PARTIE XXVI
"Mardi 16 octobre XXXX, 18h17
Erwan, qui s'apprêtait à partir, sembla totalement perdu en voyant l'éclat étincelant qui s'échappait du bracelet. Le bijou se retrouva rapidement le centre d'une bagarre, opposant mes amis et moi à Leslie. Car on l'avait tous compris : si le bracelet avait émis ce signe, c'est parce qu'il avait trouvé son propriétaire. Soit la seule personne présente qui ne possède pas encore de pouvoirs magiques.
Je serrais le bracelet de toutes mes forces pour ne pas que Leslie, dont les ongles me griffaient la peau; le récupère. Cécilia, Maxime et Sandra m'entouraient ou essayaient de l'éloigner de moi; et quand Sandra réussit finalement à la tirer par la taille, j'en profitai pour me relever en vitesse et jeter le bracelet en direction d'Erwan qui le réceptionna puis se mit à le regarder, demeurant immobile.
-"Garde-le avec toi, Leslie va te vouloir du mal ! Tu pourras te protéger contre elle avec !" Lui recommandai-je.
-"Mais comment ?" Il semblait totalement perdu.
-"N'aies rien à craindre, tu comprendras comment t'en servir rapidement !"
-"T'en as assez dit comme ça, il doit apprendre à se débrouiller comme on l'a tous fait !" M'arrêta rageusement Leslie.
-"C'est sûr que ce n'est pas grâce à toi que j'ai appris à me servir de mes pouvoirs," rétorqua Sandra avec un ton plein de reproches.
Je l'incitai à se calmer, la situation était déjà assez tendue et je ne voulais pas que les choses empirent. Leslie nous regarda tous un à un, puis nous tourna le dos et se dirigea vers Erwan. Maxime me chuchota à l'oreille, inquiet :
-"Il faut intervenir, si elle essayait de le manipuler pour lui voler le bracelet ?"
-"Laisse-le se familiariser avec se pouvoirs, si elle tente quelque chose, là on agira."
Mais à nôtre plus grande surprise, Leslie ne s'arrêta pas et continua son chemin pour s'éloigner de nôtre groupe. Nous la regardâmes partir, plutôt étourdis.
-"Elle est vraiment partie comme ça ? Sans demander son reste ?" Demanda Cécilia, pas vraiment convaincue.
-"On ne va pas s'en plaindre..." Souffla Sandra de soulagement.
Je m'approchai d'Erwan, qui semblait toujours ne pas comprendre ce qui lui arrivait. J'avais cru comprendre qu'il n'était pas très à l'aise avec les autres, alors j'espérais lui expliquer la situation le plus simplement possible. Sauf qu'il me surprit lorsqu'il me tendit le bracelet.
-"Euh... pourquoi me le donnes-tu ?" Le questionnai-je, étonnée.
-"Elle ne m'a rien fait, je n'en ai pas besoin."
-"Mais maintenant que le bracelet t'a choisi, tu ne peux pas t'en séparer. Crois-moi, on est loin d'en avoir fini avec Leslie."
-"Et qu'est ce que j'ai à faire moi, là-dedans ? Ca ne me regarde pas."
Ok... je compris à ce moment que j'allais avoir beaucoup de mal à garder mon calme. Je lançai un regard suppliant à mes amis, ne me sentant pas capable de lui tenir tête. Sandra s'avança en premier, hésitante.
Sentez-vous le désastre arriver ?
-"Pour faire court, ce bracelet t'a été remis et cela signifie que désormais, tu fais partie d'un groupe de guerriers nommé les gardiens du Zodiaque. Nous en faisons partie aussi et on doit compléter l'équipe... C'est pour ça que tu dois nous rejoindre pour une mission."
Je me félicitai pour avoir demandé leur aide, mais Erwan ne laissait aucune traître réaction paraître sur son visage.
-"Et bien, ce sera sans moi. Trouvez quelqu'un d'autre."
Très vexée, je regardai avec déception le bracelet atterrir à mes pieds. Cécilia laissa exploser sa colère :
-"Comment peux-tu nous abandonner ?"
-"Je n'ai d'ordres à recevoir de personne !"
-"Et bien pour une fois tu vas devoir mettre ta fierté de côté !" Rétorqua Maxime.
Erwan haussa les épaules puis se retourna et s'en alla, sans dire un mot de plus. Mes amis étaient tous remontés contre son attitude, tandis que je me contentais de les écouter sans participer à leur conversation. Pour ma part, je me sens plutôt dépassée, car jusqu'ici nous avons tous accepté la mission à laquelle nous sommes destinés sans geindre. Alors je trouve ça injuste que tout le monde ne fasse pas des efforts.
Après la fin des cours, je me suis rendue au chapiteau en espérant y retrouver Naïa pour tout lui raconter. Mais selon un vigile, elle n'a pas participé aux entraînements aujourd'hui. J'en conclus qu'elle a du se rendre à Toulouse comme elle nous en a informés hier.
J'ai hâte qu'elle revienne, je sens qu'on ne va pas parvenir à se débrouiller seuls pendant son absence."
〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰
[PDV omniscient]
Le lendemain matin, un mercredi, nous nous retrouvons dans la salle de classe de Sandra, Leslie et Erwan. Leslie épiait les moindre faits et gestes des deux autres. Sandra avait pris l'habitude d'être enfermée dans la même pièce qu'elle mais Erwan, après ce qui s'était passé la veille, ne se sentait pas très rassuré.
Et il avait raison, car Leslie ne comptait pas les laisser tranquille. Elle ne voulait leur donner aucun répit, même en cours. Son dernier échec ne lui était pas passé et elle voulait leur faire payer pour ne pas avoir pris au sérieux ses menaces. Ne pouvant pas les attaquer, elle prit pour technique le lien qui la relie aux autres gardiens. Elle prit son compas dans sa trousse puis se piqua le doigt, et guetta la réaction de Sandra. Le bracelet de celle-ci émettait une très faible lumière, pas suffisamment puissante pour lui faire du mal.
Alors elle traça une longue griffure sur son bras qui lui procura une douleur atroce, mais cela fonctionna. La douleur qu'elle ressentait effectuait le même effet sur les bracelets que lorsque l'un des gardiens se retrouve en danger ou attaqué : ils se mettent tous à étinceler de cette lumière parfois dangereuse, comme elle l'était maintenant.
Sandra cacha son poignet entre ses cuisses, pour ne pas qu'on voit l'éclat suspicieux de la broche. Sa main la brûlait, et elle faisait de son mieux pour ne pas laisser voir un signe de douleur.
Quelques couloirs plus loin, dans la classe de quatrième; Kenza, Maxime et Cécilia avaient eux aussi été surpris par l'éclat soudain de leurs bracelets. Kenza regardait ses amis derrière elle, paniquée, ce qui fit qu'elle ne cessait de se tortiller sur son siège. Un comportement qui ne tarda pas à agacer leur professeur d'histoire-géo.
-"Kenza, tiens-toi tranquille ! Tu as des puces sur ta chaise pour remuer de la sorte ?"
En soupirant, la concernée se força à rester impassible avec un effort surhumain. De désagréables picotements se faisaient ressentir sur sa peau et elle sentait ses veines brûler, tout comme ses deux amis.
Mais la plus touchée fut sûrement Mako. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et les précautions qu'elle devait prendre. Alors, en pleine course de demi-fond, elle sentit ses forces la quitter petit à petit. La dernière fois qu'elle avait utilisé ses pouvoirs, Kenza avait soutenu avec les siens toute la force qu'elle avait fournie. Mais toute seule, elle ne parvenait pas à contrôler tant d'énergie.
Elle fit un dernier effort pour rester debout, qui se voua à l'échec, puisqu'elle finit par tomber au sol, et en même temps la lumière qui s'échappait de sa broche s'affaiblissait. Lorsqu'elle disparut définitivement, la gardienne de la Vierge ferma les paupières, épuisée.
〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰
À la fin de la matinée, nos quatre gardiens se réunirent directement sur le préau du collège, pour discuter de ce qui s'était passé pendant les cours.
-"Sandra ! Heureusement que tu vas bien," s'écria Cécilia de soulagement en l'apercevant. "Si tu savais ce qui nous est arrivé en classe, on a failli se faire griller alors que les bracelets..."
-"Se sont mis soudainement à scintiller ?" Compléta Sandra. "Je sais, ça m'est arrivé aussi."
-"On a eu peur que tu te sois faite attaquer par Leslie, mais si tout le monde va bien, alors qu'est ce qui s'est passé ?" Questionna Maxime, perdu.
-"À moins que..." Réfléchissait Kenza.
-"Que ?" Répétèrent ses amis.
-"Que Mako se soit servie de ses pouvoirs !"
-"Pourquoi faire ? Elle n'aurait pas pu être en danger, puisque Leslie est restée en classe durant tous les cours."
Mais Kenza ne voulait pas laisser passer cette hypothèse et comptait en avoir le cœur net. Elle interpella une camarade de classe de Mako, qu'elle avait déjà vue traîner avec la japonaise.
-"S'il te plaît, pourrais-tu nous aider ? On cherche Mako, sais-tu où elle se trouve ?"
-"Elle est à l'infirmerie."
Tandis que le visage de la sixième s'assombrissait, ceux de nos héros se décomposèrent.
-"Pourquoi ? Qu'est ce qu'il lui est arrivé ?" Insista Cécilia.
-"Elle a fait un malaise durant le cours de sport."
La camarade de Mako n'en rajouta pas plus et s'en alla pour rejoindre ses amies qui l'attendaient un peu plus loin. Un seul regard entre le groupe leur suffit pour se comprendre.
Ni une, ni deux, ils s'élancèrent en sens inverse pour retourner dans l'enceinte du collège et tracer en direction de l'infirmerie. Profitant qu'il n'y ait aucun surveillant dans les parages, ils entrèrent discrètement dans la pièce réservée aux soins médicaux. Les lits, se trouvant dans une deuxième pièce au fond, étaient tous cachés par de grands rideaux bleus. Alors qu'ils s'apprêtaient à tous les ouvrir un par un pour retrouver la plus jeune des gardiens, ils entendirent la porte de l'infirmerie s'ouvrir soudainement et des voix au loin.
-"Oh non, catastrophe ! Qu'est ce qu'on va..."
Sandra plaqua directement sa main sur la bouche de Cécilia et l'entraîna rapidement vers l'un des lits pour l'utiliser comme cachette. Maxime et Kenza les regardèrent partir avant de se faire ramener à la réalité par les voix qui étaient plus proches que tout à l'heure. Ils finirent par partir derrière un rideau qu'ils choisirent au hasard, mais comme on dit que le hasard fait bien les choses, c'est sur le lit de Mako qu'ils tombèrent.
Ils entendirent les infirmières entrer dans la pièce. Alors ils n'eurent pas le choix à part de se cacher sous le lit. Kenza eut envie de tousser à cause de la poussière qui s'accumulait là-dessous mais se contint de son mieux en retenant sa respiration. La panique faisait battre son cœur à mille à l'heure, et Maxime se trouvait dans le même état. Quand des voix masculines se firent entendre quelques minutes après, les deux amis se fixèrent avec étonnement, car l'action se fit soudainement intense. Lorsque tout le brouhaha s'arrêta aussi soudainement qu'il avait commencé, Sandra se risqua en premier à sortir sa tête de derrière le rideau.
-"La voix est libre !" Annonça-t-elle.
Les quatre amis sortirent de leurs cachettes tels des rescapés et tournèrent leurs têtes dans tous les sens, terrifiés à l'idée de se faire surprendre.
-"Vous n'imaginerez jamais le coup de malchance que nous avons eu," souffla Kenza en se laissant glisser contre le mur.
-"Il se sont trompés de lit et vous ont trouvés ?" Tenta Cécilia de deviner.
-"Non, pire, nous sommes tombés sur Mako;" rectifia Maxime.
-"Alors pourquoi n'est-elle pas là ?"
D'un mouvement synchronisé; Kenza, Cécilia et Maxime fixèrent là où dormait Mako. Enfin, là où elle était censée dormir, car le lit était vide.
Cécilia courut dans le couloir pour atteindre les fenêtres qui donnent la vue sur l'extérieur et vit un camion de pompiers garé devant le collège. Elle se retourna vers ses trois amis qui l'interrogèrent du regard en voyant sa mine désespérée.
-"Je crois qu'elle sera conduite à l'hôpital..."
〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰♓〰
"Mercredi 17 octobre XXXX, 16h30
L'une des gardiens a eu un accident ce matin. Mako s'est retrouvée à l'infirmerie, il semble qu'elle a fait un malaise pendant une course. Après l'avoir appris à la sortie des cours, nous sommes directement allés la voir, mais nous avons failli nous faire surprendre par les infirmières et les pompiers qui sont venus l'emmener à l'hôpital.
Ce qui fait que nous nous sommes retrouvés enfermés au collège, car presque tout le monde était déjà parti quand nous avons fait marche arrière pour nous rendre à l'infirmerie, ce qui au final n'a servi à rien.
Nous étions alors tous en panique à l'idée de rester ici jusqu'à demain ou de nous faire surprendre. J'ai pensé à sauter d'une fenêtre des classes du premier étage, mais toutes les portes étaient fermées. Et nous n'avions même pas le pendentif qui nous aurait beaucoup aidé à ce moment.
Désespérés et angoissés, nous sommes restés assis dans les escaliers, au beau milieu d'un silence de mort. Pour nous ressaisir, j'ai tenté de continuer à chercher des solutions malgré la panique.
-"Cécilia, tu es déléguée alors tu as les clés de la classe non ?"
-"Cette semaine c'est Adama qui les garde et tu peux tout me demander sauf l'appeler à l'aide, il nous balancerait direct de toute façon."
-"Et de toute manière nôtre classe est bien trop haute..." Avait fait remarquer Maxime.
-"Nôtre classe est au premier étage," songea Sandra. "Mais c'est Leslie la deuxième responsable de classe et je n'ai aucun contact avec le principal délégué."
À court d'idées, nous ne pûmes que pousser un soupir commun et plonger nos tête dans nos bras liés autour de nos genoux. Un moment qui me sembla durer une éternité passa, quand le calme pesant sur l'école fût troublé par un tintement que je pourrais reconnaître entre mille. Je levai subitement la tête, sûre de ne pas avoir rêvé. Des étincelles circulaient dans l'air, s'entrechoquant parfois entre elles. Elles se transformèrent bientôt en un halo de lumière que nous regardâmes sortir de terre avec soulagement.
-"NAÏA !"
Nous dévalâmes les escaliers pour se jeter sur nôtre sauveuse qui nous réceptionna en riant.
-"Il suffit alors que je vous laisse quelques jours... non même pas; quelques heures pour que vous vous retrouvez en détresse ? Vous étiez pourtant plus débrouillards avant !"
-"Peu importe, juste filons d'ici maintenant, je n'en peux plus de rester là !" Dit Cécilia en tapant des pieds sur le sol comme une enfant.
Et c'est ainsi, grâce à Naïa ou surtout au pendentif que nous avons pu sortir. Elle nous a dit avoir récupéré un tas d'informations sur nôtre quête, et qu'elle nous en fera part bientôt.
J'ai hâte de savoir ce qu'elle a pu découvrir !"
♓〰À suivre〰♓
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top