2. Souvenirs
Allongé sur son lit, enfermé dans sa chambre, Sanji continuait de revoir ses souvenirs. Il n'avait pas osé raconter à la bande ce qu'il s'était passé après le premier baiser.
~ ~ ~
Ils descendirent dans la chambre de la jeune fille. Ils s'assirent sur le lit et continuèrent de se taquiner. Le jeune homme posa sa veste sur une chaise et s'adossa au mur. Yuki, la tête sur les cuisses de son amant s'amusait avec sa cravate. Puis soudainement, elle se redressa et la défit. Le premier bouton étant tombé depuis plusieurs semaine, le haut de la chemise s'ouvrit en même temps. Elle glissa une main sur la nuque du jeune homme et l'embrassa.
Sanji la prit par la taille et la serra contre lui. La jeune fille noua ses mains sur sa nuque en continuant de l'embrasser amoureusement. Le cuisinier décida de passer un cap et passa ses mains sous son t-shirt afin de lui tenir la taille et le creux du dos.
- Non, gémit-elle en le sentant remonter son t-shirt.
Mais il ne l'écoutait pas. Dès que ses mains touchèrent la peau de sa dulcinée, celle-ci poussa un cri de douleur.
- AAAAAAARG !!!!!!
Il la lâcha aussitôt. Elle recula et souffla pour essayer de calmer la douleur. Elle avait les larmes aux yeux. Une d'elles s'échappa et roula le long de sa joue.
- Yuki ... Laisse-moi regarder ce que tu as, dit-il doucement.
- Non, s'il-te-plait.
- Laisse-moi regarder.
Elle n'eut pas la force de reculer. Il la contourna et dévoila le bas de son dos.
- Qu'est-ce-que !?
Là où il l'avait touché, ses mains avaient laissé deux traces rouges qui brûlaient la jeune fille.
- J'ai essayé de te prévenir, murmura-t-elle. Je ... Là d'où je viens, les jeunes sont marqués. Il y a des lois ... Nous sommes majeurs à 17 ans, comme vous, mais nous atteignons notre majorité corporelle à 18 ans. Je suis majeurs, mais pas concernant mon corp.
- C'est quoi cette histoire ? demanda Sanji qui ne comprenait qu'à moitié.
- Dans mon "pays" d'origine, les enfants de famille assez riches subissent des mariages arrangés. Nous sommes censés rester "purs" jusqu'au mariage. Et le mariage est légal à partir de 18 ans. Généralement, nos parents nous maris quelques temps après notre anniversaire. Les enfants de bonnes familles subissent un sortilège qui permet à leurs parents de savoir si ils désobéissent. Le moindre contact corporel avec une partie du corp qui n'est pas exposée en temps normal nous fait affreusement souffrir. Et nos parents ressentent cette douleur mais beaucoup moins forte. Et du coup, ils savent.
Le jeune homme resta silencieux. S'il ne pouvait même pas la tenir par le creux du dos, que pouvait-il faire à part l'embrasser ? Mais si ça la faisait souffrir, il attendrait le temps qu'il faut.
- Combien de temps devons-nous ... ?
- Quatre mois.
S'il fallait attendre quatre mois, il attendrait quatre mois. Il ne la ferait pas souffrir parce que lui faire mal n'était pas une preuve d'amour. Or il l'aimait plus que tout.
Elle se redressa et se rassit contre le mur. Elle replia ses jambes et indiqua à Sanji de s'assoir en s'en servant de dossier. Il inclina la tête en arrière afin de pouvoir la contempler. Elle glissa ses doigts dans ses mèches blondes et se mit à lui masser le cuir chevelu. Il ferma les yeux et profita de ces caresses. Quand il se redressa, elle s'assit en tailleur et détourna la tête. Il lui fit fasse et attendit qu'elle le regarde.
- Est-ce-que ... tu ... tu voudrais bien ...
- Tu ne vas pas me demander mon avis à propos d'une tenue quand même !?
- Non !! Je voulais savoir si ... ça te dérangerait de ...
- De ? demanda-t-il gentiment en se rapprochant.
- De rester avec moi cette nuit ?
Il resta un instant interdis. Il ne la connaissait pas si ... Si quoi ? En tout cas il n'aurait jamais demander ça lui-même. Mais il ne pouvait pas refuser.
- Je n'allais quand même pas partir maintenant ! plaisanta-t-il.
Elle se jeta sur lui et le renversa sur le dos sur le lit. Elle l'embrassa fugitivement et partit prendre sa douche.
A part Zeff et elle, personne n'avait une chambre avec salle de bain privée. Il en profita pour observer la décoration de la pièce. Des murs blancs, une table, quatre chaises, un lit, un paravent et une énooooooorme armoire. Rien ne la différenciait de celles des cuisiniers, si ce n'était qu'il n'y avait qu'un lit simple - dans les autres pièces s'était des lits superposés ou des hamacs - et qu'elle était bien rangé.
Yuki sortit enfin de la pièce voisine. Sanji la détailla. Elle portant un t-shirt informe et un short mais il la trouvait magnifique. Il avait d'abord eu un geste de recule en voyant ses jambes découvertes jusqu'à mi-cuisse; il ne voulait pas la refaire souffrir. Mais elle le rassura :
- Relax mon coeur. Les shorts sont autorisé dans ma région, tu n'as rien à craindre.
Il laissa échapper un soupir de soulagement. La chemise et la cravate rejoignirent la veste sur la chaise. Il se glissa derrière elle sous les couvertures. En le sentant, elle se retourna et se blottit dans ses bras. Ils avaient juste assez de place pour eux. Il glissa une main sous sa taille en faisant attention à ce que le t-shirt reste en place. De l'autre, il lui caressa les cheveux. Elle cala sa tête dans le creux du cou du jeune homme.
- J'adore te sentir près de moi, murmura-t-il, les yeux clos.
- Il n'y a que ça que tu aimes ? questionna-t-elle en plaisantant.
- Non, j'aime plein de chose.
- Alors qu'est-ce-que tu n'aimes pas ?
- Rien. J'aime tout chez toi.
C'est sur ces belles paroles qu'ils s'endormirent.
~
Quand les premiers rayons de soleil éclairèrent la chambre de Miss Shinozuka, Sanji ce réveilla. Il eut un instant d'incompréhension en remarquant qu'il tenait Yuki dans ses bras - chose dont il rêvait encore deux jours auparavant - mais se souvint des évènement de la veille.
Il regarda l'heure. 8h10 !?! Putain !!!! Ca faisait dix minutes qu'il devait être en cuisine !!! Zeff allait lui mettre un de ces coups de pieds !!!!! Et Patty et Carne en profiterait, c'est sûr. Il dégagea délicatement la jeune fille de ses bras et se leva. Il enfila sa chemise et nouait sa cravate quand elle se réveilla.
- Hmm, mon coeur ?
- Chut... Je suis en retard bébé.
- Tu pars déjà ?
- Oui sweetheart. A tout à l'heure, dit-il en l'embrassant rapidement.
Il sortit et ferma doucement la porte. Il marcha d'un pas rapide jusqu'aux cuisines en rajustant sa veste. Il entra et fut accueilli par des "T'en as mis du temps !!" ou des "T'as invité une cliente à boire un verre et t'as eux la gueule de bois ou quoi ?".
Heureusement personne ne fit allusion à la joli brune.
Du moins, jusqu'à ce qu'un serveur débarque, aux environ de 9 heures.
- Bâ alors Sanji, t'étais en retard ? C'est pas ton genre pourtant ... Allez, avoue, tu sors des bras de Yuki.
A l'évocation de ce nom, tout les cuistots cessèrent de couper, cuire ou dresser et se tournèrent vers le jeune homme. Il se sentit rougir jusqu'à la pointe des racines. Heureusement, sa brunette vint à sa rescousse.
- Salut tout le monde, lanca-t-elle en entrant. Mais qu'est-ce qui-ce passe, demanda la jeune fille en voyant tout le monde attroupé autour du blondinet.
Elle évalua la situation en un instant et comprit qu'ils étaient tout deux dans un sacré pétrin.
Elle jeta un regard à Sanji, lui posant une question muette. Il secoua très légèrement la tête de gauche à droite. Une fois. Il ne fallait rien dire.
- Qu'est-ce que vous êtes encore allé à imaginer ?
- Que j'ai dormi avec toi, répondit le cuisinier.
- Sérieusement ? s'étonna-t-elle. Vous savez que je suis crevée après chaque spectacle et vous pensez que j'irai dormir avec un mec qui se tourne et se retourne dans tout les sens ? Arrêtez de rêver les gars.
- Plutôt cauchemarder !! plaisanta un cuistot.
Tous retournèrent à leurs fourneaux. La jeune fille lança un regard entendu à son ami et sortit.
Sanji cuisina moins bien ce jour-là. Et Yuki ne put assurer le spectacle du soir à causa d'une migraine aïgue foudroyante. Elle ne se présenta même pas au dîner. Zeff demanda donc au jeune homme de lui apporter un bol de bouillon. Le blondinet avait la tenace impression que son patron savait à peu près ce qu'il s'était passé entre eux la veille, même s'il ne disait rien. Il toqua, mais ne reçut aucune réponse. Inquiet, il regarda de chaque côté du couloir afin de vérifier que personne ne le voyait avant d'entrer. Il referma la porte derrière lui. Sa jolie brunette était allongée dans son lit, tournant le dos à son amant. Il s'approcha, posant le plateau sur la table au passage. Il s'assit sur le bord du lit et la regarda dormir un instant. Puis il lui caressa le dos afin de la réveiller en douceur. Elle se retourna lentement, encore engourdie par le sommeil. Mais quand elle le reconnut, elle sourit et l'allongea en le tirant par sa cravate. Il se laissa faire et se retrouva à côté de sa princesse. Il lui embrassa le bout du nez. Elle sourit. Elle s'approcha lentement de son visage et le jeune homme crut un instant qu'elle allait l'embrasser à son tour mais au dernier moment, elle se blottit dans le creux de son cou, comme la veille. Il fut un instant déçu, mais comprit rapidement qu'elle le faisait exprès pour l'embêter. Il ne pouvait même pas lui caresser le dos en passant sa main sous sa chemise alors elle le taquinait même si ça l'embêtait autant que lui. Il lui caressa les cheveux et descendit sa main sur sa nuque.
- Eh ! s'écria-t-elle en se reculant vivement.
- Tu es chatouilleuse ?
Elle hocha la tête en lui lancant un regard qui disait : Si tu en profites, je te tue !! Mais il n'en ferait qu'à sa tête. Elle se recala contre son torse et il passa à l'action. Il fit courir ses doigts sur sa nuque et Yuki se mit à pousser des petits piaillements aigus. Elle essaya de se dégager et finit par réussir à l'expulser du lit par un brusque coup de pied. Sanji atterit sur le plancher dans un bruit sourd. La jeune fille rejeta la couverture sur le côté et se dépêcha de le rejoindre afin de s'assurer qu'il n'avait rien, ou presque. Il grimaça en se redressant. En voyant sa tête, sa compagne explosa de rire. Mais elle redevint vite sérieuse en entendant des pas dans le couloir. Elle renversa la bouteille d'eau du plateau par terre et sur Sanji, lui donnant quelques mouchoirs au passage, avant de retourner rire sur son lit. Patty entra brusquement dans la pièce sans se donner la tête de frapper.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Ca fait dix minutes que t'es parti cuistot du dimanche ! Et on a entendu un énorme BOUM !!! depuis la salle !!!!!
- C'est ... c'est Sanji, accusa-t-elle en riant. Il a renversé l'eau par terre et s'est cassé la figure en voulant l'essuyer !!
- Tu t'es rétamé la gueule ? J'aurais bien voulu voir ça !!
Et il partit en claquant la porte. Le blondinet se releva en grimaçant et jetta un regard furieux à son amie. Celle-ci perdit sa moue rieuse et s'approcha à petit pas.
- Pourquoi t'as fait ça ? demanda le jeune homme en colère.
- Je ... c'est la seule idée que ... que j'ai eux pour nous tirer de ce pétrin, expliqua la jeune fille, intimidé par le saut d'humeur de son amant.
Il se calma et la prit dans ses bras.
- Pardon bébé, s'excusa-t-il. C'est juste que ce matin, j'ai eu peur, et là aussi. Alors forcément, quand tu m'as renversé de l'eau dessus, ça m'a ...
- Je recommencerai plus, promit-elle d'un ton coupable.
Ils restèrent ensemble quelques instants encore mais la jeune fille le chassa doucement.
- Les autres ne se doutent de rien, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Va retrouver ta chambre.
- Mais j'en ai pas envie !!
- On ne sait jamais.
- Alors pour cette nuit, c'est toi qui viens avec moi.
- Non Sanji, s'il-te-plait, n'insiste pas babe.
Il essaya une dernière fois en lui lancant un regard de chien bâtu. Elle lâcha un rire cristallin et murmura :
- Non mon coeur pas se soir.
Enfin, pour l'empêcher de répliquer, ele l'embrassa pendant de longue secondes et lui claqua la porte au nez.
~ ~ ~
Bercé par ce souvenir, le jeune homme s'endormit sereinement.
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