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⇝ pdv Taehyung ⇜


             - une bonne chose de faite-

  Malgré la folie du premier jour et les péripéties de ce début de rentrée, la tranquillité de fin de journée est réparatrice, je n'ai pas revu l'alpha ni la pointe de son bonnet. Je n'ai pas recroiser l'oméga en colère de ce midi, à l'infirmerie. Ce n'est pas plus mal, d'ailleurs. Je n'aurais pas pu me concentrer pour mon heure d'étude avec Jimin à la bibliothèque universitaire.

Il vient de partir pour son cours de danse de dix-sept heures trente : de nouveau un peu de calme!

Je range sans conviction mon bloc note et ma trousse dans ma sacoche de cours, presque vide, j'en sors mes écouteurs et les branches à mon téléphone, que je glisse dans la grande poche de mon bénard trop large pour moi. Mais il est trop confortable pour que je le jette.

Je ne cherche pas ma carte de bus, trop de flemme, je préfère marcher, mon corps à besoin de bouger, de se défouler, faire sortir le stress de la rentrée et les mauvaises ondes de cette longue journée.

Je passe négligemment la bandoulière de mon cartable sur mon épaule et me dirige d'un pas lent vers le portail secondaire, c'est légèrement plus long mais j'ai le temps pour rentrer chez moi.

Je passe enfin les grilles de la faculté et les gens sont toute de suite plus pressés, plus précipités, et même plus nombreux. Je baisse mécaniquement la tête et passe la foule au pas de course.

Quand les gens dans la foule se dissipe et qu'il ne reste que le silence qui filtre dans les rues, je relève la tête sur les marchés de nuit qui commencent à ouvrir leurs portes et les magasins diurnes qui sont déjà fermés.

Les devantures des commerces ruraux sont illuminés de toutes les couleurs que je contemple à travers les flaques d'eau, elles se disputent la place sur le sol déjà humide de la petite pluie automnale de cette après-midi.

Le vent se lève pour passer dans les vêtements des passant et sous les mailles de mon pull, jusque dans mes cheveux pour les emmêler un peu. Je suis plus serein lorsque je marche comme ça, j'ai besoin de m'aérer l'esprit et alléger mon coeur, surtout après une journée si éreintante. 

Le retour de Jimin dans ma vie, a été de loin, la nouvelle la plus écrasante, même si cela m'enlève un poids dans la poitrine. 

Je me sens mieux, différent presque, même si ça parait bête comme ça, mais je n'ai eu des nouvelles de lui que pendant les grandes vacances d'été. 

Je me souviens qu'il m'avait écrit une lettre avec un petit croquis, plutôt adorable et enfantin, mais je m'en foutais, si cela pouvait faire gamin. Nous faisions cela souvent quand nous étions plus petit avant la fin du collège, même si on habitait à côté, c'était un souvenir mémorable.

 Le nombre de fois où nous avions rendu fou le postier, mais lui souriait toujours, il devait trouver ça mignon.

Je me souviens comme si c'était hier, la lettre disait qu'il avait trouvé l'école de ses rêves, et qu'il sera enfin pleinement heureux à la rentrée, qu'il serait enfin content que les choses reprennent de plus belle. Je pensais qu'il me parlait de la rentrée comme une délivrance de deux longs mois de vacances, qu'il avait d'ailleurs passé à danser, encore et encore, mais qu'il pourrait enfin faire de vrais trucs, comme des concours ou de simples entraînements de routine, je pensais que cela lui manquait, tout simplement. 

J'étais loin de m'imaginer qu'il parlait de moi, qu'il attendait qu'on se revoit pour être bien, pour être nous deux, enfin.

J'ai presque envie de lâcher une larme tellement mon meilleur ami m'avait manqué.

Mais je me retiens, je ne dois pas attirer l'attention inutilement, il ne manquerait plus que quelqu'un vienne m'accoster et me parler, voir me toucher. Pas maintenant!

Alors je souris simplement.

Mais les gens commencent à chuchoter, je les entends, ils n'aiment pas mon tricot, trop voyant, trop vert, trop oméga.

Ils sont étouffants et oppressants, ils n'ont aucune retenue, aucun bon sens. Je récupère un flux d'air mais mes poumons m'irritent.

Ils ne font preuve d'aucun tact et n'ont pas la décence d'être un temps soit peu discrets quand bien même fins d'esprit.

Ils vocifèrent des paroles et des insultes sans aucune pitié, le malaise est présent. 

Une sorte de stresse monte bizarrement en moi et je m'élance dans la rue principale pour longer les boutiques et les brunchs pas encore fermés, je ne dois croiser personne, personne que je connais. Je baisse la tête et accélère la cadence, je passe enfin la rangée d'immeubles étudiants.

 Je tape le code sur le mur digital de la résidence, non sans faire une erreur et passe la grille au pas de course, je cours jusqu'à la porte de l'ascenseur mais il ne vient pas, je suis trop pressé pour attendre encore une minute dans ce couloir, des élèves pourraient en sortir ou y rentrer. 

Je continu rapidement ma course dans le corridor, et je m'élance dans la cage d'escaliers, je les monte quatre par quatre et saute sur ma porte, elle est fermée.

C'est la dernière barrière.

Je fouille rapidement dans mon sac, mais je ne retrouve pas le trousseau de clés que j'ai rangé ce matin, je ne le trouve plus.

Dans la précipitation, je vide le contenu de ma sacoche au sol, les feuilles volent mais je n'ai pas le temps de me préoccuper de ce petit détail. 

Le bruit du métal single contre le carrelage, le bruit résonne contre les murs et rebondissent aigrement dans mes oreilles, comme une alarme, comme un couvre feu que j'aurai manqué ou dépassé, je n'ai pas le temps.

Je respire un grand coup, attrape d'une main tremblante mes affaires qui se sont éparpillées tout autour de moi, je les coince sous mon bras, et m'hâte d'ouvrir cette fichue serrure qui me donne le fil à retordre, qui me bloque le passage vers la sortie, vers mon échappatoire, comme dans ses fichus films d'horreurs où la blonde fait tomber ses clés alors que le monstre l'attend derrière elle, je ne les ferais pas tomber! Je ne me retournerai pas! Je ne suis pas blonde! 

Je rentre vite chez moi et claque la porte, bruit qui me coupe la respiration, j'étouffe.

Je trace le chemin jusqu'à ma salle de bain, sans retirer mes chaussures recouverte de boue, je n'ai pas le temps, je me précipite sur le placard à pharmacie mais toutes les boites se ressemblent aujourd'hui, je n'arrive pas à trouver ma pilule, je suffoque.

Je tente d'enlever ou même d'arracher mon pull mais mes mains sont prises de spasmes violents, je n'arrive pas à m'arrêter, je n'arrive plus à plier les phalanges, elles sont floues. 

Mes jambes me lâchent et je tombe dans ma baignoire, le crissement de la peau de mon dos dénudé me brûle la tête, il est glaçant.

Je glisse une main sur le loquet et l'eau coule abondamment dans l'habitacle, enfin. Elle n'est ni froide ni chaude, mais elle fait du bien. Voilà une bonne chose de faite.

Je coule. Mon corps se calme enfin, je ne ressens plus les fourmis dans mes jambes et au bout de mes doigts. 

Je passe deux doigts encore engourdis sur mon poignet, mon pou ralentit un peu, c'est rassurant, mais je ne suis pas à l'abri d'une autre crise...







***

Alors, des avis sur ce chapitre? 

Des hypothèses? :)

Ce n'est pas trop lent? 

Je préfère prendre le temps et ne pas direct parler des ships tout de suite, sinon ça manque de piquant, et franchement c'est pas ça qui va manquer après ;)

I purple you 💜

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