Chapitre 38

PDV Alexandra/Séléné

- Tout est au point ? Fit Adrien, le soir venu.

- Oui. Ashlynn et Shawn surveillent les écrans de surveillance et nous préviendrons de tout ce qui se passe, fis-je.

- Écrans de surveillance ? Fit Marinette.

- Oui. Ashlynn a piraté le manoir pour avoir accès aux caméras, et après l'intrusion de l'équipe de McKeyla il y a longtemps, j'en ai installé plein d'autres en plus de celles que Gabriel avait mis. Il y en a dans tous les recoins possibles et imaginables. Elles sont cachées mais elles m'ont permis d'avoir en visuel toutes les pièces connues de ce manoir, expliquai-je. Enfin, sauf ta chambre et la mienne, évidemment.

Je leur donnai des intercoms.

- Comme ça, nous serons toujours en contact, fit Luana.

- Excellent idée.

J'ouvris Clarisse et Luana ouvrit Luna, son bloc-notes. Sur leur écran, il y avait les images de toutes les caméras du manoir.

- Il ne reste plus qu'à attendre, fis-je. On a deux heures devant nous.

- Au fait, tu leur as raconté ? Me dit Luana.

- Non pas encore...

- Qu'est-ce-que tu ne nous as pas raconté ? Fit Marinette.

- Je veux pas vraiment en parler, c'est un peu... je sais pas, je suis pas à l'aise avec ça, en fait.

- Aller gamine, ils pourront sûrement t'aider, fit Plagg.

- Mac est déjà sur le coup, mais il n'a pas encore eu d'idée. Ou alors, il en a une mais il préfère que je me concentre sur l'école et notre mission d'abord.

Je vis le regard émeraude d'Adrien s'assombrirent légèrement de tristesse. 

- Adrien, ne sois pas triste, ce n'est pas parce que Mac est plus important que toi pour moi qui je lui en ai parlé, fis-je doucement. 

- J'en ai l'impression pourtant, bougonna le blond.

- Mon Chaton serait jaloux ? Fit Marinette, taquine.

- Oui, parce que Mac est quand même beaucoup plus compétent que moi...

- Laisse-moi te dire que non. Vous l'êtes autant l'un que l'autre, mais dans des domaines différents. C'est vrai que Mac me comprend plus facilement, mais c'est parce qu'on a un passé similaire, c'est tout. Si je me suis adressée à lui en premier lieu, c'est parce que mon vrai père est un de ses meilleurs amis !

- Raconte, fit Marinette.

Je hochai la tête et racontai toute l'histoire.

- Jack est ton père ?? Fit le blond.

- Ouais...

- Donc Murdoc avait raison dans un sens, fit Marinette. 

- Je comprends mieux, c'est logique que tu en ais parlé à Mac d'abord, me sourit le blond. Il fait partie de ta famille après tout. 

- Oui. Mais vous quatre, avec Shawn, vous êtes ma famille de coeur.

- En parlant de lui, tu ne l'as pas vraiment vu depuis ton retour, non ? Fit Luana.

- Si, bien sûr que si. À l'école déjà. Mais il est vrai qu'on a pas eu de vrai rendez-vous depuis. Mais je compte bien y remédier au plus vite.

- Alex, on leur montre notre chanson ? Fit ma meilleure amie.

- Bonne idée, cela fera passer le temps, souris-je. 

On se leva et je lançai une musique sur mon portable.

https://youtu.be/Fyg-PxfrzAM

Nos deux amis applaudirent, ainsi que les kwamis. Luana et moi fîmes des révérences très exagérées avant d'éclater de rire.

- En tout cas, j'adore, fit Marinette après qu'on se soit rassies.

- C'est vrai, on voit parfaitement votre amitié.

- C'est pas pour rien...

- ... qu'on est les meilleures amies du monde, compléta Luana.

Nos deux amis sourirent puis je me levai pour aller offrir un festin aux kwamis.

Au bout de deux heures, Luna et Clarisse bippèrent, tandis que Shawn et Ashlynn nous donnèrent le signal. J'étais déjà en tenue d'agent, et Luana aussi.

Bien évidemment, ses pistolets et sa veste étaient équipés du même système que moi, à une exception près : ses mitaines ont un système d'aimant spécial, ce qui lui permet de faire revenir son arme dans sa main si jamais elle la perd.

- Allons-y, fis-je. On a dix minutes et il n'y a personne à part nous et Gabriel dans le manoir !

J'activai un petit appareil, qui fit apparaître des hologrammes de nous quatre. Nos kwamis se cachèrent et on se sépara, comme prévu, après avoir récupérer mon sac à dos, où j'avais mis quelques affaires et nos bloc-notes.

On se rendit dans le bureau de Gabriel Agreste. Ashlynn nous guidait pendant que Shawn faisait de même avec Mari et Adrien.

J'appuyai doucement sur la poignée, mais elle était verrouillée. Wolf sortit discrètement et l'ouvrit. On entra avant de refermer doucement la porte. Le bureau de Gabriel Agreste était immense.

- Wow ! Murmura Luana.

- Ouais. Dépêchons-nous, il nous reste moins de six minutes.

Je me dirigeai rapidement vers le grand tableau d'Émilie Agreste et l'ouvris, dévoilant un coffre-fort. Cette fois-ci, ce fut Froll qui ouvrit la porte du coffre.

- Vite ! Fit la voix d'Ashlynn dans l'intercom. Les caméras me signalent une personne à deux minutes de votre position.

Sur une étagère du coffre-fort, il y avait un livre du Tibet ainsi qu'une photo encadrée de la mère d'Adrien. 

- Elle était si belle, murmura Luana.

Je hochai la tête. Contre la photo, il y avait le Miraculous du Paon. Je m'en emparai avant de refermer rapidement le coffre puis le tableau. On allait sortir quand j'entendis la voix de Nathalie entrant dans le bureau, disant qu'elle avait oublié un dossier important.

J'enfilai rapidement une paire de gants en cuir, rangeai le Miraculous dans ma petite sacoche attachée à ma jambe puis Luana et moi activâmes la fonction ventouse de nos gants et de nos bottes. On se hissa rapidement au plafond, afin de ne pas être vu. La secrétaire de l'illustre styliste ressortit rapidement, sans nous voir.

- Ouf, murmura Luana après qu'on soit redescendues.

- Je te le fais pas dire. Rejoignons les autres dans mon labo.

On ressortit de la pièce et les deux kwamis verrouillèrent la porte. On remonta rapidement et discrètement jusqu'à mon labo, que l'on avait laissé le temps de la mission. Nos deux amis nous rejoignirent rapidement, le Miraculous du Papillon entre leurs mains.

- C'était presque trop facile, je trouve, fis-je.

- Je trouve aussi.

- ALEXANDRA !!!! Hurla Gabriel Agreste.

- Voilà, qui ne peut que confirmer le fait qu'il sait qui je suis. Dépêchons-nous ! Fis-je.

- Tikki/Plagg/Wolf/Froll, transforme-moi !

On se transforma. J'avais la même apparence qu'avant, sauf que la couleur de mes cheveux et de mes yeux avaient changé de couleur, et étaient devenus respectivement brun foncé et bleus.

Je reprogrammai rapidement le petit appareil afin que Luana, Adrien et Marinette apparaissent endormis sur des matelas qu'on avait installé. L'illusion était très réelle. On s'enfuit ensuite par la fenêtre. Mais on fut rattrapés rapidement par Gabriel Agreste qui, malgré l'absence de son Miraculous, avait pas mal de capacités de combat pour un civil. Je donnai rapidement le Miraculous du Paon à Ladybug.

- Filez vite ! Murmurai-je. On s'occupe de lui !

- Ne le tuez pas ! Supplia Chat.

Je hochai la tête avant que les deux super-héros s'enfuient dans la nuit. 

Je rejoignis Luana et on s'occupa de combattre Gabriel.

- Rendez-moi les Miraculous !

- Jamais !

- Tu crois être en mesure de me dire non ?? Répondit-il. Tu ne sais même pas pourquoi je fais ça !!

- C'est exact, mais on ne vous laissera plus faire du mal aux Parisiens ! Répliqua Luana en l'envoyant contre un mur.

- N'y vas pas trop fort non plus.

Elle hocha la tête et Gabriel revint à la charge, malgré le coup. Cependant, il s'épuisait très rapidement, ce qui était dû à son âge. Rapidement, je lui passai des menottes spéciales, que seule Clarisse pouvait défaire.

- Maintenant Gabriel, pourquoi tu fais ça ? Demandai-je.

- Cela ne vous regarde pas !

- En tant qu'héros de Paris, si, ça nous concerne désolée ! Répliqua agressivement Luana.

- Calme-toi. Vous faîtes ça pour quoi ? Le pouvoir ? La domination de Paris ?

- Dire que je croyais que tu étais intelligente, ricana Gabriel. Non, je fais ça pour mon fils !

- Pour Adrien ?? Fîmes-nous.

- Oui, je voulais ramener Émilie avec les Miraculous de Ladybug et Chat Noir.

- Je comprends mieux, fis-je. Mais les Miraculous ne sont pas la bonne solution. Pour chaque voeu formulé, il y a un prix à payer... une vie contre une vie... Émilie n'aurait pas voulu ça !

Ladybug et Chat Noir revinrent alors.

- C'est fini, Papillon ! Fit Ladybug.

Chat Noir se contentait d'acquiescer. Visiblement, ils s'étaient mis d'accord pour que Ladybug parle en son nom.

- Je suis déjà menotté, que voulez-vous faire de plus ? Marmonna Gabriel.

Je réfléchis.

- On peut toujours essayer de sauver Émilie, mais sans les Miraculous, fis-je. 

On retourna dans le manoir et Gabriel, toujours menotté, nous conduisit jusqu'au lieu où il gardait sa femme. C'était un endroit très sombre.

Au fond, il y avait un cercueil en verre où reposait Émilie, comme dans Blanche-Neige.

- C'est le Miraculous du Paon qui l'a tué, fit Gabriel. Au cours d'une bataille, il a été endommagé et désormais, quiconque le porte voit sa santé se dégrader rapidement.

Ladybug prit la main de Chat Noir, en signe de soutien. Ladywolf et moi lui fîmes en sourire encourageant.

- Elle respire encore, fit Ladywolf.

- Ah bon ? Fit Gabriel.

- Oui, je l'entends, fis-je. Mais sa respiration est très très lente. Ladywolf, tu penses pouvoir utiliser ton pouvoir pour la ramener ?

- Non, mais j'aimerais bien. Mon pouvoir peut protéger et guérir des blessures, mais pas éternellement. Et certainement pas pour un cas si grave. Mais si on arrive à connaître l'origine du problème, on pourra formuler un antidote.

- Tu as raison, fis-je. Mais je vais avoir besoin d'un échantillon de son sang, c'est possible ?

Gabriel réfléchit avant d'hocher la tête. Je sortis de mon sac d'agent (oui, j'avais choisi de l'emporter avec moi) une seringue et une fiole.

- Tu avais tout prévu ou quoi ? Fit Chat.

- Pas vraiment. Disons que je me tiens toujours prête à relever des échantillons pour x ou y raison. 

Gabriel ouvrit délicatement le cercueil avant de prendre la seringue et de lui prélever du sang. Il me remit la seringue et je le mis dans la seringue avant de la boucher.

- Ok, je vais avoir besoin d'un saladier, d'un néon, de vinaigre et de produits ménagers ! Fis-je.

Chat et Ladybug sortirent pour aller récupérer ce dont j'avais besoin. Je mis dans le saladier le vinaigre et les produits ménagers avant de mettre le sang d'Émilie dans le mélange.

- Qu'est-ce-qu'elle fait ? Fit Gabriel.

Je me lançai dans une explication à la Macgyver.

- Euh...

- En gros, elle dit que la chimie, c'est génial, fit Luana. Ce qu'elle est en train de faire est un moyen rapide d'identifier certains poisons peu importe le lieu où on se trouve.

J'éclairai le saladier avec le néon. Une trace apparut alors.

- C'est du cyanure, dis-je.

- Du cyanure ? Comment cela se fait qu'elle soit encore en vie alors ? Fit Ladywolf.

- C'est le Miraculous qui l'a empoisonné au cyanure, mais les Miraculous, même endommagés, n'ont pas été créé pour tuer des gens. Il a interrompu le processus après qu'Émilie soit tombée dans le coma. Son rythme cardiaque s'est tellement ralenti qu'on aurait pu la croire morte, mais en réalité, non.

- Il existe un antidote ? Demanda Ladybug.

- Bien sûr, il en existe même plusieurs, mais comme le cyanure fait généralement effet très vite, on n'a jamais le temps de le préparer. 

- Qu'est-ce-qu'il te faut ? Fit Chat Noir.

- Quelque chose qui me permette de faire ingérer rapidement l'antidote à Émilie. Il me faut aussi une casserole et des allumettes.

- Je m'en occupe, fit Chat.

Il sortit en courant.

- Je vais utiliser mon pouvoir, fit Ladybug.

- Non, cela ne sert à rien. J'ai juste besoin d'un vaporisateur.

- Il n'y en a pas dans le manoir, fit Gabriel Agreste.

- Aller, laisse-moi utiliser mon pouvoir, on a pas le choix ! Fit la Coccinelle.

- Bon d'accord. Mais tu sortiras d'ici aussitôt pour te mettre à l'abri en attendant ta détransformation. J'aurai juste besoin de quelques minutes pour guérir Émilie.

Elle hocha la tête.

- Lucky Charm !

Son pouvoir nous donna pile ce dont j'avais besoin. Mon amie bleutée s'enfuit et je vis dans le regard de Gabriel de l'hésitation, comme s'il songeait à la suivre pour obtenir son Miraculous. Cependant, il décida visiblement de ne pas le faire puisqu'il resta aux côtés de sa femme.

Chat Noir arriva rapidement avec ce dont j'avais besoin. Je me détransformai et sortis mon couteau suisse avant d'en sortir une lame.

- Tu vas faire quoi là ?? Fit Ladywolf.

Sans lui répondre, je me coupai la main avant de faire couler mon sang de la casserole. J'utilisai les allumettes et mis le résultat dans le vaporisateur. Je me relevai, le vaporisateur à la main.

- Tu vas faire quoi ? Fit Chat.

Je plaçai le vaporisateur dans une narine d'Émilie avant d'appuyer pour que l'antidote se répande avant de faire de même avec la deuxième narine. À peine avais-je fini que le vaporisateur disparut, signe que Ladybug s'était détransformée.

Elle revint peu de temps après, à nouveau transformée.

- Alors ?

- Il ne se passe rien pour l'instant, fit son coéquipier.

Cela faisait déjà deux minutes. Émilie prit soudainement une grande bouffée d'air, comme si elle venait d'échapper à une noyade. Elle se releva brusquement.

- Émilie ! Fit Gabriel en se jetant dans ses bras.

Chat voulut faire de même mais Ladybug fit tinter sa cloche pour le ramener à la réalité.

- Rentre chez toi Chat, on pourra se débrouiller sans toi, fis-je avec un clin d'oeil.

- Je vais l'accompagner, fit Ladybug.

Ils sortirent et, quelques minutes après, Ladybug revenait avec Adrien. Il s'empressa de se jeter dans les bras de sa mère, qui les serrait tout les deux avec amour.

- Merci Alexandra, murmurèrent les deux Agreste.

Je souris tristement. Si cela avait été possible pour Adrien, ça ne l'était malheureusement pas pour moi. Ma mère était bel et bien morte, même si Mac n'a pas voulu me dire pourquoi. Il m'a dit par SMS qu'il avait tout fait pour la sauver, mais que son cas avait été critique et que rien ne pourrait la guérir.

J'avais déjà pensé à la même chose que Gabriel depuis deux jours, mais je n'y avais pas réfléchis sérieusement, consciente des conséquences.

Je pris mes affaires et sortis en courant pour m'échapper du manoir, ayant besoin d'air frais. Les larmes coulaient sur mes joues. J'envoyai un message à mes amis pour les prévenir que j'allais chez McKeyla. Je récupérai mes dernières affaires dans mon ancienne chambre avant de partir dans la maison parisienne de mon amie.

Je déposai mes affaires et m'effondrai sur le canapé avant de tomber dans un sommeil sans rêve.

Deux jours passèrent. J'étais toujours dans le même état et je restai enfermée chez McKeyla. Je ne laissai entrer que ma meilleure amie.

J'avais tout raconté la veille à Mac, sur la réussite de notre mission. Les Miraculous du Paon et du Papillon étaient à nouveau en sécurité et nous devions garder les nôtres jusqu'à notre mort. Nous n'avions pas dénoncé Gabriel puisqu'il avait renoncé à voler les Miraculous maintenant qu'Émilie était en vie. Cependant, Paris savait désormais que le Papillon avait été défait.

Il était dix heures. J'étais toute seule, et même Wolf ne pouvait rien faire pour moi. Je me rendis dans la salle de bain et me mis devant la glace. Je rabattis mes cheveux bruns sur mon épaule, pensive. En l'espace d'une semaine, tout s'était écroulé. Tout ma réalité avait volé en éclats, me laissant seule alors que j'essayais de recoller les morceaux.

Je pris mon téléphone et regardai une photo de Jack, Mac et moi, quand j'avais encore les cheveux châtains.

- Pourquoi Jack ? Me murmurai-je.

J'entendis la sonnette retentir. Je replaçai mes cheveux. Cela devait être Luana, puisqu'Adrien avait choisi de respecter mon besoin de solitude.

- Entre Luana, c'est ouvert. J'arrive dans une minute.

J'entendis la porte s'ouvrir, puis se refermer, suivie de sons de pas. Je fronçai les sourcils. À l'oreille, je dirais qu'ils sont deux, et que ce n'était clairement pas deux ados. Je fermai la galerie de mon portable et le mis en veille. Je mis l'appareil dans ma poche et sortis d'un tiroir une de mes armes paralysantes (j'en avais caché un peu partout après m'être installée ici, au cas où. Tellement de personnes veulent ma mort... il vaut mieux prévoir que de se faire avoir !). 

Prudemment et discrètement, je sortis de la salle de bain, mon arme braquée devant moi. Il y avait deux hommes sur le canapé. Je m'apprêtai à tirer quand je reconnus les deux hommes. Soulagée, je baissai mon arme et la mis dans un autre tiroir de la pièce (une deuxième arme était cachée dans la salle de bain).

- Mac ! P... euh Jack ! Vous m'avez fait peur. Comment vous m'avez trouvé ? Et qu'est-ce-que vous faîtes ici ? Et pourquoi vous ne m'avez pas prévenu de votre arrivée ??

- On se calme, brunette, fit Mac avec un clin d'oeil.

- Appelle-moi encore une fois comme ça et je ferais de ta jolie tête du pâté de boyscoot, fis-je menaçante.

- Relax, je plaisantais, fit le blond. 

- J'espère bien ! J'ai encore du mal à m'habituer à cette tignasse brune. Vous pouvez répondre à mes questions ?

- Alors... commença mon père. Luana nous a indiqué l'adresse où tu t'étais réfugiée, on est ici pour te parler et t'empêcher de devenir un légume et on ne t'a pas prévenu car on voulait te faire la surprise.

Je clignai des yeux, surprise.

- Luana ?? Enfin bref. Je... j'ai... euh... des travaux en cours et je peux vraiment pas vous parler... 

- Tu travailles sur quoi ? Fit Mac, sachant que je mentais.

- Sur... euh... un... 

Mon regard d'argent se posa sur Keyla, en train de grignoter des morceaux de viande que je lui avais laissé sur le plan de travail.

- Sur un téléporteur pour humain ! Fis-je.

- Cool ! Comme dans les films ! Fit mon père.

Je soupirai intérieurement de soulagement, alors que Mac secouait la tête, consterné par ma très discrète tentative de les faire partir d'ici pour me laisser seule.

- Ouais... donc.... euh... cela me prend beaucoup de temps alors... merci d'être passé, c'est gentil. Mais j'ai... des choses à faire... et des recherches à continuer...

Je me dirigeai aussi naturellement que possible vers le labo de McKeyla, où je m'étais installée. Je refermai la porte et m'adossai contre elle, tendant de calmer mon coeur affolé.

- Alexandra !! Me réprimanda mon kwami.

- Quoi ?! Je suis pas prête à lui parler... c'est si soudain... Luana aurait pu m'en parler, cela se fait pas !

- Ne te cherche pas des excuses, elle l'a fait pour toi. Tu étais en train de devenir un légume et elle savait que la seule chose qui te sortirait de ta torpeur serait de parler avec Mac et ton père, afin que tu connaisse la vérité.

- Mais-

- Il n'y a pas de mais ! Ils sont venus de Los Angeles exprès pour toi, alors qu'il leur est difficile de prendre des vacances avec leur travail, et tu le sais mieux que quiconque ! Me réprimanda Wolf.

J'enfouis mon visage dans mes mains. Voilà que mon kwami me réprimandait. Je sais qu'il a des millénaires d'âge, mais quand même !

- Je dois vraiment te menacer de manger tout le chocolat qu'il y a dans les placards pour que tu te décides à aller leur parler ? Continua Wolf. Tu sais que j'en serais capable.

- Cela se fait pas Wolf !! Tu sais que je peux pas vivre sans chocolat !! C'est du chantage !!

- Et alors ? Tu ne plis que sous la menace...

- C'est pas vrai ! Je suis un agent entraîné, j'ai l'habitude de résister, tu l'aurais oublié ?

- Quel méchant penserait à te menacer de te priver de ta tablette de chocolat journalière ?! Fit mon kwami en levant les yeux au ciel.

Je marmonnai dans ma barbe. Je savais qu'il avait raison.

- Alexandra... fit Wolf, menaçant.

- Argh !! C'est bon, c'est bon !! Je vais leur parler !! Abdiquai-je en râlant.

- Alléluia ! Fit mon kwami.

Je le foudroyai du regard avant d'inspirer un grand coup et de sortir du labo, suivie de mon kwami.

- Et ton travail alors ? Fit malicieusement Mac.

- Je... cela peut attendre. Maintenant que le Papillon n'est plus, j'aurais tout le temps que je veux pour ça.

Je m'installai sur le fauteuil, en face d'eux.

- Alexandra, Mac m'a raconté ce que tu as appris et... commença maladroitement Jack.

- Relax, je vais pas te mordre, pouffai-je.

- Je sais. Et je sais aussi que tu veux savoir la vérité.

- Oui. Je sais que ma mère est morte mais Mac n'a rien voulu me dire.

- Parce que c'était à moi de te le dire. Tu vois, Sohalia, ta mère, était une agent de Phoenix, comme nous aujourd'hui. Nous avions étudié dans la même université, où nous étions très amoureux. Mais on s'est perdus de vue et c'est quelques mois après notre retour d'Afghanistant que je l'ai revu. On s'aimait toujours autant. Ta mère n'avait pas changé : elle était toujours aussi intelligente et douée dans tout ce qu'elle entreprenait. Elle avait aussi une voix magnifique. On s'est mariés, puis on a eu le plus beau cadeau du ciel : toi, notre petite Séléné. Nous étions tellement ravis. Mais tu apprenais tellement vite pour une petite fille de ton âge, tu avais déjà ses qualités qui ont fait de toi une agent et une super-héroïne plus que compétente. Et cela s'est répandu, sans que l'on ne sache pourquoi... enfin, avant que l'on apprenne la vérité sur Thornton.

- C'était elle qui avait répandu cette nouvelle, dans notre dos, fit Macgyver. Et Murdoc l'a appris.

Mon coeur battait rapidement, anticipant et redoutant la suite. 

- Ne me dis pas qu'il s'en ait pris à elle à cause de moi ! Fis-je en me levant, les larmes aux yeux.

Jack et Mac ne répondirent pas.

- C'est pas possible... murmurai-je, les larmes coulant sur mes joues.

Mon père se leva et me prit dans ses bras pour me consoler. J'inspirai profondément, pour me calmer. Le sentiment que j'étais à ma place en cet instant précis m'envahissait totalement.

- Que s'est-il passé ? Fis-je d'une voix tremblante.

Il s'éloigna légèrement de moi et consulta Mac du regard avant de s'asseoir sur le fauteuil où j'étais auparavant. Je m'assis sur ses genoux, sans le quitter des yeux.

- On avait pris un jour de congé, commença mon père. Mac jouait avec toi, tu essayais de construire des coeurs avec différentes formes géométriques, pendant que je préparais le dîner avec ta mère...

- Toi, cuisiner ? Je t'y vois mal, fis-je.

Il sourit.

- Ouais, je sais. C'était surtout ta mère qui préparait la nourriture, je ne faisais que l'assister. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais Murdoc a débarqué dans la cuisine, une arme à la main. Mac a entendu le bruit et a vu Murdoc. Je lui ai demandé du regard de te protéger, et il t'a emmené dans une pièce secrète, que l'on avait fait construire pour te protéger. Murdoc a essayé de le suivre mais Sohalia a fabriqué une bombe lacrymo pour faire diversion. On a essayé de l'attaquer, mais il a pointé son arme sur ta mère une fois la fumée lacrymogène disparue, disant qu'il nous descendrait tous les deux si Sohalia ne le conduisait pas jusqu'à toi. Mais ta mère a refusé, elle n'était pas du genre à plier sous le menace, comme toi. Alors, il lui a tiré dessus plusieurs fois. J'ai pris une casserole et j'ai assommé Murdoc. Je l'ai attaché avant d'aller voir ta mère, mais son cas était déjà irrattrapable. Mac est remonté peu après, ayant entendu les coups de feu. 

- Jack m'avait envoyé un message pour me dire que Sohalia s'était prise plusieurs balles. Alors je suis remonté et je t'ai déposé dans ton parc, loin de la cuisine. Jack avait déjà attaché Murdoc.

- Mac a tout essayé pour la sauver, mais rien n'y faisait, son état était très critique. On a rien pu faire, et Sohalia est morte, baignant dans une mare de son sang... 

Sa voix était cassée, étranglée. Il devait être sur le point de pleurer. Je le pris dans mes bras, comme il l'avait fait un peu plus tôt pour moi.

- Ta mère avait toujours rêvé d'aller à Paris. Dans son testament, elle demandait à être enterrée là-bas, et c'est ce que nous avons fait, fit Mac.

- Peu avant de mourir, elle m'a dit << Protège Séléné. Personne ne doit la trouver, il en va de sa sécurité. Elle doit changer d'ADN et d'identité. >>. Elle voulait à tout prix que tu ais la vie sauve, fit Jack.

- Matty a tout fait pour que Murdoc aille en prison, mais il a réussi à s'échapper. Jack et Matty en avaient discuté tout les deux, fit Mac. Il ne m'a raconté qu'après.

- On a décidé de te confier à INNOVATE, fit Jack. Leurs agents étaient présentes partout dans le monde et étaient encore plus secrètes que Phoenix. Seules quelques personnes connaissaient son existence à ce moment-là, car leur patronne faisait tout pour brouiller les pistes. Elle était très douée. Enfin bref. On leur a demandé de modifier ton ADN et de te confier à une famille où tu serais en sécurité. On ne leur a rien dit d'autre, pas même ta véritable identité. On voulait que tu ais le plus de chances possible d'être en sécurité. Cela nous a brisé, surtout moi, mais nous devions garantir ta sécurité avant tout. Matty avait quand même décidé de te laisser certaines affaires, au cas où tu voudrais apprendre la vérité plus tard. Tous les deux étions les seuls à savoir à qui nous t'avions confié avant que tu ais une nouvelle famille. Même Mac n'a jamais su. Tu connais la suite, je suppose.

Je clignai des yeux, assimilant tout ce que je venais d'apprendre. Dire que j'étais sous le choc était un euphémisme. J'en oubliai même de respirer, au point que mes poumons finirent par me rappeler à l'ordre.

- Je connais la suite, c'est ce qu'Ashlynn m'a raconté, articulai-je difficilement. Je... j'aurais jamais cru ça, honnêtement...

J'inspirai plusieurs fois profondément, pour organiser mes pensées et reprendre le contrôle de mon corps.

- En tout cas, je suis contente de te rencontrer enfin Papa, fis-je. Euh, cela te dérange pas que je t'appelle comme ça ?

- Non bien sûr que non, sourit Jack. 

Je pris mon père dans mes bras pour lui faire un câlin avant de faire pareil avec Mac.

- Merci, merci pour tout, murmurai-je.

- De rien, fit le blond en me rendant son étreinte.

Tout irait pour le mieux maintenant, j'en étais certaine.

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Bonjour les louloudjis ! J'espère que ce chapitre vous a plu.

Je me doute qu'il était un peu bâclé, surtout concernant le Papillon, mais je n'avais pas vraiment l'inspiration concernant ce dénouement-là...

Il reste un dernier chapitre, et cette histoire sera finie. Beaucoup d'entre-vous en seront attristés, mais il était temps que je termine cette histoire. D'autant plus que ma réécriture du Miraculous de l'Oiseau Bleu m'attend désespérément depuis des mois...

Aller, biz,
Angel

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