5-Initiation et début de l'aventure.
Ma jambe mit plusieurs jours à guérir et je ne pouvais absolument rien faire pendant ce temps-là. Après quoi j'avais également passé plusieurs jours à m'entrainer avec Gidéon pour être à la hauteur d'affronter Bonnie. Je m'inquiétais énormément pour Judy et j'avais peur de ce qui lui était arrivé. Je sentais que j'étais presque prêt et ce fut pour cette raison qu'aujourd'hui j'entamais mon dernier jour d'entrainement. Toute la meute était là pour me soutenir et m'aider en m'apprenant des techniques de combat sauvages et même civilisées. A force de devoir affronter des chasseurs de canidés, ils connaissaient leur façons de combattre et, ainsi, j'appris à me servir de mes crocs, de mes griffes mais aussi j'agrandis mes réflexes, ma rapidité et ma force. Dans un sens, ça me rendit plus courageux et légèrement plus sérieux parce que, fallait bien l'avouer, j'étais un petit peureux en réalité. Le dernier entrainement que j'allais faire aujourd'hui se basait sur l'utilisation du terrain. La grotte dans laquelle vivait ma meute se situait au sommet d'une immense montagne et c'était important puisque l'entrainement consistait à se mettre sur la pente la plus abrupte de celle-ci et de la descendre le plus rapidement possible tout en évitant les très nombreux obstacles. Cet exercice, comme disait mon père, allait me permettre d'avoir l'environnement comme allié plutôt que comme ennemi. Gidéon avait insisté pour m'accompagner sous prétexte que ça l'amusait beaucoup mais j'avais plus l'impression que c'était pour passer du temps avec moi. Depuis que j'étais revenu dans la meute, lui et moi, nous étions devenus proches et ça me faisait vraiment plaisir après tout ce qu'il s'était passé. Il m'avait dit qu'il voulait rattraper le temps perdu et qu'on devienne une vraie famille. En début d'après-midi (enfin, je le supposais avec le positionnement du soleil), Gidéo et moi, nous nous trouvions au bord de la pente de plusieurs centaines de mètres. Il n'avait jamais fait ça auparavant et me dit donc d'un air ironique en observant le vide :
- "T'es sûr de vouloir le faire? C'est vachement haut quand même..."
- "J'ai l'impression avec l'intonnation de ta voix que tu te moques de moi et, pourtant, c'est toi qui semble avoir peur!", lui répondis-je en souriant.
- "Je ne vois pas de quoi tu parles! C'est juste que... à quatre pattes c'est plus difficile qu'à deux pattes.", dit-il en détournant débilement le regard.
- "Sérieusement? C'est ça ton excuse? Pourtant tu devrais avoir un meilleur appui que moi du coup.", lui expliquai-je en lui caressant la tête pour me moquer de lui.
- "Pourquoi tu ne sauterais pas le premier si tu es si fort?", rétorqua-t-il avec un air supérieur.
- "Ah non, ne commence pas! Tu sais très bien que je vais gagner à ce petit jeu!"
- "On a le même caractère, bouffon! C'est du donnant-donnant!"
- "Mais c'est toi le bouffon! Tu t'es regardé? Tu n'es qu'un petit animal trop mignon à vouloir me tenir tête.", dis-je en essayant d'avoir le dernier mot tout en riant de son état sauvage.
- "Et toi, tu t'es regardé? C'est quoi cette chose que tu as autour de ton coup? On dirait ce que les civilisés appellent une laisse... Et ça, c'est pour les animaux en cage!"
- "Premièrement, ça s'appelle une cravate! Et, deuxièmement, les cravates c'est cool!", expliquai-je d'un air plus sérieux.
- "N'empêche qu'on dirait une laisse.", dit-il avec un regard moqueur.
- "On va s'arrêter là, tu ne crois pas? Je pense avoir la solution à notre problème.", finissai-je par dire pour éviter une vraie dispute.
Sur ces mots, je lui tirai la langue avant de le pousser dans la pente. Malheureusement, je n'avais pas remarqué que nos pattes s'étaient emmêlées dans des lianes ce qui m'entraina dans la chute de Gidéon. J'avais eu à peine le temps de lui crier qu'il était un véritable abruti que je tombai dans la pente. La situation était assez ridicule et, par chance, pas très dangereuse puisque le terrain était suffisamment relevé pour que nous puissions glisser à la place de tomber en chute libre. Après avoir parcouru ainsi la moitié de la pente, les lianes s'accrochèrent à une pousse d'arbre ce qui nous retenu, Gidéon et moi. Nous nous regardions mutuellement d'un air sérieux et lassé car chacun de nous désespérait l'autre avec ses actions stupides. J'observais Gidéon comme ça à cause des lianes tandis que lui m'observait comme ça parce que je l'avais poussé. Soudainement, on entendit un bruit signifiant que l'arbre par lequel on pendait allait bientôt lâcher et, après avoir soupiré, je dis à Gidéon :
- "T'es vraiment lourd! Et dans les deux sens du terme!"
- "Vois le bon côté des choses... Tu as ton entrainement.", me répondit-il en souriant débilement.
- "Mon entrainement est littéralement de devoir trainer un boulet!", m'écriai-je.
Tout à coup, l'arbre se brisa alors que notre grande glissade recommença. J'en avais tellement marre de cette situation complètement ridicule que j'étais allongé sur le dos avec les bras croisés et un air blasé durant tout le reste de la descente. Une fois arrivé en bas de la montagne, Gidéon et moi, on ne put se retenir de rire parce que, après tout, ce qu'il venait de se passer était très drôle. Je retirai les lianes de mes pattes avant de lui dire que je lui laissais trois secondes pour fuir avant que je lui saute dessus. Le plus amusant, c'était que je savais qu'il ne pourrait pas y arriver puisqu'il était entièrement emmêlé dans les lianes. Je le voyais stresser en essayant tant bien que mal de se défaire des lianes tandis que je fonçais sur lui en souriant. Mais quelque chose attira mon attention juste avant que je me lance sur Gidéon, un petit objet orange qui ressortait beaucoup du décor. Je m'arrêtai de bouger pendant quelques secondes qui m'avaient parues interminables quand je reconnus l'objet en question. C'était l'enregistreur en forme de carotte de Judy! Je tentai de rester calme et une première question me vint à l'esprit, pourquoi cet objet se trouvait là, au pied de la montagne où habitait ma meute? Ca voulait forcément dire que Judy était passée par là ou quelque chose comme ça, mais je n'arrivai pas à trouver d'explication plausible. Le comportement de Gidéon au moment où j'avais trouvé l'enregistreur était assez indescriptible. Il avait l'air à la fois inquiet, perdu, triste et compatissant comme s'il savait ce qui allait se passer. Ensuite, je m'empressai de prendre l'objet dans les mains pour allumer le dernier enregistrement car j'étais sûr que Judy m'avait laissé une trace pour que je puisse la retrouver. Je compris que ma pensée était juste quand l'enregistreur me dévoila une conversation tendue entre Judy et Bonnie :
- "Mais qu'est-ce que tu as l'intention de faire?! Et comment tu as retrouvé ma trace?!", s'écria Judy comme si elle se débattait.
- "J'ai des contactes dans la ville qui m'ont informé de ta présence ainsi que celle de ton ami le renard. Je suis justement là pour rétablir l'ordre naturel des choses en assassinant le seul canidé voulant se civiliser.", répondit clairement Bonnie d'un air déterminé.
- "Tu parles de Nick?! Pitié, ne lui fais pas de mal! Il ne mérite pas toutes les horreurs qui lui arrivent!", s'écria encore une fois Judy.
- "Et voilà pourquoi j'ai dû aussi m'occuper de toi... Tu le défends et je ne peux pas le tolérer.", déclara Bonnie d'un calme impréssionnant.
- "Tu es un vrai monstre! Après tout ce que tu as fait dans le village, tu continues tes atrocités dans les autres villes!"
- "Héhé... Parce que tu crois vraiment que ce que je t'avais dit était réellement arrivé? Je t'avais dit que j'avais tué nos parents, l'un de nos petits frères et le maire du village pour te faire fuir! Sincèrement, tu n'avais vraiment pas ta place dans notre village... Tu ne voulais pas entendre parler des canidés ni savoir qui ils étaient ou encore même les combattre! C'est d'ailleurs pour cette raison que tu as mis du temps avant de comprendre ce qu'il se passait vraiment à l'extérieur des remparts de la ville de Zootopie. Certes, je suis une chasseuse, mais je ne tue que les canidés ou éventuellement ceux qui se mettent en travers de mon chemin, mais jamais je me permettrai de tuer des innocents. En parlant de ça et de Nick Wilde, je compte profiter du fait que je suis ta soeur jumelle pour prendre ta place et réutiliser ce mensonge à mon avantage.", expliqua Bonnie avec un air de supériorité.
- "Quoi?... Tu... Tu n'as pas assassiné nos parents?... Ils... Ils sont tous encore en vie?...", bégaya Judy comme si elle était au bord des larmes.
- "Comme je l'ai dit, je n'hésite pas à tuer ceux qui s'opposent à moi et c'est ce que tu fais... Mais ne t'inquiète pas, je ne compte pas te faire de mal tant que le renard ne sera pas mort. J'espère vraiment que durant ce délai tu changeras d'avis et que tu me rejoindras... Parce que, peut-être que je ne suis qu'un montre qui massacre les canidés, mais je tiens à toi.", dit Bonnie d'un air plus humain, presque compatissant.
- "Je ne comprend vraiment pas pourquoi tu fais tout ça... Ces canidés souffrent déjà bien assez comme ça... Ils sont rejetés de la société et doivent survivrent seuls dans la forêt alors qu'en plus, les autres espèces les chassent pour nourrir les prédateurs des villes.", répondit Judy d'un air effrayé et triste.
- "Pourquoi?! Parce que ce sont eux les véritables monstres qui se croient supérieurs! J'en ai plus que marre qu'on me sous-estime parce que je ne suis qu'une proie! Dans notre village, on nous apprenait à prouver le contraire! On nous forçait à se battre et à tuer les canidés pour montrer que chaque espèce animale pouvait être dominante! Je ne peux pas chasser sous prétexte que je suis un lapin?! Je vais leur montrer à tous! Ils vont voir à qui ils ont affaire et ce que je leur réserve! Canidés, prédateurs comme proies! TOUS! Cette histoire va plus loin qu'une simple histoire de chasse... Mais pour le moment, concentrons-nous sur Nick Wilde.", termina par dire Bonnie.
L'enregistrement s'arrêta là et je ne savais pas comment réagir. J'en avais appris un peu plus sur Bonnie, sur son histoire et sur ses motivations. Tout cela n'annonçait rien de bon mis à part que tant que je serai vivant, Judy le sera aussi. Il fallait absolument que je commence à me mettre en route pour retrouver la ville. Même si le massacre que Bonnie avait fait dans son village n'était qu'un mensonge, j'avais vu sa manière de se battre et elle était réellement forte. Si elle l'avait voulu, tout ceci se serait déjà terminé et je pensais savoir pour quelle raison elle cherchait, dans un sens, à gagner du temps. Elle l'avait dit elle-même que Judy lui était chère mais qu'elle n'hésiterait pas une seule seconde à la tuer une fois que je serai mort. Du coup, elle retarde ma mort pour retarder indirectement celle de Judy dans l'espoir de la faire changer de camp. Puis, alors que j'étais en pleine réflexion sur ce qu'il venait de se passer, Gidéon se rapprocha de moi avant de me demander qui était Judy et Bonnie. Après un petit moment de doute, je me décidai à tout lui raconter même si ça pouvait l'ammener à me mépriser. Quand j'eus fini de tout lui expliquer, ce qui m'avait mis presque une heure, il me regarda attentivement comme s'il était choqué mais je n'arrivais pas à savoir si c'était parce qu'il me trouvait écoeurant ou parce qu'il me trouvait malheureux. Ensuite, il frotta sa tête contre moi avant de me dire que jamais il ne me laissera tomber et qu'il voulait m'aider à retrouver Judy. Ca me touchait énormément et je le pris dans mes bras en me retenant le plus possible de pleurer parce que j'avais un dicton (que je n'avais pas beaucoup appliqué quand j'étais avec Judy) qui disait : "Ne montre jamais que tu es blessé, que ce soit physiquement ou moralement." Sur ces évènements, Gidéon et moi, on retourna en haut de la montagne pour prévenir nos parents ainsi que le reste de la meute qu'on allait partir à la recherche de la ville et donc de Judy. Je ne savais pas du tout comment ça allait se passer ni ce qui nous attendait dans ce voyage mais une chose était sûre, rien n'arriverait à me faire abandonner. Bonnie avait intérêt à se préparer parce que j'allais la trouver et lui faire regretter de nous avoir fait tout ça! Et, surtout, je la remettrai à sa place en tant que cultivatrice de carottes.
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