8-L'enfance du renard.
Puisque nous avions la journée de libre, Nick et moi, on partit du commissariat pour fêter cette bonne nouvelle. Le Chef Bogo m'avait vraiment impressionné parce que jamais je n'aurai cru qu'il allait accepter Nick dans la police aussi facilement. A mon avis, il avait vu un grand potentiel dans lui, tout comme moi je l'avais vu. Nous avions laissé nos tenues de police au commissariat pour éviter que les gens pensent que nous êtions de service. Comme ça, on pouvait pleinement profiter de notre journée rien qu'à deux. On avait décidé de se promener à pieds, contrairement à d'habitude. Le temps était magnifique et tout semblait aller pour le mieux tandis que nous nous arrêtions au parc de Zootopie. C'était une forêt miniature qui se trouvait en plein centre ville et dans laquelle se trouvaient des bancs et des vendeurs de nourriture. Je trouvais la vue très belle et reposante, ça changeait de l'ambiance agitée du reste de la ville. Nick avait l'air heureux et ça ma faisait vraiment plaisir. Depuis quelques temps, il était différent mais en mieux, il était beaucoup moins agressif et moins méchant. J'étais occupée à manger une carotte et Nick ne put donc pas se retenir de me dire en souriant :
- "Une carotte qui mange une carotte... Franchement, c'est cliché!"
- "Au moins, j'ai quelque chose à manger!", lui répondis-je.
- "T'inquiète pas, j'ai aussi apporté mon diner...", me dit-il en reprennant son sérieux.
- "Ah bon? Pourtant, je ne t'ai pas vu emporter à manger avec toi."
- "Mon diner, c'est toi.", me répondit-il en me regardant d'une manière terrifiante.
Soudainement, il me sauta dessus et, alors que je pensais qu'il était devenu complètement fou et qu'il allait me dévorer, il me prit dans ses bras en disant que c'était une blague. Il m'avait vraiment fait très peur et j'avais bien cru que j'allais y passer. Il me dit en souriant à nouveau que jamais il n'oserait me faire du mal parce qu'il m'appréciait beaucoup trop pour ça. Mais à cause de cette blague, je me posai une réelle question que je demandai à Nick :
- "Mais, maintenant que j'y pense, qu'est-ce que tu manges?"
- "C'est seulement maintenant que tu remarques que je n'ai jamais rien mangé devant toi? Je suis un renard, j'ai de la chance, je peux manger de tout. Malgré ça, vaut mieux pas que tu saches ce que je mange quotidiennement.", m'expliqua-t-il avec regret.
- "Nick... Jamais je ne te jugerai à propos de ça... Tu n'as pas le choix de te nourrir.", lui dis-je pour le rassurer.
- "Heureusement, sinon tu n'oserais plus approcher les ours, les tigres ou encore d'autres animaux carnivores."
A ce moment-là, je me rendis compte que le monde n'étais pas forcément ce que je pensais qu'il était. J'étais du genre à voir la beauté partout, même là où il n'y en a pas et c'était pour cette raison que je n'avais jamais réfléchis à ce genre de choses. Mais ça n'avait l'air de déranger personne donc c'est que le système devait être bien fait. Peut-être que les carnivores mangeaient de la viande artificielle ou quelque chose comme ça. Mais ces pensées me déprimaient ainsi que Nick donc je voulus changer de sujet de conversation :
- "Tu trouves pas que cet endroit est vraiment beau? Franchement, je trouve ça agréable d'être ici avec toi."
- "Oui, j'aime beaucoup aussi mais... J'ai un endroit encore mieux à te montrer si tu veux!", me répondit-il en ayant l'air tout content.
- "Oh, j'ai hâte de voir ça! Venant de toi, je m'attend à tout!", lui dis-je également en ayant l'air toute contente.
Et sur ces mots, on se leva tous les deux de notre banc et sortit du parc pour se diriger vers ce fameux endroit dont me parlait Nick. Il m'expliqua qu'il fallait aller à l'extrème limite de la ville et que ça allait donc mettre un certain temps à pieds. Mais ça ne me dérangeait pas du tout et lui non plus, au contraire, ça allait nous permettre de profiter du chemin à deux. Mine de rien, la ville était immense et la traverser à pieds d'un bout à l'autre pouvait prendre plusieurs heures. Ce fut pour cette raison qu'on arriva à l'endroit dont Nick me parlait qu'au soir. C'était étrange car on se trouvait devant la grande muraille de la ville et je me demandais bien ce qu'il y avait de beau à ça. Puis, Nick me montra du doigt un petit passage qui semblait mener en haut de la muraille. Il m'expliqua avec un air fier que c'était lui qui avait creusé ce passage et, qu'avant de me connaitre, il passait la plupart de ses journées ici. Une fois arrivé en haut, il me montra une sorte de tour de surveillance comme celle qu'il y avait un Moyen-Age dans les châteaux. A l'intérieur, il y avait de quoi vivre pendant des mois entiers sans en sortir. J'avais l'impression de me trouver dans un appartement avec le lit, le frigo, le bureau et tout ce qu'il faut. C'est en voyant la fenêtre que je compris ce que voulait me montrer Nick. Il me prit la main et se dirigea avec moi vers la fenêtre avant de me dire en souriant :
- "Je suis une des rares personnes à avoir déjà vu le monde extérieur. Une immense et interminable forêt dans laquelle se trouvent parfois quelques montagnes. Je sais que tu as jamais vu à quoi ça ressemblait dehors, même si je sais que tu habitais dans un autre ville avant. Laisse-moi te poser une question. Comment tu t'es rendue dans cette ville?"
- "En métro, pourquoi?", lui répondis-je d'un air intrigué.
- "Et tu ne t'es jamais demandé pour quelle raison le seul moyen de passer d'une ville à l'autre était le métro? Et pourquoi aussi ce moyen de transport était sous-terrain?", me demanda-t-il moins joyeusement.
- "Je... J'avoue que je ne m'étais jamais posé la question. Mais dans tous les cas, la vue est plus que magnifique et je te remercie de me montrer ça.", lui dis-je comme pour lui remonter le morale car je voyais bien qu'il n'allait pas bien.
- "Il se passe des choses en dehors des murailles de toutes les villes. Des choses que le gouvernement veut cacher à la population car ils ont peur. Mais je n'ai pas vraiment le courage de t'en dire plus à ce sujet, désolé...", m'expliqua-t-il tristement.
- "Nick... Est-ce que tu vas un jour finir par me dire ce qu'il t'ai arrivé en étant petit?"
- "Comment tu sais ça?", répondit-il avec étonnement.
- "Ca se voit et je m'inquiète pour toi..."
- "Judy, tu es la seule personne avec mon père en qui j'ai entièrement confiance... Je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme toi et je suis vraiment heureux d'avoir fait ta connaissance, tu sais...", m'expliqua-t-il avec un faux sourire.
- "Je sais très bien que tu ne vas pas bien, arrête de me le cacher et dis-moi ce qu'il se passe... S'il-te-plait.", lui dis-je avec l'intention de l'aider.
- "Je n'ai jamais connu mes parents et j'ai, depuis tout petit, été élevé par Alexandre Lionheart. Comme tu le sais déjà, les renards sont mal vu par tout le monde et dans toutes les villes sans exception. Et ça a rendu mon enfance très compliquée et horrible. Je n'étais accepté par personne, on ne voulait pas de moi dans les écoles, dans les magasins et même dans n'importe quel lieux public. Au départ, mon père se servait de son influance dans la police pour me faire une fausse identité et pour me donner un semblant de vie normale. Il s'occupait vraiment bien de moi jusqu'au jour où le commissariat à tout découvert. Je n'oublierai jamais ce jour car j'ai du fuir avec mon père qui m'emmena chez le parrain de la mafia, Mister Big. Il y a quelques semaines, quand il nous a dit qu'il avait fait beaucoup de choses pour moi, il faisait référence à ça. Durant une partie de mon enfance, c'est lui qui s'occupa de moi et assura ma sécurité en retour de mon aide dans la mafia. Je te passe les détails, mais c'est à cause de ça que je suis devenu un véritable arnaqueur. Puis, quand tout redevenu stable, je pus retourner chez mon père qui avait réussi à obtenir l'autorisation de me garder et je pouvais enfin me montrer en public. C'est à ce moment-là que je subis le plus grand traumatisme de ma vie entière. J'allais faire parti des scouts et je m'étais préparé à ça pendant des jours et des jours. J'allais enfin passer du temps avec d'autres enfants et j'étais décidé à mettre mes arnaques de côté pour bien m'entendre avec eux. Mais ils m'ont fait subir un rite d'initiation et comme un arbuti je n'avais rien vu venir... Ils m'ont attrapé pour m'empêcher de bouger et ils m'ont attaché une muselière en me disant que jamais un monstre comme moi pourrait faire parti de leur bande. Je suis rentré chez moi en courant et en pleurant parce que je n'arrivais pas à la retirer et il me fallut l'aide d'Alexandre pour le faire. Le reste de ma vie, je l'ai vécu en me cachant et en arnaquant les gens pour vivre car je suis partis de chez mon père alors que je n'étais qu'un adolescent.", me raconta-t-il avec les oreilles abaissées et les yeux légèrement rouges comme s'il s'apprêtait à pleurer.
- "Mais... Mais c'est horrible! Comment peut-on faire ça à un enfant? C'est monstrueux! Je... Nick... Je suis tellement désolé pour tout ce que tu as dû subir... Je suis là pour toi, maintenant... Je ne t'abandonnerai jamais!", lui répondis-je en sentant une larme couler sur ma joue.
- "Mais c'est du passé tout ça! C'est terminé maintenant! Je t'ai toi et j'en suis heureux.", me dit-il encore une fois avec un faux sourire.
Dans un sens, je savais qu'il le pensait mais je savais aussi qu'il n'avait toujours pas tourné la page et que toute cette histoire le faisait encore souffrir. Maintenant, je comprenais beaucoup mieux pour quelle raison il avait un tel caractère. Il avait vécu des choses innimaginables, surtout pour un enfant. Dire que toutes les personnes de cette fichu ville pensaient que Nick était un monstre jusque parce que c'était un renard... Ils passaient tous à côté de quelqu'un de formidable! Puis, alors que Nick et moi, on continuait à regarder inlassablement le paysage du monde extérieur, il se tourna subitement vers moi en me disant sérieusement :
- "Tu devrais rentrer chez toi, maintenant."
- "Toi aussi et je veux t'accompagner parce que je ne veux pas te laisser seul.", lui dis-je de manière déterminée.
- "Judy, je suis déjà chez moi... C'est ici que je vie.", me répondit-il.
- "Mais je...", commençais-je avant de me faire couper la parole par Nick.
- "Je t'aime beaucoup, mais j'ai envie de rester seul ce soir... D'accord?"
- "Très bien... Je ne t'oblige à rien... Mais sache je suis là en cas de besoin et que je le serai toujours.", expliquais-je avant de sortir de la tour.
Sur le chemin du retour, je réfléchissais à tout ce que m'avait dit Nick. Personnellement, je m'en fichais de passer la nuit à marcher parce que les lapins n'avaient pas besoin de dormir énormément. Nick avait indirectement dit que ce qu'il se passait en dehors des villes avait un rapport avec le fait que les renards n'étaient pas acceptés dans notre communauté. Je voulus donc parler de tout ça avec Alexandre Lionheart et ça tombait bien puisqu'il habitait près de l'endroit où je me trouvais. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il soit encore réveillé à cette heure-là et mon voeu fut exhaussé puisqu'il répondit directement quand je sonnai à la porte de sa maison. En entrant, je lui expliquai tout ce que Nick m'avait dit et je lui demandai donc s'il savait ce qu'il se passait en dehors des murailles de cette ville. Au moment où je terminai mes explications, il soupira comme s'il se remémora de douloureux souvenirs avant de me répondre :
- "Je vais te dire pourquoi les renards ne sont pas acceptés dans cette ville et dans toutes les autres, d'ailleurs. Il faut d'abord savoir que ça ne concerne pas que les renards, mais d'autres espèces animales. En réalité ça en concerne trois, les renards, les loups et les chiens. Tu n'as jamais remarqué que ces trois espèces animales étaient complètement absentes des villes alors que tu en as déjà entendu parler?"
- "Maintenant que vous le dites, je trouve ça vraiment étrange...", lui dis-je.
- "A l'époque où les animaux sont devenus civilisés, proies comme prédateurs étaient prêts à vivre ensembles dans la paix. Malheureusement, les cannidés, c'est-à-dire les chiens, les loups et les renards, sont restés sauvages à cause de leur agressivité. Personne n'a jamais su pour quelle raison ils étaient si dangereux et agressifs avec le reste du monde mais le gouvernement n'a pas eu d'autre choix que de ne jamais les intégrer à la civilisation. Ca fait des milliers d'années que nous sommes civilisés mais depuis tout ce temps, les cannidés sont restés sauvages et vivent en dehors des murailles des villes.", m'expliqua-t-il.
- "Et c'est pour cette raison que les transports d'une ville à l'autre sont si stricts, c'est ça?", lui demandais-je.
- "Oui et, de plus, le gouvernement essaie de cacher ça à la population pour éviter que certaines personnes essayent de les approcher et donc de risquer grandement leur vie. Maintenant que tu sais ça, parlons de Nick. Quand je travaillais encore dans la police, j'étais chargé de sortir de la ville pour récupérer des cargaisons et des provisions. C'est la mission la plus dangereuse qui peut être attribuée à un agent. Le pire, c'est que cette fois-là, j'étais complètement seul pour la mener à terme. Et c'est là que je vis un renardeau complètement abandonné à lui-même près des provisions, il cherchait sûrement à manger." continua-t-il avec un sourire semi-triste.
- "Ce renard... C'était Nick?", demandais-je encore une fois.
- "Oui... Et quand je l'ai vu, je n'ai pas pu m'empêcher de l'emmener avec moi pour le sortir de ce monde sauvage.
Après quoi, notre conversation s'acheva car il commençait vraiment à se faire tard. Je comprennais désormais tout sur les raisons du comportement de Nick. J'étais encore sous le choc de toutes ces révélations sur sa vie et sur le monde extérieur mais je devais passer par dessus ça. Maintenant que je connaissais l'entièreté de cette histoire, je pouvais mieux comprendre les ressentis de Nick et je pouvais donc mieux l'aider à surmonter tout ça à son tour. J'avais enfin les réponses à mes questions.
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