Chapitre 32
Laissant nos amis dans l'arrière boutique du bar, nous étions parti chez moi rapidement, bien décidé à profiter calmement de cette journée ensemble -sûrement la dernière d'ailleurs-. À cette pensée, je ne pus empêcher mon cœur de se serrer. Et si on ne se voyait plus jamais ? C'est vrai, ce n'est pas comme si nous habitions dans le même pays, il nous faut traverser le monde pour nous retrouver... Il sera difficile de se rencontrer à nouveau une fois que mon avions aura décollé, me ramenant sur le vieux continent tandis qu'il restera sur sa petite île seul avec son oncle...
Le trajet s'était déroulé tranquillement, si on omet de dire qu'un chien tout blanc à l'apparence tout à fait adorable s'était décidé à nous suivre en grognant, jusqu'à ce que mon amant ne râle contre lui. Il avait eu si peur qu'il s'était enfui la queue entre les pattes ! Sur le coup, ça m'avait fait rire, toute la pression accumulée disparaissant, mais l'air triste et maussade de Fuka avait stoppé mon rire tout aussi rapidement. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, et plus nous approchions de la villa plus la bataille faisait rage dans mon esprit pour savoir laquelle des deux décisions -savoir ou non- était la meilleure, le oui s'étant imposé malgré ma crainte.
Là, nous étions assis côte-à-côte au bord de la petite falaise surplombant une partie du quartier, main dans la main, fixant l'horizon. Mes parents n'étaient pas encore rentré d'on-ne-sait-où et j'avais insisté pour rester dehors, au grand air. Fuka avait toujours ce drôle d'air au visage, et semblait sans cesse vouloir dire quelque chose sans oser le dire, et cela me faisait de la peine. De temps en temps, j'exerçai une douce pression sur sa main, pour l'encourager autant que pour me rassurer. Quand son visage se tournait vers moi, même très légèrement, je lui souriais en espérant que mon désespoir ne se voyais pas trop -bien que je ne pouvais l'empêcher de ressortir-. Je me sentais bien juste là, avec lui, mais son silence commençait vraiment à m'oppresser. Ça se lisait sur son visage que quelque chose n'allait pas, mais il continuait à se terrer dans le silence...
Une autre minute passa, toujours aussi longue que les autres, la minute de trop...
-Fuka... commençais-je d'une voix hésitante. Depuis tout à l'heure tu as l'air de voir me dire un truc... S'il te plaît, je ne sais pas ce que c'est mais j'ai besoin de savoir... Savoir ce qui te fait tant de mal à l'intérieur, je t'en prie parle moi !
Pendant que je parlais, je m'étais complètement tourné vers lui et avais attrapé ses deux mains, ce qui l'avait mené à me regarder dans les yeux.
C'est alors que je pus voir ses larmes qui menaçaient à tout instant de couler, ses deux petites larmes luisant au coin de ses yeux brillants. J'eus un léger sursaut en voyant son visage dévasté par de puissants sentiments intérieurs et, mu d'un réflexe du cœur, je le tirai doucement vers moi. Puis, tendrement, je l'entourai de mes bras dans une étreinte rassurante tandis qu'il posa sa tête au creux de mon cou. Je sentis ses mains agripper mon haut presque désespérément puis le tissu couvrant mon épaule se mouiller. Quelque peu déstabilisé par la situation, je caressai maladroitement son dos d'une main et ses cheveux de l'autre avant de fermer les yeux et de le serrer un peu plus contre moi.
Je ne savais plus quoi faire. Une partie de moi disait que c'était le moment d'insister, que de cette manière je pourrais continuer à le consoler ; mais une autre partie me criait de ne rien faire, que si il n'en avait pas parlé et au vu de sa réaction il y a une raison. Je me décidai à écouter cette seconde partie et me contentai de continuer ces tendres caresses dans son dos.
-Je veux pas que tu t'en ailles...
Je fus presque surpris d'entendre sa voix, mais le pire a été son ton brisé et déchiré, noyé sous les sanglots. Je ne pus que renforcer mon étreinte en lui murmurant tendrement :
-Moi aussi j'aimerais rester pour l'éternité ici, avec toi... Mais rassure-toi, mon départ ne sera qu'un simple au revoir, et les retrouvailles n'en seront que plus belles...
Je sentis Fuka se blottir d'avantage contre moi, à tel point que nous ne faisions plus qu'un, un concentré d'amour et de tendresse.
Nous sommes restés dans cette position cinq, peut-être dix ou même quinze minutes, le temps passant n'ayant plus aucune influence sur nous. Ce fut une voiture pénétrant dans l'allée qui nous sorti de notre transe. Nous nous sommes redressés et Fukano a séché ses dernières traces de larmes, puis nous sommes allés à la rencontre de mes parents.
-Salut les jeunes ! s'exclama mon père joyeusement. On revient d'un marché à l'intérieur des terres, c'est magnifique !
-Dommage que vous ne nous ayez pas accompagné, continua ma mère, on a vu plein de belles choses en plus d'avoir pris quelques provisions pour la fin de semaine. Ton père a même acheté une casquette gavroche ! Tu aurais dû le voir, un véritable enfant devant un jouet !
En disant cela, elle tira du coffre de la voiture ladite casquette et la posa sur le crâne de son nouveau propriétaire qui mima l'indignation en riant avant de la réajuster. La scène nous fit gloussercréés peu discrètement tandis que nous nous approchions d'eux pour aider à décharger les deux sacs de nourriture. Notre tristesse précédente était complètement oubliée, grâce à l'intervention impromptue de mes parents.
J'avais souvent tendance à oublier à quel point la bonne humeur faisait partie d'eux, oublier que la tristesse ne pouvait faire son apparition lorsque l'on était avec eux, mais jamais je n'oubliais à quel point je les aimais pour ces sourires et ces rires toujours gracieusement partagés. Et voir mon amant sourire grâce à eux était la plus belle chose qu'ils pouvaient me faire...
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Wouhou ! 1.000 mots tout rond pour vous, et mes plus plates excuses pour le temps que je prends entre chaque chapitre malgré mes promesses. Mais vous savez ce que c'est, examens de fin d'années, spectacles etc.
D'ailleurs ! Vous avez des événements, scolaires ou extrascolaires en ce moment ? Je suis curieuse ^^
Bref, je m'y remets :3
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