Une frustration déchargée

It's been a while guys... But I'm alive ! J'espère que tout le monde a survécu à ses périodes d'examens. Voici donc un chapitre concocté par mes soins dans le train pour fêter cette fin d'année scolaire. Et, non, cela ne veut pas dire que plus de chapitres vont sortir. Deal with it.

Mais sur une autre note, vos commentaires pour le chapitre précédent m'ont fait chaud au cœur et j'espère que ce chapitre vous permettra d'évacuer la frustration envers Dazai. Ou pas. Ce personnage est si dur à écrire T.T

Fun fact : j'ai failli rajouter un personnage d'Assassination Classroom dans ce chapitre.

Diclaimer pour le langage vulgaire grâce à nos chers Chuuya et Bakugo.

Enjoy~ !

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Le reste de la semaine, Dazai et Nakahara ne se parlèrent plus. En tout cas, pas devant les élèves. En réalité, très peu d'élèves de la classe 1-A daignèrent parler au brun. Son comportement, lundi, lui avait valu les foudres de beaucoup d'adolescents, la plupart ayant un animal de compagnie. Cependant, l'adolescent n'en était pas préoccupé. Il avait gardé une attitude plutôt neutre en interclasse, ne parlant qu'aux personnes qui lui parlaient. Il n'avait pas expliqué son comportement, et, comme Chuuya n'en parlait pas non plus, le sujet est devenu tabou. La tension entre le rouquin et le brun était à son comble ; Aizawa retenait son souffle, attendant le moment où tout dégénérerait.

Ce fut le vendredi, en début d'après-midi, que le statu quo se brisa par l'initiative de Nakahara. À la fin de la pause déjeuner, le rouquin se planta devant le bureau du brun, un paquet de chips à moitié terminé trônant sur le meuble en bois. Dazai, qui regardait nonchalamment son téléphone, leva les yeux. Les deux étudiants d'échanges se toisèrent pendant de longues secondes. Les délégués se levèrent sans bruit de leurs chaises, prêt à séparer les adolescents ; les conversations se turent brusquement, tout le monde prêtant attention à la scène.

« Sois mon partenaire d'entraînement cet après-midi. »

Dazai grimaça : l'après-midi dont parlait Chuuya était réservé à l'entraînement physique, surveillé par leur professeur principal et régulièrement accompagné par un autre professeur. Connaissant son partenaire, le rouquin voulait probablement avoir une revanche pour l'affront du début de semaine.

« Je ne veux pas.

- C'est bizarre, je suis sûr que ce n'était pas une question. C'est soit ça, soit je continuerai de t'ignorer.

- Un ultimatum alors... Tu sais que ces conditions rendent tout cela terriblement enfantin ?

- La ferme, j'ai besoin de me défouler, et tu es le punching-ball parfait. »

Dazai se pinça les lèvres. Il croisa le regard glacé de son partenaire qui lui était plus souvent adressé qu'il ne le reconnaîtrait. Il savait qu'il devait le faire. Sinon le rouquin lui ferait vivre un enfer sur terre. Aussi étrange que cela puisse paraître, il en avait les moyens.

« Un coup.

- Un match.

- Deux coups.

- Un match dans les règles. Terminé avec un K.O. »

Le brun soupira. Il finit par acquiescer de mauvaise grâce. La classe entière relâcha un souffle qu'ils ne savaient pas avoir retenu. Le rouquin observa en silence Dazai une dernière fois, fusillant du regard le paquet de chips comme s'il l'avait personnellement offensé, avant de tourner les talons et de sortir de la salle en trombe. Rapidement, les BakubrosTM le suivirent, Dazai entendit Kaminari crier « Octogone ! » et croisa le regard empli de venin du garçon explosif. Il retint un sourire : le cours allait être intéressant.

La cloche sonna cinq minutes plus tard.


« Aujourd'hui, commença Aizawa sans prêter attention à Dazai qui se glissa dans le gymnase privatisé, sera consacré à la pratique du combat rapproché sans alter. Même si certains ont une certaine expérience avec leurs stages, vous devez au moins avoir quelques bases avant le camp de cet été. »

Les élèves murmurèrent avec enthousiasme entre eux, théorisant sur ce fameux camp. S'ils réussissaient les examens bien sûr. Dazai réalisa vaguement que la période d'examen trimestrielle commençait la semaine prochaine. Il n'a jamais été aussi heureux que sa couverture lui permettait de passer cet examen ennuyeux. La partie théorique seulement, malheureusement. Il n'attendait pas avec impatience la seconde moitié de l'examen. Il fut sorti de son dilemme par la voix autoritaire de leur professeur principal.

« Nakahara. Ton dossier indiquait que tu maîtrisais pleinement le sujet malgré ton statut d'étudiant. Tu vas donc m'assister. »

Le rouquin cligna des yeux, confus. Daizai, lui-même, était dans un état similaire. Il avait prévu que leurs capacités seraient testées, mais pas si tôt, ni de cette manière. En fait, il s'attendait plutôt à ce qu'ils soient examinés à la loupe lors de l'examen la veille des vacances d'été. Il savait que Mori avait transmis les informations fondamentales aux héros pour la fluidité du déroulement de la mission, mais il était sûr que cela ne comprenait pas les techniques de combat de Chuuya. Ce rat de directeur avait dû le deviner en voyant leurs façons d'agir. Chuuya se déplaçait comme un artiste martial après tout. Le brun observa son partenaire grommeler avant de s'avancer et de se positionner aux côtés du professeur. Directement dans son angle mort, prêt à le compenser si le besoin se faisait sentir. L'œil unique de Dazai se plissa, cherchant un indice qui indiquerait qu'Eraserhead avait remarqué la situation. Le tic nerveux de son œil n'échappa au regard perçant du mafioso.

« Nous commencerons sur les tatamis. Le ring de boxe viendra plus tard. Il se tourna vers Chuuya. Qu'est-ce que tu peux faire ? »

Qu'est-ce qu'il ne pouvait pas faire était une meilleure question. Après tout...

« Je suis dixième dan au karaté, au judo et à l'aïkido. Neuvième dan de taekwondo. Gant violet en boxe française. J'ai quelques compétences au krav-maga. »

Intérieurement, Dazai compléta la liste toujours croissante de son partenaire : les « compétences » signifiaient qu'il se battait d'égalité avec les maîtres au lieu de complètement les annihiler, il avait une maîtrise plus que correcte du couteau et Dazai soupçonnait qu'il avait commencé à apprendre les rudiments du Systema peu après l'incident de la tête du dragon. Le capitaine de la mafia portuaire entendit un vague « crâneur » devant lui et s'offensa de ne pas avoir envoyé une pique à Chuuya plus tôt. Puis il se rappela qu'il lui devait un match et décida qu'il voulait au moins une clavicule en parfait état. Recovery Girl ne pourrait probablement pas le soigner, même avec l'aide d'Aizawa. Son alter était plus puissant que celui du professeur.

« Il est hors de question que je laisse ce nabot m'apprendre quoi que ce soit ! Je le bats sans problème ! »

La douce voix de Bakugo résonna dans le silence du gymnase. Dazai discerna l'exact moment où le sang froid de Chuuya craqua. Probablement tout le monde l'avait vu.

« Hein ? Tu me traites de petit ? Toi ? Je parie que tu ne peux même pas soulever ton propre poids. Tu veux savoir ce que ça fait de se faire balayer ?!

- C'est toi qui vas finir au sol connard ! Répliqua Katsuki en faisant des étincelles, littéralement. »

C'était ainsi que le reste de la classe 1-A se retrouva assise dans les gradins, regardant avec attention les deux combattants. Dazai s'était attendu à ce que la confrontation vienne plus tôt, mais Bakugo avait, étonnamment, été un puits de patience et avait atteint sa limite ce jour-ci. Ou il attendait le bon moment. Le brun mima soudain une expression d'illumination.

« Chuuya ! Vas-y doucement avec lui ! »

Il n'en fallut pas plus pour réveiller la bête...

« Qui est-ce que tu traites de faible, le cyclope ?!

- Je suis pas con, asshole ! »

Dazai était vaguement impressionné d'avoir réveillé en même temps un chihuahua aux problèmes de colère. Katsuki, furieux de la réponse de Chuuya qui était encore en train de s'étirer, se tourna vers lui avec une grimace terrible. Il fit craquer ses doigts en s'avançant sur le tatami. Chuuya le rejoignit avec un sourire d'anticipation.

« Pas d'alter Katsuki. Rappela le professeur une dernière fois. Hajime !

- Pas besoin avec ce na-... »

Le blond n'eut pas le temps de finir de parler avant de se retrouver projeté dans les airs.

Chuuya s'était déplacé en une seconde après l'appel d'Aizawa, empoignant fermement l'avant-bras de son opposant et le faisant basculer vers l'avant, l'obligeant à faire une roulade dans les airs pour retomber sur le dos. Ne le laissant même pas reprendre sa respiration, le maître incontesté en art-martiaux de la mafia portuaire le retourna sur le ventre d'un coup de pied et le mit en position de soumission. Une main maintenant les poignets dans le dos et un genou sur le coccyx, Chuuya se mit en attente, sa main libre serrée en un poing lâche.

Ce fut ainsi que s'est terminé le premier combat de la classe 1-A : sur une défaite de Bakugou. Dazai fredonna, pas surpris par le résultat, mais intrigué des retombés. Aussitôt le résultat annoncé, l'un des meilleurs élève de la classe fit exploser la nitroglycérine de ses mains, laissant à peine à Chuuya le temps de s'écarter. La bande de Bakugou explosa en un cri d'excitation. Midoriya transpirait abondamment. Uraraka regardait avec attention le rouquin, il pouvait presque voir des étoiles briller dans ses yeux. Le reste de la classe avait visiblement des émotions mitigées.

Le blond, la fierté blessée, attaquait le partenaire de Dazai avec son alter explosif. Chuuya esquivait toutes les attaques avec une fluidité troublante. Le capitaine de la mafia remarqua qu'il faisait plus ou moins les mêmes mouvements qu'avec les ennemis qui utilisaient des armes de poing. Des choses rudimentaires dans ce monde de puissances incompréhensibles, mais terriblement efficaces dans les mains joueuses d'Osamu. Le rouquin redirigeait, avec le plat de la main, les serres de l'apprenti héros vers l'extérieur de son espace personnel.

Le manège dura de longues secondes avant que le rythme ne change brusquement, Chuuya visiblement lassé. Le mafioso entra dans une énième brèche qu'il avait créé, s'enfonçant dans l'espace personnel du gamin avant de le frapper au menton avec la paume. Le blond recula de quelques pas, sonné, pour ensuite se prendre une violente balayette. Il finit, une fois de plus, face au sol. Le rouquin posa lourdement son pied sur le dos de son adversaire.

« Je ne comprends pas comment tu as pu finir premier avec autant d'ouvertures. Dès qu'on comprend que seules tes mains sont dangereuses, tu deviens aussi faible qu'un chihuahua. Il tourna légèrement son talon pour prouver son argument avant de se tourner vers le reste de la classe. D'autres objections ? »

Le silence de la classe était saisissant. Même Aizawa ne savait pas quoi répondre. Le dédain non feint de Chuuya et son apparence parfaite laissa tout le monde pantois.

Osamu éclata de rire.


Une fois le litige passé, Chuuya se montra plus pédagogue envers ses adversaires. Contrairement à l'écrasante humiliation qu'il avait fait subir à Bakugou, il allait plus doucement avec les autres. Dazai pouvait compter combien de canetons allait suivre Chuuya d'ici à la fin du cours. Le rouquin critiquait la posture, les mouvements et même la respiration de chacun. Aizawa, bien que visiblement épuisé, prenait des notes en continu, marmonnant parfois quelques mots. Le brun doutait que le prochain cours de combat allait se dérouler de la même manière, mais cela aurait été intéressant de voir un autre match se dérouler. Même à 20 contre 1. Même si cela aurait été déséquilibré : le rouquin les aurait facilement massacrés.

Ochaco le surprit le plus, son stage avec Gunhead lui avait clairement laissé des bases solides sur lesquelles elle pouvait se reposer. Les enfants de pro-héros, à savoir Ida, Todoroki et Yaoyorozu étaient suffisamment versés dans les arts pour que Chuuya n'ait qu'à reprendre une ou deux choses. Le reste de la classe était pour le moins... médiocre. Même Rikido Sato, qui, grâce à son alter, pouvait se muscler à volonté, était inutile au combat. Une déception. Il semblerait que Dazai avait raison dans ses pronostics : cette classe n'avait survécu aux attaques de vilains seulement par chance.

Arriva, finalement, le tour de Dazai. Qui avait gentiment patienté dans les gradins malgré son instinct de fuite grandissant. Mais le brun était bon pour nier son instinct de survie. Certes, il voulait mourir, mais pas de cette manière. Un suicide indolore, était-ce trop demander pour ce pauvre pécheur qui marchait sur Terre ? Soupirant dramatiquement, il décida que c'était une belle journée pour mourir en martyr. Les futurs héros, moulus par leurs cours avec Chuuya, retenaient leurs souffles quand il descendit sur les tatamis. Le rouquin se moqua ouvertement de lui, les bras croisés. Dazai gémit plus fort son malheur pour inspirer pitié. Mais même Aizawa n'en avait pas. Et n'était-ce pas une tragédie ? Qu'un soi-disant héros refusa d'aider le faible innocent ?

« Finissons-en rapidement. »

Son partenaire le jugea avec un froncement de sourcil. Il craignait visiblement un retournement de situation.

« Si tu crois que tu peux t'en sortir facilement, tu vas être déçu.

- Ça valait le coup d'essayer. Avec ta taille d'enfant de primaire, je pensais que tu devrais aller faire la sieste tôt ou tard. »

Il n'avait pas à pousser plus loin pour qu'un pied lourd soit tombé sur le sol. Il semblerait qu'il avait sous-estimé la colère de Chuuya et que son combat se déroulerait avec une densité anormale dans l'un des camps. Mais bon, il l'avait cherché.

« Dazai... prévint Chuuya d'une voix grave, un rictus déformant ses traits fins.

- Fais de ton pire, Chuuya~. »

Le rouquin se projeta en avant, balançant sa tranche de main vers le cou bandé et vulnérable. Dazai ne recula que d'un pas, évitant de peu la main et il pouvait sentir le cuir contre sa trachée.

« Tu as soudainement vieilli, porte-chapeau ? Je pourrais jurer que tu es lent. »

L'assaut continua, Chuuya toujours à l'offensive et Osamu sur la défensive. Quand il en avait la force, il paraît les coups puissants et se précipitait hors de portée de l'attaque furieuse qui suivait. Le reste du temps, il esquivait de mieux qu'il pouvait.

Le maître des arts martiaux, confiné aux arts japonais, hurla de rage avant de changer de stratégie, rajoutant le taekwondo coréen et des enchaînements complexes de krav-maga.

Dazai ne pouvait pas dire qu'il était surpris par l'impatience de son adversaire. Ses esquives devenaient bâclées et il passait maintenant son temps à bloquer la plupart des attaques, grimaçant à chaque fois. Il imaginait déjà les bleus qu'il allait avoir le lendemain. Ce serait un miracle s'il ressortait sans un os fêlé.

Il avait beau dire le contraire, Chuuya était un monstre à forme humaine : un alter puissant, une personnalité rationnelle – bien que facilement hors de ses gonds – et un prodige au combat au corps à corps. Sans compter l'existence déraisonnable d'Ao. Si Dazai n'avait pas déniché son talent, son partenaire aurait été confiné aux travaux de basses besognes. Mais malgré sa puissance brute qui faisait de lui l'un des plus puissants du Japon, il restait, inexplicablement, plus humain que Dazai. Alors, bien sûr, il aurait des réactions imprévisibles. Comme son chagrin face à la mort.

Osamu ne comprenait pas ce qui lui manquait pour être aussi humain qu'eux.

Mais il ne cherchait pas vraiment à le savoir. C'était une boîte de Pandore qu'il ne voulait pas ouvrir, ni maintenant, ni jamais. Rechercher la mort était beaucoup plus simple et libérateur.

Le brun cligna son unique œil miel quand il se retrouva soudainement par terre, les bras endoloris et le souffle coupé. Il semblerait que Chuuya avait été plus rapide que son esquive et avait réussi à le renverser. Rien d'étonnant, mais toujours aussi déstabilisant. Il se releva sur un coude, un sourire goguenard aux lèvres.

« Relève-toi. Commanda Chuuya avec un air de dieu vengeur. »

Aizawa chercha à intervenir pour arrêter le combat, mais Dazai se releva d'un bond. Accroupi, les bras tendus et posés sur ses genoux, il évalua une nouvelle fois l'expression de Chuuya. Il fredonna et se leva, toujours souriant.

Chuuya fit craquer son cou et ses épaules se détendirent légèrement. Il n'avait pas lâché son partenaire des yeux, trop soucieux de manquer une attaque surprise.

Ils tournèrent en rond de longues secondes, s'observant comme des animaux sauvages.

Ils savaient pertinemment, tous les deux, que l'issue avait déjà été décidée, et que la balance de pouvoir resterait la même. Mais Dazai refusait de tomber aussi facilement, pour le bien de Chuuya. Et Chuuya voulait se débarrasser de sa colère, quitte à tuer Dazai au passage.

Le jeu reprit. Bien que les coups de Nakahara étaient de moins en moins puissant, Dazai peinait de plus en plus à éviter de s'en prendre un de plein fouet.

Finalement, Chuuya décida que la mascarade avait assez durée. Il se recula légèrement avant de balancer, sans prévenir, un coup de pied retourné. Sa cheville nue s'accrocha au cou de Dazai et le força au sol. Osamu atterrit du mieux qu'il put, mais savait pertinemment qu'il ne pouvait pas se relever après ça.

Il entendit des pas feutrés à côté de lui alors qu'une voix résonna près de son oreille.

« Je te pardonne, connard. »

Osamu, le capitaine prodige de la mafia portuaire, craint de beaucoup pour de nombreuses raisons, recherché dans tout le Japon pour ses actes criminels, soupira de soulagement.

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