2 - Ce soir là
Ou: comment prendre en pitité son ennemi (et un peu le regretter par la suite)
PDV Ginny
Je sors de mon cours de potion en rouspétant. C'était un cours avec une prof détestable. Je préférqis encore Rogue.
Je me dépêche d'aller vers son prochain cours, en l'occurence de la divination. Tout comme Hermione, je n'aime pas du tout Madame Trelauwnay. Pour moi c'est juste une vieille folle qui regarde une tasse et murmure: "je vois, je vois!"
Tout d'un coup, je me heurte à quelque.
- Désolé, Gin, je regardai pas où j'allais.
Gin. La seule personne qui m'appelle comme ça c'est...
- T'inquiètes pas, c'est bon !
Je relève la tête, et la personne qui est en fait Harry, me tend la main en souriant.
Je la prend, en le regardant droit dans les yeux. On ne se quitte pas du regard.
Je suis maintenant debout, mais nos mains restent collées, et quand on s'en aperçoit, il lâche ma main et on rougit tout les deux.
On reste silencieux pour ce qui me semble être des années, puis je me décide enfin.
- Hum... euh... sinon, c'est quand les séléctions de Quidditch ?
- Euh,Mardi ! Tu viens ?
- Euh ouais évidemment !
- Bien sûr ! ...Bon... je vais en cours, salut !
Extrêmement gênant.
PDV Draco
Pansy et Blaise me saluent puis partent. J'ai passé beacoup de temps avec eux, mais pourtant je ne suis toujours pas à l'aise.
Quelle rentrée de merde.
Je sors et je vais prendre de l'air frais. Dans le parc il y a peu de monde. Je le traverse tranquilement et vais aux escaliers qui mènent au toit. Je me dirige vers la volière et... je contemple la lettre.
Une lettre pour ma mère.
Je n'ai toujours aucune nouvelle d'elle, et ça me brise le coeur. Àprès la bataille de Poudlard, elle est allée à son procès puis... je ne l'ai jamais revue...
C'est la énième lettre que je lui envoie. Je sais très bien qu'elle ne la verra sans doute jamais, mais je ne peux pas m'empêcher d'espérer...
Je soupire, et me dirige vers le bord. Et mes pensées divaguent, et mes pensées s'agitent, et mes pensées vont vers mon père.
Tout d'un coup, sans prévenir, mes larmes coulent.
Une marque de faiblesse.
Les Malfoys ne pleurent pas en publique.
C'est ce que disait mon père.
Mon père n'a jamais été là pour moi.
Quand j'étais gamin, il se contentait d'aller au travail puis de revenir, de me regarder avec presque du dégoût dans son regard, puis de me faire répeter de ne pas côtoyer les Sang-de-Bourbe.
Plus je grandissais, plus il m'inculquait ce genre de conneries et je finissais par le croire. Je voulais à tout prix qu'il soit fier de moi et les rares compliments qu'il me faisait étaient accompagnés de "ce n'est pas assez".
"C'est bien Draco, mais tu peux mieux faire. Pas mal, mais ce n'est pas assez." "Ce n'est pas le pire que tu ai fait, mais ce n'est toujours pas bon."
Puis vint le moment fatidique, quand il devint mangemort. Missions, serment, tatouage, j'ai cherché le regard de mon père, après avoir passé tout cela, et je n'y ai rien vu. Rien. Nada.
Juste un regard vide et sombre.
Il est quand même venu me féliciter. Juste pour la forme. Il souriait. Pas un sourire sincère et chaleureux, un sourire hypocrite.
Il ne m'aimait pas. Et je me demande si il aimait ma mère. Voldemort disait que l'amour était une faiblesse. Mon père était sans doute du même avis.
Je continue de pleurer. Silencieusement.
Puis quand je n'ai pas tué Dumbledore, c'était le comble.
Coups, cris, plaies, sang, hurlements.
J'ai toujours été faible. J'ai toujours été lâche. Mais je restais au manoir. Parce que je ne pouvais pas la laisser. Ma mère.
PDV Ginny
Je m'infiltre dans la cage d'escalier.
Devinez qui a la charge d'écrire une lettre aux parents ? C'est bibi. Ton frère ne veut rien faire comme d'hab.
Je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Avec notre vieil hibou je doute que la lettre lui parviendra, de toute façon.
J'ouvre la porte du toit et je le vois.
Pleurer.
Me regarder.
Tourner la tête.
Ne rien dire.
Essuyer ses larmes.
La regarder avec méchanceté.
- Dégage.
- Malfoy ?
Une vue choquante en somme. J'hésite à me retourner, partir et fermer la porte, faire comme si j'avais rien vu. Mais je suis Ginny, et la curiosité me prend aux tripes. Je sais qu'il va sûrement me rejetter violemment mais je veux savoir.
Je fais abstraction de son "dégage" et m'avance vers lui.
- Euh... Malfoy... ça va ?
Il s'avance vers moi, beaucoup trop près, et me prend par le col.
- Ferme-là Weasley. Si tu répètes à qui que ce soit ce que t'as vu j'te casse la gueule, qu'importe que tu sois une fille ou non.
- Parce que tu crois que tu gagnerais ?
Je le regarde droit dans les yeux. Je n'ai pas peur. Jamais.
Et malgré moi, ce que j'appelle mon Harry intérieur crie dans mon âme de l'aider.
Alors, ce soir là, pour une nuit, j'ai décidée de jouer les héros.
Parce qu'au fond de moi, je le conprenais. Je le comprenais plus que je l'avouerais.
Parce qu'au fond, on a tout les deux perdus des personnes proches dans cette guerre.
Alors ce soir là, j'ai décider de tout oublier. D'oublier que c'est un Malfoy, d'oublier qu'on se déteste, d'oublier toutes les insultes qu'on s'est échangé jusque là.
J'oublie tout, je fais ce que me guide mon coeur.
Tu vas le regretter.
Je me dégage de son emprise, le regarde toujours droit dans les yeux et, maladroitement, lui tapote l'épaule.
- Euh désolé, je voulais pas...
- J'ai pas besoin de ta pitité.
Il s'éloigne de moi.
- Malfoy tu...
- Pas besoin d'insister.
En voyant que je ne lâche pas, il serre les poings et lance un sort pour fermer la porte par laquelle je suis rentrée.
Il se retourne vers moi, énervé.
- Qu'est-ce qu-
- Ferme-la. Ferme-la ferme-la ferme-la. J'ai pas besoin de ton aide.
Je retiens mon souffle.
- Je sais comment tu es, Weasley. Une Gryffondor. Pas capable de se la fermer. Obligée de se mêler des affaires des autres. De jouer les héros.
J'avance d'un pas...
- Je sais comment tu es. T'abandonneras pas. T'es encore pire que Potter.
...et je recule aussitôt.
- Je te préviendrai une seule fois. Ne me parle jamais de ça... ne me parle pas en fait. Ne m'approche pas, ne me regarde pas. Je n'ai pas besoin de ton aide.
- Qui te dit que j'ai envie de t'aider ? Je te déteste !
La 1ère phrase sonne faux dans ma bouche. Je le sais très bien. Mais je déteste quand il a raison.
- Tu peux pas t'en empêcher ! Ils sont comme ça les gens comme toi !
Sa voix est aggressive, mais je sens au fond qu'il est desespéré.
Comme toi.
- Occuppe-toi de tes affaires d'accord ? Juste-
Sa voix craque.
- Tu me connais pas, Malfoy. T'inquiète pas, je vais pas essayer de savoir. On est pas amis.
Il a raison. Normalement, j'aurais pas abandonné. Parce que je suis comme ça.
Mais avec lui, je ne suis plus moi même. Je suis en colère.
- Bouge, tu me bloques mon hibou.
Il est désemparé, et je me délècte du visage qu'il fait.
C'est ça Ginny, soit méchante. Laisse-toi aller. Laisse ta haine te guider.
Je me dirige vers la porte, mais je m'arrête juste devant.
Reprends-toi Ginny. Tu es Ginny Weasley. Ne te laisse pas avoir.
Je soupire un grand coup. Et, sans me retourner, je prononce mes mots, avec toute la sincérité que j'arrive à avoir avec lui.
- Je sais que c'est dur. Alors reste fort, Malfoy. Ça sert à rien d'enfoncer un ennemi déjà à terre.
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