Chapitre 19

Le père et le fils arrivèrent en silence aux urgences, la salle d'attente était bondée... Alexander frémit devant tant de monde, et se prépara avec un soupir à vivre la plus longue soirée de sa vie. Si on excluait de son palmarès le soir de son déménagement brutal, bien sûr !
L'adolescent comprit vite qu'il y avait deux files d'attente : la première était pour s'enregistrer et la seconde pour attendre d'être reçu, en fonction de la gravité de son état. Et à la vue des blessures de certaines personnes présente à ses côtés, Alexander sentait bien qu'il allait devoir patienter...
On lui clipsa un bracelet de plastique blanc sur le bras gauche, indiquant son nom et impossible à enlever, puis on le fit s'asseoir par terre. En effet, toutes les chaises ( même si il y en avait beaucoup !) étaient prises. Mr Swartz commençait déjà à perdre patience mais il prit place à côté de son fils en tentant d'être le plus calme possible.
Puisqu'il n'avait que ça à faire, Alexander se mit à observer les lieux, une main protectrice posée sur son poignet, il balaya le grand hall du regard...
Dès l'entrée, une porte coulissante automatique, les gens se pressaient pour se faire enregistrer. C'était souvent un proche qui se chargeait de cette tâche ingrate, le blessé, ou le malade, attendait sur un banc ou une chaise ( a supposer qu'il en reste ), le visage souffrant, pâle, ou verdâtre, bref, le teint cireux. Alexander entreprit de dresser une liste des cas qu'il observait : à sa droite, un couple était adossé au mur, une fillette rugissante dans les bras. Elle ne cessait de hurler, et cela lui pompait tant d'énergie que son visage en devenait violet. Ses cris stridents dévoilaient de minuscules dents blanches, tachées de sang. Alexander frémit : en avait-t'elle vomit ? Il détourna le regard de la petite famille et avisa un vieillard allongé, le souffle court et la sueur au front. Sa femme se tenait à ses côtés et lui caressait doucement la tête de ses mains ridées. Une autre femme se tenait à côté, en proie à de fortes douleurs crâniennes, puis encore une autre à côté, puis un enfant, deux enfant, puis un vieil homme encore...
La liste d'Alexander s'allongeait à mesure qu'il observait, et la nausée lui vint. Il ferma les yeux pour ne plus voir les corps affalés, il se boucha les oreilles pour ne plus entendre les cris et les gémissements désespérés, mais il ne pouvait se couvrir qu'une oreille à cause de son poignet bleu, alors il subissait les plaintes douloureuses des gens autour.

Le soir tomba petit à petit, et les lumières de l'hôpital s'allumèrent en clignotant. Le parquet reflétait la froide lueur des lampes et Alexander se surprit à bailler largement. Le vacarme ne le gênait plus : il était là depuis deux heures et s'était accoutumé à tout ce bruit. Ses yeux le piquait, il n'avait pas trop dormit ses dernières semaines, prit entre Zendaya, les cours, ses amis et Lucy. Un trop plein d'informations l'empêchait de s'endormir chaque soir à une heure raisonnable, alors il avait prit la mauvaise habitude de veiller tard, aidé par les conversations nocturnes qu'il avait avec Juliette...
Juliette ! Alexander sortit son téléphone et consulta fébrilement les notifications... Ce qu'il souhaitait voir apparut sur son écran : un message de la jeune fille.
« Hello, comment ça va ? Ta journée s'est bien passée ? » lui avait-t'elle écrit.
Malgré lui, Alexander sentit son cœur battre. Il se gifla mentalement. Tu ne vas pas retomber amoureux ! s'ordonna-t'il
Lucy lui avait causé assez de mal comme ça, il n'avait pas besoin de souffrir encore plus. Pourtant une petite voix lui soufflait que les deux adolescentes n'avaient rien en commun et qu'il ne risquait rien avec Juliette. Alors que Lucy pouvait disparaître des jours entiers, Alexander voyait mal Juliette fuguer de la sorte. Et puis même physiquement tout les opposait : la première avait une longue chevelure blonde et un regard perçant, quand à la seconde, un sourire rayonnant éclairait son visage métisse encadré de cheveux bouclés coupés aux épaules.
  - Alex, c'est enfin notre tour... déclara Mr Swartz, plus épuisé que fâché.
Alexander n'eut pas le temps de répondre à Juliette, son père s'éloignait déjà et il dû le suivre.



Après une absence de plusieurs semaines, je suis de retour ! N'oubliez pas de liker si vous avez aimé, ça aide énormément à me motiver à écrire.
On se retrouve vite avec la suite, promis je ne traînerai pas ;)

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