Il fallut une matinée pour que Hugh Polanski ressemble enfin à un être humain. Roméo débroussailla ses cheveux, qui réduirent à une taille correct. Puis Hank confia Jimmy à Maddie, le temps de faire couler un bain, dans le but de récurer Polanski, pendant que Max cherchait des vêtements propres pour vêtir le nouvel arrivant. Maddie resta dans son coin et observa les manoeuvres de loin.
Polanski ne parlait pas, il ne se débattait pas, rien : il se laissait faire et semblait dans un état second. C'était un homme de bonne taille, d'une stature correct portant un visage agréable : en somme, c'était un homme normal. À ceci près qu'il avait de grosses boucles et une barbe rousses lui mangeant le visage, au centre duquel perçait deux yeux verts forêts d'une taille dérangeante qui vous traversaient en décortiquant vos pensées au passage.
Toutefois, à ce moment, il ressemblait plus à un viking mort de peur devant un lapin : sur sa chaise, les yeux écarquillés, et l'air d'attendre de savoir à quelle sauce on allait le manger.

Maddie s'approcha et tendit une assiette à Hugh...qui se jeta dessus et la vida en un instant, avant de la donner à Maddie en beuglant :

"ENCORE !"

Maddie lui décocha un coup de poing qui évita le nez en sale état et s'écrasa sur la pommette du jeune homme. Roméo commença vraiment à douter de l'équilibre mental de Maddie ; il est vrai que le premier mot à prononcer en compagnie d'inconnus est certainement sensé être plus poli qu'un "ENCORE !" mais delà à frapper comme cela...BLAM ! Maddie Smith venait une nouvelle fois de corriger Hugh Polanski pour la bonne raison que celui-ci, aveuglé par la colère lui avait sauté dessus sans réaliser à qui il avait affaire.

La jeune fille empoigna le malotru et le gifla violemment :

"- Maintenant ça suffit Polanski !

Il eu l'air de sortir d'une eau glaciale.

"- MADDIE...C'EST TOI ?! MAIS QU'EST-QUE JE FAIS LÀ ?

- Oui c'est moi. Et on peut savoir pourquoi tu cries ?

- OÙ EST TON PÈRE ?!

- MAIS ARRÊTE DE CRIER POUR COMMENCER !

- JE... Oh pardon ! Je criais ?

- Oui tu criais, espèce d'abruti ! T'es devenu fou ou c'est les autres qui ont gobé ton cerveau ?!

- Je suis désolé...tu sais, ça fait 135 jours et demi que je suis seul dans l'asile alors tu vois, je crois que je suis fou !

- Euh...non, tu crois ?

-Oui !

- Bon...si t'es sûr, alors."

Polanski souriait étrangement et Maddie semblait exaspérée. Pour éviter au jeune docteur un nouvel incident fâcheux, Roméo décida d'entrer dans la conversation :

"- Si vous êtes là depuis 135 jours...
- Et demi !
- Si vous voulez... Cela signifie que vous y étiez quand L' Accident a eu lieu !
- L'Accident ?
- Les zombies...
- AH ! NON ! JE NE SAIS RIEN !"

BLAM ! Intervention de Maddie, dont les oreilles commençaient à souffrir de la présence de Polanski. Elle gronda avec l'orage fleurissant au fond de ses yeux. Elle expliqua à Hugh qu'il était en sécurité et qu'il ne lui serait fait aucun mal...le problème étant qu'elle le dit avec l'air de vouloir tuer le docteur. Hank lança à nouveau le sujet accompagné de Max :

"- Vous savez Hugh, si vous ne dites rien on ne pourra pas vous aider.
- Vu le ton employé, il est certain que vous savez quelque chose ! ajouta Max.
- Je ne sais rien! grogna Polanski.
- J'ai vu le bureau. lança Roméo.
- C'est vrai ?!
- Tais-toi, ordonna Maddie, Ne dis rien!"

Pourtant cela sembla délier la langue du malheureux Polanski :

"- Ils ont voulu l'essayer ! Moi, je savais qu'il n'était pas prêt, qu'il ne fallait pas !
- De quoi parlez-vous ? interrogea Roméo.
- Mais du Déclencheur, enfin ! C'est évident !
- Euh...mais encore ?
- Ils l'ont lâché ! Ce sont des fous ! Je me suis opposé à eux, j'ai voulu détruire le prototype avant qu'il ne le diffuse, mais j'ai échoué ! Oooh...tout est de ma faute...
- Mais qui sont "ils" ?

Ce fut le poste radio, se déclanchant soudain, qui répondit à la question. Une voix masculine et grésillante annonça :

" Nous sommes le Conventus des treize...".