins de la part de l'Agence, qui avait tenu à lui organiser une petite fête amicale. Il était vrai qu'il passait plus de temps dans leurs locaux maintenant qu'il devait fréquemment aller hurler sur Dazai pour lui reprocher telle ou telle chose qu'il avait dite ou faite.

Il avait tenté d'échapper à cette fête, vraiment. Il n'aimait toujours pas être au centre de l'attention, même pour son anniversaire, et se sentait un peu gêné compte tenu du fait qu'il appartenait à la mafia – depuis que l'Agence avait annoncé ses intentions, Mori ne cessait de lui jeter des regards et des sourires moqueurs à chaque réunion qu'il ignorait comment interpréter. Mais, face au regard enthousiaste d'Atsushi qui était venu l'inviter en personne, il n'avait pas pu articuler le refus qui lui brûlait les lèvres.

(Peut-être aussi à cause de Rashômon qui s'était élevé de façon menaçante derrière le détective et du regard noir d'Akutagawa qui le défiait silencieusement de briser les espoirs de son petit ami.)

Dazai avait évidemment trouvé l'idée fantastique – Dazai trouvait absolument tout fantastique quand il y avait une opportunité d'emmerder son ancien partenaire, il fallait se l'avouer - et avait, apparemment, contribué à organiser la fête, chose rarissime d'après ses collègues. Pour sa part, le mafieux craignait le pire. Il avait beau aimer cet idiot suicidaire, il savait à quel point il était insupportable quand il avait une idée en tête.

« Dazai. » Le détective n'avait absolument pas esquissé le geste de se redresser du lit sur lequel il était allongé, mais tourna la tête pour observer son compagnon qui venait de l'interpeller.

« Oui, ma limace adorée ?

Où est mon chapeau ?! »

Le cri fit rire le détective et eut le mérite de le faire se redresser pour éviter un coup de poing qui froissa les draps en ne rencontrant que le vide. Son rire moqueur se déplaça de pièce en pièce au fur et à mesure qu'il fuyait son petit ami et que lui le poursuivait en s'énervant de plus en plus.

« Rends-moi mon chapeau espèce de momie !

Il est tellement usé voyons, tu ne peux pas mettre ça pour une occasion aussi mémorable ~

Il n'est absolument pas usé ! C'est toi qui contribues à l'abîmer en faisant tout et n'importe quoi avec !

Tu as admis toi-même qu'il m'allait très bien !

Et alors ? Cela ne veut pas dire que tu peux le mettre !

Tu n'es pas marrant, Chuuya ~

Où est-il ? »

Leur course-poursuite se poursuivit encore un bon moment, leur appartement n'était pas si grand, mais ils étaient infatigables et Dazai ne ratait pas une occasion de se moquer de la petite taille de son compagnon pour l'agacer encore plus et le rendre de moins en moins précis dans ses attaques – qui étaient de toute manière modérée car il savait que les murs étaient fins comme du papier et que tout leur voisinage risquait d'entendre leur dispute.

« Je vais te le rendre ne t'inquiète pas ! Mais d'abord... » Dazai adressa son plus beau sourire à son petit ami et ouvrit grand les bras. La pensée effleura le mafieux qu'ainsi, il ressemblait presque à une peluche géante.

« On ne fera rien de plus. » mit-il en garde le détective en se dirigeant vers lui pour répondre à son désir d'étreinte. Le brun rit doucement avant de refermer ses bras couverts de bandages autour du mafieux.

« Même pas un suicide amoureux ?

Tu es insupportable.

Tu m'aimes comme ça ~

Je préfère quand même la boîte. » Même sans distinguer le visage de Dazai, Chuuya savait qu'il affichait de nouveau cette ridicule moue offusquée.

« Je trouve cela insultant.

Vraiment ? se moqua doucement Chuuya en s'écartant de la poitrine de son compagnon. Je pensais pourtant que tu appréciais être comparé à une boîte à pharmacie, vu le nombre de bandages que tu trimballes avec toi. » Sans se départir de son sourire, le jeune homme aux cheveux bruns inclina la tête pour poser son front contre celui du rouquin.

« Je préfère encore être comparé à une momie, souffla-t-il sur un ton boudeur. Au moins, je suis un être vivant qui peut faire plein de choses, si tu vois ce que je veux dire ~

Hier soir ne t'a pas suffi ? rétorqua Chuuya en finissant par entrer dans le jeu suggestif que jouait son compagnon depuis le début de la journée.

Hmm, c'était pas mal mais loin d'être suffisant puisque c'est ton anniversaire aujourd'hui ~ »

Chuuya soupira avec un petit sourire et se défit complètement de l'étreinte du détective cette fois, malgré les complaintes du suicidaire. D'après l'horloge accrochée dans leur cuisine, Atsushi n'allait réellement pas tarder. Peu importe les envies de son idiot de petit ami, elles attendraient la fin de cette journée.

« Mon chapeau, reprit-il en défroissant ses vêtements d'un coup de main.

Il est sur le porte-manteau. Derrière tes quatre manteaux. » Réalisant qu'il était sous ses yeux depuis le début et qu'il avait donc joué le jeu de Dazai pour rien, Chuuya tourna un regard agacé vers lui.

« Je te déteste, souffla-t-il.

C'est moche de mentir.

J'ignore comment tes collègues te supportent.

Voilà bien la preuve que l'Agence est supérieure à la mafia.

Ah ! C'est beau d'y croire. Je te rappelle que vous n'avez toujours pas réussi à mettre la main sur des preuves suffisantes pour nous interpeller.

Parce qu'on en a détruit une partie.

Parce que votre président a perdu son pari avec le boss.

C'est évident que monsieur Mori a triché.

Tu l'accuses d'être malhonnête ?

C'est loin d'être une insulte, c'est la pure et complète vérité. »

Ces débats stériles avaient constitué une grande partie de leur relation depuis des années, depuis leur première rencontre même. Même maintenant qu'ils sortaient ensemble, ils ne cessaient jamais de se quereller sur des sujets plus futiles les uns que les autres. C'était leur rituel, des habitudes rodées qui ne changeaient jamais et qui faisaient du couple formé par Osamu Dazai et Chuuya Nakahara ce qu'il était.

« Chuuya ? » Après quelques minutes de silence – un temps bien trop court au goût du rouquin – la voix du détective résonna de nouveau dans la pièce vide.
« Quoi ? » soupira le mafieux en se tournant vers son petit ami. Le jeune homme lui adressa un sourire – un vrai sourire, pas moqueur, pas arrogant, juste empli de sincérité – et lui tendit une boîte soigneusement emballée.
« Joyeux anniversaire ma limace. »

Chuuya le dévisagea quelques instants sans rien dire, avant de se rapprocher pour lui prendre la boîte des mains. Compte tenu du fait qu'ils devaient se rendre à une fête organisée par l'Agence, il pensait que si le détective lui offrait quelque chose, ce serait à cette occasion.

Il chassa sa surprise et défit doucement le ruban qui entourait le présent apporté par Dazai. La boîte était plutôt grosse mais peu remplie. Pour être exacte, elle ne contenait qu'une paire de gants. Le jeune mafieux fronça légèrement les sourcils en les découvrant. Connaissant Dazai il s'attendait presque à un coup fourré.

Il les sortit prudemment et les observa sous toutes leurs coutures, suspicieux. Il y avait clairement un coup tordu là-dessous. Impossible que Dazai lui ait offert une paire de gants aussi coûteuse – il venait d'apercevoir la marque sur une couture et n'en revenait pas – sans arrières-pensées.

Alors qu'il s'apprêtait à les reposer dans la boîte pour faire cracher à Dazai la vérité derrière ce cadeau, le jeune homme se faufila derrière lui, entoura une nouvelle fois sa taille de ses bras et posa son menton sur le crâne dépourvu de chapeau de son petit ami.

« J'ai pris la liberté de t'inscrire au programme de fidélité de la boutique, déclara-t-il avec un sourire angélique. La prochaine fois que tu y iras, donne le nom de Chuuya Nakahara-Dazai ~ »

Le mafieux resta sans voix puis rougit comme une pivoine tandis que le détective éclatait d'un rire joyeux, visiblement ravi de son petit effet.

Ils étaient des ennemis, des anciens partenaires qui s'étaient trahis, des jeunes adultes incapables de s'entendre plus de dix minutes. Mais, malgré tout, ils ne cessaient jamais de s'aimer et de se chérir. Et, d'ailleurs, lorsqu'Atsushi se présenta à la porte de l'appartement des deux hommes, il les trouva en train de s'échanger un baiser rempli de l'amour qu'ils se portaient.

(Et était-ce la forme d'un écrin qu'il distinguait dans la poche de son supérieur ?)

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