-15-
Pendant que Zayn et Sasha étaient au parc, Liam avait essayé de boucler les dossiers qu'il avait promis de rendre à Niall le lendemain. Comment allait-il pouvoir maintenant expliquer à son associé que son travail n'avait pas avancé d'un pouce ?
En fait, incapable de se concentrer, paniqué à l'idée de devoir un jour se séparer de l'homme de sa vie, le jeune homme n'avait rien pu faire d'autre que tourner en rond dans son appartement, en se creusant les méninges pour trouver le moyen d'éviter le supplice qu'il redoutait tant. Peut-être, enfin, avait-il une solution... sous réserve qu'il ait d'une part le courage de la proposer à Zayn et, d'autre part, qu'il l'accepte.
Des pas dans le hall lui évitèrent de se torturer plus longtemps. Il traversa son salon en trombe et sortit sur le palier au moment où Zayn s'apprêtait à rentrer chez lui. Il se retourna, un sourire aux lèvres, tandis que Sasha, les cheveux ébouriffés et la salopette pleine de sable, tendait vers le châtain deux bras en criant de joie. Ravalant son angoisse, Liam déglutit péniblement. Il fallait que son idée marche, mon Dieu, il fallait absolument que ça fonctionne.
- Tu nous a manqués, tu sais, dit Zayn.
Prenant Sasha dans ses bras, Liam s'abandonna, l'espace de quelques courts instants, au pur plaisir que lui procurait la caresse des deux petits poings du bébé sur ses joues.
- Vous aussi, vous m'avez manqué, avoua-t-il à son tour.
Zayn lui proposa d'entrer chez lui... ce qu'il accepta sans se faire prier. Comme il passait à côté de lui, le brun le retint une seconde, juste le temps de glisser une main sur sa nuque. Mais, comme toujours, ce simple contact déclencha au châtain, une cascade de sensations extraordinaires.
- Tu as terminé ton travail ? demanda Zayn.
Même si la question était tout simplement neutre, Liam trouva à la voix de Zayn des touches sensuelles, qu'il ne lui avait encore jamais fait entendre. Seigneur, cela allait être dur de garder les idées claires dans ces conditions.
- Non, fini-t-il par admettre, s'efforçant de soutenir courageusement le superbe regard noisette qui, lui semblait-il, le pénétrait jusqu'à l'âme.
- Ah ! Comment cela se fait-il ?
- J'étais trop préoccupé pour pouvoir travailler. En vérité, j'ai passé mon temps à réfléchir.
- Réfléchir ?
- Oui, à penser... à toi... à moi... à Sasha... à nous.
- Conclusion ?
Il lui tendait la perche, mais, bon sang, pourquoi était-il soudainement incapable de parler, comme si sa voix s'était coincée dans sa gorge ?
- Moi aussi, j'ai réfléchi, enchaîna le brun, voyant qu'il ne disait rien.
Surmontant les frissons que provoquait en lui la caresse des doigts de Zayn sur son bras, il parfait enfin à dire :
- Il faut qu'on parle.
Pendant que le métis refermait la porte de son appartement, Liam alla installer Sasha dans son parc, au milieu de ses jouets. Lorsqu'il se redressa, Zayn l'avait rejoint.
- Liam...
- Non, écoute-moi d'abord, l'interrompit-il, craignant de n'avoir plus le courage de parler dans un moment. J'ai réfléchi. Ce que j'ai à te dire ne sera pas long.
- D'accord, vas-y, acquiesça le brun, croisant les bras sur son torse.
Mais, au moment de se jeter à l'eau, Liam fut de nouveau la proie d'une nervosité incontrôlable. Ressentant le besoin de se défouler avant de prendre la parole, il se mit à tourner autour de parc de Sasha, qui, enthousiasmée par ce qu'elle supposait être un nouveau jeu, commença à taper des mains.
- J'ai réfléchi, reprit finalement le châtain après quelques instants.
- Ça, ça fait trois fois que tu me le dis, coupa Zayn en riant.
- J'ai réfléchi à ce que tu m'as dit cette nuit, enchaîna-t-il, faisant mine de ne pas remarquer qu'il l'avait interrompu. J'ai repensé à ces six mois d'éloignement. Oui, il va falloir que tu trouves quelqu'un pour garder Sasha, et quelqu'un de confiance si possible.
- Et alors ? Résultat ?
- Je l'adore et je crois pouvoir dire que c'est réciproque, poursuivit Liam, hésitant à en venir tout de suite à la conclusion.
- Ça, c'est certain !
- Eh bien, tout cela pour dire que je pense avoir une solution.
- Ah ?
Voilà, il en était arrivé au moment crucial, songea-t-il, contractant ses muscles comme si cela pouvait véritablement l'aider à rassembler ses forces.
- Toi et moi, on va se marier. Épouse-moi Zayn, lança-t-il d'un trait, sans respirer.
Ouf, il l'avait dit.
Hélas, il ne tarda pas à constater que, la réaction du métis n'était pas vraiment celle qu'il attendait : il le dévisageait d'un air abasourdi, les yeux exorbités, comme s'il se demandait s'il avait perdu la raison.
- Tu... tu es sérieux ? bégaya-t-il après un long moment de silence.
- On ne peut pas être plus sérieux. Je ne plaisanterais jamais sur un sujet aussi grave que le mariage.
Zayn secoua la tête d'un air pensif.
- Il y a quelque chose que je ne comprends pas. La nuit dernière, tu me disais encore que tu ne te marierais jamais, que ta mère...
- Oui, je sais, mais nous, ce sera différent.
- Comment ça ?
Pour cacher sa gêne, Liam fourra ses mains dans les poches de son jean, avait de déclarer de sa voix la plus ferme :
- Ce sera un arrangement de circonstance, rien de plus.
Zayn fit un pas vers lui, puis s'arrêta net.
- Un arrangement de circonstance, répéta-t-il avec lenteur, comme si le sens de ses mots lui échappait.
- Exactement.
- Hmmm... Et tu peux expliquer ce que tu entends par là ?
Essayant d'abord de remettre de l'ordre dans ses pensées, Liam finit par énoncer à peu près clairement :
- Je te propose un mariage arrangé. Un mariage de raison, si tu préfères.
Un drôle de sourire grimaçant tordit les lèvres de Zayn.
- C'est d'un romantisme !
- C'est justement pour cela que notre mariage tiendra. Les mariages d'amour, eux, ne durent pas. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Entre nous, au contraire, ce sera un vrai partenariat, Zayn. Nous formerons une équipe solide.
Il n'avait pas l'air très convaincu, mais au moins l'écoutait-il, nota Liam, avait de poursuivre.
- Si on se marie, je m'occuperai de notre fille. Quand l'armée t'enverra en manœuvres, loin d'ici, pour plusieurs mois d'affilée, tu n'aurais donc aucun souci à te faire pour elle.
- Humm...
- Et quand tu seras à la maison, on fera l'amour sans mettre nos cœurs dans la balance. Le plaisir sans les risques, en sommes, conclut-il.
Bien sûr, son opinion sur le mariage, n'avait pas changé. C'était toujours pour lui la plus effrayante des situations. Néanmoins, en éliminant l'amour, il pensait aussi avoir trouvé la manière d'éliminer le danger. Il avait toujours voulu fonder une famille et, si Zayn acceptait son plan, il aurait donc tout ce qu'il désirait, sans rien risquer. Il lui suffirait d'oublier qu'il était amoureux du beau métis, se tenant en avant de lui et ainsi, quels que soient l'attitude et les sentiments de Zayn à son égard, il ne souffrirait pas.
La solution idéale, en quelque sorte !
Après leur dernière discussion, Zayn, lui aussi, avait longuement réfléchi pour trouver la solution au problème que lui poserait nécessairement, un jour ou l'autre, son appartenance au corps des marines. Lorsqu'il était revenu du parc, sa décision était prise : puisqu'il aimait Liam, il allait lui proposer de l'épouser, tout simplement. Et, au cas où il se montrerait réticent, il avait même pensé aux arguments qu'il prononcerait pour le convaincre. La seule chose qu'il n'avait pas prévu, c'était qu'il lui couperait l'herbe sous le pied.
Que pouvait-il lui opposer, à présent, alors qu'il avait l'air tellement satisfait de sa stupide idée de mariage arrangé ? À en juger par le rose de ses pommettes et la lueur qui brillait dans ses yeux, il était évident qu'il s'imaginait avoir eu l'idée du siècle. Cela aurait pu l'être, en effet, admit-il pour lui-même, s'il n'aimait pas déjà le jeune homme comme un fou. Maintenant, c'était trop tard, il était révolté à la seule idée d'une union sans amour. Pour la première fois de sa vie, et de toutes ses forces, il désirait s'investir totalement dans une relation, fonder un vrai couple, à l'image de celui de ses parents, une famille unie, comme celles de ses trois sœurs.
Et ce grand bonheur, c'était avec Liam qu'il voulait le connaître. C'était avec lui qui voulait passer ces merveilleuses années, même pour le reste de sa vie... Il n'en avait pas peur pour une fois.
Évidemment, il pouvait concevoir que l'exemple de sa mère ne l'ait guère encouragé à foncer dans le mariage tête baissé et il comprenait, en quelque sorte, ses peurs. Mais, quelles chances avaient-ils d'être heureux dans une association dont l'unique but était de résoudre des problèmes de garde d'enfant ?
- À quoi penses-tu ? lui demanda Liam, le surprenant alors qu'il était perdu dans ses pensées.
« C'est une histoire de fous. On devrait être à genoux, en train de remercier le ciel, la chance ou le destin, appelle comme tu veux la force qui nous a réunis, au lieu d'être là, à faire de ridicules projets d'union pour la seule défense de nos intérêts communs » ... Voilà exactement ce que Zayn aurait voulu lui dire s'il n'avait pas eu peur que Liam prenne ses jambes à son cou et ne s'enfuit à toutes jambes. Le mariage était encore pour lui un sujet bien trop sensible et Zayn pour rien au monde ne voulait prendre le risque de perdre définitivement celui qu'il aimait.
En l'espace de quelques instants, mille pensées contradictoires fusèrent et se bousculèrent dans sa tête. Puis, finalement, il en vint à la conclusion qu'il valait encore mieux accepter les conditions qu'il lui imposait que de vivre sans lui.
- Réflexion faite, ce mariage me paraît être une excellente idée, lui dit-il, comme si quelqu'un d'autre avait parlé à sa place.
Une douleur lui pinça le cœur lorsqu'il vit l'air soulagé du châtain.
- Ce sera super, Zayn, tu verras ! s'exclama-t-il en lui sautant au cou.
Son corps si chaud, si proche, ralluma instantanément le feu qui dormait en lui. Glissant sa main sur les reins de Liam, il le plaqua contre lui avec toute la force de son désir. Celui-ci, avait un gémissement de plaisir, se lova tendrement contre son torse, le visage enfoui au creux de son épaule dans une attitude de confiance et d'abandon. Un geste qui, Zayn en était sûr, allait bien au-delà d'une simple réaction instinctive. Oui, Liam l'aimait... Il le sentait dans ses caresses, il l'entendait dans sa voix.
Puisque la peur l'empêchait d'admettre la réalité, il allait donc lui redonner doucement la confiance qui lui manquait pour laisser parler son cœur. Jour après jour. Nuit après nuit. Avec tact. Comme on apprivoise un animal craintif. Pour cela, il avait un plan... D'abord, il allait l'épouser en lui laissant croire qu'il ne s'agissait effectivement que d'un accord imposé par les circonstances. Puis, cette première étape franchie, il l'amènerait progressivement à comprendre que l'amour n'était pas un sentiment aussi effrayant qu'il l'imaginait. Au bout du compte, il finirait par le convaincre de l'indéfectibilité des liens qui les unissaient.
- Eh bien, pour quand vois-tu ce mariage ? demanda le métis, s'obligeant à revenir au présent.
- Comme ma mère se marie la semaine prochaine à Las Vegas, j'ai pensé qu'on pourrait faire d'une pierre deux coups.
Brusquement, Zayn eut l'impression que le sol l'attirait sous terre. Certes, il s'attendait qu'il ait tout prévu, mais de là à imaginer une telle précipitation... Des fiançailles éclair d'une semaine et un mariage au royaume des paillettes, mon Dieu, mais sa mère à lui allait avoir une crise cardiaque quand il allait lui annoncer cela !
- Voilà une autre excellente idée, se força-t-il de dire, prenant l'air satisfait qu'il pensait devoir afficher en un moment pareil.
Visiblement trompé par la perfection de son jeu, Liam poussa un soupir de soulagement.
- Je te promets que nous serons une famille, toi, Sasha et moi, dit-il d'une voix remplie de gratitude.
- Oui, une famille, répéta Zayn, tandis que son cœur se mettait à battre plus fort.
Une vraie famille : tout ce qu'il désirait était résumé dans ces quelques mots. Une famille, tous les trois.
- Tu trouves aussi que c'est une bonne solution, n'est-ce pas ? demanda brusquement le châtain, comme si le doute venait de s'installer en lui.
Il cherchait à se rassurer, c'était évident. Alors, n'écoutant que son instinct, Zayn l'attira contre lui et dévorant sa bouche de baisers impatients, lui offrit tout le réconfort dont il avait besoin.
- Oui, sans aucun doute... Nous avons choisi de faire ce qu'il fallait, murmura-t-il un instant plus tard, encore ivre de la délicieuse rencontre de leurs bouches affamées.
Trois jours plus tard, après un épuisant marathon de plusieurs heures, Liam avait enfin trouvé le smoking qui lui convenait. Tandis qu'il regagnait son domicile, au volant de sa Volkswagen, il imaginait la tête que ferait Zayn lorsqu'il le verrait dans ce joli costume ivoire. Le trouverait-il à son goût comme il l'espérait ?
- Toi, la bague au doigt ! J'ai vraiment du mal à le croire, s'exclama Niall assis à côté de lui.
Tournant légèrement la tête, Liam lança un regard du coin de l'œil à son ami. Que répliquer quand lui-même s'interrogeait encore sur la réalité de ce qui lui arrivait ? Dans moins d'une semaine, il allait devenir à la fois époux et père. Il y avait bien là de quoi tourner la tête de n'importe quel homme.
- Et pourtant, c'est vrai, dit-il. Dans quatre jours, je ferai bel et bien le grand saut.
- C'est une nouvelle renversante.
- N'exagère pas, lui dit Liam, d'un ton légèrement exaspéré. On en a déjà parlé et tu sais bien ce qu'il en est.
Niall laissa entendre un ricanement moqueur.
- C'est ça, bien sûr, rien qu'un mariage arrangé.
- Parfaitement.
- Au fait, comment ta mère a-t-elle réagi ?
Pendant quelques secondes, Liam chercha comment traduire en un mot l'attitude de Karen. Comme c'était prévisible, plus immature que jamais, sa mère avait bondi de joie à cette nouvelle.
- Elle a été... surprise, résuma le châtain, peu désireux de se lancer dans de longues explications.
- Naturellement, elle aussi a dû être abasourdie.
Le silence s'installa, jusqu'à ce que Liam profite d'un arrêt de la circulation pour finir par dire à son meilleur ami ce qu'il avait sur le cœur.
- Écoute, j'ai l'habitude de ne rien attendre de ma mère, mais franchement, s'il y a quelqu'un dont j'espérais un peu plus de compréhensions, c'est bien de toi.
- Mais je te comprends parfaitement, protesta Niall, une pointe d'ironie dans la voix. Par exemple, je vois bien que tu es en train de faire des efforts désespérés pour transformer un mariage d'amour en mariage arrangé.
Conscient de la faiblesse des arguments qu'il avait à dire à Niall, Liam prit prétexte du feu qui repassait au vert pour éviter de répondre. À sa grande déception, cependant, il comprit assez vite que son ami n'avait pas l'intention de le laisser s'en tirer comme ça.
- Dis-moi, Liam...
- Quoi ?
- Si ton mariage est aussi peu important que tu le prétends, pourquoi as-tu été aussi difficile dans le choix de ton costume ?
« Parce que je veux que Zayn en ait le souffle coupé », faillit avouer l'intéressé avant de se raviser.
- Peu importe la raison, dit-il d'un air faussement détaché. Un mariage reste un mariage, quels que soient les sentiments. Tu me vois me présenter devant l'officiant en jean et en T-shirt ? Ce ne serait pas correct.
- Évidemment ! ricana Niall.
Qu'il était agaçant à vouloir absolument mêler l'amour à cette histoire, bougonna Liam en son for intérieur. Après tout, même s'il avait des sentiments pour Zayn, c'était son droit de refuser de s'u abandonner pour éviter de souffrir le jour où il le laisserait tomber. Simple question de bon sens. Soudain, Niall porta la main à son front.
- Mais j'y pense tout à coup, dit le blond, je ne t'ai pas encore faite de cadeau de mariage. En guise de présent, je t'offre de garder Sasha pendant que vous partirez en voyage de noces. Quoique...
- Qu'y a-t-il ?
- Réflexion faite, je ne sais pas si un couple aussi peu amoureux que le vôtre a réellement besoin d'une lune de miel.
Réalisant qu'il venait de se faire piéger, Liam haussa les épaules en marmonnant :
- Très drôle ! Je te signale tout de même que, si on a renoncé à l'amour, on n'a pas renoncé au sexe pour autant.
- Encore heureux. Enfin une parole sensée, ria Niall.
- Crois-moi, je t'assure que ce mariage arrangé est la plus sage décision.
Soulagé qu'ils soient arrivés, cela lui donna enfin l'occasion d'interrompre cette conversation. Sans un mot, Liam gara sa voiture dans son stationnement, mit son frein à main, et se retourna pour attraper le carton contenant son costume de mariage, sur la banquette arrière.
- Allez, tu viens ? On est arrivés, dit-il, offrant à Niall un visage faussement serein.
Oui, il avait fait le bon choix. Oui, cela devrait fonctionner. Et qu'importe ce que son ami pût en dire et en penser, il se répéterait cela des centaines de fois s'il le fallait, jusqu'à en être définitivement convaincue.
- Zayn Malik, la bague au doigt, ce n'est pas croyable, s'exclama Louis Tomlinson en enfilant sa veste. Je n'en reviens toujours pas et je ne suis pas le seul, tu sais.
- Ne me dis pas que la nouvelle a déjà fait le tour de la base ? soupira Zayn.
- Harry t'a parlé de cette histoire de paris, n'est-ce pas ? Inutile de te dire que ceux qui avaient misé sur ton échec avec Liam Payne font aujourd'hui une drôle de tête.
Zayn se réjouit secrètement du bon tour qu'il venait involontairement de jouer à ses amis.
- En bien, ça leur apprendra. Rien que pour le plaisir de clouer le bec à certains, je vais aller jusqu'au bout, plaisanta-t-il, pendant que Louis finissait de rassembler ses affaires.
- J'ai eu beaucoup de plaisir à garder ta fille. N'hésite pas si tu as besoin de moi à une autre occasion, Sasha est un bébé tellement adorable.
- Merci encore de m'avoir dépanné et... merci aussi pour l'exemple que vous me donnez Harry et toi. C'est tellement réconfortant de voir un couple qui s'entend aussi bien.
Louis hocha la tête en riant, tandis que Zayn le raccompagnait à la porte de l'appartement. C'est seulement au moment où il le prit dans ses bras, lui offrant un baiser sur la joue en signe de remerciement qu'il réalisa que deux personnes se tenaient sur le palier... L'une d'elle, particulièrement, le foudroyait du regard.
- Oh... Liam, bégaya Zayn.
L'ignorant, le châtain lui tourna le dos. Rien qu'à voir sa mine et son attitude, il n'était guère difficile de deviner ce qu'il avait imaginé.
- Babe, je te présent Louis Tomlinson, reprit-il quelques secondes plus tard, passé le premier instant de surprise.
Liam chercha à se rassurer dans le regard de Niall, mais ce dernier avait l'air aussi désemparé que lui. Depuis un moment, il avait du mal à respirer comme si un poids s'était abattu dans sa poitrine. Pour la première fois, la présence rapprochée de Zayn ne provoquait en lui qu'un froid glacial, un vide immense. Il tremblait de tous ses membres, incapable de se maîtriser. Tout avait commencé à la seconde précise où il avait surpris son futur mari en train d'embrasser cet étranger. Et maintenant, le comble, il avait le culot de le lui présenter.
La douleur, d'abord concentrée au niveau de son estomac, s'emparait à présent de tout son être. Ses jambes tremblaient, son souffle se faisait de plus en plus saccader, il était au bord du malaise. Jamais il n'avait ressenti de la jalousie, quelque chose d'aussi angoissant.
- Voici Louis Tomlinson, le mari, de mon meilleur ami, Harry, précisa alors Zayn, comme il ne réagissait pas.
En voyant l'air soulagé de Niall, Liam réalisa que lui aussi, s'était trompé sur la nature des relations de Zayn et Louis. Bien que, pour sa part, une vague crainte l'empêchait encore d'être complètement rassuré, il parvint néanmoins à lui offrit un sourire poli et à son tour, présenta son ami à Zayn et Louis. Après quelques longues secondes d'un silence gêné, Louis et Niall s'éclipsèrent, les laissant tous les deux seuls.
« Il n'a rien fait de mal... Je n'ai rien à lui reprocher... ». Se répéta Liam, cherchant par tous les moyens à chasser ce venin qui lui empoisonnait le cœur. Malheureusement, la même douleur le faisait toujours souffrir.
Incapable de supporter le regard de Zayn plus longtemps, il se retourna pour ouvrir la porte de son appartement.
- J'ai... j'ai des choses à faire, murmura-t-il. On se verra plus tard, d'accord ?
- Liam...
- Plus tard, répéta-t-il, avant d'entrer chez lui précipitamment.
Adossé à la porte fermée, le châtain demeura un moment, les yeux clos. Il n'en pouvait plus. Il avait besoin de temps pour réfléchir, mais il fallait surtout que cette douleur se calme, sinon elle allait l'engloutir.
Non, non et non ! Pas question d'attendre.
Zayn fonça chez lui, juste le temps de prendre Sasha dans ses bras et il retraversa le palier à toute vitesse et se mit à cogner comme un fou sur la porte de Liam.
- Va-t'en, il répondit une voix lointaine et étouffée.
- Je taperai tant que tu ne m'auras pas ouvert, affirma le brun, cognant de plus belle.
Sa persévérance fut récompensée un moment plus tard. Mais, à son grand étonnement, la porte s'entrouvrit sur un Liam qui, de toute évidence, avait du mal à retenir ses larmes.
- Inutile de te mettre dans tous tes états, fini par dire le métis, se glissa à l'intérieur de l'appartement avant qu'il ne lui barre le passage, je te promets, qu'il n'y a strictement rien entre Louis et moi.
Liam renifla et releva le menton.
- Oui, je sais.
- Pourquoi alors es-tu si bouleversé ?
- Je t'ai dit que j'avais besoin de rester seul un moment.
- Ça n'arrangera rien. Il faut qu'on parle.
- Je sais que tu veux parler, mais...
La fin de sa phrase mourut dans un soupir.
- Mais quoi ? demanda Zayn, redoutant le pire.
- Ce n'est pas important.
- Qu'est-ce que ça veut dire, ce n'est pas important ?
- Parler ne changera rien, dit-il sèchement.
Liam réfléchit, puis comme s'il se parlait à lui-même, murmura d'une voix lointaine :
- Ça ne fonctionnera pas, jamais. J'y ai cru, mais non, ça ne fonctionnera pas. Impossible.
- Qu'es-tu en train d'essayer de me dire ? demanda Zayn, surmontant difficilement son émotion devant le regard du châtain embué de larmes.
- On ne peut pas, Zayn... C'est impossible... Il n'y aura pas de mariage.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top