Chapitre 12

Les deux amis coururent jusqu'à l'enclos de la belle jument. A ses côtés, l'autre cheval broutait paisiblement, de toute évidence peu perturbé par l'excitation de Zendaya qui caracolait dans l'herbe.
  - J'ai une idée, souffla Jean.
  - Je t'écoute... répondit Alexander.
  - On pourrait faire une chaîne d'apprentissage ! s'exclama le brun aux yeux verts.
  - D'habitude tes idées sont... plus claire ! rit l'américain.
  - Je m'explique... continua Jean, en fait, je t'apprend le français et toi tu apprend l'obéissance à Zendaya !
  - C'est un concept... admit son ami.
  - Alors c'est oui ?
  - Je ne peux rien te refuser de toute façon, soupira l'américain, tes propositions sont bien trop intelligentes !

Alexander sifflota doucement pour attirer Zendaya, à ses côtés, Jean rayonnait, heureux que son idée aie plu.
La jument renâcla bruyamment et trottina vers les garçons. Alexander ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi docile !
  - Sauvage... sauvage... t'es sûr ? Le taquina Jean.
  - Au moins ça nous facilite la tâche ! s'esclaffa son ami. On ne va pas se plaindre qu'elle obéisse quand même !
  - Et tu compte rester derrière cette double barrière pour l'attraper ? demanda Jean avec une pointe d'ironie dans la voix.
En effet, c'était totalement impossible, l'espace entre l'enclos et les adolescents était d'au moins 1m25. Impossible de tendre assez le bras pour attacher le jument avec le licol, de plus, les fils étaient électriques : il fallait que les deux garçons entrent.
- C'est suiii-ci-daiiire ! chantonna Jean en passant sous la barrière.
- C'est pour la bonne cause, répondit Alexander en riant.
«  Pour la bonne cause... » se répéta-t'il mentalement, en passant aussi sous la barrière, «  Et si le fait que je dresse Zendaya pouvait effacer les dettes de Mr Auriac ? Il doit forcément y avoir un moyen ! ».

- On va commencer notre leçon d'aujourd'hui, déclara Jean, debout dans la pelouse, sortant son ami de ses pensées.
Il récita alors une liste de mots en rapport avec l'équitation, puis il les traduisit et les fit répéter à Alexander qui butait sur les r et les ss. Au bout d'une dizaine de minutes, l'américain connaissait une vingtaine de mots et... Zendaya s'était arrêtée de bouger : elle était debout près des adolescents, et les regardaient d'un air intrigué.
Alexander retint son souffle et contempla la belle jument. Il tendit alors la main, comme il l'avait fait dans le hangar, mais Zendaya renâcla en secouant la tête.
«  Quoi ? Il faut que je change de méthode ? Ça marchait bien pourtant ! Tu as un sacré caractère toi ! »

L'adolescent commença alors à parler doucement à Zendaya, la tête de la jument oscilla, ses muscles se détendirent, Jean s'était tu et contemplait la scène, les yeux écarquillés. Au bout de quelques minutes, l'animal accepta d'être touché et Alexander pu lui enfiler le licol.
- Impressionnant, souffla Jean.
Le visage d'Alexander s'éclaira d'un grand sourire :
- Tu vois quand tu veux, ma belle ! murmura-t'il.
Comme en réponse, la jument renâcla.

- Prochaine étape : les championnats du monde ! plaisanta Jean.
- De France, ça suffira, rigola Alexander, enfin, même si je suis sûr qu'elle peut faire mieux ! Regarde ! Elle saute les deux barrières quand elle s'enfuit !
- Alexander Swartz et Zendaya la bretoooonne ! Le duo de choc qui saute les barrières pour s'enfuir ! clama Jean, les mains en porte voix, imitant un quelconque présentateur télé.
- Tu pense que je peux lui monter dessus ? demanda Alexander, prit d'un soudain accès de folie.
- C'est suicidaire, tu n'as même pas de filet ! Un licol ça ne suffit pas pour diriger un cheval non-débourré... rappela Jean. Mais bon, je sais que si tu en as vraiment envie, tu ne m'écoutera pas.
- J'en ai vraiment envie... déclara Alexander.
Jean soupira mais ne dit rien, son ami prit donc cela pour un accord.

L'adolescent caressa la tête noire de la jument, puis il descendit jusqu'au dos, Zendaya fit un léger écart mais Alexander la tenait fermement par la longe. Alors il s'appuya contre les côtes de la jument pour la préparer à son poids, puis il passa ses mains dans la crinière immaculée. Soudain, il sauta sur son dos.
Zendaya se cabra brusquement et l'éjecta, Alexander mordit la poussière, ou plutôt, l'herbe tandis que l'animal fougueux fuyait à l'autre bout du champ. Jean se précipita vers son ami :
- Al ? Ça va ?
- Super, répondit-t'il, mais sa lèvre qui saignait décrédibilisa ses propos.
- Viens, il faut désinfecter ça, déclara le brun aux yeux verts en commençant à relever son ami pour l'emmener vers la maison.
- Attend ! s'exclama Alexander, il faut lui enlever la longe, sinon elle pourrait se coincer quelque part et se blesser !
A l'autre bout du près, Zendaya secouait furieusement la tête, elle avait visiblement eu la même idée.
Jean soupira :
- Bon, d'accord... mais fait attention ! Il ne faudrait pas qu'elle t'assomme en se cabrant, ou quelque chose du genre... Et la prochaine fois que tu veux tenter quelque chose de stupide comme lui monter sur le dos , écoute moi si je te dis que c'est insensé !
- Ça marche ! répondit l'américain, du sang plein la bouche.
- Dépêche toi, il faut vraiment qu'on arrange ça !

Alexander se dirigea vers Zendaya : la jument s'agitait toujours furieusement.
- Je vais t'enlever ça, promit l'adolescent.
Zendaya le regarda avec des yeux ronds et recula, c'est fou comme elle était expressive !
- Je ne vais pas te monter dessus, j'ai bien vu que tu n'avais pas apprécié ! soupira Alexander devant la réaction de la jument.
En entendant cela, elle sembla de détendre, avait-t'elle compris ? Elle approcha alors sa tête du garçon qui lui détacha le licol. Aussitôt, elle bondit hors de sa portée et partit en détalant.
- Tu me désespère, soupira Alexander en souriant malgré lui.

Il alla rejoindre Jean, et les deux amis rentrèrent pour aller soigner la lèvre d'Alexander.

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