20 Décembre (première partie)

Je me réveillais et jetais un coup d'œil par la porte-fenêtre que je voyais depuis le lit pour constater que le ciel était bas et que quelques flocons commençaient à virevolter dans le ciel.

J'avais dormi profondément, épuisé par les événements de la veille, hormis un bref réveil quand Jungkook s'était levé et avait posé ses lèvres sur mon front avant de sortir en catimini de la chambre pour aller rejoindre Yoongi au rez-de-chaussée.

Ils avaient décidé la veille de partir ensemble pour aller chercher les nouveaux arrivants qui devaient atterrir dans la matinée.

L'aéroport se situant à deux heures de là, ils étaient partis à l'aube avec la Bentley pour guider les petits suisses dans leur voiture de location jusqu'au chalet.

Je les soupçonnais, à l'ère du GPS, d'avoir plutôt essayer de fuir Jimin en pleine crise nerveuse après la soirée de la veille, et Rudolf, le renne au nez rouge, qui avait tourné en boucle toute la soirée et qui me donnait envie, pour la première fois de ma vie, de prendre un permis de chasse pour éradiquer les cervidés de la surface de la Terre.

La soirée d'hier s'était bien passée si on faisait l' impasse sur le dîner cramé et la crise de pleurs de mon meilleur ami qui avait suivi.

Dieu merci, le Général qui avait rappliqué à la vitesse de l'éclair quand il avait entendu l'alarme, avait vidé la totalité de l'extincteur sur la poêle en feu pendant que Jungkook ouvrait toutes les fenêtres pour évacuer la fumée.

C'est donc frigorifiés et légèrement traumatisés par le sermon qui avait suivi sur les dangers des accidents domestiques que nous avions mangé une pizza froide, qu'un livreur Uber Eats, dépressif de travailler en cette période de fêtes, nous avait pratiquement jeté à la gueule.

Les enfants, eux, avaient été ravis de ce menu et avaient fêté ça en remettant leur saloperie de film une fois de plus avant d'être expédiés manu militari au lit avec des menaces de non passage du Père Noël sur trois générations.

En redescendant, nous nous aperçûmes qu'une odeur piquante avait remplacé l'odeur de cramé, pour découvrir après plusieurs minutes de recherche que Yeontan, qui avait eu peur de la sonnerie stridente, avait été pris d'une violente diarrhée et avait refait la décoration du tapis persan du salon qui coûtait une blinde.

Le Général m'avait donc collé un seau et une éponge dans les mains avec sa délicatesse habituelle en m'ordonnant d'aller nettoyé tout cette porcherie.

J'avais habilement mis le matériel dans les mains de mon cher et tendre en lui rappelant que c'est lui qui avait voulu acheté un chien à Félix et qu'il avait qu'à se démerder avec ses conneries.

C'est donc passablement agacé que j'avais été me coucher, bientôt rejoint par Jungkook qui s'était allongé contre moi et qui avait essayé de glisser une main sur mes fesses qu'il avait bien vite retirer quand il avait pris un coussin dans la gueule.

Je n'avais pas toujours pas oublié mes griefs.

Je ne pus m'empêcher de sourire en pensant qu'il avait dû se lever avec une trique d'enfer bien inconfortable.

Bien fait pour ta gueule chéri, on ne me cherche pas impunément !!

Je tendis l'oreille et crut reconnaître le générique du film maudit, me donnant l'envie de replonger sous les couvertures dans un déni profond.

Mais je me levais malgré tout, culpabilisant légèrement de laisser Jimin seul avec les gosses et la ménagerie.

Je sais, mon bon cœur me perdra..

Après avoir pris une douche et avoir enfilé un jean et un sweat bien chaud, j'ouvris la porte de ma chambre, un sourire aux lèvres et plein de bonne volonté pour la journée à venir.

Cela dura exactement deux minutes, soit le temps que je traverse le couloir , que je glisse sur une substance gluante que j'identifia avec un haut le cœur comme du vomi de chat et que je fasse un vol plané pour me manger le coin d'une commode qui passait par là.

- PUTAIN DE FÉLIDÉ DE MES COUILLES!!!!

Jimin déboula dans les escaliers, la crinière au vent, et mesura la situation du regard.

- Je peux savoir ce que tu as à gueuler comme ça.

Je me relevais difficilement et lui indiquais la trace de vomi au sol.

- Ta saloperie de chat a essayé de me tuer en dégueulant dans le couloir!!

Il s'approcha et examina les traces du délit avec la lampe torche de son portable qu'il tenait à la main.

- Rien ne dit que c'est Kitty, qui te dit que ce n'est pas ton chieur de clebs qui a dégobillé ?

- Yeontan ne vomit pas!!!

- Et ta sœur, elle ne vomit pas? dit-il en approchant un peu plus la lampe.

Je me serais cru dans un épisode de NCIS avec la scientifique qui analysait la scène de crime.

Il releva la tête et souffla sur la mèche blonde qui barrait son front.

- Rien ne prouve qu'il s'agisse d'un vomi de chat alors tu vas changer de chaussettes, dit-il avec un regard dégoûté vers mon pied humide et tu me nettoies tout ça. Je suis au téléphone !!

En effet, j'entendais la voix de quelqu'un à travers le haut parleur qui s'égosillait pour essayer de se faire entendre.

- Monsieur Park? Monsieur Park...? MONSIEUR PARKKKKKKKKKKKKKKKKK.

Je regardais le téléphone que Jimin observait comme s'il se demandait quel était donc cet objet dans sa main avant de sortir de ma contemplation et de plonger son regard dans le mien en clignant des yeux.

Allô Saturne, la liaison est mauvaise...

- Les mômes sont où?

Il sursauta légèrement.

Ok, on l'a perdu là.

- Hein?

- Les mômes ? Tu sais les mini-nous qui crient et foutent du bordel de partout?

- Haaaa, dans le salon, ils font des coloriages.

- Des coloriages? Seuls?

- Quoi ils ne vont pas foutre le feu à la maison avec de simples stylos?

- Non celui qui fout le feu c'est plutôt toi.

- Oh ça va m'emmerde pas, tu étais là aussi je te signale!!

- Je...

- MONSIEUR PARKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK!!!

-Rhoo il m'emmerde lui! répondit-il avant de porter le téléphone à son oreille.

- Minute, je règle un problème domestique!!! puis en mutant son interlocuteur qui devait avoir envie de se pendre. Bon me fais pas chier , j'ai encore un million de trucs à commander, tu as qu'à aller voir ce qu'ils font, ils ont déjeuné et ils sont douchés, dit-il avant de s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte avec une telle force que le tableau qui était accroché au mur tomba sur le sol.

Pourquoi je n' arrête pas de penser à ses vacances de merde dans la savane, moi?

Je ramassais les débris du tableau et me dirigeais vers la buanderie de l'étage pour aller chercher de quoi nettoyer les traces de vomi qui s'étalaient sur le sol, en profitant pour balancer mes chaussettes dégueulasses dans le panier à linge.

Après un passage dans la salle de bain et un nettoyage en règle du couloir, je descendis retrouver la progéniture dont je voyais les petits dos alors qu'ils étaient penchés sur la table du salon en train de dessiner tranquillement.

Yeontan et Kitty étaient enroulés l'un contre l'autre sur le canapé et hormis la télévision qui diffusait les aventures du renne maudit, la scène était idyllique .

Je sentis un sourire de bonheur étirer mes lèvres à la vision de cette image d' Épinal.

Sourire qui se tarit quand les deux suppôts de Satan que nous avions engendrés se retournèrent vers moi avec un sourire.

- Papaaaaaaaaaaaa!!

- Tontonnnnnnnnnnnnnnnnn!!

Deux frimousses peinturlurées comme des sioux se précipitèrent vers moi pour me faire un câlin.

J'attrapais les deux monstres par les épaules pour les reculer légèrement de mon sweat couleur de neige avant qui ne se collent dessus et fermais les yeux de désespoir.

La totalité des couleurs de la boite de feutres s'étalait sur leurs bouilles tel un nuancier de magasin de bricolage. Je jetais un coup d'œil au chat qui sortit sa tête d'entre les pattes et découvrit que la pointe de ses oreilles étaient rose bonbon alors que Yeontan arborait un museau rouge qui me fila une suée.

- Surtout ne pas paniquer.

- Ça va tonton? demanda Nina en essayant d'approcher sa main bleu canard de mon sweat. Je fis un bon en arrière avant de tendre les bras devant moi en guise de rempart.

- Vade retro satanas.

- C'est qui Satanas? demanda Felix dont le visage vert pomme me rappelait Shrek.

-C'est tonton Yoongi, mais la question n'est pas là, dis-je avant de me tourner vers les escaliers et de hurler. JIMINNNNNNNNNNNNNNNNNNNN!!!

Sa tête blonde passa par-dessus la rambarde de la balustrade comme un furet sortant de son trou.

- Mais quoi encore!!

- Descends.

- Pas le temps , je dois encore ...

- DESCENDS DE SUITE!!!

Je le vis pousser un soupir avant de descendre les marches à l'allure d'un paresseux, écarquillant les yeux à mesure qu'il approchait du champ de bataille.

J'attendis qu'il soit à coté de moi pour demander.

- Dis-moi que ce ne sont pas des feutres indélébiles.

Je le vis pincer les lèvres et baisser les yeux.

- Ce ne sont des feutres indélébiles?

- Tu es conscient qu'on va se faire défoncer par ton mec s'il voit ça ?

- Perso, ça me dérange pas des masses, répondit-il avec un sourire salace.

- C'est quoi défoncer? demanda Felix.

Je poussais un soupir et me baissais vers mon fils en prenant garde à maintenir une distance de sécurité.

- Mon cœur, je sais que tu es dans ta période de questionnement , mais si tu pouvais arrêter de poser des questions toutes les 5 minutes, la tension artérielle de papa t'en serait profondément reconnaissante.

- C'est quoi la tension artérielle?

Seigneur donnez-moi un fusil que je m'achève.

Jimin voyant que je perdais pieds, me colla son téléphone dans les mains avant d'attraper les gosses pour les pousser vers l'escalier.

- Allez ça suffit les mômes , vous allez à la douche m'enlever vos peintures de guerre.

- Prends le chien et le chat aussi, dis-je dans un soupir.

-Pourquoi veux tu ... Il poussa un petit cri en voyant l'étendue des dégâts sur le chiot et le chaton. Bon ok, je gère, dit-il en les attrapant sous le bras, tout le monde en haut.

- Et je fais quoi de ça ? demandais-je en désignant le téléphone.

- Tu prends les appels au cas où les livreurs qui doivent venir se perdent.

- Les? Il y en a combien?

- T'occupe! Tu as juste à répondre au téléphone pour les guider et à réceptionner les colis le temps que je m'occupe de ça.

- Mais il y en a combien des colis? demandais-je intrigué par sa vitesse de précipitation.

Je n'eus aucune réponse du moins jusqu'à ce que le premier livreur ne sonne à la porte.

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