- Sanji est malade ? demanda, inquiète, la princesse Shirahoshi.

S'il était dans son état normal, le jeune homme aurait sûrement sauté partout avec des coeurs à la place des yeux en entendant cela. Mais là, il resta impassible, le regard perdu dans le lointain.

- Sanji nous a raconté son premier amour hier soir, expliqua Chopper. Il disait que c'était son premier vrai amour. Nous le raconter a dû lui remémorer nombre de souvenir...

- Oh. Espérons qu'il retrouve un jour l'élue de son coeur, souhaita la princesse.

- Cela est peu probable, intervint Nami. Selon ce qu'il nous a raconté, elle a disparu de la circulation depuis plus de trois ans. Il se doute qu'il ne la reverra jamais.

- Il ne sait pas où nous allons alors, souria-t-elle.

Tout l'équipage devint en alerte. Qu'elle pouvait bien être cet endroit si Sanji pouvait y retrouver son amour perdu ?

Dans sa tête, le jeune homme se remémora l'anniversaire de Yuki.

~ ~ ~

Dans la cuisine, tout le monde travaillait. Daisuke ne s'était plus approché de la jolie brune depuis l'altercation avec le patron. Il buvait une bouteille de Saké à même le goulot, se balancant sur une chaise, les pieds sur une table. Pour tromper l'ennui, il prit son carnet où il notait tout et n'importe quoi. Mais en l'ouvrant, il lâcha un cri.

- Quoi ? grogna Sanji, de mauvaise humeur à chaque fois qu'il parlait au serveur.

- C'est l'anniversaire de Yuki aujourd'hui !

Merde ! se dit Sanji. Il avait eu la bêtise de l'oublier. Réparant son erreur, il cuisina les fameuses crêpes qu'elle lui avait faites pour son anniversaire et dont il avait réussi à lui arracher la recette. Il en prépara une dizaine et se dirigea vers la chambre de sa copine. Devant la porte, une dizaine de cuistots attendaient, tenus en échec par l'escargo-verrou. Il leur posait chacun leurs tours une question et n'ouvrait la porte que si on donnait la bonne réponse.

- Quelle est la couleur préférée de Mademoiselle Yuki, demanda l'animal.

- Le ... le bleu ? répondit Patty.

- Faux ! Suivant.

Carne s'approcha.

- Quelle est la chanson que Mademoiselle Yuki préfère chanter ?

- Je ... je ne sais pas, avoua le petit cuisinier.

Ce fut le tour de Daisuke.

- Quel est le "prince charmant" de Mademoiselle Yuki ?

- Facile ! Moi.

- Faux ! Suivant.

Sanji bouscula le serveur qui s'approchait et se placa devant l'animal.

- De quelle couleur sont les cicatrices de Mademoiselle Yuki ?

- Elle a des cicatrices ? s'étonnèrent les hommes présents.

- Rouge, répondit immédiatement le bloninet.

L'escargo-verrou ouvrit la porte et la referma derrière lui.

Il posa le plateau sur la table et s'approcha du lit. Son aimée y dormait, angélique dans sa chemise de nuit blanche. Il la regarda dormir et lui caressa les cheveux. Ses paupières papillonèrent et elle ouvrit les yeux. Elle se redressa sans rien dire et s'assit sur le bord du lit. Le jeune homme lui prit la taille et se blottit contre elle.

Elle lui embrassa le haut du crâne et le dégagea doucement.

- Bien dormi ? murmura-t-il doucement.

- Comme un bébé. Et toi mon coeur ?

- Bien, mais j'aurais mieux dormi si  tu étais avec moi.

- Je te l'ai déjà expliquer Sanji, répèta-t-elle, las. Quand Aishi est là, je ne veux pas prendre de risque.

- Aishi ? s'étonna le cuisinier.

- La tueuse, expliqua la brunette. Je l'ai appellé ainsi car elle a l'amour de la mort.

( en japonais, "ai" signifie amour et "shi" signifie mort)

- A quelle fréquence elle est là ?

- A peu près une fois par mois.

Il lui apporta le plateau et ils continuèrent de parler pendant qu'elle mangeait. Une fois le plateau vide, elle se leva et parti s'habiller. Elle réaparu en minijupe en jean et débardeur magenta. Ils restèrent ensemble jusqu'à ce que le cuisinier au gros bras viennent tambouriner à la porte pour leur ordonner de servir en salle. Ils se séparèrent à contre-coeur.Ils ne  purent se lancer le moindre regard ni la moindre parole, la salle était pleine à craquer. A la fin du service, Sanji se rappella la discussion qu'il avait eu avec Yuki à propos de la marque qu'elle portait. Il se posta alors en embuscade dans le couloir et attendit qu'elle passe. Ce qui ne tarda pas. Quand elle fut devant lui, il lui attrapa les poignets et la plaqua  contre le mur.

- Mais !? lâcha-t-elle surprise. Qu'est-ce-que tu as ?

- Ta marque, murmura-t-il, elle n'est plus là, n'est-ce pas ?

- Je vois ce que tu veux dire, répondit-elle sur le même ton. Mais ce soir, d'accord, dit doucement la jolie brune.

Acceptant qu'elle avait raison, il la relacha. Pourtant, elle noua ses mains sur sa nuque et leva la tête à la recherche de ses lèvres. Il les lui donna et ils s'embrassèrent ardemment. Ils restèrent longtemps dans ce couloir, à s'échanger baiser contre baiser. Le couple aurait pû rester là jusqu'à la tombée de la nuit mais Daisuke apparut et les forca à se séparer d'un raclement de gorge. Rouge de honte parce qu'il avait été surpris en train de bécoter la belle chanteuse, Sanji recula brusquement. Mais le serveur brun se contenta de poursuivre son chemin, de la haine plein les yeux. Dans son dos, Yuki, se rapprocha de son petit-ami et lui caressa la joue avant de partir. Il la regarda disparaitre au tournant du couloir et retourna travailler en cuisine.

La nuit tomba et Sanji rejoignit impatiement la chambre de la jeune fille. Il s'assit sur le lit, torse nu et en jogging, et attendit que sa copine arrive. Elle ne tarda pas et sortit de la salle de bain. Elle portait son éternel t-shirt informe et son short. Il la dévora des yeux. Ils s'allongèrent l'un contre l'autre. Le blondinet posa sa main sur le côté extérieur de son genoux et la fit remonter le long de sa cuisse. Sa peau était douce. Il passa par-dessus le short et arriva à sa taille. Il glissa sa main sous le t-shirt et lui caressa le dos avant de la maintenir simlement contre lui en la tenant par le creux du dos. Pendant ce temps-là, elle dessina du bout du doigt le contour des muscles de son torse, des abdominaux aux pectoraux. Puis elle tendit les bras et noua ses mains sur sa nuque après avoir effleuré ses omoplates. Ils s'endormirent sereinement.

~

Les rayons du soleil les réveillèrent en douceur. Sanji, le premier à avoir ouvert les yeux, en profita. Il prit le visage de la jeune file entre ses mains et lui embrassa le bout du nez. Voyant qu'elle ne s'éveillait toujours pas, il lui chatouilla le cou et le ventre. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup et elle se débatit vivement. Ils rièrent ensemble. Ils se levèrent et s'apprêtèrent pour une nouvelle journée de travail. Sanji allait partir en cuisine quand il vit la mine sombre Yuki. Il s'approcha et se placa juste devant elle. Le cuisinier prit le menton de son aimée et le leva afin de la forcer à le regarder dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu as ? demanda-t-il doucement.

- Je ...

- Tu ?

- Je pars demain, annonca-t-elle brusquement, les larmes aux yeux.

- Pardon ? s'écria-t-il en reculant sous l'assaut de la nouvelle.

- Je ... je dois partir demain, répèta-t-elle.

- Pour ... pourquoi ?

- Je ... je ne suis pas aussi blanche que j'en ai l'air.

- Je le sais. Aishi ... blablabla ...

- Il n'y a pas que ça, se lamenta la jolie brune. Je ... je suis partis de chez moi car j'ai été condamnée à mort et je me suis enfuie. Je suis poursuivie par un groupe d'habitant et ils arriveront bientôt. Je ... je ne veux pas qu'ils arrivent ici. Je dois tant de chose à Zeff, avoua-t-elle en explosant en sanglot, alors le seul moyen de rembourser ma dette, c'est d'empêcher ces fou furieux de détruire le Baratie pour me retrouver. Et ... je ne veux pas qu'ils te fassent du mal !!

Sanji la prit dans ses bras et la serra contre lui.

- Il ne me feront rien, assura-t-il. Je suis trop fort pour eux.

- Tu ne sais pas qui ils sont ...

Ils redevinrent silencieux. Le blondinet aurait dû être en cuisine depuis presque une heure, mais il s'en fichait. Il venait d'apprendre que sa petite-amie allait partir le lendemain, il ne voulait pas l'abandonner.

- Demain, commenca le jeune homme,je pars avec toi.

- Non !! s'écria Yuki en se dégageant. Ils sont beaucoup trop puissants !! Zeff n'a rien pû faire contre leur hommes de mains alors toi face à eux ... Ils te tueront !!

- Je suis plus fort que j'en ai l'air...

- Sanji Vinsmoke, je t'interdis de m'accompagner !! s'écria-t-elle.

- Je n'ai pas à t'obéir ! répondit-il sur le même ton.

Sa brusquerie fit hoqueter la jeune fille. Il s'en voulu de s'énerver ainsi contre elle mais il n'allait pas la laisser partir seule.

- Vas-tu partir et fuir ou les combattre.

- Fuir serait indigne du rang que j'avais. Je les combattrai jusqu'à la mort, expliqua-t-elle.

- Si tu les combats, je t'accompagne, point.

- Hors de question ! cria-t-elle.

- Je te propose un compromis : demain matin, avant ton départ, battons-nous. Si tu es assez forte pour leur tenir tête, alors si je peux te tenir tête à toi, je peux t'accompagner. Faisons ainsi.

- Tu perdras, prédit la chanteuse. Si je gagne, ce qui arrivera, tu resteras ici.

- Je n'ai qu'une parole.

Ils se serrèrent la main en silence et Yuki partit prévenir Zeff et les cuisiniers afin qu'ils soient les arbitres.

--

Sanji répugnait à se battre contre sa petite-amie mais s'il fallait le faire pour pouvoir la protéger, il le ferait. Il respira un bon coup et sortit sur le pont. Les nageoires avaient été déployée spécialement pour le combat et pour ne pas abîmer le restaurant. Il s'avanca entre les cuisiniers qui formaient un ligne d'un côté. Il arriva devant Yuki Elle le détailla et il fit de même. Elle avait noué ses cheveux en deux couettes hautes et portait un uniforme de lycéenne.

- Pourquoi es-tu torse nu, demanda-t-elle, étonnée.

- Parce que.

En réalité, il espérait que ça la destabiliserait.

- Quand un des deux tourteraux est K-O, le combat est fini. Tout les stratagèmes sont permis, ou presque. Interdiction de tuer l'autre, bien sûr, enonca Zeff.

- Bâ alors, hurla Patty, Battez-vous.

Sanji n'attendit pas. Il s'elanca avec l'intention de lancer un coup de pied à la tête pour la forcer à se baisser et ainsi l'emprisonner au sol. Elle ne bougea pas, le laissant
 s'approcher. Alors qu'il allait lancer le coup, elle s'écria :

- Cermin Kekuatan !!! (miroir de puissance en indonesien selon google traduction)

Un ovale nacré se forma juste à l'endroit où Sanji visait, de sorte qu'il arrêta le coup sans broncher.

- Qu'est-ce-qu ?! s'écria le blondinet.

- Le miroir de puissance arrète un coup et me confère la puissance de la frappe multiplié par dix, expliqua la jolie brune. Désolé Sanji, vraiment, s'excusa-t-elle.

Elle le frappa au ventre avec la même puissance qu'il avait, mais multiplié par dix, comme elle l'avait dit.

Sanji n'eut pas le temps d'esquiver et prit son pied de plein fouet. Il fut projeté dix mètres plus loin et atterit lourdement sur le plancher. Il essaya de se relever mais il ne sentait plus son corps.

- J'avais oublié de préciser que je peux transmettre des substances paralysantes, empoisonnantes, etc etc avec mes coups. Et là, tu es paralyzé.

- Yuki a gagné, décrèta Zeff.

La jeune fille s'approcha de son amant, posa une main sur son front et murmura :

- Kaidokuzai. (antidote en japonais selon google traduction)

Le jeune homme put alors bouger comme avant. Il se redressa péniblement. La jeune fille posa une main sur sa joue et lui dit à voix basse :

- Tu comprends pourquoi je ne veux pas que tu viennes avec moi... Tous ceux qui m'attendent sont aussi fort que moi, voir plus. Alors si tu n'es pas capable de me tenir tête plus de 1 minutes ... Comprend-moi, s'il-te-plaît, continua-t-elle les larmes aux yeux, s'il t'arivais quelque chose je ne me le pardonnerais jamais... Adieu Sanji, sois heureux.

Il mit sa main sur sa joue à son tour. Elle souria tristement et se mit à briller si intensemment qu'il dû détourner le regard. Quand la lumière s'éteignit, elle n'était plus là.

Yuki était partie.

Sûrement pour toujours, se dit amèrement Sanji

Il laissa couler ses larmes, se résignant à ne plus jamais revoir l'amour de sa vie.

~ ~ ~

- On est arrivé, annonça Shirahoshi.

Cela tira le blondinet de ses pensées.

- Arrivé où, Shirahoshi chérie, demanda-t-il en s'approchant.

- Au temple des désirs inassouvis !