ZERGYION: ORIGINES.
Voyez un petit astre jaune. Un monde solitaire, hostile, au climat chaud et sec, tournant autour d'un immense corps rougeâtre, géant silencieux dans l'infinité spaciale. Perdu au milieu d'une immensité noire, obscure, glaciale, lieu de vide et de ténèbres où brillent seulement de lointaines lueurs. Un désert rond, au relief de dunes, de ravins, balayés par le vent chaud porteur de poussière et de sable, où l'eau est une ressource rare en surface, et se cache aux tréfonds des entrailles de la terre. Un territoire où les seules formes de vie existantes ne sont que des jakots, des kolliaks et des treviks venimeux, tous prédateurs adaptés à un univers où survivre à tout prix est le maître mot. Un monde appelé Treve-2.
Mais cet environnement hostile, ce désert planétaire abritant d'innombrables dangers pour l'Homme, n'a néanmoins pas empêché le Dominion Terran de s'y installer.
Un beau jour, ce sont les cuirassés qui ont rempli le ciel vide et blanc de Treve-2, déposant au sol une multitude de petits êtres bipèdes à la peau pâle, premiers étrangers sur une planète qui n'en avait jamais vu. Sous le soleil de plomb, les premiers colons entreprirent alors de se mettre à l'œuvre.
Les machines de l'empire permirent de découvrir et exploiter les vastes étendues aquatiques souterraines. Les fusils d'assaut lourd des marines, machines à tuer humaines aux immenses armures métalliques, eurent tôt fait d'avoir raison des créatures autochtones irritées, et rapidement, les forteresses volantes terrans mirent en place les premiers camps sécurisés à la surface de l'astre.
Les cycles passèrent. Des gens de tout horizons vinrent. Les camps grandirent. Les marchands arrivèrent. Des usines furent construites. Puis ce fut des prototypes de fermes.
Et peu à peu, au fil des années, ce sont des hectares qui furent utilisés pour produire du blé, de l'avoine et de l'orge, antiques ressources venues d'un monde perdu, la Terre. Enchantés à l'idée de conquérir les vastes étendues dorées, des colons arrivèrent de tout le secteur de Kroprulu, attirés par les emplois vacants. Et bientôt, Treve-2 devint une exploitation agricole qui n'avait plus rien à voir avec le désert vide qu'elle était.
Tandis que les colons prospéraient, la guerre faisait rage dans la galaxie. Le Dominion traversa de nombreuses crises politiques, et se heurta plus d'une fois aux protoss, race alien antique aux pouvoirs psychiques et à la science élaboré, ainsi qu'aux terribles zergs, extraterrestres insectoïdes dévoreur de monde, menaçant sa stabilité et sa sécurité. Néanmoins, éloignée de la capitale Korh, la lune de Treve-2 n'eut jamais de soucis à se faire au sujet des races xénomorphes qui déchainaient le chaos dans la galaxie.
Jusqu'à aujourd'hui.
L'attaque fut rapide. Bien que les détecteurs eurent tôt fait de repérer leur signature, les léviathans zergs n'eurent pas le moindre soucis à écraser la maigre défense des marines terrans. Les faibles garnisons sur place luttèrent du mieux qu'elles purent, mais les bombardements frappèrent les bases en plein fouet, déversant des torrents de mucus et de vermines grouillante, courant à toute vitesse sur l'horrible substance, déchiquetant les armures, éventrant le métal, se glissant par toutes les ouvertures. Les batîments avaient à peine le temps de s'effondrer sur eux même que déjà des ouvriers entamaient leur ignoble mutation, devenant des couveuses organiques qui allaient permettre aux parasites de proliférer. Et pour les chanceux soldats qui réussirent à décoller avant leur annihilation, en courant de toute urgence dans les transports, ce sont les mutalisks, d'immondes créatures volantes insectoïdes qui abattirent entièrement leurs chasseurs et vaisseaux, de leurs projectiles acides.
Privé de défense en moins de quelques heures, les fermiers terrans se retrouvèrent à la merci des envahisseurs. Des légions de zerglings se déversèrent partout sur la planète, tuant terrans et animaux, dévorant tout sur leur passage. Seul la flore fut épargnée, tandis que la faune se faisait tailler en pièce, dans un torrent incessant de mort et de destruction.
Au milieu de la tempête d'insectes, la reine des couvées Dagra jubilait. Ses petits avaient anéanti les terrans en si peu de temps!
Le monstre à l'allure arachnide, mais au buste vaguement féminin se frotta les mains. Cette victoire lui revenait de droit, et pas même la Reine-mère Zagara ne pourrait le nier. L'Essaim était triomphant, et c'était grâce à elle.
Tandis qu'elle avançait sur le mucus qui s'étendait à une vitesse folle, son regard parcouru l'horizon. Les flammes dévoraient les champs, et les cadavres jonchaient le sol. Aucun zerg parmi eux, bien entendu.
L'une de ses six pattes toucha soudainement quelque chose de doux. Elle entendit un bruit, semblable à un petit cri aigu.
Elle baissa les yeux, ses mandibules claquant dans l'air d'irritation .
Au sol, au milieu d'une mare de sang recouverte de la substance grisâtre croissante, un bras sans propriétaire aggripait un petit paquet de linge. Ce dernier, couvert de sang et de poussière, contenait un bébé Terran.
Si elle avait eu des sourcils, Dagra en aurait levé un d'étonnement. Le nourrison, très jeune, d'à peine quelques mois, semblait avoir réchappé miraculeusement à l'enfer qui lui avait pris ses parents.
La mère des couvées leva sa patte, prête à broyer la petite créature inconsciente de l'ampleur du carnage qui se déroulait autour d'elle.
Néanmoins, au dernier moment, elle interrompit son geste. Elle se pencha, et attrapa l'enfant pour l'observer de plus près. Loin de se douter de la nature de la chose en face de lui, le bébé se mit à gazouiller joyeusement, essayant d'attraper la mandibule gauche de la zerg.
Une pensée inédite traversa l'esprit de la reine. L'enfant était vivant, et un spécimen de nouveau né Terran était rare. Le tuer sur le champ de bataille aurait été stupide. Il y avait une bien meilleure façon d'utiliser cette créature.
Les yeux de Dagra se plissèrent, tandis qu'elle prenait délicatement le petit dans ses bras, faisant demi tour.
*****************
Le maître des évolutions pestait. Abathur, tel était son nom, gesticulait au milieu de sa fosse obscure. L'endroit, sombre et humide , était situé au cœur des entrailles du léviathan de la Reine-mère. Les parois verdâtres et organiques, à l'aspect fluorescent éclairaient sans le moindre problème la pièce où il était, si le terme pièce était utilisable pour décrire son laboratoire. Le mucus zerg était présent partout, sur chaque recoin, les angles des murs étaient difformes, et le relief indescriptible, à cheval entre la toile d'araignée et une paroi rocailleuse couvertes de failles. Du sol émergaient des sortes de globes lumineux pulsant, poussant tels des plantes sur une tige obscure, extension de la sécrétion insectoïde omniprésente, et dont l'intérieur était rempli d'un liquide épais et brillant où bougeait d'étranges ombres. Des vapeurs émeraudes sortaient de temps à autre d'une immense fosse bouillonante ou grouillante, difficile à dire, tel un chaudron au contenu peu ragoûtant, et où de temps à autres, des formes s'agîtaient, laissant voir des bulles et des vagues ressemblant à petits membres se tendant vers le ciel, comme pour supplier qu'on les tire de l'enfer où ils étaient plongés.
La larve saisit une petite bête informe pas plus grosse qu'un châton qui venait d'émerger d'une des sphères, gesticulant du mieux que ses tentacules amorphes le pouvaient. Sans la moindre hésitation, elle l'envoya par dessus son épaule en direction du bassin, où elle s'y enfonça en poussant de petits cris de douleurs stridents.
-Séquençage pauvre, dit il d'une voix grave, dénuée de toute nuance ou émotion. Spécimen inutilisable.
Ses nombreux yeux se plissèrent, alors qu'il observait les spécimens suivants, encore en incubation. Deux immenses membres, semblables à des longues tiges grises, sortirent de son dos, et se mirent à toucher frénétiquement la surface visqueuses des globes, modifiant par le biais d'une science cosmique leur contenu selon la volonté du maître des évolution de l'Essaim.
Dagra détestait cette créature, tout comme la majeure partie des autres mères des couvées de l'Essaim. Pour elles, bien qu'utile, modifier l'ADN des Zergs de manière artificielle était un trucage, une facilité, qui enlevait à leur race son mérite originel. Originaire de Zerus, les Zergs étaient à la base des organismes primitifs en constante mutation génétique, des tueurs aussi ancien que l'univers lui-même, redoutés par toutes les races intelligentes de la création , changeant constamment en fonction des évènements auxquels ils étaient confronté, devenant sans cesse plus dangereux. Cette particularité avait été perdu par l'Essaim actuel, mais c'est dans cette perspective héritage que les mères des couvées s'installaient sur des mondes hostiles, aux conditions extrêmes, pour forcer leurs progénitures à développer une résistance à leur milieu de vie, améliorant l'Essaim ... si elles survivaient.
Elle fit claquer sèchement ses mâchoires, signalant par la même occasion à l'immense ver sa présence.
Abathur, surpris de cette visite improbable, se retourna, ses multiples petits yeux se plissant tandis qu'ils examinaient la nouvelle venue.
La mère des couvées se raclâ ce qui ressemblait chez elle à une gorge, et parla d'une voix sèche et exécrable, résonnant dans le laboratoire organique.
-Salutations, Abathur, lui dit elle de son timbre désagréable.
Ce dernier ne s'approcha pas. Ses membres arrières se rétractèrent dans son dos, tandis qu'il jouait de ses doigts, les frottant entre eux comme il avait l'habitude. Sa voix grave sortait de sa bouche bavante en forme de fente.
- Mère des couvées Dagra responsable de couvées à l'autonomie limitée. Spécimen Abathur en charge de l'amélioration de l'Essaim, en vue de l'attaque sur Treves-2, depuis le léviathan principal. Interrogation sur les motifs. Référence confuse.
Il pencha la tête sur le côté.
-Possibilité de direction de la Reine-Mère. Ordres ignorés du spécimen Abathur. Défectuosité du système d'informations psychique.
-Si je suis ici, ce n'est pas sur ordre de la Reine-mère, siffla Dagra d'une voix aigüe. Je viens te demander un service personnel.
La surprise se lut sur les traits larvaires du maître des évolutions. Il s'enquit de ce motif, d'une voix méfiante.
-Matière cérébrale non suffisante pour volonté indépendante. Fonction purement relais entre les entités directives et l'Essaim. Interrogation.
Dagra se contenta de grogner, laissant l'immense gueule aux cris gigantesques au niveau de son abdomen arachnide déglutir, et vomir sur le mucus grisâtre de la salle un paquet de tissu mouillé, dans lequel se débattait un enfant en pleurs. Curieux, Abathur s'approcha, et saisit le bébé, trempé de bave, pleurant à chaudes larmes. Il le déroula de son lin, comme l'on déroulerait un paquet de Noël joliment emballé, et le contempla, une certaine excitation se lisant dans son regard.
-Spécimen de jeune Terran en excellent état. Rare. Fonctions organiques malléables. Potentiel élevé par rapport aux adultes.
-C'est pourquoi je te l'ai amené, Abathur.
Il releva la tête, et la regarda.
-C'est sans doute une occasion unique, poursuivit elle. Une chance qui ne se représentera pas. Il s'agit là d'un être frêle, malléable, qui peut servir de base à l'Essaim pour un nouveau type de créatures. Je ne suis qu'une mère des couvées, mais je ne suis pas stupide. Ce... "bébé" Terran a réchappé à la mort. Il n'a pas peur des Zergs. Il est extrêmement jeune, et comme tu l'as dit, peut être modifié à un niveau jamais vu jusqu'alors.
Elle le fixa.
-Il serait soit un excellent sujet d'expérimentation, soit une vermine en moins. C'est gagnant pour nous dans tous les cas.
Le zerg vert fit mine de réfléchir quelques instants. Puis, portant l'enfant toujours en pleurs avec une délicatesse qui n'avait rien de maternelle, il se dirigea en rampant vers l'une des tiges sortant du sol, au globe éteint. Il le soupesa, l'examina, puis, l'enfonça brutalement dans le globe, qui se déforma, et céda, sans pour autant éclater. Le bébé se fit engloutir par cette étrange sphère semblable à de la gelée. Ses pleurs furent atténués par le gel, sans pour autant cesser.
Alors, Abathur se mit à frissonner. Ses deux immenses bras se dressèrent, commencèrent à toucher de manière frénétique et répétée le globe blanc, qui s'illuminema à leur contact.
Dagra observait sans bouger, de glace face à la scène.
Le maître des évolutions travaillait la matière, comme un possédé. Il avait devant lui un matériel rare, pur, aux larges possibilités génétiques. Tandis qu'il corrigeait les imperfections, refaçonnait les tendons, développait la structure, il jubilait. C'était pour lui, un défi, que de transformer cette misérable créature en un être nouveau, puissant, largement supérieur. À cet instant, il se sentit comme autrefois.
L'enfant se débattait, semblait hurler de tout ses petits poumons, pleurait. Son petit corps ne comprenait pas ce qui lui arrivait. La douleur n'était pas familière chez les bébés, ou du moins, pas à cette intensité. Sa chair mutait, ses os s'allongeaient, son cerveau se développait. Et bien qu'il ne comprenait pas, il était conscient de tout ceci.
Le manipulateur fit signe à Dagra de s'approcher. Elle se plaça à ses côtés, et tendit son bras gauche, qui pénétra à travers la membrane du cocon, et toucha une ombre, indistinguable dabs la lueur blanche. D'un coup sec, elle le trancha de son autre membre, et regarda sans réagir l'organe perdu s'enfonçer lentement dans la chrysalide, comme engloutit par un marécage lumineux.
Le globe pulsa.
Abathur recula, ainsi que Dagra. La tige qui soutenait la cellule se mit à tremblait, un liquide amniotique alimentant le nouveau-née passant en son sein. La lueur de la sphère qui contenait ce qui avait été autrefois un nourrisson brilla de plus belle, et se contracta.
Enfin, une pique la perça. Quelque chose sortait.
Un flot translucide, quelque peu épiais, jaillit de l'ouverture. Comme une baudruche se dégonflant, le cocon se rattatina, avant de se flétrir, puis s'effrita.
Le petit être qui apparu eut l'air perdu. Le regard vide, drainé de toutes forces, il était recroquevillé sur lui-même. Sa peau, d'une couleur marronâtre pâle, était teinté de jaunes dans la semi obscurité. Celle autour de sa bouche et de ses yeux semblait avoir fondu, et dégouliné sur son visage. Sa tête, autrefois humaine, s'était allongée, semblables à celle d'une mère des couvées. De plus, trois petites épines encore maigres pointaient dessus. D'autres, bien moins visibles, parsemaient son dos et ses jambes. Deux, plus solides que le restent, étaient visibles sur ses épaules. Ses bras semblaient recouvert de plusieurs fines couches de peaux encore molles, lui faisant comme des gants. Aux extrémités, il était doté de deux doigts maigres, sans griffes. Pour finir, ses jambes, elles-même squelettiques, avaient au bout des sortes de chaussures d'os, encore malléables.
Dagra, la plus proche, s'approcha du rejeton modifié, et le prit délicatement dans son bras restant , d'une manière que seul un parent sait faire. Le zergillon gémit et s'aggripa au membre, cherchant à s'orienter, ou peut-être une forme de réconfort.
La mère des couvées jubilait.
Note: Voilà qui raconte l'histoire des origines de mon petit OC, Zergyion. La coucher sur papier m'a fait un bien fou, et m'a permis de mieux le comprendre. J'espère que ça aura été le cas pour vous aussi. ^^
Je me rends compte que ce récit change beaucoup de ce que vous avez pu lire jusqu'à maintenant, surtout ici. Rassurez vous, je n'ai pas abandonné l'idée d'achever des fanfictions comme Undertale ou Wakfu. Mais attendez vous à voir des histoires originales par ci par là, sur d'autres univers, ou certains de ma création.
Là dessus, je vous laisse. Je vous invite à dire ce que vous avez pensé de cet écrit en commentaire. En tout cas, l'écrire et le dessiner m'a bien plus pour ma part !
Je vous revois très bientôt pour une nouvelle histoire.
~Ragnawak~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top