-8-
C'était sa responsabilité, cela ne faisait aucun doute.
Zayn Malik, n'était pas du genre à se soustraire à son devoir. Tout ce qu'il voulait, c'était juste un peu d'aide. Quelqu'un qui lui tende la main pour le guider dans la vie de la paternité. Et peut-être même qu'un peu de compassion ne lui auait pas fait de mal non plus... même si cela était beaucoup plus difficile à admettre.
Sentant la crampe venir, il passa tout doucement le bébé endormi sur son autre bras. Pauvre petit chose ! Si quelqu'un méritait de la compassion, c'était elle plutôt. Elle avait perdu sa mère, puis elle avait été emmenée par une inconnue, pour finir dans les bras d'un homme qu'elle n'avait jamais vu et qui avait dû lui sembler impressionnant comme un géant plein de tatouage étrange.
- Tu n'as rien demandé, toi. Tu aimerais seulement qu'on te fiche la paix, n'est-ce pas ? chuchota-t-il, comme si la petite fille pouvait l'entendre.
Puis il souffla délicatement sur son front pour repousser les boucles qui tombaient jusque sur ses yeux. Elle s'était tellement agitée tout à l'heure qu'elle en avait perdu sa jolie barrette en forme de papillon.
Sasha respira un peu plus fort et tourna la tête dans son sommeil. Zayn se pétrifia instantanément. Si elle se réveillait maintenant, il se rait dans de beaux draps ! se dit-il en portant un regard circulaire dans l'appartement encombré de marchandises. La table du salon disparaissait sous de pots de nourriture pour bébés, en nombre suffisant pour fournir une crèche pendant huit jours. Sans même parler des sacs qu'il n'avait pas encore eu le temps de déballe et qui, eux, traînait un peu partout.
Il allait bien falloir qu'il range tout cela quelque part, qu'il trouve aussi une place pour le berceau, puis qu'il décide ce qu'il allait faire de sa fille le lendemain, pendant qu'il serait sur la base. Le problème, c'est qu'il était coincé. Parce que, s'il bougeait, elle se réveillerait et ce serait reparti pour une sérénade de cris d'enfer !
Il s'efforça de compter mentalement jusqu'à dix. Très lentement. Il espérait ainsi recouvrer le contrôle... ou une sorte de sagesse qui, par miracle, tomberait du ciel pour lui éclaircir les idées.
Peine perdue !
Son regard glissa de nouveau vers le téléphone. Il devait bien connaître quelqu'un qui pût, sinon venir l'aider, au moins lui donner des conseils. Oui, mais qui ? Perrie ? Peu probable. Vu la façon dont il l'avait plantée l'autre jour, il y avait toutes les chances qu'elle lui raccroche au nez. En outre, elle ne s'y connaissait probablement pas mieux que lui en matière de soins à apporter aux bébés. Comme toutes les femmes avec lesquelles il avait eu une aventure d'ailleurs. Soudain une illumination apparu dans son esprit.
- Liam !
Sous le coup de l'émotion, il avait presque crié. Un emportement incontrôlé qu'il paya aussitôt... Éveillée en sursaut. Sasha entonna immédiatement un concert de braillements dont elle avait le secret.
- Oh non, tu ne vas pas recommencer ! s'exclama Zayn la balançant d'un côté et de l'autre, en lui tapotant le dos.
Mais les pleurs continuaient, de plus en plus aigus. Peut-être qu'il aurait plus de chance s'il essayait de la raisonner ?
- Allons, mon petit chou, on ne t'a jamais dit que tu allais avoir des rides à pleurer comme ça ?
Sasha s'interrompit en grimaçant. Une fraction de seconde, Zayn crut qu'il l'avait convaincue, avant de comprendre que ce n'était qu'une pause destinée à reprendre sa respiration.
- Bon, d'accord. Tu te fiches pas mal de tes rides. Alors si tu arrêtes de crier, je te promets de t'acheter une voiture pour tes seize ans, ça te va ?
Deux petits poings s'accrochèrent à sa chemise, lui pinçant la peau du même coup. À cet instant précis, Zayn eut réellement envie de se mettre à hurler avec sa fille !
- J'ai compris, tu es trop petite pour te laisser avoir au chantage, dit-il, contemplant le petit minois baigné de larmes. Bon, il n'y a qu'une chose à faire. Tu réalises à quel point je vais être obligé de m'humilier pour toi ?
Sasha semblait s'en moquer éperdument.
Mon Dieu, qu'il détestait se sentir aussi impuissant. Il avait passé sa vie d'adulte à donner des ordres autour de lui et il n'était pas de ceux qui baissent les bras aisément. Pourtant, il lui suffisait de voir ces yeux brun qui le regardait d'un air malheureux pour savoir qu'il était vaincu.
Aussi difficile que cela fût, il allait donc devoir aller quémander de l'aide auprès d'un homme qui l'avait délibérément méprisé depuis des semaines. Il n'avait pas le choix.
- Allons trouver Liam, soupira-t-il, résigné. J'espère qu'il aura au moins pitié de toi... faute d'avoir pitié de moi.
Attiré par les cris d'un nourrisson, Liam s'apprêtait à aller voir ce qu'il se passait, lorsqu'un coup de sonnette retentit chez lui.
Il ouvrit donc la porte... pour se retrouver face à un Zayn Malik hagard, qui tenait un bébé hurleur dans les bras !
- Que se passe-t-il ?
Son voisin mit un pied en avant, comme s'il avait peur qu'il lui claque la porte au nez.
- Je suis désolé de vous déranger, mais je suis totalement désemparé.
Don Juan Malik désemparé ! Et avec un bébé ! Ça, c'était vraiment la meilleure.
Et maintenant qu'allait-il arriver ? Des extraterrestres sur son balcon ?
Les cris du bébé le ramenèrent au présent.
- À qui est cette petite ? demanda-t-il, fixant Zayn sans comprendre.
- C'est une longue histoire. En fait...
- Vous me raconterez cela plus tard, coupa-t-il devant l'air malheureux de l'enfant et la panique évidente de son voisin.
C'était vraiment la première fois qu'il voyait le sergent Zayn Malik dans cet état de confusion. Il était clair qu'il avait totalement perdu le contrôle de la situation. Mais le plus inquiétant était encore les pleurs de ce pauvre bébé qui semblait en grande souffrance.
- Qu'est-ce qu'elle a ? demanda Liam en prenant la petite fille dans ses bras.
Tout en retournant dans son salon, il parla à l'enfant d'une voix douce pour tenter de l'apaiser. Rien à faire !
- Je ne sais pas ce qu'elle a, justement, et c'est bien ça le problème, avoua Zayn en suivant pas à pas le jeune homme. Chaque fois qu'elle se réveille, elle se met à pleurer et je ne sais vraiment pas quoi faire pour l'arrêter.
Liam remarqua alors que Zayn, derrière lui, se tenait la tête entre les mains et avait l'air las et accablé d'un homme véritablement dépassé par les événements.
- Vous auriez peut-être pu commencer par changer sa couche, observa-t-il, se rendant compte soudain que le bébé était trempé.
Zayn lui décrocha un regard pitoyable.
- Vous avez raison. Je n'y ai même pas pensé.
L'espace d'un éclair, Liam ressentit de la pitié pour le beau marine, tellement fort, tellement sûr de lui, et tout à coup tellement démuni face à une petite fille haute comme trois pomme.
C'était bien la première fois qu'il se présentait devant lui aussi confus. Mais c'était à peine s'il semblait conscient qu'il avait un filet de bave sur l'épaule, que les couches mouillés du bébé avaient laissé une longue tache sur sa manche, du poignet jusqu'au coude, que sa cravate froissée était de travers et que même sa barrette de décorations, sur sa poche, était bizarrement placée. Plus que toute cela, cependant, ce qui émouvait Liam, c'était la résignation désespérée qui se lisait dans son regard.
La vue de cet homme au bout du rouleau balaya d'un seul coup tous les réticences qu'il nourrissait contre lui. Qu'importait désormais qu'il ne fût qu'un dragueur de première ! En ce moment, il n'était pas là pour le séduire, mais seulement pour lui demander un coup demain. Il ne pouvait pas lui refuser ça.
- Vous avez des couches de rechange ? demanda-til.
Il laissa entendre un petit rire.
- Plus qu'il n'en faut. Venez.
Liam traversa le palier à la suite de Zayn, pénétra chez lui et s'immobilisa, stupéfait... C'était à croire qu'il avait dévalisé un magasin. Il comprenait à présent ses allées et venues incessantes dans l'immeuble, tout l'après-midi.
- Eh bien, on dirait qu'un vent de folie est passé par là, dit-il, regardant le bébé qui, bien que sanglotant toujours, s'était un peu calmé.
Pendant ce temps-là, enjambant sacs et cartons, Zayn avait saisit un paquet dont il déchirait l'emballage de plastique. Il en sortit une couche qu'il secoua d'un air triomphal, comme s'il s'était agi d'un trophée de guerre.
- Voulez-vous que je la change moi-même ? proposa Liam.
Une expression d'intense soulagement marqua les traits du brun.
- Pour être franc, vous m'enlèveriez une souffrance.
Le jeune homme prit la couche, étendit la petite fille sur le lit et commença à la déshabiller. Dans son dos, Zayn observait tous ses gestes d'un air attentif, comme s'il essayait de les enregistrer dans sa mémoire. Il l'entendit qui marmonnait des paroles dont il ne saisit que quelques bouts : « mouillée... couches... ne pensais pas... pauvre petite... désespérant ! ».
Une fois changé, le bébé se sentit mieux et cessa de pleurer. Liam le prit sur ses genoux et, tandis qu'il remettait en place la petite robe de dentelle, un sentiment inattendu de frustration l'envahit. Refusant de se laisser aller, il se tourna alors vers Zayn. Il le regarda en souriant visiblement très satisfait du résultat qu'il avait obtenu.
- Merci.
- Ce n'était pas grand chose et je suis heureux d'avoir pu vous rendre service.
Brusquement, et sans raison apparente, Zayn sembla se crisper. Il enfonça ses mains dans ses poches, puis, au bout d'un moment d'un silence gêné, il hocha la tête et dit :
- Je suppose que vous voulez maintenant connaître cette longue histoire ?
Liam acquiesça. À vrai dire, il était même impatient de savoir comment un sergent de marine, qui plus est, un célibataire endurci, pouvait du jour au lendemain, se retrouver à dévaliser les rayons des magasin. Et d'abord, de quelle façon cette petite fille avait-elle atterri chez lui ?
Pourtant, Zayn paraissait encore hésitant.
- J'ai une idée, dit soudain le châtain. Pourquoi ne pas d'abord finir de nous occuper de la petite ? Quand elle sera couchée, alors vous pourrez me raconter votre histoire. Vous lui avez déjà donné à manger ?
- Non.
Les fesses au frais et l'estomac vide, pas étonnant que ce pauvre chou ait hurlé à pleins poumons !
Emmenant le bébé avec lui, Liam se dirigea vers la cuisine, Zayn en arrière de lui.
- Eh bien, on ne peut pas dire que vous soyez à court de nourriture ! s'exclama-t-il devant l'empilement impressionnant de petits pots.
Son compagnon fit un geste de la main vers le comptoir, ou il ne restait plus un centimètre carré disponible.
- Comme je ne savait pas exactement ce qu'il fallait, j'ai pris un peu de tout.
- Je vois. Et vous avez aussi pensé aux biberons ?
- Oui.
Zayn frôla Liam en passant à côté de lui pour atteindre un sac de papier. Oh, pas grand chose... mais assez pour provoquer chez le châtain, une grande bouffée de chaleur. Bien décidé à ignorer l'émotion qui l'avait assailli malgré lui, il inspira une grande goulée d'air. Il n'était pas venu pour cela, se rappela-t-il. Le bébé d'abord ; le plaisir, plus tard.
Correction... Le plaisir, jamais !
La main plongée dans le sac, Zayn tâtonnait à la recherche du biberon. Soudain, son visage 'illumina comme s'il était tombé sur une pépite d'or.
- Et voilà !
- Très bien, dit le châtain. Remplissez-le de lait et réchauffez-le au micro-ondes.
- Du lait ! répéta Zayn en se frappant le front avec sa main. Vous n'allez pas le croire, j'ai... oublié le lait.
- Vous plaisantez ?
Devant son aire penaud, Liam dut se rendre à l'évidence. Non, ce n'était pas une blague.
- Ça ne fait rien, j'en ai dans mon réfrigérateur. Allez le chercher pendant que je continue de m'occuper du bébé.
- Ouf, sauvés ! s'exclama Zayn repassant à côté de lui... en lui effleurant de nouveau les hanches.
Pendant qu'il s'était absenté, Liam reprit l'enfant sur ses genoux, fouilla d'Une main dans le tiroir pour y trouver une cuillière, puis il décapsula un pot de compote de pommes que la petite affamée engloutit en un rien de temps.
Les yeux du bébé commençaient déjà à fermer lorsque Zayn revint avec le biberon de laid chaud, aussi Liam préféra-t-il retourner dans la chambre installer confortablement l'enfant sur des oreillers regroupés à la tête du lit. Cela fait, il lui mit la tétine dans la bouche et regarda le lait descendre... assez vite, d'abord... puis lentement... très lentement.. et plus rien : le biberon n'était qu'à moitié vide, mais la petite fille, épuisée, avait sombré dans le sommeil.
Enfin plus tranquille, Liam prit le temps d'observer l'univers de Zayn, autour de lui. Surprenant le regard insistant de Zayn dans la glace et sentant le danger, Liam comprit qu'il avait tout intérêt à s'éloigner le plus possible de ce grand lit. Après avoir donné un dernier coup d'oeil au bébé, il retourna dans le salon, suivit par Zayn, sans aucun mot.
- J'ai eu une très grosse journée, dit Zayn en se laissant tomber sur le fauteuil, à côté du canapé, endroit où Liam venait de s'asseoir.
Les coudes sur les cuisses, il se prit la tête entre les mains.
- C'est ce que je cru comprendre, en effet !
- Vous ne pouvez pas imaginer à quel point !
Relevant la tête doucement, Zayn tourna son regard vers Liam.
Incroyable. Et quelque peu humiliant aussi... Alors qu'il désespérait de calmer Sasha depuis des heures, Liam Payne, avait réussi le tour de force de ramener la paix en moins de quinze minutes. Le tatoué n'en revenait seulement pas.
- Vous pouvez me faire confiance, dit Liam, comme pour lui rappeler qu'il attendait toujours sa « longue histoire ».
Ce n'était pas aussi simple qu'il l'avait cru !
Zayn s'enfonça dans son fauteuil pour réfléchir quelques instants. Cela faisait des semaines qu'il essayait de gagner la confiance de Liam. Des semaines qu'il essayait de le voir en tête à tête. Et des semaines qu'il lui mettait des bâtons dans les roues. Maintenant, ils étaient là, chez lui, seuls... ou presque, avec un bébé qui dormait à quelques mètres d'eux. Alors qu'il rêvait de le séduire, il allait devoir lui parler de choses intimes et pas faciles à avouer.
- C'est ma fille, lança-t-il.
À force de le dire, peut-être finirait-il lui-même par s'y habituer.
- Votre fille, répéta Liam, ne le prenant pas au sérieux.
- Vous êtes surpris et je le comprends. Pour tout vous dire, je l'ai moi-même été autant que vous quand j'ai appris la nouvelle, il y a de cela quelques heures.
Aussi troublé que fût le châtain, Zayn doutait cependant qu'il eût, comme lui, le coeur battant à tout rompre, l'estomac serré et l'esprit à peut prêt aussi clair qu'un homme plongé dans un coma profond.
- Attendez... Vous êtes en train de me dire... Me faire croire que vous ne saviez pas que vous aviez un enfant ?
- Je ne veux pas vous le faire croire, c'est vrai.
C'était certes une vérité très embarrassante à admettre, surtout quand Liam le regardait avec ces yeux écarquillés comme des billes. Mais maintenant qu'il avait commencé, autant aller jusqu'au bout... Il lui raconta toute l'histoire. Sa brève liaison avec la mère du bébé. Le tragique accident de voiture, environ une semaine plus tôt. Et le décès de Rebecca.
- Dans son testament, conclut-il enfin, elle a laissé des instructions pour que Sasha soit confiée à son père... moi !
- Elle n'avait donc pas de famille ?
- Aucune.
- Et vous n'aviez jamais entendu parle de l'enfant avant cela ?
En Liam, l'étonnement avait maintenant cédé le pas à l'émotion, dont Zayn ne comprenait pas bien la cause. Les mots lui sortaient difficilement de la gorge comme si il était tendu, contrarié ou personnellement affecté par cette situation qui, pourtant, ne le concernait pas le moins du monde.
- Non, Rebecca ne m'avait jamais rien dit, confirma-t-il.
- Lui aviez-vous au moins laissé une chance de vous parler ?
Une chance... mais elle en avait eu cent ! Songea Zayn. Bon sang, ils avaient passé presque toutes les nuits ensemble pendant six semaines. Rebecca aurait bien pu lui annoncer la nouvelle si elle l'avait voulu, c'était donc délibérément qu'elle lui avait caché sa grossesse.
- Pauvre fille, poursuivi Liam sans attendre de réponse. Et pauvre petite qui n'aura même pas de souvenir de sa mère.
Zayn sentit son coeur se serrer. C'était triste. Dramatique même. À Rebecca, à Sasha, et à lui, dans une certaine mesure, le destin avait joué un sale tour. Mais qu'y pouvait-il à présent ?
Liam s'était levé et parcourait le salon de long en large, animé, semblait-il, d'une colère rentrée. Encore une fois, Zayn se demanda ce qu'il avait bien pu faire ou dire qui lui avait déplu. N'y tenant plus il demanda :
- Pourquoi avez-vous l'air fâché ?
- C'est que tout cela est tellement... tellement masculin. Typiquement masculin.
Zayn ne savait pas très bien ce qu'il voulait dire.
- Je ne comprends pas. De quoi parlez-vous ?
- De vous, les personnes dans votre genre. Tous autant que vous êtes. Vous passez d'une personne à l'autre. Vous faites des promesses que vous ne tenez jamais et, inévitablement, ce sont les autres et les enfants qui en payent le prix.
Attaqué dans sa fierté, Zayn bondit de son fauteuil et, le regard planté dans celui de Liam, répliqua vivement.
- Oula, attendez une minute. Il me semble que vous allez un peu vite en essayant de me faire porter le chapeau. Que faites-vous de la responsabilité de Rebecca ? Quelque soient ses raisons, c'est quand même bien elle qui a choisi de ne rien me dire, non ?
- Et qu'auriez-vous fait si elle vous avait mis au courant ?
La question le prit au dépourvu. Faute d'avoir une vraie réponse à y apporter, Zayn leva les bras puis les baissa le long de son corps.
- Franchement, je n'en sais rien et je ne le saurai jamais. Alors, à quoi bon revenir sur ce qui n'a pas eu lien. Quant à vos accusations, sachez que, contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas un spécialiste des promesses brisées. Je ne promets jamais rien que je sais ne pas pouvoir tenir. J'ignore quel genre d'hommes ou de femmes vous avez rencontrés jusque-là, mais, pour moi, une parole est une parole. Et je ne la donne jamais à la légère.
Son regard brun, sa mâchoire serrée, sa façon de se planter face à lui, bien droit pour lui tenir tête, tout en Zayn portait Liam à croire qu'il disait vrai. À croire aussi qu'il s'était, peut-être, trompé sur son compte... qu'il était peut-être, plus sincère, plus sérieux qu'il ne l'avait cru, après l'avoir vu, pendant des semaines, tourner autour de lui comme un guêpe autour d'un pot de miel.
Ce séducteur, père de maille ! S'il avait pu imaginer cela.
- O.K., je suis désolé, dit-il, davantage pour changer de sujet que par réel besoin de s'excuser. Avez-vous réfléchi à ce que vous allez faire de Sasha, maintenant que vous l'avez avec vous ?
Zayn marcha vers la fenêtre et regarda dehors.
- Non ! grommela-t-il, le dos tourné. Je n'ai pas encore eu une minute pour penser à la question.
- Vous ne pouvez pas l'emmener sur la base avec vous.
Il avait sursauté ? Liam n'en était pas très sûr.
- On a une garderie ou une crèche si vous préférez, sur place, dit-il d'un ton soudain plus enjoué, comme si ce détail venait seulement de lui revenir à la mémoire.
- Elle se retrouve déjà dans un endroit qu'elle ne connaît pas. Croyez-vous que ce soit une bonne idée de la confier à d'autre étrangers ? objecta le châtain.
« De quoi je me mêle ? » songea Liam, en même temps qu'il prononçait ces paroles. Après tout, cette solution, même si elle n'est pas idéale, avait au moins le mérite de résoudre le problème du sergent Malik.
- Je suppose que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, en effet, dit-il sèchement, mais je ne sais pas quoi faire d'autre... Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, ajouta-t-il en faisant des gestes exagérés, je suis légèrement débordé.
- Si vous voulez, je peux m'occuper d'elle pendant que vous serez au travail. Provisoirement, je veux dire, le temps que vous vous retourniez.
De nouveau, les mots avaient franchi ses lèvres sans qu'il l'ait voulu. Il lui sembla, un moment encore, voir ses paroles danser devant ses yeux comme dans la bulle d'une bande dessinée. Vite qu'on lui donne une gomme...
Trop tard !
Pivotant sur lui-même à la manière d'une toupie, Zayn s'était retourné et le regardait fixement.
- Vous êtes sérieux ?
L'était-il ? Il ne le savait pas. En quelques secondes, il récapitula mentalement la situation. Il travaillait chez lui et organisait son emploi du temps à sa guise. Il ne lui serait donc pas difficile de s'occuper de Sasha en même temps.
Le seul problème serait que cela l'obligerait à des relations quotidiennes avec Zayn Malik. Saurait-il gérer sa présence alors qu'il n'arrivait même pas à l'oublier en son absence ? Allons, se raisonna-t-il, il n'était plus un enfant.
- Oui, je suis sérieux, affirma-t-il calmement.
- Et en quel honneur me faites-vous cette proposition ? s'étonna Zayn.
Liam ne lui en voulait pas de se montrer curieux, peut-être même soupçonneux. Il avait repoussé ses avances pendant des semaines et, tout à coup, il se proposait de lui rendre service en entrant dans sa vie privée. N'importe qui aurait été surpris par un tel revirement de situation.
Seulement, comment expliquer des raisons que lui-même ne comprenait pas clairement ?
- Croyez-vous que cela ait vraiment de l'importance ? dit-il
Zayn le scruta longuement, avant de soupirer d'un air songeur :
- À ce stade du jeu, je suppose que non.
Un léger sourire aux lèvres, il fit un pas ver Liam. Aussitôt, ce dernier recula d'autant. Mon Dieu, dans quelle histoire s'était-il embarqué ?
- Ne vous méprenez pas, sergent, il ne s'agit pas de jeu et c'est du bébé dont je vais prendre soin, pas de vous.
- Juste une relation de bon voisinage, alors ? demanda-t-il.
- Juste cela.
- Marché conclu, dit-il en lui tendant la main.
Une main que Liam considéra longuement avant de réussir à la serre. À ce contact, une étrange sensation de brûlurese diffusa sur sa paume, pour irradier bientôt dans tous ses membres.
Aucun doute, il s'était fourré dans les ennuis !
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