➵ Prologue
Vous avez déjà essayé de faire un marathon avec des Converses?
Ça fait mal.
C'est actuellement ce que je suis en train de faire. Ça fait des jours que je marche sans m'arrêter, des semaines même, j'ai arrêté de compter...
Bah oui, le jour où j'ai enfilé ces foutues chaussures on ne m'avait pas prévenu que c'était ma dernière journée normale, que c'était l'apocalypse, et qu'elle j'allais devoir me coltiner ces chaussures pendant tout le reste de ma vie.
Parce que oui, c'est l'apocalypse les enfants! Courez!
Purée... Des semaines seule à marcher dans cette forêt sans savoir où je vais et je deviens complètement barge... À croire que rester toute seule en forêt attaque votre cerveaux et vous fait délirer... Je suis sûrement une des seules sur Terre à avoir ça. Oui, pour les zombies c'est raté directement, il faut un cerveaux pour ça. Et ils se le sont fait bouffer par leur frères. Enfin ça je ne sais pas, c'est un cliché. Rappelez-moi que je leur demande une fois que je serais en face d'un.
Techniquement je vais en ligne droite, mais tout se ressemble, les arbres, les feuilles. C'est comme les humains maintenant, ils se ressemblent tous. Les yeux rouges, les bouts de peau qui pendent, et l'haleine fraîche du matin qui va avec.
Je secoue la tête et resserre mon arme contre moi, si je commence à y penser, je vais entendre des bruits dans ma tête. Oui j'ai une arme, c'est sûrement la chose la plus utile que j'ai sur moi avec le déodorant, mais personne n'est là pour me dire que je pue donc...
Je cherche un endroit sûr, peut être un bunker, aucune idée, il doit bien y avoir un endroit sûr cette foutue Terre où je peux m'abriter et espérer survivre. Je parcourerais chaque parcelle pour la trouver s'il le faut.
Ça fait deux jours qu'elle je n'ai pas mangé, et je ne sais pas comment je vais faire pour les prochains jours... Espérons que je tombe sur une boutique perdue au milieu de bois, j'ai des chances... Mais je ne perds pas espoir.
Je repense souvent à ma vie d'avant, les seuls problèmes que j'avais étaient de savoir si oui ou non mon top s'accordait avec mes baskets ou si le beau Will me remarquait alors que j'allais le voir à tous ses entraînements de foot. C'est tellement loin tout ça...
Maintenant il faut éviter que je ne meure de faim, de soif, de froid, de maladie, d'empoisonnement, de sommeil, à cause d'une blessure, d'infection, de contamination, ou encore bouffée par ces connards de zombies.
Je passe mon temps à éviter de mourir.
Je m'arrête net quand mon regard se pose sur une route, j'ouvre la bouche et pousse un cri insonore. Mais ne fait qu'un pas, si je marche sur la route, je serais à découvert. Pourtant c'est la seule façon pour moi de trouver à manger et à boire...
Je décide donc de rester dans la forêt tout en suivant la route. L'arme toujours collée contre moi, une mitraillette de choix les amis! Je l'ai piquée sur un policier mort, ouais un zombie lui avait croqué la tête... Pas cool la journée...
Je respire lentement, du moins j'essaie. Puis tout à coup je n'arrive plus à respirer. Un bâtiment se trouve juste devant moi, à une centaine de mètres. Je souris à pleines dents, je ne vais peut-être par mourir finalement.
Pas tout de suite.
Je m'approche prudemment du bâtiment qui s'avère être une pompe à essence. J'espère que la nourriture n'est pas trop périmée à l'intérieur, parce que mourir d'indigestion enfin... Y'a plus cool...
Je m'avance sur le parking en retenant la respiration. Je regarde autours de moi.
Rien.
Je cours vers la porte et l'ouvre le plus discrètement possible. Une fois entrée, j'avance prudemment entre les rayons en avalant ma salive. Il ne reste plus grand chose mais je vais faire avec, je ne vais pas me plaindre. Certains étalages sont renversés, la plupart des provisions sont à terre. Les murs sont pourris par l'humidité, et l'odeur n'y est pas très agréable, entre la pourriture, les champignons et le cadavre du caissier qui repose sur le tapis roulant, on est loin du dernier Chanel. Il y règne un silence de mort, assez inquiétant...
J'ouvre mon sac et m'empare de quelques barres de céréales et biscuits secs pour les fourrer à l'intérieur en vitesse, je tuerais pour un bon cheeseburger ou des frites, la bouffe étant toute ma vie avant. Je me sert aussi de quelques bouteilles d'eau. Quand je passe devant un rayon de tampons et de serviettes hygiéniques, je me mords la lèvre pour ne pas sourire et me sers. Ce serait bête de se retrouver avec du sang plein le pantalon, surtout que ça attire les zombies...
J'entreprends de fouiller aussi la réserve, je pousse la porte et m'y engouffre. La pièce est assez sombre et il y fait froid, bons points pour la nourriture, elle sera mieux conservée.
C'est un peu plus concluant. Je ramasse tout ce que je peux manger et referme mon sac, il est bien plus rempli.
Je m'apprête à partir quand j'entends un bruit derrière moi, suivit d'un clic, je m'arrête net et arrête de respirer. Puis un métal froid se pose sur ma nuque.
«-J'te préviens la brunette. Si tu bouges, j'te butes.»
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top