Épilogue

Jolimar s'écorchait les yeux sur un bout de parchemin illisible. Sur un tas de livres poussiéreux, une bougie timide écartait la pénombre.

Soudain, Jolimar ressentit une secousse en lui-même. Cela faisait longtemps que ce ne lui était plus arrivé. Il se leva de sa chaise, au risque de se faire mal ou de la casser et s'enfuit dans le couloir du palais assoupi.

Il exultait en lui-même, hurlant et criant à travers le château !

Arrivé devant la chambre de la reine, il se trouvait derrière lui une masse informe de personnel à peine tiré du sommeil mais intrigués.

Jolimar frappa. Une fois. Deux fois. Trois fois.

Rien.

Il se risqua à l'intérieur et referma la porte. La pièce baignait dans une noirceur étouffante que la lune, glissant à travers la fenêtre ouverte, peinait à allumer décemment. Une odeur étrange habitait les lieux, un silence plus douteux encore. Voilà des semaines que la reine ne sortait plus, on la nourrissait au lit et elle faisait grand mystère de son cas.

— L'Elu ! C'est l'Elu ! s'exclama Jolimar. Au sud !

Mais on lui répondit par des cris, des braillements plutôt, qui paraissaient être des pleurs.

Jolimar s'approcha et alors, éclairé par un faible rayon de lune, il aperçut une silhouette livide qui semblait allongée paisiblement.

Mais un rictus tordait sa bouche et l'odeur presque métallique soulevait des questions que l'épaisse matière rougeâtre qui noyait les draps rendait évidente.

Lareine dormait, pour toujours. Mais sur sa poitrine, elle serrait dans ses brasfroids un nourrisson aux bras durcis d'écailles luisantes qui pleurait.

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