Troisième jour de détention (Première partie)
Vous devez vous demander ce qui a bien pu se passer pendant cette journée ?
Bizarrement, je dis bien bizarrement, car jusque-là ce voyage était plus proche d'une descente aux enfers que d'un envol vers le paradis, la journée s'était bien passée.
J'avais adoré flotter sur l'eau, le nez plongé dans les merveilles des profondeurs sous-marines.
J'avais acquis un magnifique bronzage caramel et mes plaques rouges s'étaient miraculeusement barrées, l'effet de l'eau saline certainement.
Et que dire de la vue subaquatique sur la partie inférieure du corps du prof de plongée quand je mettais la tête sous l'eau, sa main sur mon ventre pour maintenir mon équilibre en planche.
J'en avais presque oublié la honte qui m'habitait de lui avoir montré mon sexe avant même de lui avoir serré la main.
Je sais ce que vous allez dire, cela aurait pu être pire, il aurait pu me serrer... bref, je m'égare.
Pendant cette journée de découverte des profondeurs de l'océan, des liens s'étaient noués.
Un Jimin, extrêmement assidu aux conseils de son professeur improvisé, aka Min Yoongi, avait barboté allègrement les fesses en l'air et la tête, je ne sais où provoquant parfois des rougeurs chez le Min que j'avais du mal à attribuer au soleil.
Quant à Hoseok, après une grosse frayeur, il avait décrété qu'il ne mettrait plus les pieds dans l'eau tant qu'il y aurait, je cite, " cet énorme animal en liberté".
L'animal en question était ce pauvre Gunther, qui lui avait malencontreusement sauté dessus du haut du ponton alors qu'il barbotait dans l'eau cristalline, manquant de l'engloutir à jamais dans les abîmes bleutés telles les reliques de l'Atlantis.
Nous avions déjeuné sur le sable des fruits et du pain que nous avions ramené. Celui-ci avait durci au soleil et s'était couvert de sable, mais rien ne nous aurait fait lâcher ce déjeuner frugal contre la mixture qui, j'en suis sûr, devait attendre au restaurant.
Le reste de la journée avait été partagé entre jeux et farniente, certains regrettant d'ailleurs amèrement de s'être endormis au soleil. Je vous laisse deviner de qui je parle.
Jungkook avait eu la merveilleuse idée de pêcher et nous avions pu nous régaler d'une dorade grillée au feu de bois à même le sable, échappant encore une fois au délire culinaire de Jin.
J'en aurais pleuré tellement c'était bon, mais je m'étais retenu de justesse, ne voulant pas me ridiculiser un peu plus aux yeux de l'éphèbe.
Enfin, nous avions regagné, repus et épuisés, nos cases pour une nuit méritée de repos.
Enfin ça, c'était la théorie...
...
- Taeeeeeeeeeeee ??
- ...
- Taeeeeeeeeeeeee !!!
- Absent.
- KIM TAEHYUNG !! Je sais que tu es là, j'ai senti tes pets nauséabonds toute la nuit.
Je me redressai sur mon lit et jetai un coup d'œil vers la forme allongée non loin de moi dans la pénombre.
- Tu m'excuseras de ne pas avoir l'estomac d'un ruminant pour digérer toute cette verdure, dis-je avant de me rallonger et de me tourner dos à la masse gémissante qui me faisait office de colocataire. Dors, il fait encore nuit.
- J'ai mal au cul !!
- C'est bien la première fois que tu t'en plains.
J'entendis un froissement de draps dans mon dos.
- Mets-moi de la crème, s'il te plait.
Je renonçai à trouver le sommeil, comme lui semblait avoir renoncé à moi, et me redressai à nouveau.
- Il n'est pas question que je te badigeonne le cul de crème. Il fallait y réfléchir avant de t'endormir au soleil, les fesses à l'air. Tout ça pour impressionner la populace.
- Allezzzzzzzzzzz, geignit-il. La crème est dans la trousse à pharmacie. Je souffreeeeee.
Et moi donc !
- Comme casse-burne, tu te poses là, râlai-je en me levant et en cherchant à tâtons mon téléphone.
Celui-ci n'était absolument d'aucune utilité vu qu'il n'y avait pas de réseau, NI DE WIFI, mais au moins, il faisait office de lampe torche.
Une fois récupéré, je l'allumai avant de le diriger vers Jimin qui continuait de geindre à plat ventre sur son lit comme s'il était à l'article de la mort. J'approchai l'appareil de son postérieur dénudé et constatai l'éruption volcanique qui avait pris place sur sa peau sans pouvoir retenir un rire.
- Ce n'est pas drôle !! dit Jimin en suivant mon regard.
- Ah bah si, là, je kiffe, répondis-je en m'éloignant à la recherche du vanity miracle duquel dépendait toute notre survie.
Je manquai de m'étaler trois fois sur les valises que Jimin avait laissées ouvertes au sol avant de le trouver. Je décidai d'un retrait stratégique vers mon lit et commençai à fouiller dans ce bordel innommable.
- Je cherche quoi ?
- BIAFINE !!
- Oh ! Tu te calmes ok et tu baisses d'un ton le grand brûlé... Bon alors, dis-je en sortant une à une des boîtes diverses et variées, c'est pas ça, ça non plus, ça, je regardai l'étiquette en fronçant les sourcils, vaseline, c'est bon ça, non ?
- Biafine, j'ai dit, c'est quoi que tu n'as pas compris, c'est pour mettre sur mes fesses, pas dans mon cul.
- Oh ça va, où est passé ton sens de l'humour ?
- Au même endroit que le tien quand tu as failli t'arracher une couille avant la fermeture éclair de ton fut.
Je hochai la tête en grimaçant à ce souvenir.
- Pas faux, un point partout, balle au centre, dis-je en recommençant à fouiller dans le sac. Deux boîtes de vingt-quatre capotes extra larges, parfums variés. Tu n'as pas été un peu enthousiaste sur ce coup-là ?
- TAEHYUNG !!
Je trouvai enfin la crème et descendis du lit.
- Ça va, ça va, j'arrive.
J'avançai vers le lit et dirigeai la torche du portable vers les lunes de Jimin qui semblaient me regarder avec insistance.
Voyant que je ne bougeais pas, celui-ci tourna la tête vers moi en regardant par-dessus son épaule.
- Bon, tu embrayes ?
- Je ne peux pas faire ça. Tu ne veux pas que j'appelle quelqu'un ?
Jimin se releva sur un coude et me lança un regard noir.
- Ben bien sûr, va chercher Hobi ou Nam OU GUNTHER TANT QUE TU Y ES !! J'ai une folle envie de me faire tartiner le postérieur par un étranger.
Il m'arracha le tube des mains, l'ouvrit et appuya dessus pour en faire tomber sur ses fesses une grosse quantité tant bien que mal vu la position dans laquelle il se tenait.
- ÉTALE !!
- Ne me hurle pas dessus, ça me bloque.
Il poussa un énorme soupir et pinça l'arrête de son nez entre ses doigts.
- Taehyung, on se connaît depuis quinze ans, ce n'est pas le moment de faire ta prude. Je ne vois pas à qui d'autre, je peux demander ça.
Voyant que je ne bougeais pas, il se mit à hurler.
- TARTINE-MOI LE CUL PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!
J'allais avancer la main pour m'exécuter quand le rideau qui barrait la fenêtre s'ouvrit brusquement, manquant de se décrocher de la tringle.
Je poussai un hurlement de frayeur avant de reculer et de me prendre les pieds dans l'une des valises, réussissant ce coup-ci à m'étaler comme une grosse merde.
Le téléphone fit un vol plané et alla éclairer le coin d'un mur, créant des ombres fantasmagoriques sur le plâtre blanc.
Je vis Jimin tirer brusquement le drap pour se couvrir. Le tissu se colla sur la crème en faisant une auréole humide.
- Yoongi ? demanda-t-il en reconnaissant les yeux de chat qui nous observaient dans la pénombre.
Je relevai la tête et croisai le regard furibond du nouveau crush de Jimin.
Il a quoi à me regarder comme s'il allait me buter, lui ?
Ses yeux glissèrent sur moi puis se figèrent sur le visage de Jimin qui essayait de se redresser tant bien que mal, englué dans le coton du drap et dans l'impossibilité pour l'instant de s'asseoir.
- Que vous vous envoyiez en l'air, c'est une chose, mais vous n'êtes pas obligés d'en faire profiter tout le voisinage !!
- Hein ? Quel voisinage ? demandai-je.
- Celui-là ! dit-il en soulevant un peu plus le rideau qui laissa apparaître l'ombre d'une hutte à côté de la nôtre.
Jimin continuait de le fixer, les yeux ronds, et répondit avec un temps de retard.
- Mais on ne s'envoyait pas en l'air !!!
Yoongi plissa les sourcils.
- Je n'en ai rien à foutre ! Mais quoi que vous fassiez, faites-le en silence !! déclara-t-il avant de tourner les talons et de disparaître.
- Ah bah si ce n'est pas une crise de jalousie, commentai-je en me redressant.
- Oh toi, ta gueule ! répondit Jimin en se levant et en enfilant un sarouel à même la peau avec une grimace. C'est de ta faute tout ça, maintenant, il va croire qu'on est ensemble.
Je n'eus même pas le temps de lui dire que je lui avais affirmé le contraire quelques heures plus tôt que déjà, il disparaissait pour rejoindre Yoongi, la crème formant deux auréoles grasses sur son postérieur.
Je me relevai difficilement et secouai la tête pour reprendre mes esprits. Ce séjour s'avérait pire que la plus moyenne des fanfictions dont j'étais pourtant friand.
Il ne manquait plus que l'arrivée de l'éphèbe pour savoir ce qui se passait. Il serait apparu torse nu, il m'aurait pris dans ses bras, et pour me consoler de ma chute, m'aurait roulé le patin du siècle.
Doux rêve...
Mais au lieu de cela, le scénario se transforma en énorme bouse, au sens propre, pas au figuré.
Je fus pris de maux de ventre tels que je battis le record d'Usain Bolt au sprint pour rejoindre les toilettes dans lesquelles je pratiquai une vidange totale de verdure.
J'eus un instant la vision d'une scène de Jurassic Park où le Pr Grant se retrouve face à un excrément de brontosaure.
C'est toutefois avec soulagement (vous ne pouvez même pas imaginer) que je tendis la main pour attraper le rouleau de papier toilette... et que je trouvai aussi vide que le cerveau de Gunther.
Me voilà donc coincé aux chiottes, en pleine nuit, sans papier, sans téléphone (de toute façon, on s'en branle, il n'y a pas de réseau dans ce bled de merde) et sans cachetons !!
Attends que je chope du Wifi, Kim Namjoon. Je vais te faire bouffer ta note sur Tripadvisor!!
Malgré tout, dans ce drame domestique qui se jouait à mon insu, Dieu, dans sa grande miséricorde - ou alors, il n'avait rien d'autre à foutre à ce moment-là- m'envoya un sauveur.
J'entendis le bruit de la porte qui s'ouvrit sur le coup de cinq heures du matin et me mis à hurler comme un goret qu'on égorge pour avoir du papier toilette.
Après quelques minutes, un rouleau apparut sous la porte et je pus enfin décoller mes fesses de la cuvette, fesses qui d'ailleurs en avaient gardé la marque.
Je sortis un sourire jusqu'aux oreilles pour remercier mon sauveur et m'arrêtai net devant lui, mon enthousiasme se dégonflant aussi vite que mon égo.
Tout, mais pas lui...
Jeon Jungkook me regardait, les bras croisés sur sa poitrine super développée, un sourire goguenard aux lèvres.
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