Chapitre 1 : Les premiers pas
Zhong Chenle était issu d'une famille chinoise, et était né en Chine, tout comme ses parents. C'est dans la maison familiale qu'il vécut ses premiers moments de vie jusqu'à ce que, pour des raisons professionnelles, ses parents ne doivent déménager en Corée du Sud. À presque trois ans, il arriva donc à Séoul, en périphérie plus exactement, et emménagea avec ses parents dans la maison où il vivrait durant encore vingt ans.
À leur arrivée, les Zhong, déjà bilingues, sympathisèrent avec le voisinage très avenant, et plus particulièrement avec les Park, qui vivaient juste en face de chez eux. Ils avaient un fils, du même âge que le leur, Jisung. Rapidement, les deux familles devinrent très amies et les deux jeunes garçons grandirent ensemble.
Tout comme leurs parents, un lien très fort se créa entre eux, dès leur plus jeune âge.
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Lorsqu'ils furent déposés à la crèche, ils restèrent instinctivement ensemble, intimidés par les autres enfants. Ces derniers leur avaient demandé s'ils étaient frères étant donné qu'ils ne les avaient jamais vu l'un sans l'autre.
Ils y vécurent leurs premières interactions sociales entre bambins, leurs premières disputes, leurs premières rigolades, leurs premières chutes, les premiers réconforts, les étreintes pour faire disparaître les larmes après un mauvais cauchemar et leurs premières crises de jalousie.
Avril 1994
La toute première eut lieu lors d'une journée de printemps ensoleillée. Les petits étaient dispersés entre le jardin et la salle de jeu. Chenle revenait de sur le pot et s'approchait de la table où il dessinait précédemment avec Jisung mais ne le trouva pas. Mécontent, il observa toute la pièce sans distinguer son ami.
— Qu'est-ce qu'il se passe Chenle ? Tu as perdu quelque chose ?
Le petit garçon croisa les bras et gonfla les joues.
— Jisung.
La jeune femme qui veillait sur les petits restés à l'intérieur soupira, amusée. C'était évident, il ne pouvait que le chercher lui.
— Jisung est allé dehors pour jouer avec Mina.
Une expression horrifiée pris place sur le visage poupon de Chenle tandis qu'il se précipitait comme il le pouvait vers la sortie menant au jardin. Après avoir passé l'encadrement de la porte, il scruta les environs, analysant chaque visage, jusqu'à ce qu'il tombe sur celui, impassible, de Jisung. Il continua sa course.
— Chenle, on ne court pas ! prévint l'homme qui surveillait les enfants à l'extérieur.
L'ignorant, le bambin se posta face à Jisung et Mina, ses petits bras à nouveau croisés sur son torse. Il toisa la fillette avant de reporter son attention sur son ami.
— Tu es parti. Tu m'avais pas dit. Pourquoi t'es parti ?
Jisung se gratta la tête, cherchant ses mots.
— Mina m'a demandé de l'aider.
Le regard du chinois glissa sur la petite table à côté d'eux, et vit plusieurs pièces de puzzle étalées. Il n'y en avait que quelques unes d'assemblées. Jetant un coup d'œil aux deux autres, il se pencha sur la petite table et en quelques mouvements, il termina d'assembler toutes les pièces qui formèrent l'image d'un sakura en fleurs.
— Elle a plus besoin de toi.
Et il attrapa la petite main de son ami dans la sienne pour le tirer à l'intérieur, sous le regard médusé de Mina, qui n'avait toujours pas décroché un mot.
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Ils avaient ensuite fait leurs premiers pas au jardin d'enfants. Par chance, ils s'étaient retrouvés dans la même classe chaque fois. Durant ces années, leur amitié se renforça et ils devinrent un peu plus inséparables.
Mars 1997
— Les enfants, les enfants du calme s'il vous plaît ! En rang deux par deux, on retourne en classe maintenant que la récréation est terminée, s'exclama la maîtresse en tapant dans ses mains.
La vingtaine d'enfants dont elle avait la charge s'aligna en rang, se tenant la main. Chenle chercha Jisung, pourtant bien présent à ses côtés quelques secondes auparavant. Il se tourna et se retourna dans tous les sens alors que sa classe s'engouffrait dans le couloir menant à leur salle.
Alors qu'un sentiment de panique commençait à poindre, une main se posa délicatement sur sa tête et en levant les yeux, il vit sa maîtresse, un grand sourire traversant son visage.
— Aller Chenle, il ne faut pas te séparer du groupe.
— Mais Jisung...
— Tu l'as raté, il est rentré en même temps que tes camarades.
Le petit garçon voulut protester et lui expliquer que c'était impossible qu'il soit parti sans lui, mais la femme avait l'air si sûre d'elle qu'il douta. À contre coeur, il prit le couloir aussi et, alors qu'il passait l'encadrement de la salle, des cris fusèrent de toutes parts.
— JOYEUX ANNIVERSAIRE CHENLE !
Il eut un mouvement de recul et cogna doucement les jambes de la jeune femme qui l'avait suivi, toujours souriante.
Tous ses camarades formaient un arc de cercle, l'invitant à les rejoindre, avec, en leur centre, Jisung, tenant difficilement un gâteau d'où s'élevaient cinq bougies flamboyantes.
— Bon anniversaire Chenle. Euh... C'est un peu lourd, si tu pouvais venir souffler tes bougies...
Ledit Chenle s'avança, soudainement très timide, et après avoir jeté un coup d'œil tremblant à son ami, il prit une grande inspiration.
— Un vœu, un vœu ! s'écrièrent plusieurs enfants.
Le garçon ferma les yeux, visualisant le visage de Jisung et souffla un grand coup, éteignant toutes les bougies en quelques secondes.
Il se redressa, les lèvres pincées, tandis que toute sa classe l'applaudissait. La maîtresse vint à la rescousse de Jisung, de plus en plus en difficulté en lui prenant le gâteau des mains. Elle alla le poser plus loin, sur une table puis commença à couper des parts, et demanda qui en voulait, attirant une horde d'enfants accros au sucre.
Il ne restait plus que Jisung et Chenle, se faisant face dans l'entrée de la salle. Ce dernier était ému.
— Qui...
Son ami pencha la tête sur le côté, l'invitant à continuer.
— Qui a décidé de fêter mon anniversaire ? L'autre jour c'était l'anniversaire de Minjae et on a rien fait...
— C'était moi. J'ai demandé à Madame Choi. Je voulais te faire une surprise.
Jisung gardait un air impassible, le regard braqué sur son meilleur ami, dont les yeux commencèrent à s'embuer de larmes.
— Qu-qu-que... T-tu pleures ? M-mais pourquoi ? commença à paniquer le jeune Park. Je croyais que ça te ferais plaisir !
Il attrapa son ami par les épaules, pas sûr de ce qu'il devait faire. Il tourna la tête vers leur maîtresse qui lui fit un sourire encourageant.
Chenle renifla bruyamment.
— Mais oui je suis très content ! Je suis le plus heureux.
— Alors pourquoi...-
— Mais j'ai eu peur ! J'ai cru que tu m'avais abandonné tout à l'heure !
Puis il serra le plus jeune dans ses bras, cachant son visage baigné de larmes innocentes dans son cou. Jisung resta immobile quelques instants avant de glousser et lui rendre son étreinte.
— Impossible, bêta.
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— Wow, oncle Chenle, t'étais vraiment possessif ! s'exclama Moon en caressant du bout du doigt la photo représentant les deux petits garçons, chacun une part de gâteau à la main.
— Tu exagères. J'étais petit, je ne comprenais pas tout.
L'adolescente se tourna vers son oncle, un sourcil froncé.
— Tu t'es comporté exactement de la même manière pas plus tard qu'il y a trois jours quand la voisine...-
— Oui bon, euh, la coupa l'homme en se raclant la gorge. Si tu ne veux plus regarder les photos on arrête.
— C'est bon, c'est bon, j'ai rien dit, rit Moon.
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