Les drôles de dames


Roméo Swather n'aurait pas été plus abasourdi si un éléphant lui était tombé dessus alors qu'il se promenait en Antarctique : Jimmy le zombie parlait ! Le plus étrange était que personne à part lui ne semblait s'en inquiéter, pire, Max reprochait au zombie ses grognements. Roméo se tourna vers Maddie :

"- Euh...Jimmy, depuis quand il parle ?
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Jimmy parle ! C'est pas normal !
- Bah, il est comme d'habitude, c'est pas extraordinaire...soupira-t-elle
- Non, non ! Maddie tu comprends pas, il parle ! Comme toi et moi, avec des mots !
- N'importe quoi ! Je savais que j'aurais pas dû te cogner...
- Alors là, super bravo ! lança Jimmy. T'étais obligé de me griller direct chez tout le monde ?!
- Là, Maddie ! insista l'adolescent. Tu l'as entendu comme moi, non ?
- Non... impossible ! "

La jeune fille semblait plongée dans ses pensées, elle marmonnait. Soudain elle saisit Roméo par les épaules :

"- Mais oui !
- Euh...
- J'aurais dû y penser avant, quelle andouille !
- De quoi ?
- Tu as franchi un palier, tu peux comprendre Jimmy ! Mais ça implique que tu te rapproches du zombie...si ça s'aggrave on devra t'attacher ou te tuer si t'essaie de nous bouffer.
- En voilà, quelqu'un d'intelligent ! remarqua Jimmy avec une voix sucrée ne lui appartenant pas. Entre nous, la muselière et la chaîne, c'est vraiment galère !
- La ferme, le zombie ! rétorqua Roméo.
- Je me demande quand tu as établi ce contact... il a bien fallu un déclencheur..."

Roméo se ratatina et sous le regard interrogateur de son amie il lâcha avec nonchalance :

"- J'ai eu faim.
- Précise ?
- J'avais envie de te bouffer ? ajouta-t-il dans un murmure.
- Tu te fous de moi !?
- Nan, j'y pouvais rien, c'était plus fort que moi !
- Ah ouais, comme ça ! "Salut, alors je suis ton pote mais si je commence à vouloir te bouffer sauce ketchup, t'inquiète pas" On est sensé faire quoi dans ce cas ?!"

Max voulut approuver, mais un vacarme assourdissant l'en empêcha. Le couloir semblait avoir était téléporté en zone de combat à hauts risques : les murs tremblaient, les zombies souterrains hurlaient à vous percer les tympans, peut-être une nouvelle tactique d'attaque, et des coups de feu tentaient de recouvrir le tout. Pour finir, une tornade surgit dans la pièce et claqua la porte.
Trois femmes venaient de débouler et s'employaient plus ou moins efficacement à bloquer définitivement l'unique issue ayant permis une supposée évasion.

Une tignasse rousse au sommet d'une montagne de muscles, des cheveux de jais et une brune affublée d'une coupe courte et d'une mine renfrognée, voilà de quoi était constituée la tornade.
La rousse pris la parole, surprenant les captifs : la montagne avait une voix aérienne, logique pour le sommet d'une montagne mais totalement décalé dans la gorge d'une femme aussi imposante. Hugh la trouvait d'ailleurs fantastiquement effrayante et Hank tremblait de peur à chacun de ses mouvements. Prenant une pose digne d'un guerrier de dessin animé brillant de mille paillettes et coincé dans un justaucorps fluo, la femme vêtue d'une combinaison noire, à l'instar de ses deux collègues, déclara :

"- Bonjour à tous ! Nous sommes le commando du Triple-C et nous sommes mandatées par son Altesse Jérémyah !
- Pourquoi triple-C ? demanda Max.
- Trrriple-C ! repris la rousse. Je suis Carla ! Voici Charlotte ! Et enfin... roulement de tambour... l'incontournable Chantal ! "

Elle termina au summum du ridicule, en désignant  la brune à l'air renfrogné, un genou à terre, les bras tendus et la tête tournée à l'impossible. L'incontournable Chantal avait l'air sidérée que de telles absurdités puisse sortirent de la bouche de leur lieutenant. Elle pris la peine de rectifier pour les membres de la troupe qui, derrière les barreaux, étaient secoués de rire ; Max se roulait par terre, Roméo tentait désespérément de maintenir ses côtes en places, Joey pleurait entre deux éclats de rire silencieux, Hugh hurlait à chaque claque dans le dos que lui lançait Maddie, dont le comportement se rapprochait de celui d'un ivrogne viking et Jimmy grognait plus fort que jamais en tentant d'attirer l'attention de la dénommée Charlotte.
Lorsque les hyènes en cage se furent calmées,l' incontournable Chantal  prit la parole :

"- Ok...on la refait : Moi c'est Jeanne, elle c'est Marie et l'autre, effectivement,  s'appelle Charlotte. Le Triple-C n'as pas vraiment de signification, nous sommes des anciennes des Forces Spéciales et c'était un nom de code. Nous sommes venues vous sauvvv... Charlotte, qu'est-ce que tu fais ?!
- C'est Jimmy, tu sais, je t'en ai parlé !
- Euh...ouais, ben tu lui gratouilleras la tête plus tard et...quoi, la bestiole ?!"

Jimmy fixait Jeanne en plissant les yeux, il grogna un chapelet d'injures, qui, heureusement, ne furent saisies que par Roméo. Il lança à la brune un regard méchant avant de se tourner vers sa compagne avec un gémissement plaintif. Cette dernière adressa un second regard noir à sa collègue. Jeanne haussa les épaules et repris :

"- Donc ! On est là pour vous faire évader, sur ordre de sa Majesté du manoir hanté, blablabla...le reste on s'en fout...et ben on va s'y mettre maintenant, hein..."

Elle ouvrit la cellule et Marie rendit le matériel confisqué. Max souleva alors une question primordiale : Comment ferait-on pour sortir de la pièce ?
En réponse, Charlotte monta sur le bureau du garde absent ; le pauvre homme était sortit, alerté par le bruit, et cela s'était certainement mal fini pour lui. Elle décrocha une grille d'aération avec l'aide des outils de Joey, puis le groupe s'y engouffra en file indienne. Marie, Hugh, Max suivit de Charlotte, Hank, Jimmy, Maddie Roméo, Joey et enfin Jeanne se mirent à ramper le long du conduit.

La sueur commençait à ruisseler  le long du dos de Roméo et son odeur donnait des vertiges à Maddie qui se sentait nauséeuse ; il était gentil mais il sentait quand même la chair en putréfaction. Le conduit semblait ne jamais en finir, le vieux Joey crut que son heure était venue...ou pas ! Marie stoppa et dessouda une plaque du plat de la main, elle semblait posséder un force herculéenne. Elle se laissa tomber dans une large salle aux murs recouverts d'armes, de grands rayons de fusils et autres lance-roquettes complétant cet arsenal de rêves.
Chacun s'équipa  comme il le voulait et la troupe, après avoir consulté un plan d'incendie, se jeta au dehors en direction du garage.

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