&burn
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Il était tard dans la nuit, il était actuellement deux heures du matin, mais elle ne s'en était pas vraiment rendue compte, à voir comment elle marchait de manière aléatoire dans la rue, en allumant et en éteignant son briquet.
Elle ne se rapellait pas vraiment où elle était, et vers où elle voulait aller. Le seul mot qui la gardait motivée était simple, et avait cette consonance qu'elle aimait :
Vengeance.
La vengeance voilà ce qu'elle voulait. Elle était fatiguée de toujours être la même. Gentille, prévisible, inoffensive et facile à atteindre, elle ne voulait plus l'être.
Elle leva le briquet à la hauteur de son visage et observa la flamme qui dansait dans ses yeux. La flamme, instable, se tordait dans tous les sens comme si s'engendrait devant son regard une danse pour la vie ou la mort. La vie et la mort, quel choix stupide. Elle ne voulait plus choisir entre les deux, elle voulait la vengeance.
Elle voulait la vengeance. Ce mot se répétait en boucle dans sa tête et commençait à la rendre folle. Elle éteignit donc la flamme, qui ne faisait que la narguer avec ses danses folles. Et quelques pas plus tard, elle tourna au coin d'une rue calme et paisible, où les maisons splendidement ennuyeuses s'alignaient avec les voitures coûteuses.
Elle s'arrêta à la deuxième bâtisse, et s'assit dans le gazon parfaitement bien tondu devant une maison à étage. Le jardin abordait un seul arbre, grand et vieux, elle ne voulait vraiment pas lui faire de mal mais la vengeance était plus forte que tout. Elle lui donnait une sorte d'adrénaline qui la rendait euphorique. Alors elle sortit d'un énorme sac, qu'elle avait porté sur son épaule, un bidon d'essence.
Mon dieu qu'est ce qu'elle détestait cette maison, cette pelouse verte, ce porche impeccable, cette voiture ridiculement grande, et plus particulièrement ce garçon. Ce garçon qui était probablement entrain de dormir paisiblement, sans se soucier de tous ses mots qui l'avait blessés au plus profond.
L'histoire, le contexte, la compassion, elle n'en avait rien à faire. Personne n'en prêtait attention quand il s'agissait de lui cracher au visage. Le monde entier est injuste alors pourquoi pas lui rendre l'appareil, pensa t'elle en ouvrant le bouchon du bidon. L'odeur d'essence envahit ses narines et elle eut quelques minutes de doutes.
N'était t'elle pas en train de devenir folle ?
Honnêtement, cela lui importait peu, elle avait maintenant fini de se poser toutes ces questions inutiles qui lui avait torturées l'esprit pendant si longtemps.
C'était à son tour de prendre des décisions, et de laisser sa raison se larmoyer dans un coin. Elle voulait de l'orange, de l'orange et de la chaleur, ces quartiers nords étaient trop froid. Elle voulait de l'orange, de la même couleur que de sa chevelure flamboyante.
Elle y était, elle avait formé le cercle parfait. Pourquoi pas un carré ? Parce qu'elle aimait la constance et la régularité de la ligne du cercle, c'était tout.
Elle ne voulait faire de mal à personne, non elle voulait juste la vengeance. La vengeance sur ses propres décisions et actions. Une vengeance indirecte sur les autres mais symbolique, voilà pourquoi elle avait choisi cet endroit.
Elle attacha ses long cheveux en une queue de cheval et alluma une dernière fois son briquet. Elle rit en observant la petite flamme danser et l'éteignit. Elle jeta le briquet dans son sac et attrapa une boîte d'allumette dans la poche de son sweat.
Elle craqua la première allumette et la lança sur les rebords du cercle tracé. Dès que les premières flammes jaillirent en se dispersant, milles frissons s'emparèrent de tout son corps. Ce n'était pas des frissons de peur mais de pure adrénaline, qui traversaient son corps de la racine de ses cheveux jusqu'au bout de ses doigts de pied. Un parfait cercle orange se dressait devant ses yeux, dansant dans la nuit noire.
- Que le spectacle commence !!! cria t'elle.
Une odeur d'herbe cramée envahit ses narines et elle plissa le nez, mais resta debout les mains sur ses hanches devant ce cercle parfait. Quelques minutes après, elle entendit des portes s'ouvrir et des gens crier. Elle comprit donc que c'était le moment de partir. Elle récupéra toutes ses affaires et s'en alla.
Elle se mit à courir dans les rues sombres, où seul la lumière jaunâtre des lampadaires l'éclairait. Elle laissa échapper un gloussement et ne put retenir le fou rire qui montait dans sa gorge. Peut-être qu'on bon morceau de rock aurait été approprié à ce moment là, pensa t'elle.
Était-elle folle ?
Peut-être, qui sait.
Mais une chose était sûre : Roxane ne c'était jamais sentie aussi libre de toute sa vie.
°°°
bienvenue dans ce recueil de nouvelles/oneshots en tout genre.
Ça diverge beaucoup de ce que j'écris d'habitude mais je voulais tester quelque chose de nouveau.
En espérant que ça vous plaira !
Lou <3
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