Chapitre 30
Une bonne heure après notre arrivée, Azenet s'était bien rétabli et était désormais assis sur le bord du lit de camp, dans les bras de Bboy. Nous autres avons décidé de les laisser un moment à deux afin qu'ils se disent ce qui doit être dit. Après tout, tout le monde se souvient de la déclaration qui avait eu lieu sur le bateau...
-Azenet je... commença le noiraud.
Il s'écarta un peu afin de le regarder dans le blanc des yeux, puis lâcha un faible soupir.
-J'ai l'impression que ton corps est plus chaud qu'avant, déclara le malade avec une voix encore faible. Et ton cœur bat plus vite et plus fort, comme le mien.
Sa réplique fut laconique
-C'est normal... Même si j'ai encore du mal à y croire, c'est normal. Une pause, puis il reprit : Je ne sais pas si tu connais ce sentiment - bien que comme tu sois en parti humain il n'y ait pas de raison - mais j'ai eu comme un coup de foudre quand je t'ai vu... Au début, j'étais sur la défensive puisque tu étais en position d'attaque, et même quand tu t'es allié à nous je suis resté méfiant. Mais j'ai vu quelque chose dans ton regard... Quelque chose qu'il me semblait connaître et qui m'attirait... Bien que nous ne nous soyons vu qu'une soirée, le peu que j'ai appris sur toi m'a fasciné. Et... quand on a été attaqué et que tu es tombé... ce sentiment grandissant a explosé, j'ai alors compris ce que c'était...
Ce fut la deuxième fois que je les vis, mais les larmes de Bboy me surprirent à nouveau. Quant à Azenet, il était bouche bée devant cette déclaration touchante, et paraissait en ce moment plus humain qu'il ne l'a jamais été. Plongé dans le regard l'un de l'autre, ils semblaient être dans une bulle que rien ni personne ne pourrai briser. La tirade du plus vieux continua à voix plus basse :
-Je sais que ça peut paraître ridicule, mais tu m'as charmé... Je ne sais pas si tu ressens tout ce que je ressens, mais la peur de t'avoir perdu couplée à ces jours d'attentes à tes côtés m'a fait prendre conscience à quel point tu étais important pour moi... Oui, je t'aime Azenet ! Je t'aime plus que je n'ai jamais aimé !
Les mains sur la bouche, les yeux humides, le jeune droïde avait l'air de ne plus savoir que dire. Face à lui, un homme aux sentiments authentiques, tête baissée et bras ballants, venait de tout lui dire alors qu'il savait que l'homme de ses pensées n'était potentiellement pas capable de ressentir la même chose. Le destin allait-il être aussi tragique ? Ou l'humanité du concerné allait-elle l'emporter sur tout ?
Doucement, les frêles mains encore pâles descendirent pour attraper leurs jumelles dans un geste tendre, ce qui fit relever la tête de l'homme éploré, puis la réponse tant attendue parvint à nos oreilles :
-Tu sais Bboy, quand je t'ai vu, je me suis reconnu au fond de tes yeux. Et, étrangement, ça m'avait rassuré. Savoir que quelqu'un pourrait me comprendre sur ma vie passée me procurait une vague de bonheur. J'étais sans raison heureux quand tu étais là. Je me sentais... plus vivant... Et... Pendant mon rétablissement, je ne ressentais rien, sauf ta présence, et elle me donnait à tout moment cette douce chaleur. C'était si agréable... Je n'arrivais pas à mettre un mot, tu l'as fait pour moi. Alors laisses-moi te dire que moi aussi, je t'aime Bboy...
Un sanglot étouffé, un sourire, puis ils se prirent dans les bras l'un de l'autre, libéré du lourd poids qu'est la déclaration. Tendrement, j'attrapais la main de Fuka qui a été ému aux larmes par les tirades précédentes et la pressais doucement. Cette histoire, bien que chaque jour plus tragique, aura rendu bien des personnes heureuses...
Jack se décida à interrompre leur étreinte en déclarant :
-Ça fait vraiment plaisir de te revoir Azenet... Tu étais tout petit quand je suis parti, j'espère que tu te souviens de moi car moi je n'ai rien oublié de toi.
Les deux amants s'éloignèrent doucement, puis le plus jeune répondit :
-Comment pourrais-je oublier celui qui m'a permis de vivre ? Tout visage restera toujours gravé dans ma mémoire Jack...
L'adulte se leva et prit brièvement Azenet dans ses bras avant de laisser la place au rouquin qui n'en pouvait plus d'attendre. Il se jeta littéralement sur lui, déclenchant un éclat de rire général dans la pièce.
-Tu m'as fait peur idiot ! déclara mon amant. Si tu te réveillais pas... je ne sais pas ce que j'aurais fait mais je l'aurais fait !
L'autre ne répondit pas, il se contenta de resserrer sa prise sur son ami avant de le lâcher avec un sourire. À mon tour, je m'avançais vers l'ancien blessé et, faute de le connaître plus où d'avoir une relation plus intense, je me contentais d'un simple :
-Je suis content de te savoir réveillé.
-Et moi je suis rassuré de voir que vous vous en êtes sorti en un seul morceau.
Comme les autres, on se prit brièvement dans les bras avant de se séparer. Puis, une fois la scène des retrouvailles terminées, Azenet déclara :
-Bon, passons aux choses sérieuses maintenant. Avant qu'on ne se fasse attaquer, j'ai pris le temps de copier quelques documents intéressants de leur unité. J'espère que ce sera suffisant pour tout... faire... arrêter...
La fin de sa phrase se fit plus faible tandis qu'il palpait ses poches inexistantes, manifestement à la recherche d'un quelconque objet dont il paraissait dépossédé. Il nous regarda tour à tour avant de demander soudain inquiet :
-Où est ma veste ?
Jack gloussa et partit dépendre un vêtement accroché au porte-manteau avant de lui amener.
-Elle est là, lui dit-il. Tu comprends que j'ai dû te la retirer pour te réparer. Mais ne t'inquiète pas, je n'ai rien touché !
Après un soupir de soulagement, il plongea sa main dans une de ses poches et en sorti une petite clé qu' il nous présenta.
-Si tout a fonctionné, une partie de leur dossier doit se trouver dedans. Vous avez un ordinateur ?
-Justement, m'immiscai-je, on a récupéré un de leur ordinateur alors qu'on suivait un de leur agent.
Aussitôt dit, tout le groupe se leva et se dirigea vers la table où trônait encore la machine qui ne voulait pas nous révéler tous ses secrets. Notre ami mi-droïde s'installa devant, l'ouvrit, et se pencha sur l'écran qu'il venait d'allumer avant de commencer à pianoter. Le dénouement arrive bientôt... Je le sens, toute cette histoire va bientôt prendre fin...
~Héhé, certains l'auront peut-être compris mais j'attendais de réveiller Azenet avant d'avancer plus rapidement l'histoire ^^' Et donc oui, on approche peu à peu de la fin... Pas de panique ! Il me reste au moins 5 chapitres encore avant de finir !! Sur ce, bonne soirée :3~
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