1 : Prologue
Je m'appelle Zéro. Peut être ai-je eu un autre nom, ou peut-être mes parents n'ont-ils jamais daigner nommer la chose immonde qu'ils avaient créé. Depuis ma naissance, chaque personne qui a le malheur de poser ses yeux sur moi se voit frapper par la malchance. Tout d'abord mes parents. Mon géniteur, qui s'est fait renversé par une voiture, puis ma génitrice, retrouvée pendue dans notre propre jardin. Fillette innocente de 2 ans, les policiers m'ont pris en pitié, du moins... Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que c'était un mauvais choix, et que le centre de recherche sur l'électricité d'Hawkings ne décident de m'acheter.
Ainsi, à l'avant veille des mes trois ans, me voilà arrivée dans cet endroit chaleureux, ou chaque personne est douce avec moi : le centre de recherche. Je plaisante, évidemment. Ce lieu est plus froid que le corps glacial de ma défunte mère. Plus froid encore que ce vent saisissant qui souffle impitoyablement durant l'entièreté de l'hiver.
Ici, quiconque te connait t' analyse comme si tu n'étais qu'un objet. C'est ce qu'ils pensent. Ils te relient à des câbles, il te sondent de part en part, et ils t'exploitent jusqu' à ce que tes jambes cèdent sous le poids de ta fatigue. Et à ce moment là seulement tu pourras retourner entre quatre murs et t'allonger sur ton lit d'hôpital. Tu regarderas uniquement les murs couverts de dessins enfantins faits à la craie grasse. Des éclats de souvenirs qui te rappellent que tu n'es qu'un sujet de recherche. Un simple cobaye qui n'a même pas le droit d'être humain. Et puis il y a cet homme : Papa.
Papa m'aime. Il me protège du monde extérieur où tout le monde me veut du mal. C'est le seul à m'avoir recueilli quand on m'a abandonné. Mais ce n'est... Qu' un mensonge écœurant auquel il veut me faire croire. Il me semble être la seule qui voit clair dans son jeu... La seule qui porte un masque cachant mes véritables intentions... La seule qui sait que même Papa est une menace... Et puis... La seule qui sait pourquoi cette chose existe.
Je me laisse faire, pour l'instant. Je suis la bête docile sans cervelle. Le souffre-douleur des autres enfants et l'expérience "non-concluante" de mon "père". Au fond... Peu importe. Je sais très bien que je saurais apporter de la couleur à mon monde. Je ne me souviens plus si je vous l'ai dit, ou non... Ma couleur préférée est le rouge.
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Centre de recherche sur l'électricité d'Hawkings, Aile réservée au personnel, 6h et 43 minutes du matin.
Je me lève ainsi, chaque matin, à 6h 30. Les chercheurs ont l'immense bonté de me laisser précisement 1 minute et 20 secondes pour me préparer. Je sors de mon lit et j'arrange les draps comme je le peux. Je défroisse ma tenue d'hôpital dont les points me rappellent les tâches argentés qui apparaissent trop souvent dans mon champ de vision.
J'ai ensuite le droit de m'asperger le visage d'une eau glacée, histoire de bien me faire comprendre que ma journée va être longue, et que je n'ai pas intérêt à montrer le moindre signe de fatigue. C'est avec une humeur exécrable camouflée par un sourire que je sors de ma cellule, la porte blindée s'étant ouverte avec un claquement sonore.
Je marche pied nus dans les couloirs, comme chaque enfant ici. Des murs lambda aux centaines de carreaux blancs réguliers de chaque côté, un motif insignifiant pour la plupart des gens. Seuls ceux qui sont reclus ici savent ce que l'on ressent dans ces couloirs. Être oppressé, enfermé, écrasé !
Enfin j'arrive dans cette salle. Le théâtre de mes souffrances, où être fort est de rigueur. Son nom enfantin sonne comme une comptine sordide dans ma tête : La salle arc-en-ciel.
Un endroit où chaque enfant rêve de dépenser les heures où l'on expérimente pas sur lui. Un lieu rempli de jouets et de jeux de toute sorte, de la toupie aux échecs. Les murs, une fois de plus blancs, on été peints, à certains endroits, de couleurs vives rappellant tout le cercle chromatique.
Malheureusement, à 6h 43 du matin, ces couleurs me paraissent criardes et agressent mes pupilles. Je sais très bien ce que représente cette salle. Je suis pire encore que Onze. Qui est Onze ? Un autre sujet. Nous sommes tous numérotés, il y a 30 cobayes. Pourquoi ai-je eu le 0 ? Seul Papa le sait. Pourtant, Deux est plus âgé que moi... Un mystère de plus qui m'insupporte. Le problème est que même si Onze n'a pas de pouvoirs, les miens sont détraqués, incontrôlables. Un jour, j'ai tenté de déplacer un objet sur une table. J'ai démembré la personne en face de moi. Biensûr, cela est uniquement valable aux yeux des autres. J'ai eu tout le loisir de perfectionner ma maîtrise pendant mes heures d'isolement, mais, quelque fois, il m'arrive de ne plus rien contrôler. Cela m'effraie autant que cela me fascine.
Je passe la porte de la salle et le silence assourdissant seulement rompu par ma respiration me provoque un anxiété maladive. Alors que mon index mutile nerveusement mon pouce, je marche quelque pas sous les regards haineux des autres sujets.
S'ils savaient ! pensé-je, presque arrogante. S'ils savaient ce que je suis capable de faire... Mais bon, chaque chose en son temps, n'est-ce-pas ? Je n'ai pas encore toutes les cartes en main, faisons preuve de patience. Je sais parfaitement... Que mon heure viendra...
Fin du Prologue- 880 mots.
Informations : Les chapitres varieront entre 750 et 2000 mots. Je n'indiquerai pas quels thèmes sensibles ils contiennent, lisez donc bien ma description, car vous êtes responsables de ce que vous lisez.
Je n'accepterai aucune inspiration, copie ou utilisation de mon œuvre. J'ai toutes les preuves que mon écrit m'appartient.
Publication : Je tenterai d'être régulière, mais, évidemment, il m'arrivera de ne pas l'être.
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