(Au milieu des ombres)


 À force de claquer des droits, ceci était devenu tout rouge et douloureux. L'après-midi était à présent bien entamé, et Yuki était exténuée. Son crâne vibrait et elle avait du mal à tenir debout. Elle se traîna jusqu'au bassin et plongea ses mains dedans. Elle s'attendait presque à y voir s'échapper des volutes vapeur tant ses doigts lui semblaient brûlant. Elle s'allongea dans le sable et laissa sa chaleur lui délier les muscles. Elle ferma les yeux. Elle se sentait bien, le soleil massait sa peau avec ses chauds rayons dorés. Elle se laissa rouler sur le côté en échappant un doux soupir, elle se sentait bien. Elle caressa la surface sablonneuse et s'amusa à faire glisser les grains dorée entre ses doigts. Elle avait envie que ce moment s'éternise. Plus rien d'autre ne comptait pour elle à part la chaleur du soleil et la douceur brûlante du sable. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait libre. Libre d'être ce qu'elle est réellement. Plus besoin d'être un garçon, plus besoin d'être un soldat et plus besoin d'être une esclave. Elle tendit ses bras un peu plus loin, les yeux toujours fermés, comme pour découvrir toutes les sensations que pouvait lui offrir ce sable.

Quelque chose de frais lui effleura la main. Elle ouvrit les yeux, s'extirpant de sa douce torpeur. Une ombre se tenait accroupie devant elle et lui caressa la main. Elle inspira, prête à hurler de peur, mais l'ombre se pencha sur elle et lui colla son autre main contre sa bouche. Ylen ramena un doigt contre ses lèvres pour intimer le silence à l'enfant. Elle n'osait plus bouger et mit un temps avant de hocher la tête. Le prince se releva et lui tendit une main. Elle hésita avant de lui offrir le bout de ses doigts, qu'il pressa avec douceur. Il l'entraîna alors vers le fond de la minuscule arène improvisée. Yuki, embrumé par la surprise, le suivie calmement.

Brusquement, elle planta ses pieds dans le sable et contracta les muscles de son bras pour le forcer à s'arrêter :

- Ylen, vous...

- Bien, tu commences à comprendre ! Continue de m'appelez ainsi. Rit-il sans même bouger

- Mais...

Il se tourna vers elle et posa un doigt sur ses lèvres :

- Plus un mots !

Il lui saisit le poignet et tira sur son bras pour la forcer à avancer. Yuki manqua de trébucher. Elle sentait la peur monter dans sa gorge. Où l'emmenait-elle ? Qu'allait-il faire d'elle ? Les dernière paroles qu'il lui avait adressé résonnèrent dans sa tête « à présent, vous m'appartenez ! » Elle fut soudainement prise de panique. Elle enfonça ses talons dans le sol et dégagea violemment son bras. Ylen se tourna vers elle. Elle avait le souffle court et se sentait perdu. En temps normal, elle n'aurait jamais fait cela, ce geste pouvant être considéré comme un acte de violence envers le prince. Mais les pensées embrumé de peur, elle n'avait pas réfléchie :

- Je...je n'irais nul part avec vous, mon prince...bégaya-t-elle

- Et pourquoi pas? Sourit-il d'un air espiègle

- Où compté vous m'amener ? Que comptez vous faire de moi ?

Il pencha la tête sur le côté d'un air amusé :

- Juste passez un peu de temps avec vous, Dame Yuki.

Elle se sentait mal à l'aise lorsqu'il lui parlait ainsi, et il le savait. Il était en possession de son secret et avec il obtenait son obéissance. Il fit un pas vers elle, faisant danser autour de ses jambes les pan de son kimono de velours pourpre aux ornement d'or :

- N'ai je pas le droit de vouloir passer du temps avec ma Dame ? Ne t'en fais pas, Yuki, je te ramènerais avant la tombé de la nuit.

Il lui tendit de nouveau sa main :

- Je ne crois pas que tu es le choix ! Mise à part si notre petit marché ne tiens plus.

Il étira un large sourire mystérieux, parfait mélange entre le malsain et l'espièglerie. Yuki baissa la tête et lui offrit de nouveau ses doigts à contre cœur. Ylen s'en saisit avec rapidité et tira la jeune fille jusqu'à ce que leur nez se rencontrent :

- Je suis sûr que nous allons bien nous amuser ensemble...susurra-t-il

Elle avait envie de pleurer et pourtant elle réussit à formuler une simple phrase sans que sa voix ne tremble :

- Comment m'avez vous trouvez ?

Il sourit, comme si c'était exactement ce qu'il voulait entendre. Il se remit à marcher en tirant avec douceur sur le bras de la jeune fille comme s'il cherchait à transporter une fragile poupée de soie. Il la mena jusqu'à une énorme roche qui se trouvait au fond du jardin. Il en fit le tour pour se retrouvé presque entre elle et le mur en pierre qui entourait la propriété. Yuki remarqua une sorte de trou qui s'engouffrait sous la pierre. Ylen posa le pied sur l'une des marches du petit escalier qui descendait dans l'obscurité de la roche. La jeune fille ne put hésiter longtemps car le prince continuait de l'attirer doucement avec lui. Ses pieds nus foulèrent le marbre glacial de l'escalier.

Tout en bas, la jeune fille découvrit une immense galerie souterraine, au mur sublimement décoré d'or et de bleu nuit orné de fresques représentants des scènes mythologiques. Elle se retourna pour observer les marches de l'escalier. Ce qu'elle avait prit pour du marbre était en faite des dalles en pierres lisses posés sur la structure en brique recouverte de peinture doré, identique aux murs. Le sol, lui, était terreux, recouvert de pierre, comme abandonnée. Yuki leva les yeux vers Ylen :

- Tu vois à présent les souterrains que je t'avais montré lorsque nous étions au Palais. Je passe mon temps à les explorer. Je les connais presque par cœur, du moins, les partie que j'ai exploré ! J'ai été ravie de découvrir une ouverture menant directement à ton petit jardin. Sourit-il

Il se remit en marche, saisissant au passage une torche qui se trouvait sur un support en métal incrusté dans le mur. Il s'en était s'en doute servis pour venir jusqu'ici car toutes les autres torches qui reposait contre la parois, était éteintes. Le prince fureta avec une aisance surprenante dans le dédale de mur d'où s'éclairait sous son passage les vives couleur des fresques, qui avait déteint avec le temps. Yuki parvenait à voir quelques morceaux des peintures sans bien comprendre leur signification, bien trop abîmé pour être lu. Mais étonnamment, l'image d'une sphère translucide où dansait des reflets multicolore revenait souvent et semblait totalement intacte ; Sublime représentation d'une beauté éternelle au milieu du décors dépeint des âges. Par moment, Yuki pouvait voir une grande affiche encadré de bois et protégé par une vitre qui représentait un plan des souterrains. Elle avait l'impression d'être au milieu d'une fourmilière abandonnée, si bien que son cœur hurlait de peur de croisé une Reine des fourmis géante, sans âge et rongé par l'abandon et le désespoir d'un peuple perdu. Chaque coin d'ombre semblait lui murmurer des mots que seul son cerveau percevait et qui l'angoissait d'avantage. Elle avait l'impression qu'Ylen accélérait, courant presque, la perdant d'avantage dans cette enfer d'ombre diabolique qui martelait son crâne et son cœur de murmures sous-jacent transpirant de terreur et d'angoisse. Son sang rugissait dans ses oreilles, elle se sentait désorienté, oppressé, perdue, fini, déjà morte dans ce labyrinthe d'horreur alors que son souffle s'accélérait encore.

Brusquement, Ylen s'arrêta et Yuki manqua de lui rentré dedans tant ses pieds mâchait le sol comme pour courir alors qu'ils marchait paisiblement. Le prince se tourna vers elle et approcha la torche de son visage. A présent qu'ils étaient arrêtés, Yuki sentait sa peau brûlé par l'angoisse et ses lèvres laissait s'échapper de rapides souffle haletant, secouant sa poitrine au rythme effréné de sa peur. Le garçon porta sa main sur la joue de l'enfant :

Tu te sens bien ?

- Je...j'ai...

Elle n'arrivait pas à aligner ses pensés, elle se sentait au bord des larmes. Elle n'avait qu'une envie se jeter dans les bras de ce prince, insensible aux murmures des ombres et à la peur des fins couloirs. Ylen pencha la tête sur le côté d'un air amusé et lentement, ouvrit ses bras. Yuki resta interdite devant cette étreinte que lui proposait le prince. Avait-il seulement deviné, ou bien l'avait-il lu dans ses yeux qui devait déjà s'humidifier des larmes qu'elle retenait :

- Vous avez peur, ma Dame ? Souffla-t-il d'une voix rassurante et chaude, il fit un pas vers elle. Ne vous en faite pas, je suis là, je vous protégerais. Après tout, c'est mon rôle, un roi veille sur sa reine.

Yuki recula brusquement. Ylen se mit à rire sans retenue et se remit en marche. La jeune fille resta immobile, tandis qu'il avançait, terrifiée. Mais l'ombre qui caressait à présent ses épaules la sortit de sa torpeur d'un bond et elle se mit à courir pour rattrapé son porteur de lumière. Instinctivement, elle se colla à lui en agrippant le dos de son kimono.

Ils avancèrent ainsi pendant plusieurs dizaines de minutes, et Yuki ne put réussir à se détacher de lui que lorsqu'elle aperçu la chaude lumière du soleil qui caressait les pieds d'un escalier menant à sa libération. Ylen prit de nouveau sa main et l'entraîna vers l'extérieur. Le soleil lui brûla les yeux, si bien qu'elle dût les fermer et avancer à l'aveuglette. La tendresse de l'herbe lui caressa les pieds, elle baissa les yeux. Un lit de verdure éclatant se déroulait sous sa peau, elle en suivit la douce marche, poussé par le vent et leva les yeux sur une splendeur qui lui coupa le souffle. Un immense lac à l'éclat de cristal pur dessinait sur sa surface la danse endiablé qu'elle avait avec les rayons du soleil. Ils se trouvait dans une petite clairière étroitement gardé entre le bras d'une immense falaise, sous laquelle ils était arrivés, et les mains noueuses d'une foret qui semblait s'être séparer en deux pour laisser naître cette merveille de la nature. D'énormes roches et murs de ronces se tenaient solidement aux troncs des arbres de sorte qu'il était impossible d'accédé à ce paradis, de la forêt. Le manteau d'herbe était parsemé de petite fleur, de simples fleurs, mais pourtant à l'aspect si angélique dans ce décors surréaliste. Au delà du lac se dessinait une grande montagne piqueté de cerisiers et autres arbres indéfinissable de si loin. Le soleil pénétrait difficilement les épaisses ramures des arbres qui semblait protéger ce sanctuaire du courroux céleste. Le chant des oiseaux, l'éclat émeraude de la verdure, les reflet de diamants du lac et même la simplicité fluette des petites fleurs peignait un tableaux d'Éden parfait sous les yeux d'enfant du Yuki.

Elle pouvait presque sentir ses yeux s'illuminer à la vue de ce petit jardin. Ylen l'observait du coin de l'œil. Il sourit :

- Bienvenue dans mon jardin secret ! Annonça-t-il en entrant dans le champ de vision de l'enfant.

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