-12-

D'un geste machinal du bras, Liam se protégea le visage de la lumière de l'aube qui commençait à filtrer à travers les rideaux. Encore plongé dans un demi-sommeil, il voulut se retourner, mais se trouva trop à l'étroit pour pouvoir bouger. Puis sa main frotta quelque chose et il comprit brusquement que quelqu'un était allongé à côte de lui. Réveillé en sursaut, il ouvrit alors les yeux sur... Zayn !

La mémoire lui revint tout à coup, tandis que son compagnon resserrait ses bras autour de lui en grognant, avant de s'éveiller à son tour. Sur l'instant, il parut aussi surpris que le châtain, mais, très vite, il retrouva son sourire charmeur. Une seconde nature ! « Sergent Beau Gosse » reprenait ses bonnes habitudes.

- Bonjour, dit Zayn tout bas, tout en commençant à lui caresser le dos.

Pourtant conscient de la prudence lui commandait de s'écarter, Liam préférant néanmoins écouter la voix contraire qui lui susurrait : « Trop tard, Li' Comme, on fait son lit, on se couche. Tu as pris des risques, à présent, tu dois les assumer ». Et au lieu de s'en aller, il se cambra pour se soumettre docilement à la main qui lui électrisait le corps.

- Bonjour, répondit Liam, s'efforçant toutefois de ne pas trahir la poussée d'émotions dont il était l'objet.

Alors que Zayn glissait une jambe entre les siennes, il se pressa instinctivement un peu plus contre lui. Au contact de leurs deux torses, une vague de plaisir le parcourut, mais une sensation plus violente encore le surprit lorsque, un instant plus tard, une main brûlante se faufila tout juste sur la bordure de son boxer, effleurant le bas de son dos, vrai très près de ses fesses, en une caresse incendiaire. C'était comme si des étincelles enflammaient sa chair en mille points différents pour lui faire subir une délicieuse torture.

- Il y a longtemps que je rêvais de ce réveil, chuchota Zayn sur le ton de la confidence.

- Je vous... Je t'en prie... euh..., bredouilla le jeune homme, s'interrompant aussitôt dans un soupir de plaisir.

De toute façon, il ne savait même pas ce qu'il voulait dire... « Je t'en prie, arrête » ou « Par pitié, continue » ? Il n'avait plus le temps ni l'envie de réfléchir : Zayn venait d'emprisonner ses lèvres sous les siennes. Tout ce qui comptait, à présent, c'était le goût exquis de ce baiser. Un baiser sans douceur, purement animal. Le baiser affamé d'un homme frustré depuis trop longtemps et qui n'en peut plus d'attendre. Un baiser profond et passionné auquel il répondait avec un plaisir infini.

Comme si le métis craignait que Liam s'enfuît, il avait passé une main derrière sa tête et le maintenait ainsi, soudé à lui, pour explorer sa bouche en de long mouvement langoureux. Leurs langues, tantôt discrètes, se prenaient et s'offraient tour à tour dans les plaisirs d'un jeu profondément sensuel.

Sous sa main posée sur l'épaule de Zayn, et à travers le coton de son T-Shirt, Liam devinait les muscles fermes mais délicats d'une silhouette de rêve. Une silhouette qu'il s'était justement qu'alors contentée de contempler à distance. Désormais, il ne pouvait plus se satisfaire de cette admiration lointaine. Il éprouvait maintenant un besoin de le toucher, de palper sa peau, d'enfoncer ses ongles dans sa chair, d'embrasser tous les petits recoins qu'il le permettait, de découvrir et savourer chaque parcelle de ce corps si tentant. N'y tenant plus, il glissa doucement les doigts sous le T-shirt de Zayn...

Ce dernier, aussitôt, se contracta sous la caresse et se plaqua contre Liam avec tant de forces que, l'espace de quelques secondes, il en eut le souffle coupé

- Oh bébé, soupira-t-il avec une évidente émotion dans la voix, si tu savais quel effet tu me fais en me touchant juste comme ça ! C'est incroyable !

Abasourdi par la façon dont il réagissait, Liam se mit à parcourir son torse d'une main plus fébrile encore !

- C'est ça oui, l'encouragea-t-il de nouveau.

Et en même temps, d'une simple roulade, il passa au-dessus du châtain. Puis, le regard planté dans le sien, il souleva le bord de son T-shirt et, prenant tout son temps, comme si la lenteur de son geste décuplait sa jouissance, il retroussa lentement le rebord sur son torse.

Liam sentit une grande chaleur prendre naissance au creux de son ventre et bientôt lui envahir tout le corps. Mais au moment où il allait s'offrit au métis, il l'entendit murmurer :

- Non, attends, pas encore... pas si vite.

La légère déception qu'il en éprouva à l'instant s'évanouit sitôt que les paumes de son compagnon glissèrent sur son entre-jambe, au-dessus de son boxer. Alors, il inclina la tête, n'aspirant plus qu'à s'abandonner avec plaisir à ces doux effleurements qui allumaient en lui un véritable brasier.

Il laissa échapper un cri lorsque Zayn poursuivit du bout de la langue le petit jeu que ses doigts venaient de commencer, toujours par-dessus le morceau de tissu. Comme s'il mettait un plan longuement réfléchi à exécution, il s'appliqua d'abord à lécher juste au-dessus de la ligne de son boxer, passant au creux de ses cuisses, pour remonter à son nombril afin de le taquiner quelque peu. Remontant par la suite, jusqu'à ces tétons, dessinant des cercles, larges d'abord, puis de plus en plus serrées, jusqu'à finir par enfermer les pointes durcies de désir sous ses lèvres. Habilement, il fit alors monter le l'excitation, alternant violence et douceur.

Liam se cramponna instinctivement aux épaules de Zayn. Mais le vertige était trop fort, sa tête continuait à tourner comme une toupie, son cœur à battre sur un rythme fou et son sang à bouillonner, pendant que Zayn, pour sa part, se délectait de son corps comme d'un mets succulent. Sa bouche torride poursuivait sa lente promenade sur ses pectoraux, redescendant sur son ventre et doucement se déplaça jusqu'à l'élastique de son boxer. Liam savait bien maintenant que lui seul détenait le pouvoir de combler le vide qu'il sentait palpiter en lui, d'apaiser la douleur, de plus en plus présente, qui le tourmentait.

Comme s'il avait deviné ses pensées, Zayn laissa sa main descendre lentement sur sa hanche. Le châtain se raidit et se cambra de nouveau sous les coups d'un insoutenable vague de plaisir, jaillissant du plus profond de son être. Ces caresses, à présent, ne lui suffisaient plus. C'était en lui, dans son intimité, qu'il désirait Zayn. C'étaient les secrets de son corps qu'il volait lui offrir comme le plus merveilleux des cadeaux. Et tout de suite !

Soulevant ses reins pour venir à sa rencontre, Liam murmura alors :

- Zayn, j'ai envie...

Une dernière taquinerie et son compagnon se redressa légèrement.

- Je sais ce dont tu as envie, Liam, l'interrompit-il. Et moi aussi, j'en ai envie !

Alors, tout va bien, j'avais peur d'être le seul concerné, répondit-il dans d'un rire nerveux.

Le fameux sourire dévastateur réapparut sur les lèvres de son séducteur. Liam s'humecta les lèvres et déglutit péniblement, la gorge nouée à l'idée de ce qui allait s'ensuivre.

Son attente ne fut pas longue...
En un instant, et sans même qu'il put dire comment cela était arrivé tant l'ivresse était intense, il se retrouva nu, en train de contempler Zayn qui se dévêtait à son tour. À son grand étonnement, il se découvrait des trésors d'impudence. Pas une fois, il ne baissa les yeux lorsque son compagnon s'agenouilla entre ses cuisses. Et pas une fois, il ne protesta... Avant qu'il ne s'immobilise, les traits tendus.

- Qu'y a-t-il ? demanda Liam, priant le ciel pour qu'il n'est pas changer d'avis.

Il n'était pas certain de pouvoir surmonter pareille épreuve ! Savait-il seulement ce qu'il lui faisait subir en le caressant de cette façon ?

- On ne peut pas, ce n'est pas possible.

Il fallut un certain temps à Liam pour comprendre ce que Zayn venait de lui dire. Seigneur ! Si quelque chose était impossible, c'était justement de renoncer.

- Et pourquoi ? demanda le châtain, une pointe de tristesse dans le ton.

De nouveau, ce maudit sourire...

- Parce que mon ange, crois-moi ou non, je n'ai pas l'habitude de me promener avec des préservatifs dans les poches.

Stupide, voilà ce qu'il était ! Comme n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

- Et toi, tu n'en aurais pas, par hasard ? ajouta soudainement Zayn, une lueur d'espoir dans le regard ?

Liam secoua la tête.

- Non...

- Cette réponse me déçoit, mais j'avoue aussi qu'elle satisfait mon orgueil, avoua-t-il avec un rire étouffé.

Pendant un moment, Zayn garda le silence. Il semblait réfléchir.

- Ma parole te suffirait-elle si je t'affirmais que je suis sain ? reprit-il, quelques secondes plus tard.

- Tu m'as dit que tu ne faisais jamais de promesses en l'air, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Tu peux donc me promettre que tu n'es pas séropositif ?

La mine grave et le regard rivé au sien, Zayn déclara d'une vois remplie de sincérité.

- Je te le promets.

- Dans ce cas, je te fais confiance. Et pour te rassurer, je te promets de même que tu n'as rien à craindre de moi.

Alors, ils reprirent leurs caresses là où ils les avaient interrompues. Les doigts de Zayn s'aventurèrent entre les cuisses du jeune homme, s'immiscèrent dans les plis de sa chair en feu et commencèrent à taquiner le dessus du gland où se concentrait le plaisir. Vibrant de tout son corps, Liam se cambrait, exigeant et chaviré de désir.

- Quel dommage qu'on n'ait pas plus de place ! maugréa Zayn, bloqué par les accoudoirs du canapé.

- Tu préfères qu'on s'allonge par terre ? proposa Liam, s'étonnant soudain de ne pas reconnaître sa voix.

- J'ai trop envie de toi pour m'interrompre ne serait-ce qu'une seconde. Je rêve de ce moment depuis le jour où je t'ai vue, tu sais.

Oui, il le savait. Il l'avait toujours su. Et maintenant, il pouvait enfin s'accorder le droit d'admettre ce qu'il s'était appliqué à nier de toutes ses forces depuis six semaines.

- Moi aussi, je te désire depuis le début.

- Oh, mais Liam, pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ?

Que répondre ? Et surtout, comme trouver encore la force d'expliquer quand la caresse de Zayn sur son membre durcit le projetait déjà au bord de l'extase ? Le souffle court, il ne pouvait que gémir de plaisir, tandis que les mouvements de va-et-vient devenaient plus rapides et excitant. Abandonnant toute pudeur, Liam était simplement désireux de partager avec son amant l'exquise violence qui le submergeait. Le désir, atteignant des sommets, lui ravageait le corps. Un volcan grondait en lui, menaçant d'exploser à chaque seconde.

Lorsque Zayn comprit que Liam était vraiment sur le point de succomber, il cessa de le caresser et se lécha trois doigts et en entra un afin de le préparer. Suivi d'un deuxième, regardant chaque mimique du visage de son amant, faisant très attention à ne pas le brusquer et commença de léger mouvement de ciseaux afin d'étirer la chair déjà brûlante de désir. Lorsqu'il jugea que Liam était prêt à recevoir quelque chose de plus imposant, il retira ses doigts et entra en lui. Tout doucement. Pour ne rien manquer de ce plaisir intense, pour s'en délecter et en savourer chaque seconde. Liam gémis de douleur. Au même moment, Zayn voulut se retirer, mais le châtain le stoppa et empoigna ses fesses afin de le rentrer d'un coup sec. Liam cria de douleur en mettant une main devant sa bouche pour ne pas alerter le bébé dormant dans la pièce adjacente pendant que Zayn lui, ne bougeait plus. Ce fut seulement quelques minutes plus tard que le châtain donna un coup de bassin pour bien lui faire comprendre qu'il était prêt. Le métis débuta donc de léger coup de bassin pour les accentuer au fur et à mesure que Liam gémissait, se mélangeant aux propres sons qui sortait de sa bouche. Et tandis qu'il se perdait avec délices dans sa douce chaleur, Liam souleva ses hanches en s'offrant encore plus à son amant. Zayn aurait pu décrire avec précision ce que Liam ressentait, tant, il en était certain, leurs corps vibraient à l'unisson, s'accordaient sur le même tempo. Ils éprouvaient les mêmes sensations, au même moment. En tout cas, lui, pour sa part, n'avait jamais connu d'harmonie aussi parfaite.

Les mains de Liam errant sur son corps mettaient ses sens en ébullition. Ses doigts s'attardaient savamment sur les points les plus sensibles et, avec un art inimaginable, y jouaient une brillante partition comme un pianiste talentueux fait sonner une magnifique mélodie d'une simple caresse sur les touches de son clavier. Zayn ouvrit les yeux un instant. Le regard de Liam s'était voilé de désir et ses lèvres entrouvertes laissaient échapper le souffle tiède de sa respiration haletante. Il avait terriblement envie de lui, mais il y avait aussi autre chose... À sa grande surprise, il découvrirait qu'il avait aussi besoin de sa présence, il se sentait inexplicablement ému comme il ne l'avait jamais été en faisant l'amour.

Prenant sur lui pour dominer son désir, il s'immobilisa une seconde, le temps de demander :

- C'est comment pour toi ?

- Merveilleux... surtout... ne t'arrête pas.

Ce n'était pas non plus ce que Zayn avait l'intention de faire ! De toute façon, il était bien incapable de se maîtriser plus longtemps. Se laissant aller au rythme d'un envoûtant va-et-vient, il accéléra progressivement la cadence pour offrir à Liam tout ce qu'il voulait, tout ce à quoi il aspirait, et même pour le combler au-delà de ses attentes... Car, si le désir présidait à cette union, il s'agissait aussi d'autre chose, que Zayn expérimentait pour la première fois de sa vie. Pour la première fois, il désirait donner plutôt que prendre, il voulait lire le bonheur sur le visage de son amant, il voulait le conduire au septième ciel où aucune personne ne l'avait mené avant lui. Aussi, avant qu'il n'ait atteint le paroxysme de la jouissance, au prix d'un effort surhumain, faisant appel au peu de sang-froid qui lui restait encore, il interrompit le balancement de leurs corps.

À bout de souffle et de forces, Liam murmura :

- C'est absolument... fantastique.

Zayn recommença à explorer le corps du châtain avec excitation. En le sentant frémir sous ses doigts, il dut de nouveau se faire violence pour se contenir. L'épreuve devenait pour lui de plus en plus difficile. Plus forte que le vertige était maintenant la douleur et, pourtant, il devait encore attendre...

- Oh mon Dieu... Oh mon Dieu..., l'entendit-il chuchoter, tandis que son corps en feu se contractait violemment sous les caresses intimes qu'il lui prodiguait.

- Je n'en peux plus... Je t'en prie..., dit alors Liam dans un cri.

Cette fois, le plaisir avait atteint la limite du supportable. Zayn comprit que Liam était vraiment au bord du précipice et qu'il devait lui accorder ce qu'il le suppliait de lui donner. Alors, en quelques mouvements de reins, leurs corps s'embrasèrent, emportés dans un même mouvement, sauvage et jouissif.

Un moment passa dans le silence le plus total. Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'ils étaient là, allongés, corps contre corps, mêlant leur souffle et leur transpiration ? Une minute ? Une heure ? Liam aurait bien été incapable de le dire. Mais qu'importait ! En cet instant, rien n'avait plus d'importance que le bonheur qui l'avait envahi. Et que dire de l'émerveillement qu'avait laissé, à la fois dans sa chair et dans son cœur, cette expérience de l'amour ?

- Je n'aurais jamais cru que ce serait comme ça, dit-il, incapable de taire ses émotions plus longtemps.

En guise de réponse, Zayn épuisé se contenta de pousser un soupir satisfait.

- Je veux dire..., poursuivit-il, cherchant ses mots. J'ai lu des tas de livres, vu une quantité de films... et la réalité est bien supérieure à ce que j'imaginais.

Zayn se redressa sur un coude pour le regarder. Mais pourquoi avait-il cet air un peu tendu ? s'interrogea le châtain.

- De quoi parles-tu ? demanda-t-il. Quels livres ?

Liam sourit en lui caressant l'épaule.

- Tous. J'avais lu tous les livres sur la question, du manuel de conseils pratiques aux romans d'amour. Je reconnais tout de même que certains auteurs ont un talent fou pour enflammer l'imagination.

Zayn toussota et, pour la plus grande déception du jeune homme, s'écarta de lui.

- Dois-je comprendre que... que tu... que tu es vierge ? hésita-t-il, l'air abasourdi.

- Ça ne s'est donc pas vu ! s'exclama Liam joyeusement. Voilà le plus gentil compliment que l'on m'ait jamais fait.

Sur le visage de Zayn, l'ahurissement avait fait place à une pincée de colère.

- Réponds-moi, tu es vierge ou non ?

- Je l'étais, mais je ne le suis plus, corrigea Liam en riant.

- Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant ?

- Ça ne m'a pas semblé utile.

- Pas utile ? répéta Zayn, s'éloignant du jeune homme pour se recroqueviller à une extrémité du canapé.

Comprenant que leur moment d'intimité était terminé, Liam se pencha pour ramasser la couverture tombée par terre, s'enveloppa dedans et, reculant contre l'autre accoudoir, s'assit face au métis.

- Je te fais remarquer, dit-il pour se justifier, que je n'ai pas non plus jugé nécessaire de te demander avec combien de personnes tu avais couché avant moi.

Zayn hocha la tête.

- Certes, mais ce n'est pas la même chose.

- Et pourquoi ça ?

- Ce n'est pas la même chose, c'est tout, affirma-t-il d'un ton brusque et commençant à rassembler ses vêtements éparpillés autour de lui.

- Tu veux donc dire que, si tu avais sur que j'étais vierge, rien de cela ne serait arrivé ?

- Oh oui, mais les choses se seraient déroulées autrement.

- Eh bien, je suis heureux que tu n'en aies rien su, observa Liam en étouffant de rire, parce que je n'aurais pas voulu que quoi que ce soit se passe différemment.

- C'est incroyable, ricana Zayn, enfilant à présent le pantalon de son uniforme. Pour une première fois, se contorsionner sur un canapé trop petit et trouver cela génial !

- Tu aurais peut-être préféré que je trouve ça nul ?

- Non, j'aurais seulement préféré que tu me disses la vérité. Ç'aurait été beaucoup...

- Mieux ?

- Sûrement pas ! s'exclama Zayn en faisant au jeune homme un regard pénétrant comme un rayon laser. Je ne vois pas comment ça aurait pu être mieux.

La remarque fit jaillir en Liam un plaisir intense.

- Alors, où est le problème ?

Zayn se leva, se dirigea vers la fenêtre et regarde dehors. L'aube, qui commençait à arriver.

- Si j'avais su, j'aurais pris plus soin de toi, murmura-t-il, le dos tourné. J'aurais été plus doux, plus... enfin, je ne sais pas. Plus...

À en juger par ce que Liam ressentait, son cœur avait dû exploser. L'émotion qui perçait dans la voix de Zayn était, sans aucun doute, le signe d'un indéniable attachement. Il s'inquiétait pour lui et voulait son bonheur. En un mot, il tenait à lui... et c'était réciproque. De quelle manière, les choses avaient-elles évolué ainsi à son insu ? se demanda le châtain soudainement. Comment des sentiments de tendresse avaient-ils pu s'infiltrer en lui sans qu'il l'ait voulu et, pire, alors même qu'il avait tout fait pour s'en garder ? Quoi qu'il en soit, il lui fallait bien maintenant se rendre à l'évidence : non seulement Zayn avait réussi à rompre la barrière de défense que Liam s'était construite alentour de lui, mais il était devenu très important également. Essentiel à sa vie.

Gardant la couverture enroulée autour de lui, le châtain se leva à son tour pour rejoindre Zayn devant la fenêtre. Comme il lui posait la main sur le bras, le métis pivota sur lui-même.

- Il ne faut pas te faire de soucis pour moi, je suis un grand garçon, lui dit-il, face à face, les yeux dans les yeux.

Un imperceptible sourire étira les lèvres de Zayn au moment où il répliquait :

- Crois-moi, je m'en suis aperçu.

- Je savais ce que je faisais et avec qui.

- Oui, mais...

- Il n'y a pas de mais, coupa le jeune homme.

Pour l'instant, tout ce que Liam voulait, c'était se laisser aller contre Zayn qui venait de le reprendre dans ses bras, savourer encore un peu la chaleur de ce corps serré contre le sien.

- Liam...

Il ne sut jamais ce qu'il allait lui dire, car, au même moment, Sasha se mit à pousser des hurlements signifiant clairement « Je suis réveillée, j'ai faim et je veux qu'on s'occupe de moi ! »

Liam se retourna pour attraper son T-Shirt ainsi que son boxer restés sur le sol. Il les enfila le plus rapidement possible et rejoignit la chambre où Zayn s'était précipité dès qu'ils avaient entendu les cris de Sasha. Il trouva là, une Sasha aux yeux encore emplis de larmes, mais au visage souriant. Les poings serrés autour des barreaux de son lit pliant, la petite fille se tenait debout.

- Bonjour, bébé. Dit Liam en se dirigeant vers l'enfant qui lui tendait les bras.

Une bouffée d'émotion le saisit en serrant contre lui le bout de chou. Zayn s'était rapproché et, brusquement, Liam réalisa qu'il avait là, rassemblés dans ces deux personnes, tout ce qui suffisait à le combler. La délicate douceur de ce petit être lové contre lui et la force rassurante de l'homme qui se tenait à son côté. Ce qui s'était passé en quelques jours était tout bonnement incroyable. À l'encontre de tous ses plans, lui qui refusait de s'attendrir avait craqué pour le père et l'enfant.

- Il faut que l'on parle Liam, lui murmura Zayn à l'oreille, ajoutant encore à son trouble.

- Oui... euh... oui, bégaya-t-il, resserrant instinctivement ses bras autour du bébé.

Bien sûr qu'il fallait qu'ils parlent. Et même de choses très importantes. Mais avant cela, avant toute conversation, il avait encore besoin de réfléchir...

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