Chapitre 1
Alexander leva la tête, la pluie battante s'infiltrait dans son cou, elle ruisselait sur son visage et frappait sur son front. Il était seul, la faible lueur des lampadaires du skate parc délabré éclairaient une route déserte. Quand arriverait-elle ? Alexander tapota nerveusement la coque de son portable à travers sa poche : toujours aucun message, Lucy était en retard sans dire pourquoi.
Pour se détendre, il enfourcha son skate trempé et se mit à rouler sur le bitume craquelé. Le bruit des roues qui en stressait d'autres détendit petit à petit ses muscles, la lune était cachée par les nuage. Un éclair fusa, puis Alexander entendit le tonnerre rugir.
Le grondement lointain d'un moteur de moto résonna au loin, le jeune garçon se figea et saisit sa planche.
Le portable vibra.
Enfin.
Alexander ne glissa même pas sa main dans sa poche, il savait que son amie arrivait. Effectivement, la moto s'arrêta à quelques mètres de lui et une jeune fille blonde en descendit. Elle se dirigea d'un pas vif vers Alexander et le frappa si violemment qu'il tomba.
- Qu'est ce qu'il te prend ? s'écria-t'il, ça fait une demi heure que je t'attend et tu me traite comme ça !
- Espèce...de...con ! rugit Lucy
- Je peux tout t'expliquer... se défendit Alexander
- Oui ! Explique moi pourquoi j'apprend ton déménagement la veille de ton départ alors que nous sommes en couple depuis deux ans ! hurla-t'elle.
Alexander se releva péniblement et, la gorge nouée par l'émotion, murmura :
- Tu crois vraiment que j'ai demandé à mon père de m'emmener là bas ?
- Alexander Swartz, tu es un crétin, siffla Lucy
Le jeune homme était au bord des larmes mais il parvint à saisir la main de son amie.
- Lucy je t'aime, et je te jure que dans un an, je fais mes valises et je reviens pour vivre avec toi.
- Et tu crois que ton père qui t'emmène si généreusement en France pour t'éloigner de ta mère aura la gentillesse de te passer assez d'argent pour revenir vers elle ? C'est mort, Swartz, ne rêve pas. Je préfère qu'on se quitte pour éviter de souffrir.
- Ça n'arrangera rien ! protesta Alexander
- Je suis à sec, Swartz, j'ai trop dépensé d'amour ces derniers temps. Et toi, tu déménage en France sur un coup de tête de ton père et tu ose me dire qu'on arrivera à rester ensemble ? Alors dès que tu auras pris ton avion de merde, c'est à dire demain si j'ai bien compris, je t'effacerai de ma vie pour ne pas mourir de manque. Tu dois disparaître de mon existence.
Lucy se dégagea brusquement -Alexander lui tenait toujours la main- et elle tourna les talons en direction de sa moto.
Le jeune homme courut la rattraper et lui saisit l'épaule, l'eau la rendait glissante mais il ne la lâcha pas. Lucy le regardait, bouleversée, et Alexander n'aurait pu dire si c'était de la pluie qui ruisselait sur ses joues. Il tendit la main vers son visage et replaça une mèche rebelle, elle ne bougea pas, alors il l'embrassa. Le baisé fut doux et long, plus tendre que tous les baisés qu'ils avaient échangés.
C'était un baisé d'adieux.
Digne d'un film romantique, certes.
Mais terriblement douloureux.
Car Alexander savait très bien que, contrairement aux films romantiques son histoire d'amour à lui était définitivement terminée.
Deux heures plus tard, Alexander Swartz était recroquevillé sur son siège d'avion, tentant de mettre le plus de distance entre lui et son père.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top