Before #2
Ma vie était... Eh bien elle était ce qu'elle était.
J'avais accompli beaucoup de choses. Des choses plus ou moins difficiles, des choses qui assurait mon nom dans l'histoire du sport pour quelques années.
Plus tard, peut-être que les gens parlerai de moi comme on parle d'une légende, se demandant si j'avais réellement exister ? Ce à quoi les plus Yakov d'entre nous répondront qu'ils étaient stupide de se posé la question.
Et moi, réduit à l'état de nom, je rigolerai de cette discussion.
Oui j'avais accompli certaines choses plutôt extraordinaire. L'homme qui décrocha l'or cinq fois d'affilé.
J'avais construit mon empire.
Pourtant, ce soir, dans le noir de mon appartement... Ces victoires perdaient leur sens à mes yeux. Peu à peu, lorsque j'y pensais, j'étais de moins en moins heureux, ça devenait un sujet banal.
C'était comme si j'avais perdu la mémoire. J'étais incapable de me souvenir du bonheur que la victoire m'avait procuré, de combien j'avais travaillé dur pour ça, d'à quel point j'étais fier.
Tout avait progressivement disparu sous les vagues de l'oubli. Façonnant le sable de ma mémoire d'une manière totalement différente.
Vide.
J'essayais de redessiné mes souvenirs, mais jamais ça n'était pareil. Je ne retrouvais pas la joie de surprendre. La joie d'avoir accompli ces choses si cher à mon cœur.
Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?
Quand était-ce devenu aussi terrible ?
Quand avais-je perdu le sens de ma vie ?
Avait-elle jamais eu un sens ?
Ça n'avait jamais été facile. Et j'avais souvent eût à faire à ce genre de crise existentielle, mais jamais je ne m'étais senti aussi... Vide.
Comme si la vie avait quitté mon corps.
Même les attentions de Makkachin n'était d'aucun secours.
Peut-être qu'à force d'en avoir, des crises, j'avais atteint le point de non retour ?
Ce soir-là il a neigé.
Je suis sorti avec Makkachin, étouffant seul dans cet endroit clos. J'avais besoin d'air ou j'allais me noyé.
Mais l'air froid de l'hiver ne raviva pas mon coeur.
Je le constatais avec désespoir en m'affalant sur un banc.
Je regardais Makkachin jouer joyeusement dans la neige. Je l'enviai, il n'avait pas ce genre de problème lui.
Je devrai peut-être moins me poser de questions...
Alors qu'à quelque seconde d'intervalle, il jouait dans la neige, je sens son museau se poser sur mes genoux. J'avais baissé la tête et il m'avait fixé avec de grand yeux triste. Est-ce qu'il comprenait ? Est-ce qu'il sentait ma tristesse ? Est-ce que mon désespoir pouvait se sentir ? Ou était-ce son instinct ?
Je n'aurais jamais su répondre.
Mais sa présence, dans ce noir et dans ce froid, me rassura. Alors je le serrai contre moi, sentant le vide qui avait prit place dans mon cœur s'étendre dans tout mon corps. Ça faisait terriblement mal.
Une douleur qui, je le savais, ne s'en irai probablement jamais. Je devrais vivre avec et trouver un moyen de la surmonter, comme tout les obstacles que j'avais rencontrer jusqu'ici. Seul.
Éclairé par seulement un lampadaire, je regardais sa lumière avec une certaine lassitude.
Ne pouvait-il pas y avoir la même lumière dans mon cœur ?
Ça n'était pas aussi simple...
Makkachin aboya, me rappelant à l'ordre.
Je compris qu'il était temps de rentrer. Rien ne servait de rester dehors et d'attraper la mort. Surtout pas maintenant.
Cette escapade nocturne n'avait servit à rien. Je rentrais dans le même état d'esprit qu'en étant sorti.
Je me sentais faible. Je n'avais envie de rien et de ne rien faire.
Ce soir-là je me suis endormi dans un sommeil sans rêve. Je n'ai pas réussi à me lever le lendemain. J'ai appeler Yakov et je lui ai dit que je ne pouvais pas venir à l'entrainement car j'étais malade.
C'était faux. Il le savait. Il savait que même si ça avait été le cas, je serai venu. Mais à travers le téléphone j'ai eu le sentiment qu'il avait compris. Il m'a seulement dit de me reposer et d'aller mieux le lendemain.
Ces mots m'avaient décroché un petit sourire.
Aller mieux... Si seulement je savais comment...
Je me suis allongé sur le canapé et j'ai fixé le mur pendant je ne sais combien de temps.
Je ne me suis même pas rendu compte que Makkachin était là.
Mon téléphone vibra et j'étais sûr que c'était Yuri qui venait de m'envoyer un message cinglant, alors je ne prit pas la peine de regarder.
J'avais juste envie que ça passe.
Quoi ? Je n'en savais rien. Tout, peut-être.
J'en avais marre d'être comme ça. Ça n'était pas moi et ça n'était pas la personne que je voulais être.
Alors, au bout d'une demi-heure à me dire que j'étais stupide, je pris finalement mon portable qui n'avait pas cessé de vibrer depuis. Yuri devait être vraiment en colère.
Sans surprise, je me retrouvais avec une tonne de notifications sur les bras et une flemme énorme pour les trié.
Alors je me suis contenter de les faire défiler en espérant que quelque chose retiendrai mon attention.
Il n'y avait rien, que des messages auxquels je ne voulais pas répondre et des notifications dont je me fichais.
J'avais l'impression d'avoir plongé si profond sous l'eau qu'il m'était impossible de voir la surface au point où j'en étais.
Perdu dans les abymes.
Hypnotisé par le son du silence assourdissant et le grésillement lointain du monde auquel j'appartenais et qui m'appelait sans m'atteindre.
J'étais trop loin.
Comment allais-je remonter un jour ?
Y aurait-il vraiment un retour à la surface pour moi ?
Qui sait... Demain est un autre jour...
Et alors que je fermais les yeux, me laissant tomber dans les ténèbres, quelque chose chatouilla mes paupières.
Une lumière.
Celle de la surface.
Pourquoi ?
Elle se rapprochait le plus en plus. Ou était-ce moi qui m'en rapprochait ?
Parmi les ombres, je ne voyais qu'elle. Et elle balaya tout. Le silence, la noirceur, les abymes, l'eau, le monde, le vide.
Il n'y avait plus que cette lumière.
Mon coeur battait plus vite qu'un noyé venant de retrouvé son souffle.
C'était comme une renaissance.
J'avais l'impression qu'elle s'insinuait dans mon âme et remplissait le vide qui s'y était installé.
Si mon empire d'hier était tombé, celui d'aujourd'hui brillerait tant qu'elle était là.
Elle était encore loin, mais je la suivrai jusqu'à l'atteindre, même si ça devait prendre le reste de ma vie.
Ce soir là, parmi la neige et le grésillement lointain du monde, j'avais commencé une nouvelle vie.
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