La journée s'est merveilleusement bien déroulée, et ne pouvait être meilleure. Tous les quatre, nous avions fait la cuisine en riant et en chantant, nous avions même frôlé la bataille de nourriture : heureusement, ma mère était là pour nous rappeler que si on gâchait de la nourriture il faudrait retourner en chercher, ce qui fait que nous aurions mangé plus tard.
Ensemble, nous avons préparé un gratin de spaghettis de légumes colorés, du saumon en papillotes avec sauce blanche et bouquet garni et, pour le dessert, des tartelettes à la fraise et chantilly. J'en ai salivé d'avance ; ma mère m'a charrié en disant que je devais me retenir sinon j'allais en mettre partout, déclenchant l'hilarité générale.
Nous avions sorti la table d'extérieur sur le petit espace vert entre la terrasse et la petite falaise et préparé une belle présentation avec une dominante de vert et quelques fleurs des champs trouvées par-ci par-là. Fuka s'était gentiment moqué en disant que moi aussi je pouvais être sensible quand je le voulais, ce à quoi je lui ai donné une tape sur la tête.
Mon père avait ensuite apporté les plats fumants à table dont l'odeur alléchante a suffit à réveiller mon estomac qui s'est manifesté bruyamment. En riant, je nous ai tous servis avant de me rasseoir en souhaitant un "Bon appétit !" qui fut reprit en chœur. Le repas fut ponctué par des discussions diverses et variées, en commençant bien évidemment par la description du marché par mes parents.
-Vraiment c'était magnifique ! s'était extasié mon père. Il était installé sur une place avec une fontaine, tout ombragé avec de grands arbres bien feuillus.
-En plus les étalages étaient adorables ! avait reprit ma mère. Ils étaient tous identiques à une ou deux exceptions près. Mais leurs présentation et couleurs variaient d'un stand à l'autre, splendide !
-Dommage qu'il n'y en ait pas d'autres avant qu'on ne parte, on aurait adoré vous y emmener tous les deux.
-Moi aussi ? avait demandé timidement mon rouquin.
-Bien sûr ! Après tout tu fais presque parti de la famille maintenant. Et puis tu ne dérange pas, tu peux venir quand tu veux.
Il avait rougi de gêne en détournant le regard même si un sourire trônait sur son visage, signe qu'il était plutôt honoré d'être considéré comme membre de la famille. Et sûrement aussi heureux de pouvoir avoir une famille on ne peut plus banale avec qui il pourrait vivre sans être sur le qui-vive à chaque instant.
Après le repas, nous sommes allés nous promener le long du port, nous émerveillant de certains yatch. Fort heureusement pour nous, nous n'avions pas croisé le Black Jack, nous nous sommes arrêtés avant pour pénétrer dan une petite rue car mon père voulait, je cite, "Voir les vieilles maisons en pierre parce que c'est beau l'authenticité".
Nous sommes passés devant une petite boutique cachée au milieu du labyrinthe de ruelles, nichée au creux d'un cul de sac fleuri, un magasin de produits locaux divers allant des bijoux à la nourriture. Ayant attisé notre curiosité, nous avons décidé d'un commun accord d'aller jeter un coup d'œil à l'intérieur.
Elle était très chaleureuse avec ses meubles en bois poli et ses pierres apparentes ; le sourire de la vendeuse ainsi que son joyeux "Bonjour !" finissait le tableau peint de bonne humeur et de gaieté. Mes parents, comme de grands enfants, se sont émerveillés sur tous les produits de la petite boutique, faisant glousser la vendeuse. Moi, je me suis simplement promené devant les étagères, passant distraitement le regard sur les pierres semi-précieuses se trouvant là. Nous sommes finalement sorti avec un pot de miel de fleurs mixes, un bracelet en quartz et une petite statuette de bois sculptée, Fukano avait acheté une petite pierre d'ambre avec un morceau de fougère prisonnier à l'intérieur. Je m'en doutais un peu, ayant remarqué qu'il n'arrêtait pas de la fixer avec envie, et avait même proposé de la payer -ce qu'il avait bien sûr refusé en sortant quelques piécettes de sa poche-.
Nous sommes ensuite rentré doucement, profitant du calme de l'après-midi et riant des gens qui cramaient sur la plage. Ma mère les a même surnommé "les écrevisses" à cause de leur splendide couleur rouge qu'ils semblaient presque arborer fièrement. Mon père a ajouté que les mouettes, particulièrement bruyantes aujourd'hui, devaient rire d'eux. Au même moment, l'une d'entre elle s'est posé sur le muret à mes côtés sans que je ne la vois et m'a hurlé dessus. De surprise, j'ai fais un immense bond en criant avant de tomber au sol, faisant rire la joyeuse troupe ainsi que quelques passants. La scène était tellement comique que je me suis moi-même joins à l'hilarité générale tandis que mon amant m'aider à me redresser, les larmes de joie aux yeux.
Une fois enfin rentré, mes parents ont proposé de prendre un petit goûté devant un des films présents dans l'armoire, ce que nous avons accepté avec joie. Nous avons fouillé ensemble, hésitant entre film émouvant, film d'action ou comédie avant de choisir le deuxième -au grand désarroi de mon père qui voulait regarder "Polisse" qu'un de ses collègues avait recommandé-. Finalement, ce fut devant Men In Black que nous avons dégusté des tartines de miel et des biscuits au chocolat accompagné de cocktails de fruits que ma mère avait préparé elle-même avec ce qu'il y avait dans la corbeille.
Après la fin du film, alors que nous étions en plein débat sur la portée philosophique de la dernière scène, quelqu'un frappa à la porte. Mon père se leva pour aller ouvrir et, après quelques phrases, il revint accompagné de Jack.
-Bonjour tonton ! s'est exclamé Fuka en riant. Je pensais pas que je te manquai au point que tu viennes me chercher !
-Eh bien, qui lui a donné une langue ? a demandé gaiement ledit tonton. Je ne l'ai pas entendu parler comme ça depuis qu'il était petit !
-Il faut croire que passer une journée en notre compagnie l'a libéré ! a rit ma mère.
Les adultes se mirent à discuter dans le salon tandis que nous nous dirigions vers ma chambre pour être un peu au calme. Et c'est là que nous sommes actuellement.
-Alors, demandais-je à mon rouquin, ta journée t'as plu ?
-Zera... C'était sûrement la meilleure journée de ma vie ! Vraiment, je ne me suis pas autant amusé depuis longtemps. Et tous mes soucis se sont envolés le temps d'une journée.
Il se laissa tomber sur le dos dans mon lit avant de soupirer :
-Ça fait vraiment plaisir d'avoir été normal ne serait-ce qu'une journée, d'avoir eu une vraie famille...
Je m'assis à ses côtés et me penchai sur lui, passant ma main dans ses cheveux.
-Moi aussi je suis heureux d'avoir passé cette journée banale à tes côtés.
Je l'embrassai doucement, le faisant sourire avant qu'il ne se redresse en me rendant un baiser. Je déclarai en souriant :
-Eh bien, ma mère avait raison, cette journée t'as libéré !
-Héhé, peut-être, répliqua-t-il. En tout cas, je me sens vraiment mieux, comme... Oui, libéré, c'est le mot.
Je souris en lui ébouriffant les cheveux, le faisant râler en feignant l'indignation avant qu'on explose de rire tous les deux.
Finalement, mes parents ont raison : il fait presque parti de notre famille, ce cocon de bonheur !
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Hé ! Vous avez vu ? J'ai publié deux chapitres en moins d'un mois ! *danse de la joie*
Me demandez pas pourquoi, en ce moment je suis joyeuse du coup j'écris à fond : le suivant est presque fini !
Bref, à la prochaine !
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