Chapitre 9 : Promesse
Yuki bâilla à s'en décrocher la mâchoire. Elle se frotta les yeux et jeta un coup d'œil par la baie vitrée, à l'autre bout de la pièce, menant au jardin. Elle avait le dos calé contre une des énormes bibliothèque de la pièce. Le grand bureau de Valadon lui paraissait effroyablement calme. La jeune fille profitait de la semaine consacré aux célébrations du Festival pour feuilleté quelques grimoires. Elle était en train de lire un fin manuscrit traitant du Festival. Celui-ci était organisé à chaque génération pour les 13 ans du prince et de la princesse héritier. L'année passé avait eut lieu le Festival du Rat pour la princesse Kalea, l'aînée des enfants Empereurs, à peine plus vieille que Ylen. La jeune fille esquissa un petit sourire en se remémorant la tête déconfite qu'Ulu lui avait magistralement présenté quand il lui avait rapporté qu'il n'avait pas été choisit.
Elle s'étira puis alla ranger le manuscrit. Elle regarda de nouveau par l'ouverture vitrée. Un soleil éclatant illuminait le jardin. La jeune fille mourrait d'envie d'y aller ; mais sans autorisation, cela lui était interdit. Elle quitta la pièce. Elle ne savait pas quoi faire. Pour une fois qu'elle pouvait profiter d'une aussi belle journée sans avoir à travailler ! Elle traversa la maison et s'arrêta dans la cuisine. Caligan était en train de peser une dose de farine. Malgré la semaine de repos, le géant se devait tout de même de préparer le repas. Et de toute façon, il ne saurait pas quoi faire d'autre, sa vie entière semblait être faite pour cuisiner. La jeune fille ouvrit la bouche :
- Ulu et Daliman sont allés m'acheter de quoi préparer le dîné, lâcha le cuistot sans même lui laisser le temps de réagir ; Les filles sont parties se promener avec Chris ; Le Maître est partis faire des affaires et Mathy s'est enfermé dans sa chambre...
- Ah...et bien merci. Et toi tu fais quoi ?
- Un gâteau. Dit-il sèchement
La jeune fille sortit de la pièce avec la désagréable sensation de déranger. Sans doute que Caligan s'était encore pris la tête avec cet entêté d'Ulu qui avait sûrement contesté les choix alimentaires du cuisinier.
Yuki transpirait, elle avait tellement chaud sous son kimono ! Elle retourna dans sa chambre et se glissa derrière le paravent pour changer de tenu. Elle enfila une des petites robe de servante que Daliman lui avait offert « Ne t'égare pas dans une vie qui n'est pas la tienne ! Reste ce que tu es. » lui avait-il dit. Elle prit la première qui lui tombait sur la main, une robe bleu nuit décoré de paillettes formant une vague arc-en-ciel, dont les couleurs dansaient de l'une à l'autre selon la lumière. Elle s'apprêtait à sortir quand son regard fut attiré par le grimoire qui reposait au pied de son lit. Elle se pencha pour le ramasser. C'était celui qu'elle avait emprunté à son Maître ; traitant des fluides spirituels. Quelques chose lui revint subitement en mémoire. Elle se laissa tomber sur le double lit et commença à feuilleter le manuscrit. Elle avait presque finit la centaine de page, qu'elle posa subitement le doigt sur la phrase qui l'intéressait :
« Il est possible de contrôler partiellement les fluides sans avoir à pénétré dans le monde spirituel. Il existe une pierre, fusion du métal du Rat et de l'eau du Serpent ; l'Hydrile. Cette pierre permet, à celui qui la porte, d'apercevoir vaguement les fluides et de les contrôler partiellement. »
Jul ! C'était ça qu'elle avait aperçu autour de son cou. Elle ne s'était pas trompé ; il n'avait jamais pénétré le monde spirituel, il se contentait juste de tricher ! Yuki se concentra sur le terme « partiellement » Cela signifiait que les fluides pouvait être manipulé différemment, et que Jul ne pouvait pas le faire. Elle leva la tête et abandonna tout contrôle sur ses yeux. Elle pouvait entrer dans le monde spirituel directement, sans fermer les yeux. Elle l'avait déjà réussis. Elle se concentra sur le flux de magie qui gravitait autour de son corps. Ses bras frémirent sous la chaleur du pouvoir flamboyant qui la traversa. Brusquement, le coup de tonnerre résonna de nouveau dans la tête. La vapeur bleuté apparut sous ses yeux. Elle resta immobile en se demandant ce qu'elle pouvait faire. Elle tourna quelques pages du grimoire et ne mit pas longtemps avant de trouver le passage qui l'intéressait. Elle suivit les instructions. Elle décrocha alors un morceau de son flux qui se balada, au gré de son regard, dans la pièce. Brusquement, son crâne se mit à vibrer avec une telle intensité, qu'elle rompit le contacte avec la petite masse bleu qui était suspendu au dessus du paravent. Elle vit alors le morceau de fluide se résorber et exploser brusquement en flamme bleue. Yuki écarquilla de grands yeux ébahie. Elle avait réussis ? C'était ainsi que l'on se servait des fluides ? Voilà comment les soldats confirmés faisaient apparaître leur pouvoir autre que dans leurs mains ou sur leur corps. Elle resta un moment immobile, puis elle recommença. Elle tira sur le fluide jusqu'à ce que son crâne lui hurle d'arrêter et que la flamme bleu apparaisse. Elle se massa les tempes pour reprendre ses esprits.
Un grand sourire s'étira sur ses lèvres, et elle se précipita dehors. Sans même prêter attention à ses pieds restent nus, elle se plaça au centre de son jardin de sable. Elle inspira profondément et détacha un petit bout de fluides. Elle connaissait à présent ses limites, elle ne pouvait pas balader le fluide trop loin ni trop longtemps. Elle devait donc faire vite si elle voulait maîtriser l'implosion. Elle poussa l'étincelle bleue un peu plus loin et, instinctivement, elle claqua des droits. L'étincelle vibra et implosa. Ce n'était pas très impressionnant, mais c'était encourageant. La flamme n'était pas bien grosse, mais après tout, elle débutait.
Elle s'écroula dans le sable brûlant, tandis que son fluide disparaissait peu à peu. Elle était exténuée, elle n'était même plus capable de conserver le lien avec le monde spirituel. Elle étire un large sourire, heureuse. Brusquement, un bruit de pas attira son attention. Elle laissa sa tête tombée sur le côté. Caligan s'accroupit près d'elle, une bassine d'eau dans les mains. L'enfant se redressa et s'asperge a le visage avec l'eau. Le cuisinier lui tendit une serviette et elle s'épongea le visage avec :
- Tu travailles pendant tes jours de repos ? S'enquit-il
- Je fais comme toi. Sourit-elle
- N'en fais pas trop !
Sur ces mots, il s'éloigna. Yuki pris la bassine et alla la poser à l'ombre pour que l'eau reste fraîche. Elle retourna dans sa petite arène et continua son entraînement.
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