-final-
« Il n'y aura pas de mariage »
Les mots résonnèrent en Zayn avec violence, Liam devait avoir perdu la tête... ou peut-être était-ce lui qui devenait fou ?
- Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, dit-il, hurlant presque, sans même s'en rendre compte.
Le châtain secoua la tête.
- J'ai dit qu'on ne se marierait pas. Et ce n'est pas la peine de crier comme ça, je ne suis pas sourd et tu ne me feras pas changer d'avis.
- Que puis-je faire, alors, pour te faire revenir sur ta décision ?
- Rien.
Liam avança jusqu'au milieu du salon et vint se planter face à lui. On aurait pu le croire parfaitement maître de la situation, mais sa façon d'entourer son corps de ses deux bras, comme pour se protéger, trahissait qu'il n'en était rien. Et même s'il faisait tous les efforts possibles pour paraître ainsi, il semblait si vulnérable, si perdu que, pour un peu, si cela n'avait été au-dessus de ses forces, Zayn l'aurait serré contre lui en lui disant que cette annulation de dernière minute n'avait aucune importance.
- Je me suis trompé, c'est tout, dit-il, se mordillant la lèvre. J'ai cru que, si je faisais semblant de croire que notre mariage n'en était pas un, je ne souffrirais pas. Je sais maintenant que c'est faux.
Zayn tendit le bras vers lui, mais, avant qu'il ne l'ait touché, Liam recula, montrant clairement son intention de garder ses distances. La frustration, en lui, s'ajouta alors à la tristesse devant cette réaction de froideur inattendue.
- Liam, je t'assure que tu t'es laissé emporter par ton imagination, tenta-t-il de nouveau d'expliquer. Les relations entre Louis et moi sont parfaitement platoniques. C'est le mari de mon meilleur ami, rien de plus.
- Ce n'est pas ça... Tu ne comprends pas.
- Si ce n'est pas cela, de quoi s'agit-il donc ? demanda-t-il sur un ton un peu plus vif, qu'il regretta aussitôt après en voyant une larme rouler sur la joue du jeune homme.
- Quand je vous ai surpris, Louis et toi... ensemble..., j'ai eu un déclic, bégaya-t-il. J'ai compris que, mariage d'amour ou arrangé, je... je ne supporterais pas que tu me trompes... ou que tu me quittes.
Pour le coup, Zayn comprenait de moins en moins ! Liam était un homme intelligent et il tenait des propos insensés. Se pouvait-il que son enfance l'ait traumatisé au point de l'empêcher de raisonner normalement ?
- Tu ne vas pas me dire que tu refuses de te marier pour des problèmes qui n'existent pas et qui n'existeront sans doute jamais ! s'exclama-t-il, confus.
Le châtain hocha la tête, impuissant.
- Je n'ai pas le choix, dit-il, confirmant l'intuition de Zayn. Je ne peux pas prendre de risque de souffrir. Non, c'est trop difficile... Je ne peux pas... Je ne veux pas...
En prononçant ces paroles, Liam eut l'impression que son cœur se déchirait. Pourtant, si grande que fût sa souffrance en cet instant, il la savait encore plus supportable que celle que lui causerait un divorce. S'il devait construire sa vie avec Zayn, puis assister ensuite à l'effondrement de ses plus beaux rêves, il en mourrait. Au moins, pour l'instant, même pétrifié dans la douleur, était-il encore un peu vivant. Peut-être même qu'avec un peu de chance, qui sait ? il finirait par s'engourdir totalement, pour ne plus rien ressentir, ni peines, ni joies.
« Courage », se dit-il, refoulant péniblement les larmes qui lui montaient aux yeux. Le regard triste de Zayn faillit pourtant avoir raison de sa détermination et il s'en fut d'un fil qu'il ne lui tombe dans les bras en le suppliant d'oublier toutes les bêtises qu'il lui avait dites. Heureusement, de nouveau, puisant dans ses dernières forces, il parvint à se ressaisir, se répétant pour la centième fois que sa douleur présente n'était rien en comparaison de celle qu'il aurait eu à faire sa vie avec lui.
Maintenant, il fallait en finir une fois pour toute.
- Je crois qu'il vaut mieux qu'on ne se revoie plus, lança Liam. Ce sera beaucoup plus facile pour tout le monde.
Facile ! Il réalisa trop tard combien l'adjectif était inapproprié. S'il était une situation dans laquelle rien ne serait face, c'était bien la leur.
- Se séparer comme ça, aussi vite ! réussi à dire Zayn, paraissant cette fois plus en colère que triste.
Liam nota que ses traits s'étaient durcis. Il reprenait le dessus, et le marine qu'il était réagissait en soldat, stoïque devant l'adversité.
- Il ne sert à rien de retarder une échéance qui, de toute façon est inévitable, dit le châtain. Peut-être que ton ami Louis pourra s'occuper de Sasha en attendant que tu trouves quelqu'un d'autre ?
- Oui, probablement.
Liam sentit sa gorge se nouer d'émotion à l'idée de devoir abandonner à une autre personne ce bébé qu'il aimait déjà comme le sien. Un étranger, à qui désormais reviendrait le privilège de s'attendrit devant les sourires de la petite fille, de sécher ses larmes et de s'émerveiller devant tous ces petits miracles quotidiens, à la fois ordinaires et tellement bouleversants. Puis un jour, même... Non, il ne voulait surtout pas penser à cela ! Il essaya de faire le vide dans son esprit, mais, après trente secondes, l'image de Zayn dans les bras de quelqu'un d'autre revint le torturer. Se pouvait-il qu'une personne qui ne lui ressemblait pas partage son lit, ait le bonheur de caresser son corps nu, de goûter à ses lèvres ? Se pouvait-il qu'il lui donne le même plaisir qu'à lui ?
Oh, mon Dieu, pouvait-on vivre avec le cœur en lambeaux ?
L'heure des adieux avait sonné, à présent. Il embrassa tendrement le bébé, murmurant d'une petite voix :
- Au revoir, mon amour.
Jamais, lui semblait-il, il n'avait eu aussi froid. C'était comme si un vent glacé s'était introduit dans son appartement.
- D'accord, dit Zayn, puisqu'il est impossible de discuter avec toi, puisque tu es têtu comme une mule, je m'en vais. Mais, avant cela, je veux tout de même que tu saches quelque chose.
Il s'interrompit un court instant, le temps de se redresser, le visage dur et les mâchoires serrées. Il dominait Liam de toute sa hauteur, impressionnant et terriblement intimidant.
- Tu as bien dit que tu renonçais à te marier par crainte que je te trompe, n'est-ce pas ? reprit-il enfin.
Liam déglutit pour retrouver sa voix.
- Oui, articula-t-il difficilement.
- Eh bien, sache que, lorsque je fais une promesse, je la tiens. Je suis un homme de parole et, si je jure fidélité à quelqu'un, je ne mens pas. Mais, bien sûr, à quoi bon te dire tout cela puisque, de toute façon, tu ne me crois pas ?
- Je t'en prie, ne revenons pas là-dessus. Il est inutile de continuer à se faire mal en revenant toujours sur les mêmes choses. Je t'ai dit ce que j'avais à te dire, n'en parlons plus.
Zayn dut faire un réel effort pour retenir la colère qui bouillait en lui depuis un moment. Savoir que l'homme qu'il aimait le rejetait pour la seule raison qu'il pourrait, un jour... peut-être, le trahir le mettait hors de lui. De plus, à sa colère s'ajoutait aussi un sentiment d'impuissance qui n'était pas fait pour arranger son humeur. Lui à qui, jusqu'à présent, rien ni personne n'avait résisté avait, pour la première fois de sa vie, l'impression de se heurter à un mur. Une situation dont son tempérament combatif s'accommodait très mal. Si seulement Liam avait bien voulu l'écouter, au lieu de rester bloqué dans ses peurs, prisonnier d'une prison dans laquelle il s'était lui-même enfermé ! Mon Dieu, quel gâchis.
Bon sang, laisser tomber sans avoir lutté jusqu'au bout n'était pas digne d'un marine, se dit-il brusquement. Il avait peut-être encore une chance... Après tout, n'était-ce pas le moment indiqué pour mettre en pratique les tactiques classiques du combat militaire ? « Surprendre son adversaire sur le terrain où il ne vous attend pas... Ruser pour mieux le surprendre... » En amour comme à la guerre !
- Je vais te dire une bonne chose Liam, tu n'es qu'un lâche, lança-t-il, espérant ainsi provoquer au châtain l'électrochoc bénéfique qui briserait ses défenses.
Liam sursauta, comme s'il voulait parler mais que les mots ne réussissent pas à franchir sa gorge. Puis au bout de quelques secondes, il bafouilla.
- Quoi ? Un... quoi ?
- Un lâche. Un peureux, si tu préfères. Comment appeler autrement quelqu'un qui préfère se passer de vivre plutôt que de prendre le risque de souffrir ? Eh bien, réveille-toi, redescends sur terre, reprends contact avec la réalité ! Parce que tu t'illusionnes complètement, si tu t'imagines qu'on peut à ce point se préserver. Tout le monde souffre un jour ou l'autre, c'est la vie. Et ce n'est pas en niant l'amour que tu l'empêcheras d'exister. En faisant l'autruche, tu ne réussiras qu'à te priver du meilleur de l'existence, c'est tout.
Le châtain n'avait pas bronché. Pas un mot. Pas un mouvement. Il était face à Zayn, le regard perdu, plongé dans des pensées qu'il ne souhaitait visiblement pas partager. C'était probablement fichu, songea Zayn, refusant pourtant encore de s'avouer vaincu.
- Et puis, je veux encore te dire autre chose, ajouta-t-il alors. Quelque chose que je garde secret depuis longtemps...
- Non, je t'en prie.
Joignant le geste à la parole, il tendit le bras, paume en avant, comme s'il avait deviné ses pensées et ne voulait surtout pas les entendre. Mais rien, désormais, ne pouvait arrêter Zayn.
- Je t'aime, Liam. Je t'aime comme un fou. Et je sais que tu m'aimes aussi.
- Qu'est-ce que l'amour a à voir là-dedans ? objecta-t-il avec un haussement d'épaules.
- Si les traumatismes de ton enfance n'étaient pas encore si vifs, tu reconnaîtrais que c'est là, justement, le problème. Hélas, tu es enfermé dans un monde dont tu voudrais t'échapper mais tu ne peux pas, parce que, il te fait souffrir et en même temps te rassure. Pourtant, quoi qu'ait fait ta mère, quel que soit l'exemple qu'elle t'ait donné, d'une certaine façon j'éprouve pour elle de l'admiration.
- De qu... quoi ? bégaya Liam en dévisageant Zayn d'un air abasourdi.
- Oui, de l'admiration ! répéta-t-il en prononçant bien ses paroles. Voilà au moins une femme qui, si elle a maintes fois été déçues par l'amour, n'a pour autant jamais désespéré de le trouver. Même si sa conduite n'est pas irréprochable, d'une certaine façon, je la trouve beaucoup plus courageuse que toi qui ne fais que tourner le dos à la vie.
Sur ces mots, Zayn partit rapidement, abandonnant Liam à sa solitude.
- Nom d'un chien quelle tête ! On dirait que tu viens d'enterrer toute ta famille ! s'exclama Harry en regardant Zayn d'un air inquiet. Souris, voyons !
Sourire ! Comment pouvait-il sourire alors qu'il se sentait six pieds sous terre ? S'il avait quitté Liam de cette façon, après qu'il lui eut annoncé l'annulation de leur mariage, il espérait toutefois que le temps jouerait en sa faveur et qu'il le rappellerait. Malheureusement, il ne lui avait pas donné signe de vie depuis. Il lui fallait bien admettre, à présent, qu'il s'était complètement fait avoir.
- Sa mère se remarie demain, dit-il d'une voix lasse, continuant à marcher de long en large à travers son bureau. C'était la date fixée pour notre propre mariage !
- Eh bien, qu'as-tu l'intention de faire ? Je veux dire, en dehors de m'envoyer un poing dans la figure, demanda Harry en se laissant tomber sur sa chaise de travail.
Harry ne croyait pas si bien dire, songea Zayn. Oui, depuis quelques jours, il ressentait une furieuse envie de cogner dans tout ce qui bougeait. Pour le moment, cependant, il avait quelque chose de beaucoup plus important à faire, qui lui interdisait de dépenser son énergie inutilement...
- Puisque tu veux le savoir, voilà ce que je vais faire : je vais partir à Las Vegas, entraîner Liam de force et l'obliger à m'épouser.
- Ta façon de réagir réveille en moi de vieux souvenirs, ria Harry, l'air rêveur, lorsque Louis a voulu me quitter et que je suis allé le chercher à l'aéroport pour le ramener d'autorité à la maison. Maintenant que l'on s'entend si bien, cela me paraît remonter à une éternité !
Un demi-sourire apparut sur les lèvres de Zayn, tandis qu'il se remémorait les plaisanteries amicales dont l'ancien bouclé avait été victime de la part de ses collègues, à la suite de cet événement. Pendant des semaines, les autres marines l'avaient surnommé Zorro !
- Tu es donc bien d'accord avec moi ? reprit Zayn. Il faut savoir parfois employer les grands moyens, n'est-ce pas ? Je vais frapper le grand coup.
Et, tandis qu'il sortait de son bureau, il entendit Harry s'esclaffer derrière lui :
- Hourra ! Ce n'est pas trop tôt.
Liam n'aurait jamais imaginé qu'il fût possible d'avoir aussi mal. Depuis des jours, s'était installé au fond de son cœur une douleur, qui nuit et jour, le rongeait de l'intérieur. Si l'absence de Sasha le plongeait déjà dans la tristesse, celle de Zayn lui faisait endurer un véritable calvaire.
Et tout cela par sa faute ! En voulant s'éviter de souffrir, il s'était infligé un supplice cent fois pire. Génial !
La voix de sa mère le tira brusquement de ses idées noires :
- Mon cœur, je suis tellement heureuse que tu aies pu venir.
- Moi aussi maman, dit-il, se forçant à ne plus songer qu'à la cérémonie qui allait avoir lieu.
Karen avait l'air radieuse. En tout cas, sans pouvoir s'expliquer pourquoi, Liam la trouvait plus heureuse que lors de ses précédents mariages.
- Je me sens bouleversée comme si c'était la première fois, déclara justement la future mariée, tournant un regard vers son futur mari qui avançait dans sa direction. Je crois vraiment que cette fois-ci, c'est la bonne.
Jay Wilson les rejoignit et enlaça Karen par la taille et s'adressa à Liam :
- Votre présence est très importante pour votre mère et moi, vous savez.
- Je n'aurais voulu manquer cela pour rien au monde, répondit aimablement le jeune homme, tout en étudiant son futur beau-père.
Oui, peut-être que cette fois-ci, ce serait réellement différent, se surprit à espérer Liam. Peut-être que sa mère allait enfin trouver le bonheur.
Tandis que le couple prenait place devant l'autel, le jeune homme s'installa sur un bac, mais, sans qu'il s'y attende, dès le début de la cérémonie, les propos de Zayn lui revinrent à mémoire. Il lutta un moment pour les refouler. Malheureusement, même si y montrait beaucoup d'effort, la voix de l'officiant lui parvint bientôt comme un bourdonnement lointain, couverte par celle de Zayn, que rien, désormais, ne pouvait plus étouffer. Ses paroles, les réflexions de sa voix, même, tout résonnait en lui avec force. Un mot, particulièrement, revenait en lui. Obsédant. Effrayant...
« Lâche ! »
Et s'il avait eu raison de le traiter de lâche ?
Retrouvant ses esprits, il revint à la réalité au moment de l'échange des anneaux. Les larmes lui montèrent aux yeux, comme il prenait brusquement conscience que la vie de sa mère, au fond, n'avait été qu'une quête d'amour. Oui, Zayn avait vu juste ; l'espoir, même vain, était encore préférable au renoncement.
Il poussa un soupir las. Voilà où l'avaient conduit ses craintes. Un costume et pas de mariage ! Y avait-il une situation plus désespérante ?
Au prix d'un effort de volonté, Liam parvint à dominer le vertige qui s'était saisi de lui, réussissant même à adresser un sourire aux époux qui, à présent, redescendaient l'allée. Mais, au moment de quitter sa place à son tour, il eut l'impression que ses chaussures étaient collées au sol. Impossible de bouger ! De nouveau les regrets et les pensées refirent surface. Il se serait trouvé, en ce moment même, auprès de Zayn et cela lui serrait la gorge. Un long moment, une éternité, lui sembla-il, s'écoula, pendant lequel il ne put que demeurer assis sur son banc, paralysé, comme sous l'effet d'une drogue. Puis son trouble se dissipa et, en même temps que ses jambes se dégourdissaient, il sentit aussi ses forces lui revenir.
Quand son cerveau fut de nouveau capable de penser correctement, quelques secondes lui suffirent pour prendre une décision. D'abord, il allait sortir d'ici, il irait féliciter les nouveaux mariés, et même, peut-être, s'il trouvait les mots pour cela, il demanderait à sa mère de l'excuser pour l'incompréhension dont il avait fait preuve à son égard. Ceci fait, il repartirait aussitôt et là, il irait directement trouver Zayn. S'il n'était pas déjà trop tard, s'il acceptait encore de l'écouter, il le supplierait de pardonner son attitude bornée et stupide. Quel bonheur ce serait s'il voulait bien lui accorder une deuxième chance. Cette fois, c'était sûr, il ne la gâcherait pas.
Libéré d'un poids énorme, il se leva et traversa la chapelle en courant presque. Tout juste arrivé dehors, il s'arrêta net et machinalement cligna des yeux. Il n'avait pas encore eu le temps de s'accoutumer à cette lumière trop crue qu'il lui sembla...
Non, ce n'était pas possible, se raisonna-t-il, rejetant immédiatement ces pensées folles. Il était en pleine hallucination, la chaleur trop forte lui faisant tourner la tête.
- Zayn..., murmura-t-il, se demandant encore si l'homme qui se tenait à son côté était bien réel ou si son image n'était pas simplement revenue pour le torturer.
- Cela fait si longtemps ! s'exclama une belle voix grave qu'il aurait reconnu entre mille.
Il ne rêvait donc pas ! Pourquoi il eut à cet instant l'impression que son cœur s'était arrêté quand Zayn l'avait quitté et qu'il se remettait seulement maintenant de battre ?
- C'est toi ? chuchota le châtain, haletant comme s'il était à bout de forces.
- Bien sûr que c'est moi, répondit Zayn en riant. Moi et Sasha.
Ce n'est qu'à cet instant que Liam réalisa que Zayn tenait sa fille... leur fille dans ses bras.
- Sasha, répéta le jeune homme pour se convaincre que tout cela n'était pas un mirage.
Il comprenait maintenant le sens de l'expression « se sentir pousser des ailes. » Pour un peu, il se serait envolé tant son corps lui semblait léger.
- Tu ne veux pas savoir pourquoi je suis là ?
Pour lui, tout ce qui comptait, c'était sa présence. La raison ? Il s'en moquait ! C'est donc davantage pour faire plaisir à Zayn que par réelle curiosité qu'il demanda tout de même ;
- Pourquoi es-tu là ?
- Tu pourrais nous présenter, intervint sa mère, avant même que Zayn n'ait eu le temps de parler.
- Maman, voici Zayn Malik, et sa fille, Sasha, annonça Liam. Zayn, je te présente ma mère, et Jay, mon beau-père.
- Ravi de faire votre connaissance. Vous permettez ? dit Zayn, collant pratiquement Sacha dans les bras d'une Karen abasourdie. Cela vous ennuierait-il de la tenir quelques instants ?
Dès qu'il eut les mains libres, Zayn saisit Liam par les épaules et l'attira à lui. Cela faisait trop longtemps qu'il attendait l'instant où il sentirait de nouveau ses lèvres sous les siennes ! Il n'en pouvait plus. Il s'empara de sa bouche avec passion, espérant que ce baiser suffirait à lui faire comprendre tout ensemble combien il lui avait manqué, et ce qu'il représentait pour lui.
- Oh, Zayn..., murmura Liam dans un soupir.
- Non, laisse-moi parler le premier.
- Mais...
- Je suis ici pour une unique raison Liam. Parce que je t'aime, parce que tu m'aimes aussi, et que ça ne sert à rien de continuer à nier l'évidence.
Il entrouvrit les lèvres, comme s'il voulait encore dire quelque chose, mais Zayn ne lui en laissa pas la possibilité. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour s'arrêter avant d'avoir atteint son but. C'est-à-dire, convaincre Liam qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.
- L'amour est le bien le plus précieux au monde. Ne rejette pas le cadeau que t'a offert la vie, poursuivit-il. D'ailleurs, quand bien même tu le voudrais encore, je t'en empêcherais. Comprends-moi, je suis un marine, et un marine ne sait pas ce que c'est que de battre en retraite.
Atteint par l'émotion, le métis s'interrompit le temps de reprendre son souffle. Mon Dieu, que cet homme lui avait manqué ! songea-t-il en promenant son regard sur ce corps dont la seule proximité le bouleversait déjà tant. Ces quelques jours sans le voir, sans le toucher, lui avaient laissé la douloureuse impression d'être amputé d'une partie de lui-même.
- On va se marier, babe. Aujourd'hui ! Maintenant ! Et un vrai mariage, pas une union arrangée, avec tout ce que ça implique : amour, enfants et bonheur jusqu'à la fin de nos jours, déclara-t-il d'un trait.
Karen s'étrangla dans un petit cri.
Liam cligna des yeux.
Et Sasha éclata d'un rire joyeux.
Il continua dans sa lancée.
- Ce ne sont pas des paroles en l'air, tu sais. On ne quittera pas cette ville avant d'être mariés. Je te laisse seulement le choix de la façon dont tu veux entrer dans la chapelle : sur tes pieds ou dans mes bras ! Alors, que choisis-tu ?
Tout cela était allé visiblement trop vite pour Liam. Sa tête lui tournait comme s'il était ivre. Il allait pourtant bien avoir besoin de tous ses esprits pour dire à Zayn tout ce qu'il avait décidé de lui dire : qu'il avait tout comprit. Que se priver de joie par peur de l'avenir était pathétique... que ses vieilles craintes en avaient fini, qu'il avait, maintenant et pour toujours, une totale confiance en lui...
En dépit de toutes ses bonnes intentions, le beau discours qu'il avait préparé se résuma en une seule phrase, qu'il eut même un peu de mal à prononcer tant sa gorge était serrée.
- Prenez-moi dans vos bras, sergent-artilleur.
Zayn ne se fait pas répéter l'ordre deux fois. D'un geste, il souleva Liam du sol et, en l'embrassant, lui murmura à l'oreille :
- Tu es l'homme de ma vie.
Cinq secondes plus tard, suivis de Karen et Jay, ils pénétraient dans la chapelle, éperdus de bonheur et prêts à se lancer dans une aventure qui, ils en étaient l'un et l'autre persuadés, à présent, n'aurait rien, mais vraiment rien, d'un mariage arrangé...
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