FLASHBACK

L'eau passe sous le pont, tourbillonnant en suivant le long du fleuve. Il n'y a presque personne, seules quelques voitures passant en rugissant sur le béton et moi. Je m'appelle Laurine et je suis actuellement penchée au dessus des flots. Je calcule mes chances de survie. Quoi ? Ça vous parait stupide ? Excusez-moi mais les criminels préparent bien leurs actes alors pourquoi ne préparerait-on pas notre suicide ? Ah ! Ça vous embouche un coin ! Bref... Revenons-en à mes calculs si vous le voulez bien. Les vagues puissantes s'écrasent sur les piliers de pierre du pont. Bon... Si je vise bien, je peux m'en prendre une et me fracturer la nuque. Sympa comme idée mais c'est bof... Je pourrais aussi me jeter sur la route pour me faire rouler dessus... Non, avec le bol que j'ai, la voiture va s'arrêter avant de m'écraser. Quoi ? Ça vous parait stupide ? Excusez-moi mais les criminels font les choses originalement alors pour quoi ne se suiciderait-on pas originalement ? En plus, question crime et originalité je suis relativement bien placée pour parler. Je peux aussi manger des médicaments jusqu'à crever mais j'ai envie de mourir ici. En plus les médicaments c'est atroce, question de gout.

Tu veux pas justement souffrir ?

La ferme conscience ! Tu n'étais pas foutue d'être là pour ce pauvre garçon qui est... BREF ! Par ma faute. Donc, tu as le droit de te taire.

"BREF" ? Tu n'expliques même pas TA faute ?

La ferme !!! Ben voilà ! Maintenant vous voulez savoir !

Nan, tu croiiiiis ?

Pff... Z'êtes lourds ! La flemme d'expliquer !

Alleeeeez ! S'il te plait !!!

Ok... Mais tu la fermes après !

Pff... Allez !

C'est bon, c'est bon ! Premier petit flashback les gens !

FLASHBACK 4 ans plus tôt.

J'ouvris les yeux sur un mur blanc, allongée dans un lit d'hôpital. La première chose que je ressentis fut un gigantesque mal de tête. Je crois que j'ai crié en fait. Un infirmier est entré dans la chambre. Il a sursauté en me voyant, appelé des collègues (je crois, je ne comprenais pas ce qu'il disait, un bourdonnement dans mon crâne bloquant tous mes sens) et une femme s'est approchée de moi. Elle se mit à me parler mais mon cerveau divaguait. Enfin, je croyais qu'il divaguait. J'ai entendu des mots comme "mort" "difficiles" et "parents". Bref, je divaguais pour de vrai. Il ma fallu deux jours pour reprendre mes esprits complètement. Mais, je ne vous cache pas que j'aurais pu rester dans le coma, la réalité pire encore l'ignorance (ça peut vous paraitre... Bête mais je vous jure que ça aurait été bien mieux !). Un trajet en voiture, en famille (soit Marvin, mes parents et moi), sur une route de montagne, sécurisée, en plein jour etc, etc... Bref, rien qui puisse expliquer qu'on soit passé au dessus de la barrière sur le côté du béton. Oui, sans aucune raison, ma mère a oublié de tourner dans le virage. Donc on est tombé. J'ai été la... seule... survivante... Mon mal de tête que j'avais qualifié de "gigantesque" à mon réveil me parut soudain insignifiant devant le vide titanesque dans mon cœur provoqué par cette réalité. J'ai pleuré, oui, beaucoup. Mais, suite à cette attaque de chagrin, j'ai pris une résolution qui a "amélioré ma vie avant de la détruire. Je suis devenue insensible. Totalement. Du coup, "insensible" est allé de paire avec "plus d'amis". Mais bon, insensible que j'étais, je n'ai pas été affectée. Peu m'importait.

FIN DU FLASHBACK

C'est bon, contents ?

Eh ! Ça ne nous explique pas pourquoi, quatre ans plus tard, tu calcules tes chances de survie !

Pff... Vous êtes chiants parce que il faut que je trouve une manière originale de mourir là !

Allez...

Vous ne deviez pas me foutre la paix ?

Si tu nous expliquais !

Deuxième petit flashback !!!

FLASHBACK 7 mois plus tôt

Devant les tombes, tout le monde pleure, mon oncle et mes cousins surtout. Ma mère pleurerait aussi si elle était encore là. Ma tante, sa sœur est morte. Les sanglots, les larmes, les pleurs retentissent autour de moi. Le cercueil est mis en terre. Je ne cille pas. Mon deuxième oncle (le frère à mon père) pose sa main sur mon épaule :

"Elle n'a pas souffert tu sais.

-Je sais, c'est moi qui l'ai retrouvée."

Ma froideur l'a... refroidit, si vous me pardonnez le jeu de mots.

"Et pour toi, c'est bon ? Tu étais très proche d'elle avant.

-En fait, je crois que... Ça ne m'atteins pas en fait.

-Pardon ?!

-Ma tante vient de mourir, c'est même moi qui l'ai trouvée dans son lit, du sang coulant de la bouche. Un vision d'effroi -qui ne m'a ni fait frémir ni trembler d'ailleurs. Tout le monde pleure et je crois que mon cœur est intact.

-Quoi ?!"

Mon oncle a crié alors tout le monde s'est retourné vers nous. Je n'ai pas été intimidée et ai repris :

"Ma tante est morte alors, si vous avez la réponse, pourquoi..."

Le monde pendu à mes lèvres et je ne ressentais aucune pression ni appréhension à l'annonce que j'allais faire.

"Pourquoi est-ce que je ne ressens rien ?"

Mes oncles furent stupéfiés, mes cousins figés et mes tantes restèrent bouche bée.

"Sur ce, au revoir. Toutes mes condoléances."

J'ai quitté le cimetière. Je n'étais pas impactée par tout ça. Tant pis, si je n'avais plus de sentiments, ce n'était pas grave. Mais, si j'étais vraiment sans émotions, pourquoi mon cœur me semblait-il se remplir d'espoir quand je voyais Yoan ?

FIN DU FLASHBACK

Voilà, j'espère que ça vous a plus et que vous me foutrez la paix maintenant !

...

Ok !!! Troisième et dernier flashback !!!

FLASHBACK hier

"Laurine je... je t'aime !"

Hein ?! Je fais quoi là ?! Yoan me déclare sa flamme devant toute la classe et je suis pas foutue de répondre ?! Petit rappel pour les ignares qui s'intéressent à ma vie, je suis amoureuse de lui. Ça fait déjà trois secondes que je suis immobile, il va se douter de quelque chose. JE DOIS RÉAGIR !!! Je fais quoi du coup ?! Allo conscience ? C'est pas l'heure de faire la sieste !!! <--Ceci était le petit échantillon de ma folie à ce moment. Je pris mon courage à deux mains et choisis de lui avouer mon amour pour lui quand mon côté insensible reprit soudain le dessus.

"Tss... Ce serait bien si tu mourais maintenant..."

Je lui ai tourné le dos avec l'impression d'avoir fait la pire con*erie de ma vie. Les élèves sifflaient maintenant, réconfortaient ou se moquaient de mon pauvre bien aimé. Moi je suis sortie de la salle. En fait, j'ai quitté le collège en premier, vu que c'était la fin de la journée. J'ai couru dans la rue, direction la maison de ma tante (la troisième) qui m'hébergeait depuis la mort de ma première tante. Une fois là bas, j'ai vomis. Et pour de vrai ! A savoir mon petit déjeuner, mon déjeuner plus les quelques bonbons que j'avais eu à la récréation. Ma tante n'était pas encore là alors j'ai été tranquille un bon bout de temps. Je dormais quand elle est rentrée d'ailleurs. Je me suis réveillée à 3h, 4h 30, 5h et 6h 15 ce matin, hantée par de terribles cauchemars. je me suis levée, j'ai passé le temps, fait le ménage, la vaisselle et la cuisine. J'ai rédigé un message pour ma tante, la prévenir que j'étais partie plus tôt au collège et que j'avais tué le temps en corvées. Je suis sortie et ai marché vers mon établissement. Je suis passée sur le pont où je prévoirais une demi-heure plus tard de mourir. Alors que je ma préparais à entrer en classe, le principal est venu me chercher. Nous étions tous étonnés car pour que cet homme bougon et refermé sur lui-même vienne en personne, ou quelqu'un était mort, ou l'élève qu'il cherchait avait fait une grosse bêtise. Les deux dans mon cas... Il me fit s'assoir dans son bureau, sur un fauteuil en face du sien puis... Il s'est mis à hurler. Je suis d'abord restée de marbre devant sa colère, surtout parce que ses cris étaient incohérents et m'empêchaient de comprendre une quelconque idée ou raison d'un tel emportement. J'ai d'ailleurs fini par le lui demander :

"Vous n'êtes pas clair. Soyez plus explicite que je vous saisissent."

J'ai soutenu son regard sans ni défi ni peur.

"Soit. Vous avez hier brisé le cœur de Yoan Page, élève de votre classe. Vous lui avez dit, arrêtez moi si je me trompe, "tout irait mieux si tu mourrais" et...

-Alors je vous arrête. mes paroles furent, mot pour mot : "ce serait bien si tu mourais maintenant."

-Très bien, le résultat en est le même."

Non... Il n'a pas osé... Il ne m'a pas prise au sérieux... N'est-ce pas ? <--Mes pensées de l'instant. Le principal sortit un morceau de papier et le déposa sur son bureau.

"Nous avons trouvé ce message sur sa table de chevet à côté de..."

Mon cœur s'emballa :

"Son cadavre."

Des mots glacés, sans sentiments. Je me redressai soudain et agrippai l'imposant personnage devant moi, les yeux brûlants de fureur. N'importe qui aurait été stupéfait, triste, déstabilisé etc, etc... Pas moi. Ce trop plein d'insensibilité m'a rendu folle de rage et je devais me calmer. C'est le principal qui a pris. Je lui hurlai les pires mots que je connaissais au visage, vociférant des phrases incohérentes et dénuées de sens. Quand je le lâchai enfin, je saisis le mot courus hors de son bureau. La cloche venait de sonner et certains des élèves de ma classe me regardaient avec méfiance, colère et... peur ? Je ne compris pas pourquoi jusqu'à ce que l'un deux me fasse un croche patte en me crachant :

"Assassine !"

Quoi ? Je tombai sur le sol.

"Ne fais pas l'innocente ! me hurla un autre.

-Pauvre Yoan ! poursuivit une fille.

-C'est ta faute !!!"

Ils... Ils... Ils... Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...Ils... Ils... Ils...<--Mon esprit a divagué un moment.

"NOOOOOOOOOOOON !!!!! Ce n'est pas ma faute !!! Je n'ai rien fait !!!"

J'ai quitté le collège en courant, ignorant les exclamations, les appels et les menaces des autres. Un seule pensée occupait mon esprit : mourir ! Je n'ai pas pleuré. je me suis juste arrêtée sur le pont. Et ai prévu d'y mourir.

FIN DU FLASHBACK

Du coup je suis là ! Contents ?

Bah là, on a l'explication au complet ! Du coup tu fais quoi maintenant ?

Je cherche un moyen de mourir original, relativement lent que j'ai le temps de voir la mort en face et de m'excuser auprès de Yoan. Et j'espère pouvoir le faire avant la fin des cours, histoire d'éviter de me faire lyncher par les autres élèves.

Ah...

J'ai l'impression d'oublier quelque chose quand même.

Genre, lire le message ?

Genre lire le message ouais.

...

...

...

Mais c'est pas con !!!!

Il était temps que tu réagisses !

J't'em*erde ! Mince mais c'est qu'elle est utile parfois ma conscience ! je sors le bout de papier de ma poche et lis : J'ai jamais eu aussi mal. Je décide d'abréger mes souffrances. Dites à Laurine que je l'aime.

C'est bref en tout cas...

Eh, tu sais quoi ?

Hmm ?

Je ne pleure pas. Je n'ai aucune larme. Je retrouve mon insensibilité. je n'attends plus de réponse. J'enjambe la barrière, regarde les flots tumultueux un instant et saute.

Le froid transperce mes habits et me gèle sur place. Mes poumons réclament de l'air mais les vagues me ballottent trop pour que je puisse réagir. Je... J'ai peur ? Oui... je crois que j'ai peur. Je suis terrorisée même. J'ai mal aussi. Je regrette. Une explosion de sentiments surgit du fin fond de moi. Et... Et si je ne voulais pas mourir mais en fait juste recommencer ma vie ailleurs ? ma tante comprendrait... Oui ! C'est ça ! Je veux vivre ! Juste recommencer ! Je ne veux pas mourir !

C'est un peu tard là, tu sais ?

Je... Je pleure ? Oui... J'ai fait une erreur... JE VEUX VIVRE ! Je me bats contre le froid et me retourne doucement. Mes membres sont lourds et endoloris par le froid. Je tends désespérément une main vers le haut :

Mes doigts ne trouvent que le vide. Je sens toute forme de conscience me quitter. Hé, conscience ! Tu sais quoi ?

Hmm ?

Je vais mourir ! La perspective de mettre fin à ma vie me fait sourire à travers mes larmes. C'est un adieu je suppose ?

Tu trouves vraiment drôle de crever ?

Hé hé ! Je ricane avec les derniers échantillons d'oxygène restés dans mes poumons.

Adieu ma chère Laurine !

Adieu conscience ! Au fait, ça fait un bon bout de temps que j'ai une question !

Laquelle?

Tu as un nom ou pas ?


Laurine n'eut aucune réponse. La mort froide et insensible la prit dans ses griffes. Mais si la mort est froide et insensible, Laurine n'était-elle pas morte depuis tout ce temps ?



HEY !!!
Désolée à JunedreamFairyTail pour les détails suivants :
-ALERTE FIN BRUTALE ! Je sais que tu m'as dit vingt fois de modifier mes fins qu'elles ne soient pas aussi trashs mais en tant que wattpadienne comme moi, je n'ai rien changé.
-ALERTE ACTIONS SUPER RAPIDES ! Oui, j'ai un rythme d'écriture super rapide, et, malgré tes conseils, je ne le modifie pas le moins du monde.
Et désolée Lyssande
  qui attendait un sorte de suite à mon OS "Lettre à ma douleur" sauf que c'est pas une suite... Le seul point commun entre ses deux OS c'est... Le pont. Je sais, c'est nul ! Bref, désolée à tous ceux qui s'attendaient à autre choses et si vous avez aimé, votez et commentez !
BlackDream74

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