Une semaine avant

"Seuls l'art et la science élèvent l'Homme jusqu'à la divinité"

- Ludwig van Beethoven

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La salle de classe 213 de cette école artistique ressemblait à, disons, une salle de classe, tout ce qui a de plus classique. Une porte d'entrée, la plus simple possible, installé sur le mur droit, faisait face à une rangée de fenêtres - donc sur le mur gauche - au minimum du propre. Des néons pendouillaient au plafond, ainsi que le projecteur qui affichait le cours sur le tableau blanc. À ses côtés, gesticulait le professeur, un homme d'un quarantaine d'années portant une charmante moustache, avec son stylo magique qui permet de dessiner sur la jolie surface lisse. Évidemment sur sa droite, donc prêt du mur gauche, se tenait fièrement un bureau des plus banales, chargé de feuilles volante. Et tout aussi sûrement, assis sur des chaises pour le plus part bancale, il y avait des étudiants.

Certains ressemblait à des limaces à la retraite et d'autres écoutaient juste l'enseignant débitant son cours. L'histoire de l'art, franchement, n'était pas le plus passionnant pour ces artistes en herbe qui n'avait qu'une envie, prendre un pinceau, un crayon ou une pastel et créer. Justement la plupart, comme par exemple la jeune fille à la salopette au deuxième rang, gribouillait rapidement sur le bord de leur cahier.

Au dernier rang à droite, se trouvais Zeus avec ses cahiers bleu marine, qui contrairement à son prénom divin était un élève lamba, pas mauvais mais qui n'avait jamais vraiment brillé. Celui qui vous rend un devoir dans les règles à qui vous mettez un "Bien, à approfondir" puis vous passer à une autre copie en ayant déjà oublié son contenue.

Bref Zeus portait un jean et un sweat gris et ne se démarquait pas.
Il avait des cheveux ébouriffés d'un bruns fauve qui lui tombaient devant les yeux. Des prunelles couleurs cacao, immensément profonde mais particulièrement nuageuse. Son nez était grand et son teint clair. Il faisait une demi-tête de la plupart de ses amis mais n'était pas encore très alaise dans ce corps qui avait grandi trop vite.

La table de Zeus était parsemé de message en tout genre, de petit bonhomme et d'autres dessin fait par les étudiants au fil du temps. Il s'était promis à lui même d'y laisser sa marque mais comme un tatouage, il faut être sûr de ce qu'on veut mettre et Zeus était encore incertain. Il n'avait pas encore trouvé SA marque.

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Les couloirs était bruyant à cette heure ci où tout les élèves se croisaient et s'entrecroisaient. Des papier froissé jonchaient le carrelage autrefois blanc et les murs étaient recouverts de cassiers multicolores. Il y en avait camouflé par des feuilles, d'autres avait la porte complètement peinte. C'était beau, cette explosion de couleurs.

Celui de Zeus était vert, émeraude. La seule petite décoration était un minuscule éclair jaune fait à la gouache. Il fallait bien qu'il montre que ce casier était le sien. D'un coup de main, il ouvrit la porte. Même si de l'extérieur son casier paraissait rangé et soigné, l'intérieur n'était qu'un tas de désordre où cahiers, pinceau, palette de peinture, stylo, boîte à craie et feuilles cohabitaient. Il déposa son sac tout en bas, là où il lui gardais une place.

- Hé Zeus ! appela une fille aux longues tresses rousses. J'ai fini avec ta craie phénix, tiens.

- Je ne suis pas sûr que ça s'appelle la couleur phénix, Anastasia.

- On s'en fiche ! Bref tu viens je vais manger sous le cerisier, demanda la jeune femme

Le cerisier était certes un arbre, mais pas un vrai cerisier. On le nommait comme ça à cause de ses petits fruits rouges. Un jour quelqu'un avait trouvé son véritable nom mais tout le monde avait continué à utiliser son surnom par simplicité.

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Sous l'arbre, il y avait Poète et Blaise qui discutaient tranquillement en mangeant leur sandwich. L'un était musiciens et l'autre danseurs. Oui car Bois-Brun avait une section danse aussi. Poète était un compositeur talentueux et Blaise avait une pointe de pied exceptionnelle. Lorsque leurs amis arrivèrent, ils les saluèrent et commencèrent à parler du sujet le plus répandu ces derniers temps.

- Salut, alors vous avez avancé sur votre projet d'examen ?

L'examen. Dernier étape de leurs apprentissages à l'école d'art et conservatoire de Bois-Brun, plus connus sous le nom de BB. Ils devaient créer une œuvre d'art autour d'un thème prédéfini mais assez vague et la présenter devant un jury dans une semaine. Cette année le thème était le point de vue. Ils avaient droit à toutes les techniques, du matériels était mis à disposition, évidemment un élève option sculpture ne pouvait pas décider de faire un opéra mais le choix était extrêmement large.

C'était fait exprès, cela demandais une grande imagination mais une réflexion encore plus importante, parfois des élèves y trouvaient leur voie d'avenir et d'autres plein de talent paniquaient et rataient. Les œuvres étaient, seulement pour celles ayant une note au dessus de la moyenne, exposé dans une galerie temporaire. Évidemment la musique, la danse et le théâtre était mis en valeur différemment. Cette exposition était pour nos jeunes artistes, une évolution professionnelle unique. Ce qui stressais énormément les élèves en quête de gloire.

Lorsque Anastasia finit d'expliquer dans les grandes lignes le projet qu'elle préparait avec sa copine, tout les regards se tournèrent vers Zeus qui jouais avec une allumette. Il n'avait encore jamais révélé à l'un d'eux son idée disant qu'il était encore dans la fasse de recherche. Ces amis avait un peu peur qu'il se plante, trop de liberté peu bloqué l'imagination. Enfin, une semaine avant, la recherche doit déjà être très lointaine.

- En me basant sur une citation, je vais improviser le point de vue d'un adolescent sur quelques choses.

Au verbe improviser, ses amis s'étaient mis à essayer de lui faire reprendre raison. On n'arrivais pas les mains dans les poches à un examen aussi important, disaient-ils. Mais Zeus se contentait d'hausser les épaules.

- Tu sais Zeus, je me souviens d'une citation. Ça disait "Seuls l'art et la science élèvent l'Homme jusqu'à la divinité"...

- Ludwig van Beethoven, coupa Zeus.

Poète balaya la remarque de la main et continua.

- Peut-être. Mais tout ça pour dire, t'as beau t'appeler Zeus, te crois pas déjà une divinité. Fait attention.

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