Depuis ce jour, je serai incapable de dire combien de temps s'était écoulé, mais il semblait le faire d'une lenteur insupportable. Pourtant, je ne me souvenais de rien depuis que Nick était parti. Il vivait toujours, mais il était recherché par les autorités et j'étais obligé de le retrouver pour l'arrêter. Personne ne l'avait cru pour son innocence et pour le fait qu'il s'était tout simplement défendu. Tout le monde l'avait pris pour un sauvage et il n'était plus toléré dans la ville malgré tout ce que je disais. Je ressentais comme un vide en moi, je n'avais plus l'impression d'être moi-même. C'était comme si je ne ressentais plus aucune émotion. Je ne voyais pas le temps passer et je ne vivais même plus correctement. Tout était monotone et plus rien ne me faisait sourire. J'avais l'impression de ne plus me contrôler, comme si le monde bougeait autour de moi mais que je n'en faisais plus partie. J'avais même l'impression quelqu'un vivait à ma place comme si je n'étais que spéctatrice de ma propre vie! Mes pensées étaient floues et mon comportement ne me ressemblait pas du tout. La dernière chose dont je me souvenais de Nick, c'était qu'il avait réussi à soigner partiellement sa blessure avant de prendre la fuite. Je l'aimais et, pourtant, je ne ressentais plus rien. Ca me paraissait très étrange, presque impossible... Quelque chose n'allait pas et je n'arrivais pas à savoir ce que c'était. Comme chaque jour, je pris la voiture de police pour patrouiller dans la ville à la recherche de Nick. Je pouvais tout arranger, je pouvais le trouver et fuir avec lui à la place de le livrer à la police. Mais, pour une raison que j'ignorais, mes actions ne suivaient pas mes pensées. Je traversais les nombreuses rues populaires de Zootopie et, contrairement à d'habitude, il n'y avait absolument personne. Tout semblait avoir été déserté par les résidents de la ville. Je n'entendais aucun bruit mis à part celui du moteur de la voiture. Puis, j'eus comme un présentiment et je m'arrêtai avant de sortir de mon véhicule. C'était hallucinant, il n'y avait pas du tout de bruit! Personne ne semblait se trouver dans la ville et ne pouvait donc pas briser le silence avec leurs paroles. Même le vent n'émettait pas de sons! Même les criquets! D'ailleurs, la nuit venait de tomber alors que j'aurai juré être le matin... Comme quoi, je ne voyais vraiment pas le temps s'écouler. J'avais l'impression d'être devenue complètement sourde et que plus rien ne me donnait envie de continuer à vivre. Soudainement, j'apperçu quelqu'un de dos et je me précipitai vers lui en courant dans l'espoir de comprendre pour quelle raison tout était aussi calme et glauque. Mais, alors que j'avançais vers cette personne, je compris qui elle était. Cette façon de s'habiller, cette fourrure, cette queue reconnaissable parmis celles de tous les habitants de la ville, c'était Nick! Au fond de moi, j'étais complètement heureuse et j'avais envie de pleurer tellement il m'avait manqué. Cependant, aucune émotion ne se démarquait sur mon visage et je continuai de m'avançer vers lui, mais en marchant. Encore une fois, j'avais l'impression de ne plus contrôler mon corps. Quand j'arrivai derrière lui, je l'appelai de manière très sèche et il me répondit d'un air effrayé tout en se tournant vers moi :

- "Judy! Pitié, ne fais pas ça! Tu sais que je suis innocent!"

Puis, il mit ses mains en l'air comme si j'allais l'arrêter mais, avant même que je puisse lui répondre, je remarquai que je le visais avec une arme à feu. Je n'avais pas le souvenir d'avoir pris un pistolet au commissariat! Aucun mot n'arrivait à sortir de ma bouche, j'étais comme paralysée par tout ça! Nick me suppliait de le laisser en vie tandis que des larmes commençèrent à couler de ses yeux. Tout semblait devenir noir autour de moi, comme si je me trouvais dans le néant le plus total avec Nick. Je ne voyais plus que lui qui pleurait en fermant les yeux. Il avait l'air de savoir pertinemment qu'il allait mourir mais je ne voulais pas le tuer! J'avais moi aussi envie de pleurer, c'était comme si on m'obligeait à torturer la personne que j'aimais le plus au monde. Je sentis mon doigt se diriger vers la détente de l'arme alors que Nick, toujours terrifié par moi, tourna légèrement sa tête et ses oreilles s'abaissèrent. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait, je sentis mes lèvres former un sourire et, sans que je le veuille, je commançai à faire un décompte. Au moment où j'arrivai à zéro, Nick se cacha la tête avec ses bras et eut l'air encore plus effrayé, après quoi, j'appuyai sur la détente. Le coup de feu partit et la balle se loga dans son crâne. J'avais fait passer mon travail avant mon amour pour Nick. Subitement, je levai la tête en hurlant avant de m'appercevoir que je me trouvais dans une chambre d'hôpital. Des larmes coulaient de mes yeux mais je fus heureuse quand je compris que tout ça n'était qu'un rêve. Je me trouvais sur une chaise aux pieds d'un lit dans lequel se trouvait Nick. Il dormait profondément et la douleur de sa plaie ne semblait plus le faire souffrir. Je me mis debout et me dirigeai vers lui avant de le prendre dans mes bras et de pleurer, mais de joie cette fois. Puis, Nick prit une longue inspiration avant d'ouvrir les yeux et de me dire en souriant d'une voix douce et réconfortante :

- "Comment ça va, carotte? Attention, tu me fais un peu mal."

- "Désolé... Ca peut aller, j'ai fait un horrible cauchemar mais je suis bien contente que ça soit terminé... Et toi, ça va mieux?", lui répondis-je en essayant de ne pas montrer que mon rêve m'avait terrorisée.

- "Et bien, je me suis fait ça hier et ils m'ont seulement opéré ce matin, donc je pense qu'il faudra attendre encore un peu pour que ça aille mieux.", me dit-il toujours avec son magnifique sourire.

- "Pardon, mais je me suis tellement inquiétée pour toi... Tu es grave, quand même! Tu m'avais caché ta blessure et il a fallu que ça soit moi qui la voit pour savoir que tu en avais justement une. Tu t'étais évanoui et j'ai directement appelé de l'aide. Mais avant tout, il faut que tu saches...", commençais-je avant qu'un évènement me coupe dans mon élan.

Nick voulu se relever dans son lit pour être assis à la place d'être couché mais quelque chose l'en empêcha. Quand les médecins avaient appris que c'était un renard qui s'était battu, la police avait dû intervenir et ils avaient menotté Nick au lit d'hôpital par précaution. J'attendais encore l'intervention du Chef Bogo qui allait très certainement arranger tout ça. J'avais beau être Lieutenant dans la police, tout ça dépassait mon grade et je devais donc attendre mon supérieur pour qu'il explique la situation aux autorités présentes juste devant la porte de la chambre. Nick eut l'air soudainement moins joyeux et me demanda presque agressivement :

- "Qu'est-ce que c'est que cette histoire?! Pourquoi je suis attaché comme ça?!"

- "Ce n'est pas de ma faute! J'ai fait tout ce que j'ai pu mais ils ont peur que tu t'attaques à moi...", lui répondis-je tristement.

- "Quoi? Mais ils ont pas compris que j'ai SEULEMENT tué un chien et que j'ai fait ça pour nous sauver?!", s'écria-t-il.

- "Nick... Ils te considèrent SEULEMENT comme un renard..."

- "Je... Je vois...", dit-il comme si je l'avais blessé.

- "Non! C'est pas ce que je voulais dire!"

- "Je sais, t'inquiète pas... C'est pas à toi que j'en veux... Aller, viens dans mes bras!", me répondit-il d'abord tristement puis d'un air content.

Sur ces mots, je m'approchai à nouveau pour lui faire un câlin et profiter le plus possible de ce moment loin de nos problèmes. Puis, je fis quelque chose qui m'avait manqué, je déposai mon museau sur le sien avant de lui dire que je resterai à ses côtés jusqu'au bout et que jamais je ne l'abandonnerai. Pour moi, c'était bien plus qu'une promesse, c'était aussi un moyen de donner tort à mon cauchemar. Tout à coup, sans que je m'en sois rendu compte, Nick avait pris mon appreil en forme de carotte et s'en était servi pour enregistrer ma promesse. Il me regarda avec un sourire moqueur avant de me faire entendre l'enregistrement et de me dire par dessus :

- "Je vais garder cette chose précieusement avec moi. Et, Judy, sache que moi aussi, je serai toujours là pour toi.", me dit-il avant de me faire monter sur le lit.

Il me fit un signe pour me dire de s'allonger à côté de lui pour qu'on puisse dormir un peu parce qu'il devait bien être une ou deux heures du matin. Quelques minutes plus tard, alors qu'on était tous les deux très bien installés et presque sur le point de nous endormir, quelqu'un entra dans la chambre ce qui me fit me lever brusquement du lit. Dans un sens, cette intrusion m'avait fait peur et, dans un autre, je ne voulais pas qu'on me voit avec Nick dans un lit d'hôpital, c'était pas très bien vu. De plus, j'étais tombée par terre et ça m'avait donc un peu sonnée. Comme à son habitude, Nick ne put se retenir de rigoler pour se moquer de moi. Alors que j'étais assise sur le sol et que je me frottais la tête comme pour faire partir la douleur, je vis que la personne qui était entré dans la chambre, c'était enfin le Chef Bogo. Je me levai d'un coup avant de lui dire d'un air très gêné tandis que Nick ne pouvait plus s'arrêter de rire :

- "C'est pas du tout ce que vous croyez, Chef!"

- "Pendant que vous rigolez, Lieutenant Wilde, j'aimerai vous rappeler que vous vous êtes fourrez dans un sacré pétrin.", expliqua le Chef Bogo.

- "Mais vous pouvez l'aider, n'est-ce pas? Dites-moi que oui, s'il-vous-plait!", lui répondis-je, inquiète pour Nick qui s'était soudainement arrêté de rire.

- "Bien sûr que oui. C'est un de mes employés donc je peux prendre la responsabilité de ses actes. Et puisque c'était de la légitime défense face à un chien, il ne m'arrivera rien.", répondit le Chef.

Après quoi, il s'approcha de Nick pour lui enlever ses menottes alors que je le remerciais énormément pour son aide. Et, avant que le Chef ou moi puisse dire à Nick qu'il devait encore se reposer, celui-ci se leva d'un coup et descendit du lit. Il portait une de ces tenues d'hôpital qui laissait une vue sur le derrière de la personne qui la portait. Personnellement, ça m'était complètement égal de le voir habillé comme ça mais ça devait être très gênant pour le Chef Bogo. D'ailleurs, celui-ci détourna le regard avant de dire :

- "Vous êtes censé vous reposer! Vous venez à peine de sortir d'une opération assez critique."

- "Quoi que vous pouvez dire, j'ai gardé certaines choses de mon instinct sauvage qui me sont utiles. Comme le fait que je ressens moins facilement la douleur!", répondit Nick en faisait un clin d'oeil au Chef.

- "Dans ce cas, mettez au moins la tenue de police que le Lieutenant Hopps vous a apporté! Ca devient très embarrassant..."

Suite à ça, Nick attrapa la tenue que je lui donnai et il se changea comme ça devant nous sans le moindre complexe. Heureusement que le Chef était raisonnable et qu'il préféra sortir de la pièce. En fait, je me rendis compte que Nick était quelqu'un de simplet quand il se sentait entouré de personnes qui l'aimaient. Pour ne pas changer, je trouvais ça très drôle! Quand il eut fini de se changer, il appela le Chef Bogo qui revint avant de nous dire d'un air beaucoup plus sérieux qu'auparavant que, puisque nous êtions visiblement prêts à travailler, il allait nous donner directement notre prochaine mission. Effectivement, toutes celles concernants l'extérieur de la ville se faisaient en pleine nuit pour une question de discrètion. Malgré le fait qu'on disait à Nick qu'il vallait mieux pour lui qu'il se repose, il refusait et voulait absolument commencer cette fameuse première mission tout de suite. Etrangement, il paraissait tout exité ce qui n'était pas le cas deux jours plus tôt. Peut-être qu'il avait pris confiance en lui après son combat contre le chien. Mais je décidai de ne pas y penser et de lui faire confiance tandis qu'on sortit de l'hôpital pour se diriger vers le commissariat afin de mettre en place les préparatifs de la mission.

_____________________________________________________________________________

Merci d'avoir lu, n'hésitez pas à voter pour le chapitre, à laisser un commentaire, à partager avec vos amis et à vous abonner ça me ferait énormément plaisir, à la prochaine! :D