Elle entra dans sa chambre, songeuse. D'un pas lent, elle se dirigea vers l'armoire qu'elle partageait avec Ulu et en sortit sa grande cape noir où figurait le symbole rouge du Dragon. Elle noua le cordon autour de son cou et rabattit la capuche sur sa tête. Elle sortit, contourna les murs du manoir, rasa la haute hais qui entourait les abords de l'avant cour et se glissa derrière le portail en toute discrétion. De l'autre côté, deux soldats se tenaient près d'une petite case en tissu posé sur deux bâtons assez longs de façon à ce que l'on puisse le porter. Yuki souleva le pan de sa cape et présenta sa licence d'apprenti du Dragon à l'un des garde et lui donna son nom...son faux nom. Il la salua et lui demanda de prendre place dans la case. L'intérieur paraissait légèrement plus grand qu'à l'extérieur, mais ce n'était qu'une impression. Yuki s'installa sur le petit fauteuil fixé au planché en bois de la case. La jeune fille fut brusquement ballottée de gauche à droite quand les deux soldats soulevèrent le palanquin. Les deux hommes s'excusèrent puis se mirent en marche sans perdre de temps. Yuki avait l'impression de chevaucher un dromadaire, elle tanguait d'un côté à l'autre, elle avait légèrement le mal de mer. Elle poussa le petit rideau blanc qui couvrait une ouverture lui permettant de voir au dehors. Tout le monde s'arrêter pour voir son minuscule cortège avancer vers le Grand Palais. La fillette se sentait extrêmement mal à l'aise, ainsi installer dans un palanquin qui, à l'accoutumé, ne recevait que des nobles ; et ainsi observer avec admiration par les passant. Elle détestait ça. Beaucoup de personne tuerait pour être au centre de l'attention, comme elle. Mais pas Yuki. Elle aurait préférer être la petite sourit qui passait entre les pieds des commerçant qui avait levé le nez de leur comptoir pour observer le palanquin passer. Elle replaça le drap sur sa fenêtre et se concentre sur les motifs de son kimono pour oublier les commentaires du dehors à son sujet.

Brusquement, ses porteurs s'arrêtèrent, curieuse, la jeune fille passa la tête par l'ouverture. Ils étaient arrivés aux premières portes du Grand Palais. Ils n'eurent pas besoin de s'identifier, la simple tenue des soldats impériaux suffit à les faire passer. Ils continuèrent leur route tout droit vers les deuxièmes portes du Grand Palais en prenant le sentier qui allait tout droit, ignorant ceux qui serpentait jusqu'aux temples sur les deux autres côtés.

Le palanquin ralentit une fois de plus et Yuki fut brutalement malmené une fois de plus quand ses porteurs déposèrent leur charge. Le pan de la case se souleva et Yuki fut demandé de l'extérieur. Elle posa le pied sur le sable violacé qui entourait la seconde muraille du Grand Palais. La porte Sud devant laquelle elle se tenait était ouverte. Elle voyait pour la première fois le cœur même du Grand Palais, la demeure des Empereurs. Tremblante de peur et d'excitation, Yuki n'osa pas bouger. De l'autre côté des lourdes portes sculptées, elle apercevait l'entrée des immenses jardins impériaux. De longs pavés de magnolias, lys, roses, œillets, de jacinthe et autre plantes magnifiques aux couleurs et aux senteurs inimaginables. Trois ombres s'approchèrent des portes. Yuki n'arrivait pas à détacher ses yeux de la beauté invraisemblable du jardin. Les quatre gardes des portes et les deux qui accompagnaient la jeune candidate se mirent au garde-à-vous. Les deux serviteurs qui accompagnaient leur maître s'arrêtèrent un peu avant l'encadrement des grands battants de la muraille. Une paire d'yeux vert moucheté de tâches bleu pâle se posa sur Yuki. La jeune fille était tellement absorbée par le spectacle des jardins qu'elle ne vit pas Ylen se pencher sur elle. Le regard perdu de la jeune fille croisa celui du prince. L'apprentie du Dragon sursauta en inspirant subitement comme l'air lui manquait, elle contracta ses épaules et recula légèrement le buste. Les doigts du prince effleurèrent légèrement les siens et il se pencha d'avantage sur elle :

- Bienvenue...Yu...murmura-t-il comme si personne d'autre qu'elle ne devait l'entendre.

La jeune fille s'inclina avec empressement, tremblante et troublée comme si elle venait de se pencher au dessus d'un énorme vide. Le bras du futur empereur se leva pour aller se poser sur l'épaule de la fillette :

- Je vous remercie messieurs, mais je vais me chercher de ce candidat seul !

- Mais, mon seigneur...répliqua l'un des soldats.

- C'est un ordre ! lâcha le prince d'une voix si calme qu'elle en était effrayante.

Les soldats impériauxs'inclinèrent et repartirent, sûrement pour aller chercher un autre descandidats. Une fois partit, Ylen s'empressa de tirer Yuki par le bras pour lafaire entrer sans même lui laisser le temps de se relever. Il ordonna auxquartes gardes de refermer les portes et congédia les deux serviteurs qui lesuivaient. Les deux garçons aux corps fin et longiligne se regardèrent d'un airintrigué, mais ils ne pouvaient pas désobéirent, alors ils laissèrent leurmaître avec l'apprentie. Ylen se tourna calmement vers la jeune fille, enfinseuls !