ignoble sourire
Atsushi. Nishikage.
Tw : Hallucinations, scarification, mentions de coups et blessures, descriptions, sang, détresse mentale
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Il hurlait à plein poumons, sous le froid terrible de la nuit de fin d'hiver. Son corps tremblait tant qu'il en avait des courbatures, ses doigts et ses pieds étaient gelés, mais ses poumons étaient brûlant à force de cracher au monde ce qu'il ressentait.
Le jeune garçon se retourna, pour faire fasse à la créature dans son dos. Il lui offrit son plus beau sourire, le sourire d'un enfant brisé qui a décidé de jouer avec la vie jusqu'à être consumé. La Vie ne voulait pas de lui ? Il n'en voulait pas non plus.
« C'est pas censé te faire plaisir de me voir ainsi ? »
Il eut un rire sec en voyant la tête de la créature se baisser, comme pour acquiesser. Il monta sur la barrière de bois qui le protégeait du vide. Il se mit à faire comme des pas de danse ; une danse mécanique, semblable à ses gestes quotidiens, montrer que tout va bien, cacher son corps et son esprit, sourire et rire. Il aimait ça, rire. Rire de l'ironie du sort.
Le froid mordait ses bras rouges, nuque bleue, ses yeux noircies, sa lèvre ocre. Ses pupilles cendrées, semblables à la fumée de la cigarette entre ses doigts, observait le ciel noir.
« Même la Lune se rit de moi ! Tu ne trouves pas ça drôle ? »
La créature fit un pas, mais Atsushi n'y fit pas attention. Une étrange créature au corps de cheval - à moins que ce ne soit un lion ? Une fourrure épaisse protégeait son corps, même si une lourde queue recouverte d'écailles aquatiques verte et bleue traînait au sol, à sa fin une boule épinée. Cette boule pleine d'épine qu'Atsushi rêvait de voir s'écraser sur sa propre tête.
« Tu sais, t'es vraiment moche. »
Il prit de très longues bouffées de cigarettes, profitant ainsi de l'ignoble brûlure qui vint le tuer à petit feu dans sa gorge. Il se pencha pour prendre une gorgée de sa boisson énergisante préféré, afin d'accentuer cette délectable douleur interminable.
Le bleu sourit en regardant la tête de son interlocuteur silencieux : une tête de bouc avec une corne brisée, des yeux noirs vides d'où voulait du sang jusqu'à sa mâchoire semblable aux crocs d'une araignée ou d'un scorpion.
« Tu vas en finir ce soir ?! »
Un pas dans l'herbe.
« Atsushi, à qui est-ce que tu parles ? »
Le bleu pencha la tête, et vit celui qu'il aimait. Mais aussi celui qui cherchait désespérément à fuir. L'aimer ne lui apporterai jamais rien, il ne faisait que détruire l'Amour. Il baissa les yeux vers ses mains commençant à rougir : oui, ses mains étaient faites pour tuer l'Amour, le détruire.
« Tu fais quoi là ? »
Le nouvel interlocuteur lui montra son téléphone.
« C'est toi qui m'a appelé. »
Son sourire factice disparu, et Atsushi ressentit soudainement un tremblement douloureux sous la violence de la morsure du froid, et crut tomber. Si Nishikage se mit à courir vers lui pour le rattraper, le bleu se rattrapa en dansant à nouveau sur la barrière de bois.
Celui aux cheveux cendrés regarda les bras de son ami. Couvert de sang, de son sang. On aurait dit qu'il avait enfin réussi à trancher la veine finale. Mais l'adolescent reconnu les coups habituels du bleu, elles étaient presque toutes superficielles.
Nishikage le savait, Atsushi n'allait pas mourir pour ça. Que le bleu le veuille ou non, il désirait tant vivre que son corps se battait de toute ses force pour le maintenir en vie.
En Vie.
En Vie.
En Vie.
En Vie.
En Vie.
En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie.En Vie. en vie. en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.en vie.
« Nishikage. »
Il releva la tête.
Atsushi avait écraser sa propre cigarette sur sa joue, et pleurait silencieusement. Ses yeux étaient noircis par les cernes et les coups, sa gorge étaient bleus des strangulations, ses doigts violets par le froid, sa lèvre ocre par le mélange de sang et de lymphe.
Mais il souriait.
Cet horrible sourire.
Cet ignoble sourire.
Celui qui montrait sa détresse, son envie de vivre et mourir qui se battait chaque jours.
Sans cesse.
« Tu sais, je veux vivre. »
Il approcha lentement.
« Je sais. »
Il continua.
« Mais je détruis tout ce que je touche. »
Nishikage était maintenant au pied de la barrière, et prit Atsushi par la taille, pour le faire descendre. Ce dernier se laissa faire. Du sang sombra sur sa veste.
« J'ai peur. »
Le brun prit doucement les mains du blessé, et les mit autour de son propre coup.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Ses yeux étaient grands ouverts, et ses larmes semblaient avoir cessées de couleur, de même que son sourire factice avait disparu.
On aurait dit un enfant qui découvrait la gentillesse et la tendresse pour la première fois. Sans doute depuis bien des années.
« Tu ne m'as pas détruis là, si ? »
« N.. Non... »
Nishikage eut un doux sourire, triste, sentant le corps d'Atsushi trembler de froid contre le sien.
« Je crois que j'ai des problèmes Seiya... »
Atsushi ferma les yeux, laissant ses bras tomber, alors que le plus grand le prenait dans ses bras.
Il a disparu...
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