Chapitre 14
Le galop s'éternisa, Zendaya était terriblement endurante et Alexander n'avait pas le cœur à la ralentir. Pourtant il dû finalement s'y résoudre et ramena la jument devant Jean et Mr Auriac. Ce dernier rayonnait :
- Je ne t'en pensais pas capable ! Tu es incroyable, petit ! Elle te fait confiance, je suis sure que tu pourrai lui faire traverser la mer et elle t'obéirait !
Alexander sourit, heureux de recevoir un tel compliment. Mais l'idée qui lui était venue trottait dans sa tête et il n'écouta pas Jean le féliciter à son tour.
L'heure tournait et le soleil commençait à se coucher , ils enlevèrent la selle de Zendaya et la brossèrent. La jument les accompagna jusqu'à la porte de l'enclos puis partit brouter avec son compagnon, le cheval très calme qui partageait son près. Avant de partir, Alexander prit son courage à deux mains et osa partager son idée avec Mr Auriac, priant pour que le vieil homme, qui n'était pas totalement bilingue, comprenne :
- Mr Auriac, j'ai une question... Est ce que les concours équestres rapportent de l'argent ?
Le Breton parut décontenancé par la question mais répondit tout de même :
- Non, et même, ils en coûtent. Si un cavalier souhaite gagner sa vie, il lui faut se diriger vers des disciplines qui le permettent , comme les courses, ou alors atteindre un haut niveau. Sinon, les sponsors assurent à la plupart un salaire correct, ou, à défaut, au moins assez d'argent pour payer les concours et le matériel.
- Et comment attire-t'on des sponsors ? demanda Alexander, avide de connaître la réponse.
- De la chance sûrement, ou alors des concours. Il faut que le cheval apparaisse dans certains événements essentiels comme les championnats de Lamotte, ou au moins qu'il soit connu sur les réseaux sociaux. Je ne m'y connais pas énormément : à mon époque les choses se passaient différemment ! Mais... pourquoi ces questions, petit ?
Alexander se mordit la lèvre ( et le regretta aussitôt, car il rouvrit la plaie qu'il s'était fait en tombant ), puis il prit son courage à deux mains et avoua :
- Je me suis attaché à Zendaya, je n'ai pas envie que vous la vendiez pour tenter de combler vos dettes, alors, j'essaye de trouver une solution pour vous rapporter de l'argent.
Mr Auriac eut un air pensif puis lâcha soudainement :
- Alors dresse la, et apprend à monter... Qualifiez-vous pour des compétitions, et gagnez les ! Attirez moi des sponsors !Si tu y arrive, je la garderai. Sinon, je serai dans l'obligation de la vendre.
Alexander tourna la tête vers la jument qui arrachait l'herbe grasse. Il ne savait pas bien monter, et même si Zendaya avait un niveau excellent, elle avait aussi un caractère de cochon. Mais sa robe incroyable devrait suffire à attirer des marques équestres, se dit le garçon, elle luisait sous le soleil et sa crinière blanche resplendissait de lumière.
- C'est d'accord ! lança-t'il. J'accepte de tenter de la domestiquer.
Un sourire franc illumina le visage ridé de Mr Auriac :
- Bonne chance alors, et passe la voir quand tu veux, même quand je suis absent.
Il tendit sa vielle main à Alexander qui la serra, un sourire aux lèvres ( qui saignaient ).
Jean et lui enfilèrent leurs casques, dirent en revoir à Mr Auriac et enfourchèrent le scooter avant de partir dans un rugissement de moteur. Il était 20 h quand Alexander poussa la porte de son appartement.
- Tu en as mis du temps ! grogna son père en le voyant entrer.
- Oui, c'est sûrement parce que je ne me suis pas ennuyé, répondit-t'il.
Mr Swartz tourna la tête vers son fils et écarquilla les yeux :
- C'est la jument du voisin qui t'a fait ça ? s'exclama-t'il en touchant la lèvre d'Alexander.
- Non, je me suis juste mordu, répondit l'américain, mentant à moitié.
Mr Swartz ne sembla pas convaincu :
- Si jamais tu te blesse sérieusement, tu sais très bien que tu peux dire adieux à cet animal, Alex !
- Oui, oui, mais ne t'inquiète pas, elle est très douce quand on sait s'y prendre...
Mr Swartz fronça les sourcils mais il s'assit à table avec Alexander.
- J'ai fait de la soupe aux poireaux, vu les températures ces derniers temps, je me suis dit que ce serait approprié.
- Merci papa, répondit Alexander, tentant d'être gentil avec son père.
La soupe fut délicieuse, il fallait dire que Mr Swartz savait cuisiner, et c'était une de ses qualités les plus utiles. Finalement, il déclara :
- Alex, il est 14h chez ta mère, alors si tu veux l'appeler, tu peux. Mais fait attention au forfait : utilise plutôt internet. Et après, je souhaite que tu fasse tes devoirs : tes notes catastrophiques ne peuvent pas toutes être justifiées par ton incapacité à parler français. Tu devrais remonter en mathématique...
Alexander mangea hâtivement son yaourt et courut dans sa chambre avec son téléphone. Il appuya sur le profil Skype de sa mère dans les contacts et attendit.
Soudain, une voix douce sortit du portable :
- Allo mon chéri ? Comment vas-tu ? La France te plaît ?
Alexander sentit ses doigts se crisper, sa mère lui manquait terriblement et il n'était pas près de la revoir. Mais il retint les larmes qui se pointaient et prit un air jovial pour raconter sa semaine à sa mère. La conversation s'éternisa, Mrs (Anciennement Swartz ) Huldi, raconta toutes ses anecdotes de travail à son fils, elle travaillait dans un commissariat mais soudain, une phrase glaça le sang d'Alexander :
- Et puis il y a une personne qui ne cesse de mettre la pagaille au skate parc, elle a tagué un mur, puis un peu plus loin, un abris de bus. Et ça ne s'arrête pas là ! Des dizaines de coins sont marqués de la même inscription : « Je te hais ». D'après mes collègues, ce n'est pas un cas rare mais moi, elle m'inquiète. Enfin, je veux dire, pas ses tags, elle plutôt, elle m'inquiète. J'ai l'impression qu'elle ne va pas bien... Malheureusement de nos jours, on se soucie de moins en moins de l'éducation des jeunes ! Bon, il faut que je te laisse chéris, ma pause repas se termine dans deux minutes, je t'aime Alexander.
Et elle raccrocha.
Alexander était planté dans sa chambre, les bras ballants et le cœur battant à mille.
L'arrêt de bus, le muret, au skate parc en plus...
Il ne pouvait y avoir qu'une personne sur terre successible de taguer avec rage ces quelques lieux sans importance pour le commun des mortels.
C'est là qu'Alexander avait passé des heures en compagnie de la personne qu'il aimait le plus au monde.
Et à en croire les tags, ses sentiments n'étaient désormais plus réciproques.
- Lucy... murmura-t'il. Pourquoi tant de colère ?
Alors, que pensez-vous de l'histoire avec Lucy ? Et d'après vous, Alexander va-t'il réussir à dresser Zendaya ? Son père va-t'il le soutenir ?
N'oubliez pas les likes, ça fait toujours plaisir.
Merci de lire mon livre ;).
Kilimanja
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