Prescription médicale du Dr Park

- J'ai dit non ! Dans quelle langue faut-il que je te le dise, Jimin ? Je n'irai pas dans ton camp perdu au milieu de la Savane, peuplé de bêtes dangereuses et sans Wifi !

Jimin prit le coussin qu'il tenait contre lui et me le jeta violemment au visage en faisant une moue contrariée.

- C'est un club de vacances...

- Perdu au milieu de la Savane, peuplé de bêtes dangereuses et sans Wifi ! C'est quel mot que tu n'as pas compris ? Vos délires de vacances "nature et découverte" pour milliardaires, qui essaient de se reconnecter à la réalité me défrise.

- Jusqu'à maintenant, cela ne t'avait pas particulièrement dérangé que ton meilleur pote soit blindé que je sache, répondit-il en attrapant un deuxième coussin, prêt à dégainer.

- Coup bas !!

- Rien à foutre, dit-il en passant la main dans ses cheveux blonds avec un sourire narquois, faisant briller le bracelet en diamants qui habillait son poignet.

Il posa son arme improvisée et vint s'asseoir à côté de moi avec une moue boudeuse.

Je soupirai.

- Range l'artillerie lourde, j'ai dit non.

Jimin me poussa violemment du canapé et je me retrouvai le cul sur la moquette grise de notre salon.

- Hey!!

- Bon, ouvre grand tes esgourdes, le type a dit que tu devais te reposer.

- C'était un médecin...

Il chassa la précision d'un geste de la main avant de continuer.

- Et moi, je dois me mettre au vert aussi. Si j'assiste encore à un conseil d'administration entouré de ces vieux cons qui me lèchent le cul, alors que soit dit en passant, je préférerais qu'on me lèche la bite, bref... Si je dois supporter ça, encore une fois, j'en empale un et je lui agrafe les couilles sur le bureau.

- Ce que tu peux être vulgaire...

- Donc le plan est le suivant, on part quelques jours dans le club d'un copain d'université, Namjoon. Il gère un hôtel New Age sur une île au large de l'Afrique. On mange bio, on se pinte la gueule, on se prélasse au soleil, on se reconnecte à la nature. J'oublie mes envies de meurtre et toi, tu te refais une santé. Tu effaces définitivement de ton esprit le connard qu'est ton ex et tu ranges ton "burne-out" au placard. C'est décidé !

- Burn-out, pas "burne".

Jimin se leva comme s'il était assis sur un ressort.

- Crois-moi Tae, si tu te faisais sauter plus souvent, tu n'en serais pas là ! C'est un "burne-out" ton truc, je te le confirme, dit-il avant de se diriger vers l'étage où se situaient nos chambres.

- Tu vas où là ?

- Faire les valises, me cria-t-il depuis la mezzanine.

Je me laissai tomber en arrière et m'allongeai de tout mon long sur la moquette en soupirant.

Et voilà comment je me suis laissé embarquer dans un voyage à l'autre bout du Monde avec mon meilleur ami.

Tout cela parce que j'ai un petit peu buggé au travail, à savoir que l'on m'a retrouvé couché sous mon bureau en position fœtale en train de taper la discussion avec ma poubelle.

La Drama Queen qu'est mon patron - vous devinez parfaitement de qui je parle- a ameuté tout l'immeuble avec sa voix stridente et je me suis retrouvé à l'hôpital avec une dose de calmants à assommer un éléphant.

Le diagnostic est tombé : burn-out.

Il faut dire que les derniers mois n'avaient pas été des plus faciles.

Je suis sous-directeur dans l'immense entreprise de Jimin, qui a hérité cet empire de ses parents. Je l'ai rejoint à la fin de mes études et franchement, si on avait su ce qui nous attendait, on aurait monté un food truck, on aurait été moins emmerdés, du moins c'est ce qu'on avait coutume de beugler dès qu'on était bourrés.

On s'est installé ensemble comme une évidence dans le penthouse de l'immeuble et on a trouvé une certaine dynamique pour faire tourner la boîte et protéger les employés que l'on a sous notre responsabilité. Dans l'ensemble, ça se passe bien si on fait abstraction de la "furieuse envie d'agrafer des couilles" de Jimin.

Mais depuis quelque temps, on a plus de mal, lui comme moi.

À cela s'ajoutant des mecs intéressés par son pognon et des relations de merde pour moi, le vase a débordé.

J'ai donc cédé.

En même temps, je n'ai pas eu trop le choix. Jimin a menacé de me menotter et de me foutre dans la malle de la limousine avec Hector, son garde du corps.

Le mec est taillé comme une armoire à glace et s'il éternue, je reste collé au plafond.

Reste à savoir si ce voyage nous apportera le repos mérité.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai des doutes... Et vous ?

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